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l'on pourrait même dire son maître unique, c'est saint Thomas. L'œil fixé sur l'Ange de l'Ecole, il nous redit les nouvelles conditions de l'âme humaine, après la mort; l'émancipation de l'esprit et le mode dont il connaît désormais, soit en utilisant les souvenirs du passé, soit en usant des idées infuses, soit en recevant du ministère des anges, soit enfin par l'intuition de Dieu; l'étude de l'amour, de la puissance et de l'action des élus complète et couronne ce travail. Puisse-t-il recevoir du publie le « bon accueil » que M. l'abbé Chollet est en droit d'espérer et qui l'encouragerait à nous donner bientôt ces autres études psychologiques de l' « audelà » qu'il nous promet sur les Anges, sur le Christ, ou encore sur les âmes du Purgatoire, des Limbes ou de l'Enfer.

TH.-M. P.

Étude sur les origines et la nature du Zohar, précédé d'une étude sur l'histoire de la Kabbale, par S. KARPPE, agrégé de l'Université, docteur ès lettres. 1 vol. in-8° (Paris, Félix Alcan).

Cet ouvrage recherche les premières origines de la Kabbale, en poursuit l'histoire à travers les apocryphes, à travers le Talmud, à travers le Moyen-Age jusqu'à la fin du XIIIe siècle, c'est-à-dire jusqu'à la clôture de ce qu'on peut appeler la Bible cabbalistique, à savoir le Zohar. Une étnde exacte est consacrée à toutes les œuvres mystiques imprimées ou manuscrites qui sont sur la route du Zohar, au « Livre de la création », aux idées mystiques de Saadyah, Juda Hallevi, Abn Ezra, Ibn Gabirol et Maimonide.

Toute la seconde partie est consacrée à l'étude du Zohar, à sa métaphysique, à son éthique, à tout ce qu'il contient relativement à la philosophie grecque, au christianisme, à la gnose, aux sciences naturelles, à l'astrologie et l'alchimie, à la physiognomie et à la chiromancie, au folklore venu d'un peu partout, à tous les grands courants du passé qui sont venus aboutir dans le Zohar, comme des cours d'eau aboutissent à la mer. Étude très attachante non seulement pour le monde savant, mais pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la pensée humaine et qui sont préoccupés des grands problèmes de la vie.

L'évolution du Socialisme, par Jean BOURDEAU. 1 vol. in-16 de la Bibliothèque d'histoire contemporaine (Félix Alcan, Paris).

Ce livre est une histoire complète du socialisme depuis la fin du XVIII siècle jusqu'à nos jours.

L'auteur y traite : I. du mouvement socialiste depuis la conspiration de Babeuf au 2 décembre 1851;

II. des théories et écoles socialistes contemporaines (socialisme instinctif, socialisme expérimental, socialisme scientifique, socialisme idéaliste, le communisme);

III. des questions soulevées par le mouvement et le progrès des idées socialistes. (Le socialisme municipal, le socialisme politique, les congrès de 1900, le socialisme ouvrier, les grèves et les syndicats, l'armée industrielle, la guerre industrielle, le mouvement ouvrier de 1871 à 1884, le mouvement syndical depuis la loi de 1884, le socialisme et les paysans, etc., etc...).

Nous recommandons la lecture de cet ouvrage à tous ceux que préoccupent les problèmes sociaux et qui ont intérêt à connaître les multiples tendances et les aspirations si variées des doctrines socialistes.

H. A. M.

Examen critico de las nuevas escuelas de Derecho penal, por el S. Don CONSTANTE AMOR Y NEVEIRO (Madrid, 1899, p. 320.)

Les théories sur la criminalité professées par Lombroso, Ferri, Drill, Tarde, Ræder, etc., reposent en dernière analyse sur les principes philosophiques de l'école positiviste. C'est en philosophe bien plus qu'en jurisconsulte que don C. Amor y Neveiro étudie les questions relatives à la criminalité et à la pénalité dans son livre « Examen critique des nouvelles écoles de Droit pénal ». La première partie de son ouvrage est consacrée à l'exposition et à la réfutation des théories positivistes et anthropologistes. Dans la seconde, beaucoup plus courte, il examine la doctrine de l'école « correctionaliste ». Pour l'auteur, la correction n'est ni la fin essentielle, ni la fin principale de la peine, mais l'expiation. La correction et les autres buts qu'on peut se proposer dans l'application des peines, n'en sont que des fins secondaires. Le travail du prêtre espagnol a été couronné par l'Académie royale des Sciences morales et politiques de Madrid. C'est dire l'estime qu'on en fait de l'autre côté des Pyrénées.

