Sayfadaki görseller
PDF
ePub

LE 30 AOUST 1773.

Prise de Newport par les américains.

LE 8 SEPTEMBRE.

Prise de l'ile de la Dominique par les français, aux ordres de M le marquis de Bouillé, maréchal de camp.

Le 6 septembre, le marquis de Bouillé partit de la Martinique, et s'embarqua avec 1800 hommes sur plusieurs bâtiments, escortés par les frégates françaises la Tourterelle, la Diligente, l'Amphitrite, et la corvette l'Etourdie, commandées par MM. le chevalier de la Laurencie, le vicomte du Chilleau, de Jassaud, et le marquis de Montbas, lieutenant de vaisseau. Ces frégates et leur convoi mirent à la voile à sept heures du soir et firent route pour la Dominique pendant la nuit. Le marquis de Bouillé se proposait d'y arriver au point du jour. Il avait disposé deux attaques principales avec toutes les troupes entre la ville du Roseau et le fort de Cachacrou. Deux cents flibustiers qu'il avait sous ses ordres devaient faire une fausse

attaque; cinquante d'entr'eux étaient destinés à surprendre la garnison du fort de Cachacrou, et à s'emparer de ce fort. La batterie de Loubière, située au nord du lieu du débarquement,, et qui enfilait toute la plage pouvait nuire beaucoup au succès de l'expédition. Le vicomte de Damas, colonel du régiment d'Auxerrois, eut la commission importante de la faire enlever par un détachement de ses chasseurs. Le marquis du Chilleau, colonel du régiment de Viennois, devait débarquer après lui, et le soutenir. Notre petite flotte fut contrariée par les vents, et le débarquement ne put s'effectuer qu'entre sept et huit heures. Les ennemis eurent le temps de se préparer à se défendre, et n'éprouvèrent pas la terreur et le désordre inséparables d'une surprise; mais les dispositions de M. le marquis de Bouillé étaient si bien concertées, qu'elles eurent leur effet malgré la contrariété qu'elles éprouvèrent. Le fort - de Cachacrou fut enlevé, partie de la garnison fut tuée, partie fut prisonnière. M. de Fontaneau dirigea cette attaque, et arbora sur les murs du fort le pavillon du roi. Le vicomte de Damas avait détaché trente chasseurs de son régiment, sous les ordres de

M. de la Chaise, leur capitaine. Ces braves gens coururent à la batterie de Loubiere, à travers le feu qui en sortait. Cette batterie, exactement fermée, n'était accessible que les embrasures du canon; ils s'y jetèrent, et s'en rendirent les maîtres.

par

Pendant ce temps, le vicomte de Damas s'emparait des hauteurs qui dominent la ville et le fort du Roseau. Le marquis de Bouillé et le marquis du Chilleau, suivi de ses grenadiers, n'étaient plus qu'à 300 pas du fort. Tout était prêt pour l'assaut; on allait le donner, lorsque les ennemis, étonnés de la vivacité de l'attaque et de la rapidité de la marche de nos troupes, arborèrent le pavillon blanc, et demandèrent à capituler.

La capitulation fut signée à cinq heures du soir. Le gouverneur Stuard, commandant en chef à la Dominique, la remit en notre pouvoir. A six heures, les troupes anglaises mirent bas les armes au nombre de 5co homines, et celles du roi entrèrent dans le fort.

M. Geoffroi, ingénieur en chef; baron d'Arbaud, marquis de Rostaing, colonels; de Ponteveau de Turmel, lieutenant-colonel; comte de Tilly, commandant la fausse attaque; Léé, lieutenant-colonel, employé à

la suite des troupes, se distinguèrent dans cette expédition, exécutée avec autant de bravoure et de précision par les officiers et les soldats, qu'elle était bien calculée par le général.

LE II SEPTEMBRE 1773.

La Junon, frégate de 26 canons, s'empare de la frégate anglaise le Fox, de 28,

Le vicomte de Beaumont, commandant la frégate française la Junon, étant dans le S. S. O. d'Ouessant, à la distance d'environ 40 lieues de cette île, apperçut un bâtiment de guerre et le chassa. Ce bâtiment manoeuvra pour se laisser approcher, et le vicomte de Beaumont reconnut bientôt qu'il avait affaire à une frégate anglaise (le Fox, de 28 canons.) Après plusieurs manoeuvres, par lesquelles les deux capitaines cherchaient à se procurer réciproquement une position avantageuse sur leur ennemi, le combat s'engagea en courant à bord opposé. Les premières bordées furent encore suivies de quelques nouveaux mouvements, qui mirent les deux frégates par le travers l'une de l'antre à la portée du mousquet, alors le feu devint très-vif. Le vicomte

de Beaumont, en fit un plus lent, mais mieux dirigé que celui de l'ennemi, qui eut sa grande vergue coupée au bout d'une heure et demie de combat, et perdit peu après son grand et son petit mât de hune. Une autre volée abattit son grand mât et son mât d'artimon. La chûte de ce dernier entraîna celle du pavillon, et le capitaine Windsor, commandant le Fox, après 3 heures et demie de conibat, étant démâté de tous ses mâts, ayant à son bord onze hommes tués et 38 blessés, l'étant lui-même grièvement au bras, se rendit, et n'ayant plus de pavillon qu'il pût faire amener devant les Français, il leur fit signe avec son chapeau, qu'il leur abandonnait sa frégate et cédait la victoire.

Nous perdîmes dans ce combat, M. d'Islé de la Mothe, lieutenant de vaisseau; M. de Chavagnac, aussi lieutenant de vaisseau; Roquefeuil, enseigne. Duclos, Boursiv et Mongis, auxiliaires, se conduisirent avec la plus grande distinction.

Plus heureux sous tous les rapports que ne le fut l'anglais, nous n'eûmes que 4 hommes tués et 15 blessés.

LE

« ÖncekiDevam »