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vcrsité de Paris le combattait avec plus d'acharnement. Cette conduite lui valut la reconnaissance de Pierre de Luna, qui invité à déposer la tiare, consentit à s'en l'avis des docteurs d'Avignon (1395); après née précédente déjà donné une autre preuve de sa haute estime pour l'Université de cette ville, en envoyant en députation au roi de France, Gilles de Bellamera, qui en était le chancelier (1). Et qu'on ne s'y trompe point, en se prononçant ainsi et de bonne foi pour Benoît XIII, l'Université combattait en réalité pour le principe d'autorité et l'unité de l'Église, car elle ne pouvait oublier que l'élection de Pierre de Luna au souverain pontificat, avait été sincère, et que, malgré la cour de France, il restait le seul pape vrai et légitime. Plus tard, quand, abandonné de tous, Benoît XIII n'eut plus qu'une ombre de pouvoir, force fut à l'Université d'Avignon de se détacher de lui, non sans conserver cependant encore dans son sein des partisans convaincus de l'anti-pape, à qui ils pardonnaient ses fautes, ne voyant en lui avant tout, que l'adversaire résolu du roi de France (2).

Tant d'énergie grandit du reste l'importance de notre Université. Et dans le grand schisme, les papes et les conciles ne cessèrent de se disputer ses suffrages. Mais toujours et tout entière dévouée à la papauté, elle affirma constamment la suprématie du pape, même sur les décisions des conciles œcuméniques, et tandis que l'Université de Paris, de concert avec les autres Universités de France, se prononçait pour le concile de Bâle, contre Eugène IV, celle d'Avignon, se déclarait hautement pour le pape

(1) Joseph Fornery: Histoire ecclésiastique et civile du Comté-Venaissin et de la ville d'Arignon. Ms aux bibliothèques d'Avignon et de Carpen

tras.

(2) Voy. Fornery: loco citato ; André Valladier: Orationes latina circa antiquitates Avenionenses; oratio sexta : de antiqua et veteri academia Avenionensium, Mss au museum Calvet d'Avignon ; Cambis-Velleron : loco

citato ; Fransoy: Histoire d'Avignon T. IV. Mss au museum Calvet d'Avignon; Fantoni : Istoria della citta d'Avignione etc. passim.

contre le concile et proclamait dès ce jour, l'infaillibilité absolue du chef de l'Église (1).

Cette doctrine, elle la professera à toutes les époques de son histoire dans toute sa rigueur et sans compromission d'aucune sorte. Ultramontaine dans toute l'acception du mot, elle se constitue, ainsi que l'écrira plus tard un de ses régents, la gardienne et la sentinelle avancée par delà les monts de la foi [ro. maine,

(1)

Tantam existimationem tantamque auctoritatem Universitas nostra tum adepta erat, ut ejus suffragium et gratiam et Eugenius IV et Patres concilii Basiliensis simul ambierint. Exstant adhuc summi Pontificis litteræ. Anno 1437 Eugenius IV doctoribus et magistris Universitatis Avenionensis scripsit ut legatos ad concilium Ferrariense mitterent. Quorum ut studium accenderet, gravissimas res a Concilio tractatum iri pollicebatur: etenim agendum erat primum de utriusque Latinæ Græcæque Ecclesiæ conjunctione, deinde de clericorum emendatione, tertio denique de christianæ reipublicæ concordia. Dum doctores Avenionenses summo Pontifici digni videbantur qui tanti momenti rebus interessent, a Patribus synodi Basiliensis etiam invitabantur, ut Concilii generalis auctoritatem et jura tuerentur adversus Eugenium IV, qui et Ecclesiæ refor mationem et propriam emendationem vitandi causa, sanctam synodum primum dissolvere et Ferrariam deinde transferre conatus erat. Patres huic facinori sese obstitisse confessi, tenorem solennis decreti cum purgatione calumniarum, quæ de ipsis falso vulgabantur, Universitati mense Novembris anni 1437 transmiserunt. Paulo post, anno 1438, altera ad eam scripta epistola, in obstinatum et perfidum summi Pontificis animum invecti, qui et sacro Concilio parere recusaverat et Græcorum legatos ad se, magno conjunctionis detrimento, Ferrariam adducere tentaverat (quapropter illi, ut aiebant, jure papali imperio interdixerant), orabant ut ad synodum Basiliensem nuntios mitti curaret, omisso Ferrariensi conventiculo. At Patribus, quamvis Avenionem elegissent, quâ in urbe de conjunctione. optatissima Græcorum cum Latinis ageretur, in quam concordiam civitas ipsa septuaginta mille ducatos seu florenos aureos contulerat, Academia Avenionensis novis summi Pontificis litteris eodem anno (1438) allecta, respondit id fieri non posse sine licentia Eugeni IV. Itaque summo Pontifici parere maluit, præsertim præstantissimis a viris impulsa, Paulo de Cario, episcopo Gladavensi et Pontio de Sadone, episcopo Vasionensi, qui ambo professores clarissimi Eugenio IV obsequi et auxiliari contra publicum Avenionis concilium obstinate voluerunt. Nostra igitur Universitas magnam de iis, qui libertatis Gallicana doctrinam Avenionem inducere et concilio generali Pontificem submittere nitebantur, victoriam retulit. Inde maxima in eam Eugenii

