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port de Portsmouth, dans l'Amérique septentrionale, pour escorter une flûte chargée de mâtures.

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Le premier septembre, cette frégate, se trouvant à deux ou trois lieues dans le sud du Cap Sainte-Anne, eut connaissance point du jour, d'un vaisseau qui l'avait déjà approchée à portée de canon. M. de la Bouchetierre l'ayant reconnu pour ennemi, se couvrit de voiles, et courut au plus près du vent; mais le vaisseau, ayant reviré de bord, le joignit bientôt, et après l'avoir rangé sous le vent, à portée de fusil, il engagea le combat en arborant pavillon anglais. Le commandant de la Magicienne fit signal à la flûte de se sauver, et arriva de quelques aires de vent. Cette manœuvre avait le double avantage de couvrir le bâtiment marchand, et d'accélérer 'la marche du sien; mais le vent ayant changé, et le vaisseau anglais marchant mieux que la frégate du roi, il la combattit alors dans la hanche, à portée de fusil. Pour se soustraire à cette position défavorable, M. de la Bouchetierre arriva vent arrière; l'anglais en fit autant, et les deux bátiments se trouvèrent, par le travers l'un de l'autre, à demiportée de pistolet.

La Magicienne lutta pendant trois heures, avec chaleur et opiniâtreté, contre ce vaisseau, nommé le Chatham, percé pour 62 canons, qui n'en avait que 50, et qui portait du calibre de 24 à sa première batterie. Elle ne se rendit qu'à la dernière extrémité lorsque ses mâts furent percés de plusieurs boulets, ses maneuvres hachées, ses canons démontés, et sur le point de couler bas.

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M. de la Bouchetierre perdit, en défendant si vaillamment sa frégate, M. de Marmier, officier au régiment de Haynault, commandant le détachement d'infanterie qu'il avait à son bord, et 23 hommes de son équipage.

Il eut 54 blessés; M. le chevalier de Villevieille, lieutenant de vaisseau, son second et M. de Thau, enseigne, furent du nombre.

MM. de la Fruglais et Maugras, enseignes de vaisseau; d'Hardivilliers, Chauvigny de Blot et de Rosan, gardes de la marine, se conduisirent avec toute la fermeté possible, et firent tout ce que la bravoure et l'honneur penvent suggérer à des marins français, pour la défense de leur pavillon.

Le 5 SeptemBRE 1781.

Combat rendu devant la baye la Chesapeack, par l'armée française, commandée par M. le comte de Grasse, contre l'armée anglaise, commandée par l'amiral Graves.

Tabago pris et approvisionné de tout ce qui lui était nécessaire pour se défendre, le comte de Grasse, commandant l'armée française, recueillit un convoi de près de 200 voiles, tant à la Grenade qu'à la Martinique et à la Guadeloupe, et le conduisit au cap île SaintDomingue, où il mouilla le 16 juillet.

Il en sortit avec son armée le 5 août, passa devant la Havane, débouqua ensuite par le canal de Babama, et mouilla le 30 dans la baye de la Chésapeack.

Le général français fit aussi-tôt donner avis de son arrivée au marquis de la Fayette, qui, à la tête d'un corps d'américains, resserrait le lord Cornwalis dans les postes d'Yorck et de Glocester. Il dépêcha la Concorde à Niewport pour en instruire aussi les généraux Washington et Rochambeau, qui firent alors marcher leur armée sur la rivière d'Elek, qui se jète dans le fond de la baye de la Chúsapeack.

Le comte de Barras fut aussi prévenu de leurs dispositions, et ce lieutenant-général, quoiqu'il fût plus ancien que le comte de Grasse et qu'il fût libre d'agir en chef dans la partie du Nord, persuadé qu'il était nécessaire, pour le bien de la chose, qu'il se réunît à lui, se disposa à se rendre sous ses ordres; dévouement noble et généreux qui lui fit autant d'honneur aux yeux des français, que les plus brillants succès qu'il aurait pu obtenir en particulier.

L'armée francaise, composée de 24 vaisseaux de ligne et 5 frégates, entra dans la baye de la Chesapeack, et mouilla à Linheaven. 3300 hommes aux ordres du marquis de Saint Simon, furent embarqués sur des canots et chaloupes, et sous la protection de plusieurs de nos bâtiments, furent portés dans le haut de la rivière de James. Ils s'y réunirent au marquis de la Fayette, le 2 septembre, et le surlendemain, se portèrent ensemble à Williams-Bourg, qui n'est qu'à 5 lieues d'Yorck. ·

Le comte de Grasse attendait au mouillage de Linheaven des nouvelles de Washington et le retour de ses canots, lorsqué le 5 septembre, à huit heures du matin, la frégate

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de découverte signala 27 voiles dans l'est dirigeant leur route sur la baye de la Chesapeack : les vents étaient alors de la partie du nord-est.

On eut bientôt reconnu que cette flotte était ennemie; on la vit forcer de voiles et se ranger sur la ligne du plus près stribord, en faisant passer les vaisseaux de force à son avantgarde. Le comte de Grasse ordonna de se tenir prêt à combattre et à appareiller; la marée lui permit à midi de faire mettre son armée sous voiles. Il en fit le signal, ainsi que celui de former, en appareillant, une ligne de vitesse. Les capitaines obéirent avec une telle célérité, que nonobstant l'absence de90 officiers, et de près de 18co hommes employés au débarquement des troupes, l'armée fut en moins de 3 quarts d'heure sous voiles et la ligne formée; le seul changement qu'y fit le général, fut d'envoyer M. de Monteil, chef d'escadre, commandant le Languedoc, prendre le commandement de son arrièregarde, où il avait remarqué qu'il ne se trouvait plus d'officiers généraux.

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Les ennemis venaient du vent et l'avaient conservé en se formant sur la ligne du plus près stribord. A deux heures, ils virèrent tous ensemble

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