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modernes méthodes ne consiste pas seulement dans leur parfaite adaptation au temps présent. Elles atteignent un plus grand nombre d'individus que les anciennes ; les atteignent-elles plus profondément? Plusieurs les trouvent plus « humaines »; d'autres, insuffisantes et inefficaces. Pour ceux-ci l'éducation est un mal nécessaire; pour ceux-là desquels nous l'étude est un bien souverain, donnant la vérité, activant et fortifiant nos meilleures facultés, libérant l'esprit du pouvoir « toujours empiétant » de la matière.

sommes

On peut au moins se demander si tout point du système moderne est un progrès sur le passé. Pour résoudre cette question, il faut établir un parallèle, et pour ce parallèle, étudier d'abord, en se gardant des influences ambiantes, les méthodes d'éducation de l'ancien Orient, spécialement en Syrie et en Babylonie.

Le principe de l'éducation intellectuelle est une conséquence de la loi mosaïque, que les parents devaient apprendre à leurs enfants. Mais l'institution d'écoles est postérieure à l'exil babylonien, et a pour base un dessein autant patriotique que religieux. Les juifs, voyant leur nationalité menacée, comprirent qu'ils devaient, pour ne pas la perdre, « s'accrocher » à leur religion. En fait, la première mention d'écoles publiques obligatoires pour tous les enfants date du premier siècle après Jésus-Christ, et du décret de Simon, fils de Shetach, président du Sanhedrin. Toutefois ce n'est qu'après la ruine de Jérusalem que les écoles se répandent à travers la Palestine et rapidement. Jérusalem en comptait alors 480, et Bethar 500. Gamaliel raconte que, chez son père, 1.000 enfants étaient instruits, 500 dans l'étude de la Loi, et 500 dans l'étude du « Royaume grec ».

La nécessité et l'excellence de l'éducation étaient exaltées aux yeux du peuple. Pour l'élève, le maître devait venir aussitôt après Dieu; et le premier devoir des parents était de conduire eux-mêmes leurs enfants chez le maître d'école : un célèbre rabbi ne déjeunait jamais sans avoir rempli ce devoir sacré « qui, disait-il, primait tous les autres ».

Le nom de l'école élémentaire était Be-Sepher, « Maison du Livre », c'est-à-dire de la Loi. Cette école était située ordinairement dans la synagogue ou « Maison de Prière »; quelquefois dans la maison du Maître ou << Maison du Scribe »; ou encore dans des bâtiments élevés à cet usage: « Maison de l'Enseignement ».

Toute communauté qui avait 25 enfants en âge d'étudier devait leur fournir une école et un maître; pour 40 enfants il fallait un maître et un adjoint; et pour 50, deux maîtres.

Les instituteurs devaient être mariés et d'une vie irréprochable; on leur demandait une science approfondie. L'âge aussi était considéré : « Qui apprend d'un jeune homme est comme celui qui mange des raisins verts,

ou boit du vin nouveau. » « Toutefois, dit Rabbi Meïr, regardez au contenu, non au contenant, car quelques jeunes outres renferment du vin très vieux; et plus d'une vieille ne contient même pas du vin nouveau. » Autre qualité requise: une certaine habileté et facilité de parole pour exposer le sujet de l'enseignement, et aussi faire face aux questions et objections des élèves.

Quiconque en était capable pou vait ouvrir une école, n'importe où, de son propre chef, et même sous le titre d'école officielle.

Dans le début, les maîtres ne reçurent point de salaire ; c'était un devoir pour tout savant d'instruire les autres ; et pour qu'il n'y eût pas là même l'apparence d'un commerce, tout maître devait avoir un métier qui le fît vivre. Dans la suite, il fallut offrir une compensation aux maîtres détournés de leur métier par leur classe: elle se fit originairement sous forme de <«< cadeaux » et enfin une somme d'argent fut fixée, non point pour l'explication biblique, mais pour le côté matériel de l'instruction: lecture, traduction, etc. En outre, le maître fut dispensé de tout impôt, en argent, nature ou travail : petits privilèges, en réalité, pour compenser de lourdes obligations.

Pour suivre l'école, cinq ans étaient requis en Palestine, six en Babylonie.

La classe durait du matin au soir, et même tard dans la nuit.

