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Cet édit de maximum s'adressait au monde entier dont l'empereur restait le maître suprême, quoiqu'il eût partagé l'empire avec trois collègues. Ainsi donc, l'artiste ne serait pas mieux payé qu'un vulgaire ouvrier! Qu'un objet vienne de très près ou de très loin, le prix est le même! L'égalité de prix suppose l'égalité de la qualité, des dimensions, etc.

Ici, M. Francotte ouvre une parenthèse et nous parle de ce qui se passait à Rome bien avant Dioclétien. Les corporations romaines s'étaient peu à peu transformées en collèges officiels; l'industrie avait cessé d'être <«< l'industrie privée »; elle était devenue une branche de l'administration. Tous les ouvriers étaient des fonctionnaires, et les métiers des services publics. L'empereur lui-même nourrissait et amusait le peuple de Rome; et quand les ressources lui manquaient, il écrasait ses sujets d'impôts et ses innombrables fonctionnaires de l'empire faisaient comme lui. Consequences suppression du capital, diminution de la population, partout la misère et enfin transformation en esclaves d'une bonne partie des hommes libres afin de remplacer les bras qui manquaient. L'empire était devenu un * vaste atelier où l'on était boulanger ou charcutier ou cordonnier ou toute autre chose de père en fils, quelque répugnance qu'on eût pour cette profession; car il fallut bien en arriver là, à imposer les métiers et le travail. C'est dire que la liberté de l'ouvrier n'était plus qu'un mot ! Le collectivisme se réalisa donc par l'esclavage!

Voici maintenant quelles furent les conséquences de l'édit de Dioclétien. L'empereur « vendait, fabriquait, achetait, donnait ». « Toute crise économique l'atteignait le premier. » Et en ce moment il y en avait une très aiguë; il y avait beaucoup de fausse monnaie; les guerres étaient incessantes, le monde était menacé des dernières catastrophes. La bonne monnaie d'or et d'argent se cachait ; ceux qui avaient des objets à vendre les faisaient soigneusement disparaître; les transactions furent arrêtées, les prix montèrent, la cherté fut pire que jamais, etc.

Dioclétien n'atteignit pas son but. « Jamais dans l'histoire il n'y a eu un moment aussi propice pour abroger la loi de l'offre et de la demande. D'autres n'y réussiront pas plus que Dioclétien, car elle est inscrite dans la nature même; elle est l'une des conditions de notre existence. »

Et M. Francotte conclut ainsi avec juste raison: « Une fois de plus, nous nous apercevons que si l'étude de l'histoire nous conduit au milieu des tombeaux, ceux-ci sont habités par des morts qui parlent. >>

E. L.

LA RÉFORME SOCIALE

Juin 1901.

:

Les libertés d'enseignement et d'association en Belgique FRANCIS DE MONGE. Dans cette communication, faite le 11 mars dernier, à la Société d'économie sociale, M. Francis de Monge, professeur honoraire à l'Université de Louvain, raconte la genèse et montre les résultats des libertés d'enseignement et d'association en Belgique, depuis 1830. « Les textes que la Constitution belge a consacrés à la garantie des libertés publiques sont très simples et très brefs. Celui qui établit la liberté d'association est le plus concis de tous. C'est l'article 20, ainsi conçu : Les Belges ont le droit de s'associer; ce droit ne peut être soumis à aucune mesure préventive. »

«< 20.

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La liberté d'enseignement est instituée par l'article 17, que voici :

«< 17. - L'enseignement est libre; toute mesure préventive est interdite; la répression des délits n'est réglée que par la loi.

L'instruction publique donnée aux frais de l'État est également réglée par la loi. »

Telle est, en Belgique, la charte des libertés publiques. « Elle est considérable par sa portée », dit M. de Monge qui n'a pas eu de peine à le prouver en faisant le tableau des fruits que ces institutions ont portés.

Après avoir lu cette très intéressante conférence, on ne peut, avec M. le président de la réunion dans laquelle M. de Monge a parlé, que féliciter l'auteur d'être « le citoyen d'un pays qui, par son attachement à ces nobles libertés... mérite certainement d'être mis au rang des nations modèles... Ces deux libertés jumelles (d'association et d'enseignement) doivent être placées, concluait M. le président, en tête des libertés nécessaires que revendiquait jadis à la tribune un célèbre homme d'État; c'est qu'il est impossible aux peuples modernes de se passer d'elles, de vivre avec honneur et de se développer sans elles; c'est que, s'il arrivait malheureusement à un de ces peuples de s'en voir un jour dépouillé par d'indignes maîtres, le souci de la justice, de sa santé morale, de sa bonne renommée dans le monde lui commanderait d'engager résolument la lutte, de la poursuivre opiniâtrément et de ne pas désarmer jusqu'à ce qu'il les ait reconquises. »

STUDI RELIGIOSI

H. A. M.

Firenze, maggio-giugno 1901.

