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Ce bâtiment se rapprocha beaucoup de la Nymphe pendant son colloque avec le hollandais. Le chevalier du Rumain ne voulant pas avoir l'air de s'en occuper, attendit la nuit pour se couvrir de voiles et le chasser; il courut différents bords dans la nuit pour lui gagner au vent, et à 2 heures et demie du matin il fit porter sur ce bâtiment qui avait mis au même bord que lui et qui paraissait vouloir l'éviter. Il ne tarda pas à le joindre, et lui fit alors tirer un coup de canon des gaillards, en arborant son pavillon. Dans ce moment, le chevalier du Rumain commença à s'appercevoir que ce bâtiment qui avait aussi arboré le sien, était plus fort qu'il ne l'avait soupçonné, et bientôt il lui reconnut distinctement deux batteries. Il ordonna cependant de faire feu dessus; mais en même temps il tint le plus près du vent et fit de la voile pour s'éloi gner. L'ennemi riposta sur-le-champ de ses deux batteries, et poursuivit la Nymphe en continuant toujours de faire feu sur elle; mais les bordées de cette derniere frégate furent assez bien dirigées pour l'obliger à ralentir sa poursuite. Le chevalier du Rumain en profita pour s'écarter, et au bout de trois quartsd'heure il se mit hors de portée. Il fit ensuite

virer de bord, et porter, pour engager l'ennemi à se mettre dans ses eaux et à lui laisser libre l'entrée de l'Iroise. Cette manoeuvre lui réussit, le vaisseau vira après lui, tint le vent, et lui lai sa par-là les moyens de faire route pour Brest, où il mouilla à trois heures et demie après-midi.

LE 30 JUILLET 1780.

Combat de la Montréal, frégate française de 26 canons, contre deux frégates et trois corsaires ennemis.

La fregete du roi la Montréal, commandée par M. de Vilis de Fontbelle, capitaine de vaisseau, escortant un convoi de six bâtiments destinés pour Alger,

pour Alger, se trouvait le 30 juillet à cinq heures et demie du matin, entre la tour de Cachique et le cap Caxine, à la distance de quatre lieues, lorsqu'elle apperçut de l'arrière au vent quatre bâtiments qui lui donnaient chasse. Elle tenait alors le plus près du vent qui soufflait de l'est-nord-est, et courait la bordée à terre, avec tout le convoi. M. de Vialis-Fontbelle lui fit aussitôt le signal de railiement, et arriva sur

un des bâtiments chasseurs, qui dérivait beaucoup.

A six heures, il reconnut ces bâtiments pour ennemis, et en découvrit même un cinquième. Il fit alors signal à son convoi d'arriver, pour aller mouiller sous la tour de Cachique, dépendante de la régence d'Alger, afin de le mettre en sûreté sous la protection d'une puissance neutre.

La division anglaise, composée de deux frégates, deux brigantins portant flamine, et d'un petit corsaire, fit la même route que la frégate du roi, et continua la chasse toutes voiles dehors. Le vent, toujours de la même partie, nous manquait à mesure que nous approchions de la terre, tandis que les ennemis en avaient encore assez pour nous joindre. Dès qu'ils furent à portée de leurs canons, ils commencèrent à tirer sur un des bâtiments du convoi qui restait de l'arrière; celui-ci et les autres vinrent se placer entre la terre et la frégate du roi, à la faveur du peu d'air qui leur restait. Ils recurent l'ordre d'y mouiller.

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A six heures un quart, la Montréal se trouvant en calme plat et ayant de la peine à gouverner, les deux frégates ennemies la

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canonnèrent par la hanche, et les deux brigantins par l'arrière, sans qu'elle pût leur riposter.

Peu de temps après, une risée de vent lui ayant permis de leur présenter le travers, elle leur envoya sa premiere bordée de stribord, ils étaient pour lors en ligne à la grande portée du fusil. Le feu devint très-vif de part et d'autre; mais M. de Vialis voyant que les deux brigantins voulaient enlever son convoi, tandis qu'il étoit occupé à combattre les deux frégates, se mit devant lui et laissa tomber l'ancre dans l'anse formée par le cap Caxine et la tour de Cachique, sans discontinuer son feu.

Dès le commencement de l'action, il avait été mortellement blessé; il ne put pas résister plus long-temps à ses douleurs, et succomba.

M. de la Porte Yssertieux, lieutenant de vaisseau, prit le commandement de la frégate; il continua de la défendre avec le même courage, et eut la satisfaction de voir que

deux des bâtiments ennemis étaient très-maltraités.

A neuf heures et demie, les anglais prirent le bord au large, le combat cessa, et nous allions lever l'ancre pour prendre le meilleur

mouillage, lorsque les deux frégates revirèrent de bord, ce qui nous obligea de couper le cable, pour pouvoir accélérer notre manœuvre, et présenter le travers aux ennemis, s'ils revenaient à la charge; mais peu après ils revirèrent au large, au moment qu'on appercevait trois autres bâtiments de leur nation sur le cap Caxine, et à onze heures nous les perdîmes de vue.

La témérité avec laquelle ils nous avaient attaqués sur un territoire neutre ne fut suivie d'aucun succès, et les six bâtiments escortés par la frégate du roi mouillèrent sains et saufs dans la baye d'Alger.

Il y eut à bord de la Montréal quatre hommes qui moururent des suites de leurs blessures.

LE 9 AOUT 1780.

L'armée combinée de France et d'Espagne, aux ordres de D. Louis de Cordova, lieutenant-général, s'empare d'un convoi de 55 navires anglais.

Ce convoi, composé de 64 bâtiments destinés pour l'Amérique, ou pour l'inde, et tous richement chargés, se trouvait à la hauteur du cap Saint Vincent, lorsque le 9 août

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