F. J. Nuss.

Newmann, sa vie et ses œuvres, par Mile LUCIE FÉLIX-FAURE. Un volume in-12 (Perrin et Cle, Paris).

A l'heure où s'accentue le mouvement qui ramène l'Angleterre vers l'unité catholique, la vie de celui qui en fut l'un des promoteurs ne peut qu'être bien accueillie par tous ceux qui s'intéressent aux pacifiques et merveilleuses conquêtes de l'Église.

Ce n'est pas une simple biographie qu'a prétendu écrire Mlle Félix

Faure. En nous présentant le cardinal Newmann, elle a moins fait œuvre d'historien qu'œuvre de psychologue, et c'est surtout son âme et l'évolution de sa pensée, qu'elle a voulu étudier.

Elle nous montre d'abord l'influence, heureuse de l'amitié sur ce cœur loyal avant tout.

Ceux auxquels le futur cardinal avait lié sa vie avaient agi puissamment sur son esprit en lui faisant adopter peu à peu la doctrine de la succession apostolique, le principe de la tradition, la notion d'un système sacramentel et de la communion des Saints.

Tout en restant attaché de cœur à l'Église d'Angleterre, Newmann ne se dissimulait pas les points faibles de sa doctrine, et il avait nourri la généreuse ambition d'introduire en elle les réformes nécessaires et de la ramener à cette pureté de la foi que lui donnerait une incontestable autorité et lui permettrait de combattre avec avantage son ennemie séculaire, l'Église

de Rome.

En dépit des critiques amères parfois que suscitait son zèle, il travailla à répandre la vérité telle qu'il connaissait.

« Nous propageons la vérité, disait-il, par le sacrifice de nous-mêmes. » Et sans souci des attaques dont il était l'objet, il se donna à cette œuvre avec toute l'ardeur de son âme.

La lumière qu'il voulait faire briller aux yeux des autres et dont il ne possédait encore lui-même qu'une partie, ne tarda pas à se manifester à lu dans sa plénitude.

Un voyage qu'il fit à Rome détruisit en grande partie les préjugés qu'il nourrissait contre la Papauté, et c'est au retour qu'il prêcha le fameux sermon sur «<< l'Apostasie nationale »> qui marque l'origine du mouvement

d'Oxford.

Sa conversion n'était plus qu'une affaire de temps. La lecture du bréviaire romain, l'examen approfondi de la liturgie romaine, l'étude assidue, eurent raisons de ses hésitations dernières, et après des adieux touchants adressés à ses paroissiens du haut de la chaire de Littlemore, il fit entre les mains d'un prêtre catholique, le P. Dominique, sa solennelle abjuration. Mile Félix-Faure retrace ensuite sa carrière d'apôtre, son zèle ardent pour les âmes, son dévouement à toutes les grandes causes, et termine son ouvrage par une étude sur ses travaux oratoires, poétiques, historiques et philosophiques.

Ce livre, où se remarque une très large érudition, offre un intérêt réel. Mais s'il nous était permis de formuler un regret, c'est que sa forme un peu trop élevée peut-être l'empêchât d'être à la portée de tous.

A. T.

Répertoire bibliographique de la librairie française, rédigé par D. JORDELL (Nilsson, Paris).

Cette publication mensuelle, annonçant les nouveaux livres français publiés en France et à l'étranger, est classée par ordre idéologique des matières; la 1re année (1900) comprenant une table alphabétique par noms d'auteurs et une table alphabétique des matières, forme un volume grand in-8°, à 2 colonnes qui peut servir de suite provisoire, mais immédiate, au catalogue Lorenz, dont les tomes XIV-XV s'arrêtent au 31 décembre 1899. Il est inutile d'insister sur les services que peut rendre une telle publication à quiconque s'intéresse, soit par goût, soit par profession, au mouvement littéraire en France.

