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L'arme anglaise, mouillée à Sainte-Lucie, était à-peu-près égale en nombre à la nôtre; mais deux vaisseaux à trois ponts, et une plus grande quantité de vaisseaux de 74, lui donnait sur nous une supériorité de forces décidée. Elle obéissait à l'amiral Rodney, qui ne fit aucun mouvement pour s'opposer au passage du convoi de Saint-Domingue.

Notre armiće naneuvrait pour gagner le canal de la Dominique, et plusieurs vaisseaux étaient déjà parvenus à s'y clever, lorsque le 16, à sept heures du matin, on signala la vue de l'escadre anglaise. Immédiatement après, le général français fit celui de ralliement et celui d'ordre de bataille. Il employa toutes les manoeuvres qu'il jugea nécessaires pour approcher les ennemis quiavaient l'avantage du vent, ce qui leur donnait la facilité d'avancer ou de reculer le moment du combat. Ils en profitèrent pour l'éviter toute cette journée, et ce ne fut que le 17 que l'amiral Rodney se décida enfin à l'accepter, en portant sur notre ligne à une heure un quart aprèsmidi.

L'action s'engagea à l'avant-garde et à l'arrière-garde. Le comte de Sades, chef d'escadre, commandait la première, et le

comte de Grasse, aussi chef d'escadre, la seconde. Le marquis de Vaudreuil autre officier-général, était au centre avec le comte de Guichen.

L'avant et l'arrière-gardes se battaient depuis une demi-heure, lorsque le général français, qui montait le vaisseau la Couronne, tira ses premiers coups de canon. Il se flattait que l'amiral Rodney le chercherait dans la ligne; mais il se tint toujours de l'arrière de la Couronne, ce qui fit juger au comte de Guichen, , que son projet était de couper et d'attaquer l'arrière-garde française. Rodney ne tarda pas à manoeuvrer de manière à le confirmer dans son opinion : alors l'armée du roi reçut l'ordre de revirer de bord, vent arrière, et arriva dans le même instant pour couper elle-même la ligne anglaise. L'amiral Rodney ne lui en laissa pas le temps, et se pressa de reprendre ses amures. Les français reprirent aussi-tôt les leurs, et le signal de virer de bord fut annullé.

Les deux armées se trouvant alors sur les mêmes amures, le comte de Guichen espérait que l'amiral anglais voudrait enfin se mesurer avec lui; mais cet amiral s'y refusa

constamment.

Les vaisseaux le Sphinx et l'Artésien, de 64 canons, commandés par MM. le comte de Soulanges et le chevalier de Peynier, soutinent, pendant plus d'une heure, le feu des plus gros vaisseaux de la ligne ennemie. Au bout de ce temps, le Robuste, vaisseau de 74, commandé par M. le comte de Grasse, vint à leur secours et les dégagea.

Tous les efforts des français ne purent pas rendre cette action plus décisive. L'ennemi profita du pouvoir que le vent lui donnait, de rallentir l'action, et la termina tout-à-fait, en prenant chasse à quatre heures et demic.

Peu de temps après, on vit tomber le petit mât de hune du vaisseau le Sandwik, que montait l'amiral Rodney, et l'on crut s'appercevoir que le délabrement de ce vaisseau l'avait forcé à porter son pavillon sur un

autre.

Sept officiers, et 115 hommes d'équipage perdirent la vie dans cette action. M. le comte de Seguin, colonel du régiment de la Martinique, fut du nombre des premiers.

Dix-huit officiers furent blessés, ainsi que 610 hommes d'équipage, tant matelots que soldats.

PREMIER COMBAT

DE M. LE COMTE DE GUICHEN,

RENDU LE 17 AVRIL 1780.

ESCADRE BLANCHE ET BLEU I.

Le Destin, 74 canons, Dumaits de Goimpy, capitaine de vaisseau.

Le Vengeur, 64 canons, chevalier de Retz, id. Le Saint-Michel, 6ɔ canons, d'Aymar, idem. Le Pluton, 74 canons, de la Marthonie, idem. Le Triomphant, 80 canons, comte de Sades, chef d'escadre.

Le Souverain, 74 canons, de Glandeves, capitaine de vaisseau.

Le Solitaire, 64 canons, comte de Cicé-Champion, idem.

Le Citoyen, 74 canons, marquis de Nieuil, id.

ESCADRE BLANCHE.

Le Caton, 74 carrons, comte de Framond, capitaine de vaisseau.

La Victoire, 74 canons, chevalier d'Albert Saint-Hyppolite.

Le Fendant, 74 canons, marquis de Vaudreuil, chef d'escadre.

La Couronne, 80 canons, comte de Guichen, lieutenant-général-commandant.

Le Palmier, 74 canons, chevalier de Monteil, chef d'escadre.

L'Indien, 64 canons, chevalier de Balleroy', capitaine de vaisseau.

L'Actionnaire, 64 canons, l'Archantel, idem.

ESCADRE BLEUE.

L'Intrépide, 74 canons, du Plessis Parscau, capitaine de vaisseau.

Le Triton, 64 canons, de Boades, idem.
Le Magnifique, 74 canons, chevalier de
Brach, idem.

Le Robuste, 74 canons, comte de Grasse, chef d'escadre.

Le Sphinx, 64 canons, comte de Soulanges, capitaine de vaisseau.

Le Dauphin-Royal, 70 canons, Mithon de Génouilly, idem. N'était pas au combat. L'Artésien, 64 canons, chevalier de Peynier, idem.

L'Hercule, 74 canons, comte d'Amblimont, idem.

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