Un trattato di S. Girolamo scoperto nei codici di Montecassino. - Ambrogio M. Amelli. Ce travail est une notice sur la découverte d'un écrit de

saint Jérôme retrouvé dans les archives du Mont-Cassin. On sait que saint Jérôme, dans ses Comment. sur Isaïe, VI, fait allusion à un écrit qu'il avait composé au sujet de la vision des deux séraphins dans Isaïe et de l'interprétation qu'Origène avait donnée de ce passage. Voici ses paroles : De hac visione ante annos circiter triginta, cum essem Constantinopoli, et apud virum eloquentissimum Gregorium Nazianzenum, tum ejusdem urbis episcopum, sanctarum scripturarum studiis erudirer, scio me brevem diclasse subitumque tractatum, ut et experimentum caperem ingenioli mei et amicis jubentibus obedirem.

Quel est ce traité ? Certains savants ont cru que saint Jérôme désigne, dans le passage ci-dessus, l'épître n. 18 écrite par lui au pape Damase et ayant pour titre : De seraphim et calculo. Mais le saint Docteur, dans une autre épître (épitre n. 84) au même pape affirme avoir, vingt ans auparavant, publié un livre dans lequel, parlant de la vision d'Isaïe, il avait réfuté l'interprétation d'Origène. Ce n'est donc pas à l'épître n. 18, mais à un traité spécial que saint Jérôme fait allusion.

Ce traité spécial, l'auteur de l'article que nous analysons, dit l'avoir trouvé au Mont-Cassin. Voici en quelles circonstances. Il examinait plus attentivement que ne l'ont fait Reifferscheid (Biblioth. lat. Patrum italica) et Harnack (Geschichte der altchristliche Litteratur bis Eusebius) le Cod. n. 345 des archives du Mont-Cassin, qui est écrit en caractères du XIe siècle et qui contient les homélies d'Origène sur le Lévitique et les Juges. Son attention fut attirée, de la page 256 à la page 272, par un traité anonyme et acéphale sur la vision d'Isaïe. Ce traité paraissait écrit par la même main, mais il était sans rapport avec le reste du manuscrit, bien plus, en contradiction avec Origène. Parcourant ensuite le Cod. n. 342, écrit au XIIe siècle, il y trouva le début même du traité contre Origène qui manquait au Cod. n. 345.

De ce traité ainsi découvert par lui, l'auteur de l'article donne le contenu; il a cru y trouver des indices qui lui permettent d'affirmer que c'est bien là l'essai composé par saint Jérôme à Constantinople en 381. Le style qui est bien celui de saint Jérôme, certaines expressions qu'on retrouve dans les autres ouvrages du même auteur, les caractères des interprétations scripturaires analogues aux interprétations données par le saint docteur dans d'autres écrits sur les mêmes passages, etc., tout cela, malgré quelques difficultés de détails qui ne semblent pas insolubles, semble bien prouver que l'auteur a bien retrouvé le brevem subitumque tractatum dont il est parlé dans les Comm. sur Isaïe, ch. VI.

H. A. M.

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De l'habitation du Saint-Esprit dans les âmes justes, par le R. P. Barthélemy FROGET, des Frères Prêcheurs, 1 vol. in-12 (Paris, Lethielleux). Deuxième édition.

L'Ordre surnaturel et le Devoir chrétien, par le R. P. Th. BOURGEOIS, des Frères Prêcheurs, 1 vol. in-12 (Paris, Lethielleux).

Les vertus et les dons dans la vie chrétienne, par M.-J. RIBET, chanoine honoraire, 1 vol. in-8° (Paris, Lecoffre).

Ces trois livres, comme le titre seul l'indique, se ressemblent par bien des points. Ils ne laissent pourtant pas d'être fort distincts.

