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» 47 jours de vivres, et avec ce qui nous » .restait, nous allâmes, le 5 janvier, à SaintChristophe. Je voulus combattre Hood le » 25; par la vitesse de sa marche, il choisit » d'aller mouiller, non comme il l'a dit, » où je l'étais auparavant, mais à un autre » endroit, du même côté de l'île. Je ne pou» vais que rester sous voiles au vent de lui, » parce que j'avais à conserver libre la com>>munication de l'île attaquée avec toutes les » nôtres, et j'attendais de la Martinique les >> vaisseaux que j'y avais laissés pour achever » leur radoub; d'ailleurs, aucun convoi d'Eu» rope, depuis mon départ de Brest, n'était » arrivé; je les attendais à tout instant, et il » fallait que je restasse en position de les protéger. Je combattis Hood à son mouillage >> deux fois le 26 janvier. La première, son >> arrière-garde, mal mouillée, appareilla sous »> notre feu, et je ne pus que la maltraiter. » La seconde il se posta en potence » comme ci contre, ses vaisseaux très» serrés, et on ne pouvait pas passer entre » la terre et eux, comme je le voulais le. » matin. Le lendemain de la capitulation » de Bristom - Hill, c'était l'instant de l'ob» server de près, et de le combattre encore

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» au moment où il appareillerait de l'île conquise; mais nos quarante - sept jours » de vivres étaient épuisés (du 17 décembre » au 14 février.) Nous avions même épuisé » ceux des vaisseaux pris à Basse - terre, et » il ne nous en restait que pour 36 heures. » Il arriva quelques vaisseaux vivriers de » Provence à Nièves, et vous conviendrez qu'il faut vivre, avant de combattre. Je » fus à Nièves, toujours au vent et en vue » de l'ennemi, à une lieue et demie de lui, » pour faire plus promptement le versement » de vivres si nécessaire. Hood décampa la >> nuit sans signaux. Il prit son chemin sous le » vent, et le lendemain je ne trouvai que ses » malades qu'il avait abandonnés. Je revias à » la Martinique après avoir pris Montsarrat, >> mais sans voiles, sans agrès, sans rechanges, » avec un armement à refaire presqu'à neuf, >> presque sans aucuns moyens. (1)

» Il est aisé de dire que j'aurais dû tenter d'empêcher la jonction de Rodney et de » Hood. Cela est bientôt dit, la possibilité de » la manœuvre se juge en Europe sur sa » bonté; mais en Amérique, on la juge sur

(1) Il y avait des vaisseaux qui n'avaient pas de la poudre pour combattre deux heures.

» l'état de son armée, et il était désespérant, >> tout manquait; il fallait done y pourvoir >> avant de tenir la mer, pour empêcher cette »jonction, et dans l'intervalle elle se fit.

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>> Le 9 avril 82, on vous a laissé ignorer » qu'outre le convoi dont j'avais à protéger » le mouillage, à la Guadeloupe, j'avais » deux vaisseaux, l'Auguste et le Zélé, qui » étaient restés sous la Dominique. Ainsi, si j'avais poursuivi trop vivement l'avant-garde >> ennemie, qui avait été maltraitée par la » mienne, et si l'on veut, si j'avais su prendre » (ce qui me paraît fort douteux) quelqu'un » de ses vaisseaux, j'aurais infailliblement » perdu l'Auguste et le Zélé, qui auraient » été à la merci de l'arrière-garde anglaise. » Ainsi ma position était l'incertitude de

prendre, et la certitude de perdre deux » vaisseaux, si je me déterminais à en vouloir » prendre. Je préférai donc le certain à l'in» certain, et vous, excellent marin, en eussiez » fait de même sûrement.

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» Le 12, le danger du Zélé était si grand,

qu'il avait fait route, remorqué par l'As» trée, sans le savoir, droit sur la Dominique, » et par conséquent sur l'armée anglaise ; qu'il » n'en était qu'à une lieue et demie, et que

» l'Astrée, dès qu'il fit un peu clair, me fit » signal du voisinage de l'ennemi et du dan»ger. Ce reproche est totalement décrédité » dans tout le public, et il ne lavera jamais » personne des évènements de la journée ; car » quand même j'aurais engagé mal à propos » le combat, il ne fallait pas le donner gagné » à l'ennemi.

>> Quant aux inculpations prétendues de » M. d'Arros, j'attends de les connaître pour » en parler. Je crois qu'il aurait meilleure » grace à me trouver des torts, s'il n'avait » pas celui d'avoir oublié qu'il était mon » matelot, et que tous ceux qu'il pourra imaginer contre moi ne peuvent pas lui servir » de réponse à celui-là.

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Cependant, si vous pouvez me procurer son mémoire, je vous serai bien obligé et >> très-obligé.

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» Pour le mien, tous ceux qui l'ont lu en » sont contents, et même ceux à qui ils en » ont rendu compte, ainsi qu'il m'est revenu de par-tout. Le dernier reproche auquel je » viens de répondre au sujet du Zélé, y est » traité d'une manière sans réplique. Mais » le roi ne l'ayant pas encore reçu, je ne puis le donner à personne encore. Je vous

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» l'enverrai très-volontiers dans le temps; >> mais indiquez-moi, je vous prie, une voie » franche; car quoiqu'il n'ait que 28 pages, » les plans du major-général y sont joints, » et il est assez volumineux.

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» Il me reste à vous souhaiter l'année la

plus heureuse, et à vous prier d'assurer » madame de Kerguelen de mon respect. Je » crois que je ne serai pas abandonué en » Europe, et je puis ne pas me servir de » l'expression que vous citez dans votre lettre, » pour vous assurer que je serai soutenu; >> mais personne en effet ne me tend la main.

» J'ai l'honneur d'être avec le plus parfait » et le plus sincère attachement, votre très» humble et très-obéissant serviteur.

LE COMTE DE GRASSE.

LE 12 AVRIL 1782.

Combat rendu près Provediern, par l'escadre française, commandée par M. le bailli de Suffren, chef d'escadre, contre l'amiral Hugues.

Le bailli de Suffren, après avoir fait débarquer à Porto-Novo, des troupes et des munitions de guerre qui étaient à bord des

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