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et des laïques, en ce qui touche les questions religieuses, donne lieu à des observations d'une nature essentiellement délicate, mais qui ne sont pas pour autant interdites. Un blâme sévère certainement est mérité par ces journalistes, ou ces simples fidèles, ou ces prêtres, qui ne craignent pas de battre en brèche l'autorité de leurs pasteurs; mais ce n'est pas une raison pour refuser aux laïques ou au clergé le droit de dire leur mot et de se réunir pour échanger leurs idées sur des questions qui les touchent d'une façon fort directe.

Puis vient le tour de la « démocratie chrétienne »; les principes en sont discutés, le sens précisé et rapproché des enseignements de Léon XIII.

Enfin les «< directions scientifiques » du grand pape sont rappelées à propos des vives controverses actuelles. La « Question apologétique », la a question biblique », la « question philosophique », la « question historique » et même la « question théologique >>> sont passées en revues et brièvement caractérisées en tant qu'elles prêtent à ce double abus : l'esprit de routine et l'imprudence.

D. S.

REVISTA LULIANA

Une nouvelle revue vient de paraître. Elle est due à l'initiative de plusieurs membres du clergé de la Catalogne et des îles Baléares. Travailler à la défense de la philosophie et de la théologie scolastiques, tel est le but que se proposent les rédacteurs. L'école à laquelle ils appartiennent est l'école catalane, dont le chef est le « docteur archangélique, le bienheureux martyr, Raymond Lull ». C'est son système scientifique que l'on exposera dans la nouvelle revue; on nous fera connaître sa vie, son martyre, l'histoire de son culte, etc.; et, comme le meilleur moyen de travailler à la gloire d'un docteur est de publier ses écrits, chaque numéro de la Revue contiendra un fascicule d'une nouvelle édition des œuvres complètes de Raymond Lull.

Mettre de nouveau en honneur un système philosophique qui a eu autrefois de célèbres partisans, n'est pas le seul but poursuivi par les rédacteurs de la Revista Luliana; ils s'inspirent de notre devise Vetera novis augere, et nous annoncent qu'ils traiteront les questions du temps présent, pour les résoudre d'après les principes de l'Ars magna.

Nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue à ces nouveaux confrères. Les scolastiques, à quelque école qu'ils appartiennent, ont un terrain commun sur lequel ils se rencontrent pour la défense de la vérité. Les rédacteurs de la Revista Luliana reconnaissent d'ailleurs que tous les scolastiques doivent avoir « pour général en chef saint Thomas, et

que ce n'est que dans les questions controversées, que les divers corps d'armée peuvent suivre leurs chefs respectifs, de manière à ne pas nuire au plan général de la bataille ».

Les trois premiers numéros de la Revue répondent au programme annoncé. Nous y avons particulièrement remarqué un Essai sur la philosophie de Raymond Lull, par sa grandeur Mer Jean Maura, évêque d'Orihuela, une Histoire du Lullisme et de son influence sur la philosophie et les autres sciences, par M. Salvador Boué, et un article intitulé Movimiento luliano de M. le chanoine Miralles, professeur de philosophie au séminaire de Palma.

C. P.

STUDI RELIGIOSI, fasc, I, IV, V.

L'auteur se propose d'exposer sommairement les opinions de la critique moderne sur les Évangiles, afin que l'on sache bien quels sont les points dont se doit préoccuper, avant tout, quiconque veut aujourd'hui étudier sérieusement et défendre utilement ces livres sacrés. Il expose d'abord la genèse et l'évolution de la critique rationaliste depuis le dernier quart du xvIII, jusqu'à la moitié du XIXe siècle - Reimar-Lessing, Paulus, Eickhorn (l'Urevangelium), Schleiermacher (la Diégèse), de Wette, Bretschneider, Strauss, Christian Baur et l'école de Tubing.

Tous ces systèmes, en vogue dans la première moitié du siècle qui vient de finir, avaient un défaut principal commun: ils péchaient par la méthode. Leurs auteurs subordonnaient tous l'étude des origines et de la composition des Évangiles à celle de l'histoire du Christ et du christianisme primitif; et, cette histoire, ils la reconstruisaient en se basant sur des préjugés philosophiques (impossibilité du miracle, etc.) et sur des données positives insuffisantes. L'on finit par comprendre que, dans l'étude des Évangiles, c'est la critique textuelle qui doit marcher la première, qu'elle doit procéder d'après ses principes propres, et que, de ses résultats, dépend en grande partie le jugement qui devra être porté sur la valeur de l'histoire évangélique. Ainsi, à l'époque des systèmes a succédé celle de la méthode critique littéraire, ou textuelle.