Annuaire pontifical catholique pour 1901, par Mgr Albert BATTANDIER (Paris, maison de la Bonne Presse).

En un volume de 650 pages au texte très serré, l'auteur nous donne l'ordre et la nomenclature du nombreux personnel de la cour de Rome, avec ses congrégations, ses commissions et ses hiérarchies multiples. La partie historique est fort intéressante : les papes controversés ou douteux, les conciles généraux, les anciens évêchés de France, les papes du XIII° siècle, l'Histoire de la mitre aux diverses époques, le Camauro, le calendrier des heures de Simon Vostre, forment autant d'articles curieux et instructifs pour tout le monde; et sans nul doute la collection de ces annuaires formera, selon les intentions de l'auteur, « une petite encyclopédie romaine », pleine d'un pieux intérêt pour les catholiques, et de curiosité pour tous ceux qui s'intéressent aux questions historiques et archéologiques.

M. L'ABBÉ ALFRED VACANT

Le mardi 2 avril 1901 est mort pieusement M. Vacant, professeur au grand séminaire de Nancy. Il avait 49 ans. M. Vacant avait conquis par ses travaux une grande autorité dans le clergé français. En 1878 et 1879, il mit au jour deux thèses pour la licence et le doctorat en théologie: De certitudine judicii quo assentitur existentiæ revelationis. De nostrâ naturali cognitione Dei. De cette deuxième thèse, il nous écrivait lui-même, le 31 octobre 1900: « Elle marque l'évolution de mon esprit, des opinions cartésiennes qui m'avaient été enseignées, vers les doctrines de saint Thomas que je n'avais pas encore assez approfondies. » Depuis lors il ne cessa de les approfondir et de leur donner, dans les questions philosophiques en particulier, toutes ses préférences. En 1881, il examine la preuve de l'existence de Dieu par la nécessité d'un premier moteur, d'après la doctrine scolastique. En 1885, il étudie les versions latines de la morale à Nicomaque antérieures au XVe siècle.

Dans l'intervalle, il retenait en Sorbonne deux sujets de thèses de doctorat ès lettres sur Duns Scot et Alexandre de Halès, et sur l'influence du nepi чux d'Aristote. La préparation de ces thèses ne fut pas achevée. La première donna cependant lieu aux Études comparées sur la philosophie de saint Thomas et sur celle de Duns Scot, complétées depuis par un mémoire lu au Congrès de Fribourg: D'où vient que Duns Scot ne conçoit point la volonté comme saint Thomas. Au Congrès de 1891, à Paris, il avait étudié la part de nos facultés sensitives dans la préparation des concepts et des jugements de notre entendement. A côté de ces études dont le simple énoncé révèle chez leur auteur le sens aiguisé des questions capitales en philosophie, M. Vacant entreprenait diverses œuvres théologiques : le Magistère ordinaire et universel de l'Église, paru en 1887, et les Études théologiques sur les Constitutions du Concile du Vatican: la Constitution « Dei filius, » ouvrage magistral en deux forts volumes qui classe son auteur parmi les théologiens éminents du siècle. Cependant les Revues et les Dictionnaires se disputaient sa collaboration. De nombreux articles de sa plume parurent dans l'Université catholique, la Revue du Clergé français, le Dictionnaire apologétique de M. Jaugey, le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux. Universellement connu et apprécié pour sa compétence universelle, son jugement à la fois traditionnel et moderne, il était désigné pour diriger l'œuvre considérable et si nécessaire du Dictionnaire de théologie catholique dont il traça le plan et mena à bien les cinq premiers fascicules.

M. l'abbé Mangenot, son collègue et son successeur dans l'œuvre du Dictionnaire, a consacré à M. Vacant une notice (1) où la vie du saint prêtre apparaît à la hauteur du labeur et de la science du théologien et du philosophe.

(1) L'abbé Alfred Vacant, Nancy, Crépin-Leblond, 1901.

Fr. Ambr. GARDEIL.

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