Le premier, celui du R. P. Froget, a paru d'abord, ici même, dans la Revue Thomiste, sous forme d'articles. Nos lecteurs se souviennent de l'intérêt très vif qu'ils prenaient à cette publication. La suite en était toujours attendue avec une véritable impatience; et ce simple fait constitue déjà, pour le livre, un éloge et une recommandation mérités. Il est une seconde recommandation. L'ouvrage n'a pas été moins goûté du grand public qu'il ne l'avait été des lecteurs de la Revue Thomiste. Aussi bien est-ce une nouvelle édition qui nous est présentée et qui a valu à l'auteur un bref spécial et très élogieux du Souverain Pontife. Nous félicitons le R. P. Froget et nous nous réjouissons avec lui d'une aussi haute marque d'approbation et de bienveillance. La seconde édition de son livre, il nous en avertit lui-même, est la reproduction exacte de la première. Il n'y a eu que quelques légers changements, non de doctrine, mais de disposition : on a multiplié les chapitres pour rendre la lecture plus facile; certaines discussions plus abstraites ont été renvoyées à la fin du volume, par mode d'appendice. Le charme très spécial qu'on éprouve à la lecture de ce livre est dû, sans doute, à l'objet dont il traite, mais aussi à la sûreté de doctrine, à la netteté d'exposition, à l'heureux mélange de suavité ou d'onction et de force qu'on y retrouve à chaque page. L'auteur a su éviter la sécheresse du traité purement didactique et la fadeur de certains livres de piété.

Le R. P. Froget, en étudiant le mode spécial dont l'Esprit-Saint habite dans l'âme des justes, devait nécessairement parler de la grâce, des vertus, des dons et de la gloire. Nous retrouvons les mêmes sujets dans le livre du R. P. Bourgeois, avec cette différence cependant qu'ici l'étude de la gloire et de la grâce n'est, pour ainsi dire, que la préface ou le prélude d'autres études qui portent sur les moyens de faire naître en nous et de faire grandir la grâce sanctifiante adhésion à la parole de JésusChrist et participation aux sacrements qu'Il a institués

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ce qui constitue précisément le devoir chrétien à l'heure actuelle. Il suffit d'en indiquer

le sujet, pour se convaincre que le livre du R. P. Bourgeois est moins spéculatif que pratique. S'il touche aux questions doctrinales, c'est plutôt pour en tirer des règles de conduite. La note apologétique elle-même ne frappe pas seulement l'intelligence; elle atteint la volonté et se propose de l'émouvoir. Ce livre ne peut que faire du bien à toute âme sincère que tourmente la soif du surnaturel.

Moins apologétique et, en un sens, moins pratique que le livre du R. P. Bourgeois, moins spéculatif aussi et moins dogmatique que le livre du R. P. Froget, l'ouvrage de M. le chanoine Ribet tient cependant un peu des deux. Il est tout ensemble très doctrinal et très pratique. Nous ne pouvons mieux le faire connaître, ni en faire un meilleur éloge que de dire qu'il est un délicieux résumé de toute la secunda pars de la « Somme théologique » de saint Thomas. La vertu en général, les passions, les vertus infuses, les vertus théologales de foi, d'espérance et de charité, la vertu de religion, la justice, la force, la tempérance, la prudence; puis, les dons du Saint-Esprit; et, comme couronnement, les vertus et les dons dans les divers âges et les divers états de la vie tout cela est étudié à fond avec une admirable finesse d'analyse et un art d'exposition où l'on retrouve, non sans plaisir, l'empreinte vivante du Docteur Angélique.

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TH.-M. P.

La Psychologie des élus, par l'abbé J.-A. CHOLLET, docteur en théologie, professeur aux Facultés catholiques de Lille. (Paris, Lethielleux, 1900, 1 vol. petit in-12.)

Par ce premier travail, et par ceux qu'il nous fait espérer qui pourront le suivre, M. l'abbé Chollet se propose d'apporter « un modeste appoint à la science du surnaturel et à l'art du gouvernement des consciences. » La psychologie de l' « en deçà », — psychologie ascétique et psychologie mystique -contribuera plus immédiatement à perfectionner l'art du gouvernement des consciences. Avec la Psychologie des élus, c'est plutôt la science du surnaturel, et la science du surnaturel portantsur l'« au-delà » que M. l'abbé Chollet commence à nous exposer. Il le fait dans une langue nette et précise, qui pourtant ne manque pas de charme ni de couleur; et l'on pourra donc, de ce double chef, lui reconnaître une certaine perfection même littéraire, si, comme on l'a dit, << tout l'art d'écrire consiste à bien définir et à bien peindre »; mais ce que nous aimons plus encore à signaler, dans le délicieux petit livre de M. l'abbé Chollet, c'est, en même temps que l'ordre parfait selon lequel il expose et développe son sujet, la sûreté de sa doctrine et la rigueur vraiment « scientifique » de toutes ses déductions. Il était difficile qu'il en fût autrement, M. l'abbé Chollet n'allant puiser qu'aux sources les plus pures. Son maître préféré,

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