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aussi, se détermina à l'abandonner, et fit signal à la Gloire de forcer de voiles et de le suivre. MM. le comte de Segur, prince de Broglie, Lillehorn, colonel suédois, chevalier de Lameth, comte de Vaudreuil, de Lomenie, baron de Montesquieu et comte de Polereski, étaient sur cette dernière frégate, et y donnèrent toutes les preuves du plus brillant courage..

Le calibre des boulets et la construction du vaisseau ennemi firent juger au comte de la Touche qu'il avait eu affaire à l'Hector, de 74 canons, dont les anglais s'étaient emparés pendant la journée du 12.

Le combat dura deux heures cinquante minutes; il n'y eut à bord de l'Aigle que cinq hommes tués, et onze blessés. M. Collinet, lieutenant de frégate, le fut très - dangereu

sement.

M. le chevalier du Quesne, lieutenant de vaisseau, commandant en second sur ce bâtiment, et M. Camille de la Touche, enseigne, frère du capitaine, se conduisirent, ainsi que tous les autres officiers, de la manière la plus distinguée.

LE

LE 13 SEPTEMBRE 1782.

Les Espagnols attaquent Gibraltar sans

succès.

Depuis que les espagnols avaient entrepris le siège et le blocus de Gibraltar, les anglais, tantôt par force, tantôt par ruse, n'avaient cessé de le secourir et de le ravitailler. On voulut enfin emporter de vive force cette place qu'on désespérait de réduire par la famine. M. d'Arçon, ingénieur français, fut l'inventeur et le guide de cette grande et téméraire entreprise. Il imagina d'établir sur des coques de vaisseaux consolidées, des batteries qui devaient être embossées à une certaine distance du fort, et le foudroyer avec une artillerie nombreuse et formidable. Toutes les ressources de la prévoyance humaine avaient été épuisées pour mettre ces batteries à l'abri des accidents sans nombre auxquels on présumait bien qu'elles seraient exposées par la défense de l'ennemi. Peut-être le génie de M. d'Arçon, qu'on ne peut s'empêcher de révérer, malgré les malheurs de la journée désastreuse à laquelle son invention donna lieu, eut-il triomphé de tous les obstacles que

lui présentaient la nature, l'art et le courage de ses ennemis, si tous les moyens d'attaque qu'il avait combiné eussent été mis à exécu tion comme il les avait tracés dans son plan.

Pour éviter que les batteries flottantes ne fussent écrasées de tout le feu de la place, il était arrêté que différentes divisions de chaloupes canonnières et de bombardes iraient se poster en face de la place et de la montagne, pour diriger leur feu sur tous les points et sur tous les lieux, et diviser celui de l'ennemi. Mais le 13 septembre, lorsque les dix batteries flottantes sortirent à sept heures du matin de Puente-Mayorca, et se portèrent à leurs destinations respectives, l'extrême violence du vent et l'agitation de la mer ne permirent en aucune manière d'exécuter cette disposition si nécessaire. On ne fit même passer qu'avec beaucoup de peine quelques vaisseaux de la pointe d'Europe, pour faire diversion de leur côté. La première et la seconde batteries étaient commandées par le chef d'escadre don Bonnaventure Moreno et par le prince de Nassau, qui se rendirent et se placèrent à leur posté avec autant d'audace que d'intrépidité, les autres les suivirent et les imitèrent; mais bientôt

écrasées par tout le feu réuni des ennemis, ses bombes, ses grenades, la mitraille, et sur-tout les boulets rouges du calibre de 42, qui les foudroyaient en si grande quantité, qu'il n'était plus possible de les éteindre; les dix batteries flottantes devinrent la proie des flammes, et ceux qui les avaient si bravement défendues périrent, ou coururt nt, en se sauvant sous le feu des anglais, des risques aussi grands que ceux auxquels ils venaient d'échapper.

Monseigneur comte d'Artois et M. le duc de Bourbon, furent témoins du mauvais succès de cette périlleuse entreprise.

Les régiments français de Lyonnais, de Bretagne, de Bouillon et une brigade allemande, se trouvèrent à cette expédition.

LE 15 SEPTEMBRE 1782.

Une division anglaise, composée de deux vaisseaux, une frégate et deux corvettes, poursuit la frégate française l'Aigle, de 40 canons, la force à s'échouer dans la Delaware, et s'en empare.

Le 12 septembre au matin, le comte de la Touche, capitaine de vaisseau, commandant

la frégate l'Aigle, ayant sous ses ordres la Gloire, de 32 canons, commandée par le chevalier de Vallongue, eut connaissance de la terre et de trois bâtiments, dont deux à trois mâts sous le vent à lui, et un troisième au vent, courants tous trois le bord du large. A huit heures, se trouvant près de terre, et sous le vent de la tour du cap James, le comte de la Touche prit les amures à bâbord; un brick, qui était le troisième bâtiment qu'il avait apperçu, reprit alors le bord de terre et lui possa à une demi portée de canon de l'avant, avec pavillon et flamme anglaise. Il mit au même bord que lui en le tenant au vent pour l'empêcher d'arriver, et quelques coups de canon qu'il lui envoya le forcè.ent

d'amener.

Au même instant le bâtiment à trois mâts qui restait sous le vent, arriva au sud sud-est, et le comte de la Touche le perdit entièrement de vue. Il sut, en amarinant le Racoon, brick de guerres de 14 canons, que le vaisseau qu'il avait apperçu était le Warvick, de 50 canons, auquel ce brick servait de découverte. Cette prise faite, il louvoya toute la journée pour s'approcher de la Delaware, en observant de tenir au haut des mâts les signaux dont il

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