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circonstance, avoir soin de placer de bonne heure des sentinelles à l'entrée des écoutilles, pour empêcher que la lâcheté puisse trouver asyle. Ces précautions mettent dans la nécessité d'être braves. Le branlebas et toutes les dispositions nécessaires au combat doivent être faites avant la nuit.

Branlebas.

Notre branlebas est plus long que celui des Anglais par l'embarras des cuisines, offices, boucheries, multiplicités des bœufs, vaches, et autres choses, dont ils se privent et que nous devrions aussi retrancher. Mais le point le plus essentiel, et que nous négligeons le plus, est l'armement des hunes.

Armements des hunes.

Rien n'est si important que de bien armer les hunes. J'ose même assurer avec certitude qu'à force égale la meilleure disposition des hures donnera l'avantage. Il faut placer dans les hunes, les hommes les plus connus, et qui

tirent le mieux un coup de fusil, des chasseurs, des aspirants ou volontaires intelligents on distingue d'une hune les capitaines et les officiers ennemis. J'ai connu dix capitaines Français, qui ont été tués parce que les ennemis avaient leurs hunes mieux armées que les nôtres. D'ailleurs un malveillant, un traître, un lâche peut aussi de la hune tuer son capitaine impunément, dans l'espoir ou de faire prendre un vaisseau ou de faire finir le combat; mais la présence d'un élève ou d'un yolontaire surveillant remédie à ces malheurs.

Bastingages.

Soit par paresse, soit par ignorance, soit enfin par un point d'honneur mal entendu, les Français ne se bastinguent pas, ou, s'ils le fout, c'est d'une manière très-ridicule. Les Anglais et les Hollandais se bastinguent avec un soin infini; ils font leurs bastingages avec du feuillard, du liège, ou du cordage artistement entrelacé. Ils arrangent aussi leurs hamacs avec une adresse infinie dans les filets.

Abordage.

Les abordages si avantageux à la vivacité française sont devenus très-rares. La meilleure raison qu'on en puisse donner, est la rentrée des vaisseaux.

Pont pour aborder.

On peut remédier aux difficultés que présente la rentrée des vaisseaux pour aborder, en pratiquant à chaque côté des vaisseaux des charnières ou penun pont adhérant par tures de fer au vibord, lequel pont serait ordinairement élevé perpendiculairement au passe-avant dans la ligne des chandeliers de bastingage, et qu'on laisserait tomber au niveau du passe-avant pour l'abordage, soutenu par deux chaînes fixées aux extrémités de deux chandeliers plus élevés, plus forts que les autres chandeliers, et placés à-peuprès au milieu du vaisseau.

J'ai exécuté ce que je propose sur un corsaire et sur le vaisseau le Redoutable. Voilà

ce

ce qui regarde la disposition des vaisseaux pour le combat; mais il ne suffit pas de bien disposer son vaisseau, il faut aussi bien disposer les esprits, traiter son équipage avec fraternité, le soumettre à une exacte discipline, en agissant et en parlant toujours avec cordialité, l'exercer au fusil, à la manoeuvre et au canon; enfin, faire brûler des amorces aux novices qui n'ont pas encore eu le bonheur de combattre pour la république.

Il me reste à dire que des républicains français doivent toujours combattre le plus près possible; et vous, jeunes républicains, qui êtes appelés à de hautes destinées, à commander un jour les armées navales de la république, ou à les diriger dans les places de représentants du peuple, rappelez-vous les avis d'un marin expérimenté qui aime sa patric.

Position de Brest.

Considérez que l'heureuse position de Brest offre aux Français la domination des mers;

que

qu'elle donne 60 lieues ou 24 heures d'avance sur toute flotte ou sur toute armée navale, qui partirait au même instant des ports de ' Plymouth ou Postmouth, d'où l'on ne sort qu'avec les mêmes vents, qui permettent de sortir ou d'appareiller de Brest. Considérez l'on ne saurait être bloqué à Brest ayant trois passes, le Ras, IYroise, et le Four, et que l'on peut, en partant de ce port au premier vent favorable, intercepter toutes les flottes qui sortent d'Angleterre; mais observez que, pour profiter de cet avantage, un général qui commande une escadre en rade doit, plusieurs jours avant de partir, consigner et les officiers. et les équipages, à bord des vaisseaux, afin de profiter du premier vent favorable. Considérez encore que toutes les forces d'Angleterre ne peuvent vous empêcher de rentrer à Brest, sur-tout dans l'hiver ou dans la saison des coups de vent, qui règnent toujours du NordOuest au Sud-Ouest. Les premiers forcent les armées ennemies, qui seraient en croisière sur Biest, de dériver dans le golphe; les

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