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LE 2 JUIN 1781.

Prise de l'ile de Tabago par les français, aux ordres de M. le marquis de Bouillé et de M. le comte de Grasse.

Pour masquer les projets qu'on avait sur Tabago, les généraux français résolurent de faire une fausse attaque contre l'île de SainteLucie. Les troupes s'embarquèrent en conséquence, le 8 de mai, et débarquèrent le 10 en 3 divisions dans les bayes de Béthune, de l'Espérance et du Dauphin. Celles qui devaient commencer l'attaque de Tabago, sous le commandement de M. de Blanchelande, partirent en même temps sous la protection des vaisseaux le Pluton et le Sérapis, commandés par M. d'Albert de Rioms, capitaine de vaisseau.

Dans la nuit du 9 au 10 mai, les français descendirent dans l'île de Sainte-Lucie. Les ennemis replièrent tous leurs postes, et le marquis de Bouillé s'étant assuré qu'ils avaient reçu 600 hommes de renfort depuis deux jours, et que le morne Fortuné ne pouvait être enlevé, se rembarqua dans la nuit du 12 au 13, emmenant 120 prisonniers.

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L'armée navale croisa jusqu'au 15 au vent de Sainte-Lucie, et revint au Fort - Royal. Le marquis de Bouillé s'y embarqua avec 3oco hommes. Le 25, elle mit à la voile, 3000 et le 30 au matin, elle se trouva au vent et à la vue de l'île de Tabago. On signala des vaisseaux ennemis au vent; c'était une division de 6 vaisseaux avec autant de transports qui lui portait du secours; mais le comte de Grasse chassa cette division; on n'en put joindre qu'une découverte qui fut prise.

Le débarquement de M. de Blanchelande avait été exécuté très-heureusement le 24, sous la sauve-garde des vaisseaux le Pluton et l'Expériment, qui avaient fait abandonner les batteries par l'ennemi. Il s'était déjà emparé de la ville de Scarborough et d'un petit fort qui la protège; mais les anglais s'étaient retranchés sur une montagne trèsélevée, avec du canon, des vivres et 800 hommes.

Le 31 mai, le marquis du Chilleau fut débarqué avec le bataillon de Viennois à Man-of-waobay, au vent de l'île. Le marquis de Bouillé fut mis à terre à la baye de Courlande, avec le bataillon de Dillon et 300

grenadiers et chasseurs des régiments d'Armagnac et Auxerrois. Le comte de Dillon, le comte de Damas et le marquis de Livarot débarquèrent avec le reste des troupes.

Dès que le marquis de Bouillé fut à terre, il se porta sur Scarborough, où il trouva les troupes commandées par M. de Blanchelande à vue de l'ennemi, qui s'était retranché sur le morne Concorde, avec 7 pièces de canons et 2 obusiers. Il fut décidé qu'on attaquerait ce poste; mais l'ennemi l'abandonna pendant la nuit, encloua ses canons et se mit en pleine marche.

Les troupes le plus en avant marchèrent à sa poursuite; les autres les suivirent bientôt, et le vicomte de Damas eut ordre de s'établir sur le morne de la Concorde.

Après avoir poursuivi l'ennemi pendant une journée entière, par des chaleurs excessives et un chemin très-difficile qui était jonché de soldats anglais morts ou excédés de fatigue, on l'atteignit enfin dans une gorge où il avait été forcé de faire halte.

Alors le major Ferghusson, commandantgénéral de l'île, capitula; et le 2 juin, le gouverneur et la garnison, composée de 11 à

1200 hommes, mirent bas les armes, et nous. rendirent leurs drapeaux.

L'armée navale ennemie fut signalée deux jours après, au vent de l'île de Tabago. Le comte de Grasse fit aussi-tôt appareiller ses vaisseaux. Il l'apperçut le 5, à la distance de deux ou trois lieues, et fit revirer de bord vent devant pour s'en approcher, et lui présenter le combat; mais l'amiral Rodney tint le vent et s'y refusa constamment.

LE 5 JUIN 1781.

Combat de la frégate française la Surveil lante, de 32 canons, cóntre la frégate anglaise l'Ulysse, de 44.

Le chevalier de Villeneuve-Cillart, capitaine de vaisseau, allant de Rhode-Island au Cap-Français, découvrit un bâtiment sur l'île de Mogane le 5 Juin à six heures du soir. Les manœuvres de ce vaisseau qui était au vent, firent juger au chevalier de Cillart qu'il croisait dans ces parages, et que son intention était de venir le reconnaître. En effet, il vit à 8 heures et demie qu'il dirigeait sa route sur la Surveillante. A 9 heures et demie, les deux bâtiments n'étant plus qu'à un tiers de lieue

de

de distance, le commandant français ma-. neuvra pour se rapprocher lui-même davantage du vaisseau ennemi, et ce dernier lui ayant fait quelques signaux auxquels il ne répondit pas, le combat commença aussitôt, et fut soutenu de part et d'autre avec autant de chaleur que de vivacité. L'anglais fut celui qui se rallentit le premier, et à onze heures il cessa totalement son feu, et fit des efforts pour s'éloigner. M. de Cillart fit tout ce qu'il put pour continuer un engagement dont l'issue ne pouvait que lui étre avantageuse, mais toutes ses manœuvres étant coupées, il lui fut impossible de poursuivre le bâtiment ennemi.

Ce bâtiment, qu'on a su depuis être l'Ulysse, de 44 canons, fut perdu de vue à une heure après-minuit; mais on l'entendit encore tirer par intervalles des coups de canon qui donnèrent à croire qu'il avait besoin d'un prompt secours.

MM. Bonniec de Kerdaniel, le Sieur, officiers auxiliaires, et de la Sourdière, garde de la marine, furent tués dans ce combat, ainsi que onze hommes de l'équipage; 42 autres furent blessés.

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