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tous les secours qu'il attendait, et ses malades étant en partie rétablis, fit voile le 3 de Juin pour la côte de Coromandel, et mouilla le 5 au soir à Tranquebar, où il trouva trois vaisseaux hollandais, expédiés avec des cargaisons de riz et autres provisions pour ravitailler son escadre. Le général français y reçut des lettres d Hyder Ali-Kan. Ce nabab lui témoignait le plus vif desir d'avoir une entrevue avec lui, et M. de Suffren se détermina, pour le satisfaire, à venir mouiller à Goudelour, où il était d'ailleurs nécessaire qu'il prît 400 européens et 8oo cipayes, pour remplacer les pertes qu'avaient éprouvées les équipages de ses vaisseaux, par les combats et maladies,

Le 25, la frégate la Bellonne, commandée par le sieur de Beaulieu, qui avait été envoyé en station sur Négapatnam, vint donner avis au bailli de Suffren qu'elle avait vu l'escadre anglaise à la voile, et qu'elle en avait été chassée jusqu'à midi. Le général hâta l'embarquement des 400 européens et des 800 cipayes. I prit de plus 350 hommes d'artillerie, dans la vue d'assiéger Négapatnam, s'il en trouvait l'occasion favorable.

Les français appareillèrent de Goudelour

le 3 juillet, et le 5 passèrent devant Trinquebar. On apperçut l'escadre anglaise mouillée à Négapatnam. Le bailli de Suffren fit mettre l'escadre en ligne pour approcher celle des anglais. Il en était encore à 3 lieues, lorsqu'elle appareilla et prit la bordée du large pour se former. Le peu de vent qu'il faisait alors soufflait du sud-ouest; l'escadre du roi était fort sous le vent. Le vaisseau l'Ajax essuya un grain qui le démâta de son grand mât de hune et de son perroquet de fougue. Le bailli de Suffren fit mouiller l'escadre à l'entrée de la nuit; les anglais, qui avaient reviré et pris la bordée de terre, en firent autant. Les deux escadres mirent sous voile à la pointe du jour : l'Ajax n'était point encore réparé.

Le bailli de Suffren fit courir l'escadre française dans l'ordre renversé, les amures à bâbord; les anglais prirent la bordée du nord. Nos vaisseaux revirèrent par la contremarche pour approcher l'ennemi; les deux escadres passèrent à bord opposé. L'amiral Hughes fit revirer la sienne en commençant par la queue, et ce mouvement fini, les anglais arrivèrent en dépendant sur l'escadre du roi. A 10 heures et demie, l'amiral

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anglais n'étant plus qu'à un tiers de portée de canon du bailli de Suffren, commença le combat, et les 'escadres s'approchèrent à la distance de 250 toises: le vent était trèsfaible, et la fumée très-épaisse. Les ennemis avaient II vaisseaux, et nous ne les combattîmes qu'avec le même nombre; le vaisseau l'Ajax, le 12 des nôtres, étant resté sous le vent de la ligne et n'ayant point combattu. Le Brillant fut absolument désemparé; ce vaisseau dériva, et le Héros, vaisseau du général, força de voiles pour le couvrir: les vai seaux qui étaient de l'avant de M. de Suffren, paraissaient fort maltraités dans leur gréement; le Sphinx, serre-file du Héros n'était pas en meilleur état. La brise du large commença alors à se faire sentir et rompit les deux lignes. Les vaisseaux français eurent ordre de virer vent - arrière pour tâcher de former la ligne à l'autre bord, et couvrir le Brillant qui, ne gouvernant plus, avait pris les amures à bâbord. Le Sévère, qui avait été fort désemparé, ayant été coiffé par le changement de brise, faisait route sur l'escadre et était suivi de près par un vaisseau anglais. Le Sévère avait amené devant les ennemis, par les ordres de

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M. de Cillart qui le commandait; mais son état-major s'opposa à ce qu'il se rendit; son pavillon fut rehissé, et par les bonnes manoeuvres et le courage de MM. Dieu et la Salles, capitaine de brûlot, le vaisseau fut conservé à la France. Le général s'apperçut de sa détresse, fit route sur lui et lui donna le temps de se ranger sous le vent de l'escadre. Le combat continua encore quelque temps dans cette position; mais les anglais qui étaient aussi très dégréés, profitèrent de l'avantage du vent pour y mettre fin. M. de Suffren voyant qu'ils se disposaient à gagner le mouillage, serra la côte et mouilla luimême à Karikal. A 5 heures et demie, un des vaisseaux de l'escadre anglaise fut obligé de mettre à l'ancre à 4'lieues des autres. Il est difficile de savoir laquelle des deux escadres a le plus souffert dans ce combat; mais il est constant que l'amiral Hughes l'a▾ abandonné, étant le maître de le continuer.

Le 7 juillet, les français firent route pour Gondelour, où ils mouillèrent le 8 juillet au

mata.

Ce combat avait commencé à 9 heures 55 minutes du matin, et ne fut terminé qu'à près de 3 heures après-midi.

MM. de Reine, capitaine de brûlot; dụ Vivier, officier d'Austrasie; de Mélicourt, officer de la légion de Lauzun, et 76 hommes d'équipage, y perdirent la vie.

M. du Chilleau, c. pitaine de vaisseau; Tréouret, lieutenant; la Salle, capitaine de brûlot; Beaulieu, enseigne de vaisseau pour la campagne; Pognat de Bonnerie, et 11 autres officiers, furent blessés, ainsi que 247 hommes d'équipage.

COMBAT

DE M. LE BAILLI DE SUFFREN,

DU 6 JUILLET 1782.

ESCADRE FRANÇAISE.

Le Héros, 74 canons, bailli de Suffren, lieutenant-général.

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L'Orient, 74 , 7+ canons, la Palliere, capitaine de vaisseau.

L'Annibal, 7+ canons, Tromelin, idem.

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