Vienne alors le protestantisme et la guerre qu'il engendra entre papistes et huguenots, et dont le Comtat-Venaissin ne fut pas le théâtre le moins sanglant, et notre Université non seulement fera des prières publiques pour le triomphe des armes catholiques, mais elle contribuera aussi de son or et de ses subsides au triomphe de François-Fabrice Serbelloni, généralissime des armées de sa Sainteté contre les huguenots. Et si un jour elle découvre parmi les siens quelques rares partisans de la religion nouvelle, elle les chassera honteusement de son sein et les abandonnera sans remords à une vengeance sans merci.

Tel fut le sort de deux de ses étudiants. Convaincus d'hérésie, ils furent condamnés, au rapport des historiens, à être conduits au devant des principales paroisses de la ville, en chemise, tête et pieds nus, tenant en main une croix, pour y faire amende honorable, demander publiquement pardon à Dieu et abjurer l'erreur; ce qu'ils firent une dernière fois sur un échafaud dressé au devant de l'église métropolitaine; puis les juges les condamnèrent à une prison perpétuelle et à un jeûne rigoureux au pain et à l'eau, trois jours de la semaine jusqu'à leur mort.

Une défection plus retentissante eut aussi un châtiment plus exemplaire. C'est celle de Perrinet Parpaille, qui avait été primicier de l'Université d'Avignon, et qui, devenu chef des hugue

IV benevolentia, qui eam hortatus est anno 1439 ut supplicationibus ipsa celebraret promissam ab Armeniis Ecclesiæ Romanæ obedientiam. Patres vero concilii Basiliensis, eam quum sibi adsciscere frustra tentavissent, terrere voluerunt; denuntiaverunt se e Pontificatû Eugenium dejecisse. Is vero, ut eam in fide constantem agnovit, magis ac magis colere cœpit, eique in ostentationem amicitiæ, per oratores Pontificios Avenione residentes, librum circa acta concilii Basiliensis misit examinandum atque approbandum. Quin illud fecerit Universitas Avenionensis minime profecto dubitamus, quum ea quidem Eugenium nunquam deseruerit, eique obedientiam atque venerationem, vel post Felicis V electionem, continuaverit.... etc (Léon Bardinet: Universitatis Avenionensis historica adumbratio 1880). Voy. aussi sur ce sujet : Cadecombe: Nova disquisitio legalis etc.; et dans la IIIo partie du Cartulaire un certain nombre de pièces et les notes qui les accompagnent.

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nots d'Orange, fut fait prisonnier au moment où il se disposait à marcher sur Avignon. Transféré dans cette ville, il y eut la tête tranchée le 9 septembre 1562, après avoir été exposé pendant quelques jours à la risée du peuple, enfermé dans une cage de bois, Sa maison fut ensuite rasée, et sur son emplacement fut créée une place, qui porte encore le nom de place Pie, du nom du pape Pie IV, alors régnant (1).