Au sujet de la méthode, les critiques modernes sont parvenus à se mettre d'accord sur deux points dépendance de la critique historique à l'égard de la critique textuelle, division de la critique textuelle en externe (témoignages) et interne (examen des livres). Mais un grand débat reste ouvert, sur la valeur démonstrative de la tradition. D'aucuns disent la tradition est insuffisante; nous n'acceptons que ce que la critique interne et les plus anciens témoignages consacrent : ce sont les critiques indépen

dants. D'autres répondent: la tradition a une autorité souveraine; et la critique doit subir son contrôle, dans ses recherches et dans ses conclu-` sions ces derniers sont les critiques conservateurs. Conservateurs et indépendants se subdivisant encore, suivant que, dans la pratique, ils se montrent intransigeants ou modérés.

Or deux questions principales se sont présentées dès l'abord à la critique textuelle : l'origine des synoptiques et l'origine du quatrième Évangile. Sur la première question l'on s'accorde généralement à rejeter l'hypothèse du Protévangile et de la Diégèse : l'hypothèse de la Tradition orale, quoique ayant tenu plus longtemps, paraît, elle aussi, devoir céder, et, à cette heure, la majorité des critiques veut expliquer l'étrange ressemblance qui s'observe entre les trois premiers Évangiles, en supposant entre eux une dépendance, ou descendance textuelle. Mais quel est le premier dont les autres dépendent, et comment doit se formuler cette dépendance ? Là-dessus, on ne peut s'entendre. Quoi qu'il en soit les critiques indépendants concluent avec ensemble que aucun des trois premiers Évangiles ne remonte aux temps apostoliques, n'a été écrit par un témoin oculaire. Quant au quatrième, la teneur de ses récits et la nature de ses doctrines montrent bien clairement qu'il n'est pas l'œuvre d'un pêcheur galiléen, de Jean, fils de Zébédée. Cela étant, quell valeur accorder à l'histoire évangélique et que faut-il en retenir? Voici ce qu'il faut retenir; voici ce qu'il faut rejeter: Retenir ce qui n'est pas, de soi, impossible; ce qui ne vise pas à la glorification du Christ, ce qui est du domaine de la réalité et n'appartient pas à celui des idées; Rejeter tout ce qui est en contradiction avec les données certaines de l'histoire ou les lois certaines de la nature; tout ce qui porte, aux yeux de la critique, un caractère de superfétation et de survenance, donc, tout ce qui est raconté de la conception, de la naissance, de la résurrection du Christ, des guérisons opérées par lui, sauf ce qui regarde certaines maladies nerveuses...

« A l'aide des synoptiques, dit Harnack, on peut se faire encore une idée assez claire de la prédication de Jésus, et de la façon dont s'est déterminée sa vie et sa mission. Rien de plus quant à Jean; s'il nous fournit des notions intéressantes sur l'idée religieuse à l'époque qui suivit l'ère apostolique, on ne saurait presque en rien tirer d'utile pour l'histoire du Christ. »>

Ces idées, malgré l'opposition de Weiss, qui maintient énergiquement l'authenticité de l'Évangile de saint Jean, et l'autorité de Zahn qui, avec une science et une habileté remarquables, soutient la thèse traditionnelle sur les Quatre Évangiles, sont en grande faveur en Allemagne, viennent de faire leur apparition en Angleterre (Encyclopédie Biblique publiée sous la direction du prof. Cheyne), et exercent, depuis quelque

temps déjà, en France, une influence qui s'affirme chaque jour davantage.

Conclusion: Pour défendre l'autorité de nos Évangiles contre la critique moderne, il faut autre chose que des grandes thèses générales, un travail et une science d'amateurs; il faut une étude approfondie, patiente, qui descende « au particulier et au microscopique », un travail long et opiniâtre. Le triomphe ne sera qu'à ce prix.

M. TH. C.

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

Études sur les Évangiles, par le R. P. V. ROSE, O. P., professeur à l'Université de Fribourg. (Paris, Welter, 1901.)