Pas de vacances, sauf les «< jours saints ». Le sabbat on n'apprenait rien de nouveau, mais on répétait l'enseignement de toute la semaine. Bientôt le temps de la classe fut trouvé trop long pour les forces des jeunes élèves, et réduit à cinq heures par jour, ou même à quatre heures pendant les mois les plus chauds de l'année. Cette réduction n'était qu'en faveur des élèves, car le travail du maître ne devait pas cesser.

La rubrique principale de l'éducation était : Religion. Pour elle on apprenait la lecture et l'écriture, l'arithmétique, l'histoire, la géographie, la musique vocale et instrumentale, etc.

Les enfants étudiaient, à cinq ans, la « Mikra » ou art de lire la loi; à dix ans, la « Mischna » ou paraphrase de la loi; à quinze ans, la « Gemara » ou commentaire, d'après la tradition orale, de la « Mischma ». La « lecture » comprenait l'art de réciter à haute voix avec les inflexions requises par la grammaire, la poésie, la liturgie, etc.

« L'écriture » comprenait la calligraphie, le dessin, les règles de la composition.

La méthode était très simple. Peu de livres, naturellement; c'était d'ailleurs inutile, l'enseignement étant tout oral. Le maître lisait un court passage de la Bible, et le faisait répéter jusqu'à ce que les élèves l'eussent retenu par cœur. Cette répétition se faisait souvent à haute voix.

Divers moyens mnémotechniques étaient inventés, par exemple, fabriquer un mot avec toutes les premières lettres des mots d'une phrase. Ces moyens étaient proposés par le maître, ou mieux fabriqués par l'élève lui-même.

Le maître répétait l'explication à satiété, jusqu'à 400 fois, comme faisait habituellement Rabbi Akiba. Les élèves d'égale force se redisaient entre eux la leçon; les plus avancés aidaient les plus jeunes.

Quand un élève ne faisait aucun progrès, le maître, pour ne pas en porter la responsabilité, l'engageait à visiter d'autres écoles.

Une grande patience était recommandée au maître. Jusqu'à douze ans, les enfants étaient rarement punis; on les considérait comme incapables d'une longue attention et d'un jugement développé. Jusqu'à quatorze ans, ils n'étaient pas responsables de leurs actes; à quatorze ans, ils devenaient sui juris.

Quand l'honneur n'était pas un stimulant suffisant pour les élèves, on leur promettait des récompenses. « Enfants, disait un rabbi, vous serez punis d'une main, mais récompensés des deux. » On n'usait de châtiments corporels que pour entêtement ou paresse, et seulement sur des enfants de plus de douze ans. Les verges étaient prohibées; une simple lanière de cuir était permise.

Tel était le système d'éducation juive, aux temps du Talmud; système aussi bon qu'il pouvait l'être, puisqu'il atteignit le but que son auteur avait en vue la science de la loi et la piété.

Fr. A.-M. V.

CIUDAD DE DIOS

20 Septembre 1901.

La Segunda Ensenanza, por el P. Teodoro Rodriguez. -- La question de l'enseignement secondaire est à l'ordre du jour. On s'en occupe dans presque toutes les nations de l'Europe. L'Allemagne se plaignait, il y a quelques années, que son système d'éducation n'était pas en rapport avec la place que la nation occupe dans le monde et que la formation du caractère, la préparation aux luttes futures de la vie étaient négligées. En France, M. Demolins, en fondant le collège des Roches, a voulu inaugurer un mode d'education plus en harmonie avec les exigences de la vie actuelle; et une information parlementaire a amené pour résultat un ouvrage de six volumes où se trouvent exposées les opinions des hommes compétents en matière d'enseignement. L'Angleterre, dont le système d'éducation est

envié par les autres nations, sent elle-même le besoin d'organiser son ens eignement secondaire. Elle trouve qu'elle a trop donné à la formation du caractère, et pas assez à l'éducation de l'intelligence. En Espagne, un grand courant d'opinion se manifeste également contre l'organisation actuelle de l'enseignement secondaire. Le P. Teodoro Rodriguez veut nous faire connaître l'état de cet enseignement dans son pays, les lacunes qu'on y rencontre, les remèdes qu'on peut y apporter. Mais, avant toutes choses, il est bien nécessaire de déterminer l'objet de l'enseignement secondaire; et c'est à l'étude de cet objet que le Révérend Père consacre l'étude que nous analysons.