Mais l'Église catholique, apostolique et romaine, était à peine sortie victorieuse des grandes luttes de la Réforme, que l'erreur essayait encore de l'attaquer dans l'intégrité de ses dogmes et de sa discipline. Un prêtre, Corneille Jansénius, évêque d'Ypres, publiait, en l'année 1638, un livre intitulé l'Augustinus, dans lequel sous prétexte d'expliquer les matières du libre arbitre et de la grâce selon les doctrines de St-Augustin, il émettait, en réalité, les principes les plus contraires aux dogmes de l'Église,

détruisant la liberté de l'homme en le mettant successivement dans la nécessité de faire le bien ou le mal, selon que les impressions de la grâce ou de la cupidité, par lesquelles ce novateur prétendait qu'il était toujours entraîné d'une manière inévitable et invincible, étaient plus ou moins fortes en lui.

Ce système, qui était « le renversement de toute l'espérance chrétienne, de toute morale raisonnable, de toute liberté dans l'homme et detoute justice dans Dieu »,avait été bientôt condamné avec le livre de Jansenius par le Saint-Siège; mais il n'avait pas moins pris un grand crédit en France, et ses partisans appelés désormais Jansénistes, étaient devenus chaque jour plus nombreux, même au sein de l'Université de Paris. C'est alors, que, voulant couper court à toute fausse interprétation et mettre un terme aux procédés dilatoires employés par les Jansénistes, dans le but de gar der leurs erreurs sans rompre ouvertement néanmoins avec le St

(1) P. Boudin Histoire des guerres excitées dans le Comte-Venaissin, par les Calvinistes du XVI° siècle;- Chambaud : Manuscrit, t. III; - Teyssier: Histoire d'Avignon t. II; - Barjavel: Dictionnaire historique, biographique, du département de Vaucluse.

Siège, le pape Innocent X, envoya le texte du formulaire de foi contre les cinq propositions de Jansénius que devaient désormais signer tous les ecclésiastiques et tous les étudiants et professeurs des diverses Universités de France. Nous n'avons pas à raconter ici quel fut le sort de ce formulaire en France et dans les diverses Universités de ce pays, ni les oppositions qu'il y souleva; la conduite que tint notre Université tantau sujet de la bulle Unigenitus, que du formulaire et du Jansénisme en général, doit seule nous intéresser, et cette conduite, hâtons-nous de le dire, fut telle qu'on devait l'attendre d'une institution aussi profondément catholique, apostolique et romaine. Non seulement, tous ses membres signèrent individuellement et en corps le formulaire et prêtèrent serment contre les cinq'propositions, mais ils se portèrent caution de la foi de leurs successeurs et jurèrent sur les saintsévangiles (nemine penitus atque penitus discrepante) de faire observer aveuglément la volonté du Saint-Père, non seulement dans cette circonstance, mais encore « pour toute autre qu'il plaira à Sa Sainteté ordonner à la dite Université (1). » De ce jour aussi s'organisa, au sein même de cette Université et du consentement de tous, une sorte de ligue contre la contagion de cette nouvelle doctrine et dont un des effets fut que chacun exerçat vis-à-vis des autres une surveillance rigoureuse à laquelle ne pût échap. per aucun de ses membres. Malheur alors au maître ou à l'écolier qui, sur ces matières, aurait eu une opinion non pas seulement hétérodoxe, mais même donnant quelque prise à des interprétations douteuses et ambiguës. Le P. Barbat, religieux dominicain et titulaire de la chaire de philosophie de l'Université, en fit en son temps la périlleuse expérience.

Dans les examens d'un doctorat en théologie, ce religieux avait dans sa harangue au nouveau docteur, loué publiquement les oratoriens d'Arles, chez qui le candidat avait étudié pendant deux ans, et qu'on savait notoirement être appelants au futur

(1) Voy. Fonds départ. ; archives de l'Université : D. 47, fol. 103.

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