Dans son numéro du 1er décembre, la Revue du Clergé Français écrivait : « Nous n'hésitons pas à dire que ce livre est jusqu'ici le meilleur qui soit sort d'une plume catholique. Il est peut-être le seul qui satisfasse également aux exigences de la critique et aux aspirations religieuses les plus ferventes. » Nous n'aurions pas osé écrire, dans cette Revue, un éloge semblable; car la discrétion dans la louange s'impose aux membres d'une même famille. Mais nous souscrivons volontiers à ce qui a été dit. Ainsi que le savant archevêque d'Albi, dans le discours prononcé à la séance de rentrée de l'Institut catholique de Toulouse, le P. Rose estime que la théologie n'a pas encore atteint, au point de vue de la méthode, le degré de précision auquel sont parvenues d'autres sciences de moindre importance, et il s'efforce, dans la mesure de ses moyens, de faire avancer d'un pas cette science qui mieux que toutes les autres sait progresser indéfiniment.

Il a suivi pendant plusieurs années les cours de hautes études bibliques à Jérusalem; il connaît l'Orient, les traditions primitives, les divers manuscrits, il connaît aussi les méthodes historiques et littéraires si précises, qu'a inaugurées notre siècle; en relation constante avec les écoles allemandes où les questions évangéliques tiennent tant de place, il sait toutes les objections qu'on a soulevées touchant la personne du Christ, et avec une logique serrée, dans un style élégant, clair, il montre que toutes les hypothèses actuelles sont insuffisantes pour expliquer cette

personnalité surhumaine et que ces mots de Royaume de Dieu, Père Céleste, Fils de l'Homme, Fils de Dieu, Rédemption, Résurrection, qui remplissent l'Évangile, ne trouvent de sens que si l'on conclut à la Divi

nité du Fils de Marie.

Toujours loyal dans sa discussion, le Père, ne craint pas, lorsqu'il y a lieu, de reconnaître la valeur des arguments de ses adversaires, et il porte à leur égard l'esprit de bienveillance jusqu'aux extrêmes. Quelques-uns l'ont trouvé, de ce fait, trop hardi, et ont parlé à son sujet << d'infiltration protestante ». Ces accusations ne doivent pas surprendre ; car s'il y a des théologiens et des exégètes qui pensent que tout n'a pas été dit dans la grande science de Dieu et de Jésus-Christ, il en est d'autres qui croient que tout mot nouveau, tout aspect moderne d'une question est suspect d'hérésie ou même hérétique tout simplement. Le Père Rose proteste vivement contre cette interprétation de sa pensée, et nous devons dire que son livre, soigneusement examiné, a reçu les approbations les plus autorisées, qui ne permettent aucun soupçon sur la pureté de sa doctrine. Mais ce livre n'est pas seulement un livre de critique; écrit pour tous ceux qui refusent de regarder la vie comme une chose frivole, qui ne peuvent rester étrangers aux préoccupations religieuses, et qui tôt ou tard. jettent un regard sur Jésus-Christ, c'est aussi un livre d'apôtre. Du commencement à la fin on sent une âme religieuse, qui a vécu des pensées qu'elle exprime, et dans les chapitres sur le Père Céleste, sur le Fils de Dieu, sur la Redemption il y a des pages d'une élévation, d'une chaleur communicative qui réconforte l'âme autant qu'elle justifie l'admiration.

A. D. D.

V. ZAPLETAL, O. P. Der Totemismus und die Religion Israels. Ein Beitrag zur Religionswissenschaft und zur Erklärung des Alten Testamentes. 1 vol. in-8° x-176 pages; 11° fasc. des Collectanea Friburgensia. (Fribourg, Veith, éditeur, 1901.)

Depuis quelques années, le totémisme a fait invasion dans l'histoire des religions, dans la sociologie : il a pris pied dans l'exégèse, et par une naturelle conséquence, il intéresse quiconque se mêle d'apologétique chrétienne et se soucie de faire progresser la théologie. L'étude comparée des religions, notamment le rapprochement des institutions chez les peuples sémitiques, ont peu à peu habitué l'esprit des érudits à découvrir des ressemblances et à faire le départ des emprunts qu'un peuple a dû faire aux peuples voisins ou apparentés: c'est ainsi qu'on a cru pouvoir, par d'intéressants parallèles, attribuer la pensée et la mentalité hébraïques, les sentiments du peuple israélite, sa vie et ses institutions, aux autres

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