Faut-il dire que l'enseignement secondaire a pour but de préparer immédiatement le jeune homme à la carrière qu'il doit embrasser? Non. Ce n'est pas à dix ans qu'un enfant peut se prononcer sur ce qu'il fera plus tard. Il faut auparavant le mettre dans les conditions où il pourra faire un choix sûr, et suivre avec profit la carrière qu'il aura ainsi choisie. C'est à cela que doit tendre tout d'abord l'enseignement secondaire.

En second lieu, il y a un ensemble de connaissances, que tout homme cultivé, quelle que soit d'ailleurs la profession qu'il exerce, doit posséder. Nulle époque de la vie n'est plus favorable à l'acquisition de ces connaissances que celle que l'on passe sur les bancs du collège. D'ailleurs, lorsqu'il possédera ces connaissances, le jeune homme pourra mieux se diriger dans le choix de sa carrière.

L'enseignement secondaire ne doit pas avoir pour but premier de faire des enfants savants, mais de les bien préparer, dans leur âme et dans leur corps, pour qu'en temps opportun, ils puissent se livrer aux études sérieuses et approfondies que réclamera leur carrière et avoir l'énergie physique et morale nécessaire à l'accomplissement de leur devoir.

Le P. Rodriguez déduit de là que la division de l'enseignement secondaire en enseignement classique et enseignement moderne ne lui paraît pas heureuse. Il ne doit y avoir qu'un seul mode d'enseignement secondaire, dans lequel doit figurer tout ce qui est apte au développement des diverses énergies de l'âme et du corps, et où les matières enseignées sont celles que nul homme d'une intelligence cultivée, quelle que soit d'ailleurs sa profession, ne doit ignorer. La division des baccalauréats vient de cette idée fausse, que les études secondaires servent de préparation immédiate à la carrière que le jeune homme doit embrasser, tandis que ce n'est que d'une manière indirecte et éloignée qu'elles y disposent.

Mais si, pendant la période de l'enseignement secondaire, l'enfant doit acquérir un ensemble de connaissances qui convient à toute intelligence cultivée; gardons-nous de croire que c'est là la fin principale et exclusive de cet enseignement. Une tâche plus importante s'impose à l'éducateur:

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celle de développer l'intelligence de son élève, de former son cœur, de régler son caractère et de donner de la vigueur à ses membres. L'auteur de l'article montre, par de nombreuses citations, que l'opinion des hommes les plus compétents, est que l'enfant étudie moins de choses au collège, mais qu'il étudie mieux : non multa sed multum. Ces nombreuses citations l'amènent à conclure que l'objet de l'enseignement secondaire est de faire tout d'abord de l'enfant un homme vigoureux dans l'âme et dans le corps, et en second lieu un homme cultivé.

Est-ce à ce résultat que peut amener le système d'enseignement pratiqué en Espagne? Le P. Rodriguez est obligé d'avouer que non. Une réforme de l'instruction publique s'impose dans la péninsule; mais le malheur est que la politique se mêle à la question de l'enseignement, et que chaque ministre, guidé par l'esprit de son parti, détruit les premiers essais de réformation tentés par ses prédécesseurs.

C. P.

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

Saint Augustin, par l'abbé JULES MARTIN. 1 vol. in-8° de la collection Les Grands Philosophes. (Paris, Félix Alcan.)

Dans les ultima verba de son ouvrage sur la Démonstration philosophique, M. l'abbé Jules Martin citait ces paroles de Fénelon : « Si un homme éclairé rassemblait dans les livres de saint Augustin toutes les vérités sublimes que ce Père y a répandues comme par hasard, cet extrait, fait avec choix, serait très supérieur aux Méditations de Descartes. » — « C'est à bon droit, ajoutait M. Jules Martin, que Fénelon réclame, pour un pareil travail, un homme éclairé. Car de faire simplement un recueil des passages les plus caractéristiques, cela n'aboutirait qu'à donner une table des matières. Et, d'ailleurs, il existait de ces recueils (1). Fénelon le savait bien et il les méprisait, car aucun d'eux n'est une œuvre philosophique. Il manque à tous les recueils de cette sorte la force créatrice, puissante pour agir. Si enfin (2) on voulait extraire des œuvres de saint

(1) M. J. M. cite en note la compilation du P. André Martin de l'Oratoire (Ambrosius Victor), qui,dit-il, « découvre dans saint Augustin tout le détail du Cartésianisme, y compris l'automatisme des bêtes ». Dém. phil., p. 263–264.

(2) Nous soulignons.

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