forcé, malgré le succès de son combat, de renoncer à l'objet de son expédition, fit voile pour Newport, afin d'y réparer ceux de ses vaisseaux qui avaient le plus souffert. Le chevalier de Cheffontaine, capitaine de vaisseau en second sur le Conquérant, perdit la vie dans cette action. M. de Kergus, enseigne de vaisseau, et un autre officier, eurent le même sort. 80 hommes de l'équipage furent tués. M. de Médine, capitaine de vaisseau, fut blessé; 6 autres officiers le furent aussi, et 120 matelots ou soldats. LE 16 MARS 1781. Prise de possession de l'île de Saint-Barthélemy aux Antilles par l'amiral Rodney et le général Vaughan. RENDU PAR M. DES TOUCHES, LE 16 MARS 1781. ARMÉE FRANÇAISE. Le Conquérant, 74 canons, de la Grandiere, capitaine de vaisseau. Le Jason, 64 canons, Chadeau de la Clocheterie, idem. L'Ardent, 64 canons, chevalier Bernard de Marrigny, idem. Le duc de Bourgogne, 80 canons, chevalier des Touches, idem. Le Neptune, 74 canons, de Médine, idem. Le Romulus, 50 canons, de Villebrune, id. L'Éveillé, 64 canons, chevalier Gardeur de Tilly, idem. La Provence, 64 canons, chevalier de Lombard, idem. L'Hermionne, 32 canons, le comte de la Touche, idem. OFFICIERS TUÉS. De Cheffontaine, capitaine de vaisseau. De Kergus, lieutenant de vaisseau. De Médine, caritai de Vaisseau. 120 hommes d'équipage. LE 21 MARS 1781. Le brick français le Héros, de 12 canons, commandé par le chevalier de Coriolis cpitaine de brlot, s'empare du navire. l'Union, et le conduit à Saint-Domingue. LE 16 AVRIL. Combat rendu dans la rade de Praya, île de Saint-Yago, par l'escadre française aux ordres du bailli de Suffren, capitaine de Vaisseau, contre le commodore Johnstone. Le bailliyde Suffren, ayant cinq vaisseaux et et une frégate à ses ordres, était parti de Brest, pour aller se réunir dans l'Inde, à l'escadre commandée par M. d'Orves. Son projet était de relâcher à la rade de la Praya, île de Saint-Yago, l'une de celles du Cap-Verd; il apprit qu'il y avait été devancé par le commodore Johnstone, sorti des ports d'Angleterre avec une escadre à ses ordres, et qui allait aussi dans l'Inde, pour s'y rallier à l'escadre de l'amiral Hughes. Le bailli de Suffren prit aussi-tôt le parti de l'y attaquer. Le vaisseau le Héros, qu'il montait, alla mouiller sur la bouée de l'ennemi, et fut suivi par l'Annibal, commandé par M. de Tremigon, l'aîné, capitaine de vaisseau; l'Artésien, commandé par M. de Cardaillac, vint ensuite, et manqua le mouillage; mais il aborda deux bâtiments de la compagnie, dout il se rendit maître. Le Sphinx et le Vengeur, aux ordres du comte de Forbin et du vicomte du Chilleau, ne purent tenir sur leurs ancres,. et se battirent sous voiles; leur feu eut moins d'effet, et les cinq vaisseaux anglais profitèrent de leur éloignement pour diriger le leur sur le Héros et sur l'Annibal. Ce dernier en fut tellement écrasé, qu'il perdit tous ses mâts, et fut obligé de couper son cable pour gagner le large. Le Héros fut bientôt obligé d'en faire autant, et fut suivi par les autres vaisseaux qu'il avait sous ses ordres Le commodore Johnstone fit signal à son escadre d'appareiller, et de poursuivre les vaisseaux français; mais elle était trop maltraitée pour pouvoir les atteindre, et fut obligée de regagner la rade de la Praya. Le parti courageux que prit le bailli de Suffren dans cette circonstance, lui procura l'avantage inappréciable d'arriver dans l'Inde avant les anglais, dont le départ avait précédé le sien, et c'est à juste titre qu'on doit lui attribuer tout l'honneur de cette journée. MM. de Tremigon et de Cardaillac, capitaines de vaisseau, y perdirent la vie, ainsi que quatre autres officiers. Nous eûmes II autres officiers blessés, 71 hommes d'équipage tués, et 123 blessés. |