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ment à toute attente, un peu plus vigoureuses d'aspect. C'était le noyau d'un nid viable parfaitement constitué.

Les mères avaient eu la vie dure: elles avaient vaincu la faim longue et les intempéries d'un milieu artificiel, forcément nuisible au développement normal de la vie.

Ainsi donc, tandis que l'abeille, sa parente, essaime avec ses suivantes, pour aller fonder une colonie nouvelle, la fourmi, absolument seule, ne pouvant compter que sur ses seules ressources, se suffit à ellemême et parvient à propager sa race, à force de patience, d'abnégation. Tantae molis erat...

R. DE SIMPEL, S. J.

VARIÉTÉS

I

QUEL FUT L'AUTEUR DU

« DE QVADRANTE GEOMETRICO LIBELLVS » ÉDITÉ A NUREMBERG, EN 1594,

AUX FRAIS DE CORNEILLE DE JODE? (1)

L'excellent mémoire de M. Van Ortroy, relatif à l'Euvre cartographique de Gérard et de Corneille de Jode, forme le 44 fascicule du RECUEIL DE TRAVAUX PUBLIÉS PAr la Faculté de Philosophie et LeTTRES DE L'UNIVERSITÉ DE GAND. Disons tout d'abord qu'il se distingue par le souci de l'exactitude auquel l'érudit professeur nous a habitués et qui fait le mérite principal d'une étude bibliographique.

Les de Jode sont très oubliés; bien à tort cependant, car ils furent l'un et l'autre des géographes de valeur. Dans son Histoire des Sciences Mathématiques et Physiques chez les Belges (2), Quetelet ne prononce pas même le nom de Gérard de Jode. Quant à Corneille, fils de Gérard, voici tout ce que l'historien belge trouve à en dire

« Géographe de mérite... Cornelius Jode d'Anvers... avait parcouru la Norwége, le Danemark, l'Islande et d'autres régions éloignées, malheureusement il fut enlevé à la fleur de son âge. En revenant d'Espagne il voulut rapporter avec lui une grande quantité d'or qu'il avait gagnée pendant ses voyages; mais, en

(1) A propos de L'OEuvre cartographique de Gérard et de Corneille de Jode, par Fern. Van Ortroy, professeur à l'Université de Gand. Gand, E. Van Goethem, 1914. Un volume in-8°, XXXV et 131 pages, avec 5 planches hors texte et en tête un portrait de Gérard de Jode, d'après Fr. Van den Wyngaerde. (2) Bruxelles, Hayez, 1864, pp. 125-126.

cherchant à éluder les décrets royaux qui défendaient l'exportation de ce métal précieux, il devint victime de son imprudence. Il se fit une cuirasse d'or, et par suite d'un brusque refroidissement, il fut saisi d'un mal de poitrine et mourut en 1600, à peine àgé de 30 ans. Il fut enterré à Sainte-Walburge et ses frères lui firent dresser une épitaphe commémorative. »

M. Van Ortroy nous en donne le texte (1), qui précise la date de la mort de Corneille et la place au 18 octobre 1600. L'épitaphe corrige aussi l'âge attribué par Quetelet au défunt et nous apprend qu'il était dans sa 32° année et non pas « âgé à peine de 30 ans ».

Gérard de Jode, père de Corneille, naquit à Nimègue, en 1509, et mourut à Anvers le 5 février 1591, dans sa maison de la rue des Boggards, dont il était propriétaire. Son corps fut inhumé au cimetière Notre-Dame. Gérard de Jode appartenait à la noblesse, comme en témoignent les armoiries de la famille qui ornent le portrait placé par M. Van Ortroy en tête du volume.

Après avoir achevé ses humanités, Gérard servit pendant quelques années dans les armées de Charles-Quint; puis il s'établit à Anvers, qu'il ne quitta plus, et où il acquit le droit de bourgeoisie, le 26 juillet 1549. Dès 1547, il fut reçu dans la gilde anversoise de Saint-Luc en qualité de franc-maître ; il était alors marchand d'estampes, « printvercooper ». Un octroi du 10 décembre 1550 lui accorda la licence d'imprimeur.

Mais, plus tard, par une ordonnance du 19 mai 1570, le duc d'Albe enjoignit aux imprimeurs et libraires, de reproduire, endéans les vingt jours, leurs lettres d'admission, pour qu'elles fussent renouvelées après examen devant Christophe Plantin, nommé prototypographe des Pays-Bas, le 10 juin 1570. Gérard de Jode se présenta, dans ce but, à Plantin, le 14 octobre de la même année, et après six jours il fut de nouveau autorisé à faire rouler ses presses. Le certificat qu'il reçut à cette occasion le qualifie de tailleur et graveur de figures en cuivre ».

Gérard de Jode, dit encore M. Van Ortroy auquel j'emprunte tous ces détails, était doué d'un rare talent et d'un esprit varié. Quoique versé dans des arts différents, il ne cessa jamais d'être graveur et imprimeur. Il fit mieux. De simple « constvercooper »>, marchand d'images qu'il était au début de sa carrière, il ne tarda pas à se ranger parmi nos plus importants éditeurs et

(1) Pp. XXVII et XXVIII.

graveurs de portraits et d'estampes historiques et religieuses. Toutefois, en dehors de ces planches, son « excudit >> ne semble se rencontrer que sur des livres à gravures, tels que des traités d'architecture, etc.

Notons à ce propos, que Gérard de Jode fut en relation avec des artistes d'élite les Wierix, Martin de Vos, Adrien de Weert, H. Colaert, Corneille de Cort, François Hogenberg et d'autres encore. Parmi ses principaux clients, il faut compter Christophe Plantin.

Gérard fut-il juif ? On l'a dit, et son nom pourrait le faire croire. M. Van Ortroy ne l'admet pas et justifie son opinion par d'excellentes raisons.

Après avoir ainsi brièvement rappelé ce que furent les de Jode,. passons à leur œuvre. M. Van Ortroy nous affirme qu'il ne s'occupe, à proprement parler, que de leur œuvre cartographique. C'est trop de modestie. Le professeur de l'Université de Gand nous donne, de leurs autres travaux, une bibliographie << sommaire »>, mais déjà riche.

Les cartes géographiques des de Jode se divisent naturellement en deux groupes : les cartes volantes et les atlas.

Un des intérêts principaux des cartes volantes consiste dans leur excessive rareté. Grâce à de patientes recherches dans les archives du Musée Plantin, M. Van Ortroy parvient à établir l'existence de trente-cinq d'entre elles. En mettant à contribution toutes les bibliothèques importantes de l'Europe et même quelques-unes de l'Amérique, il a réussi à en retrouver dix-neuf, (seize de Gérard, trois de Corneille), dont on connaît maintenant. un, rarement deux exemplaires. Sur ces trente-cinq cartes, l'érudit bibliographe nous dit à peu près tout ce qu'on en peut apprendre au lecteur sans aller jusqu'à lui mettre sous les yeux une reproduction photographique.

L'Atlas eut deux éditions, l'une et l'autre en deux volumes. La première, datée de 1578, est intitulée Speculum Orbis Terrarum. M. Van Ortroy en connaît huit exemplaires : quatre en Allemagne, à Carlsruhe, Dresde, Erlangen et Hambourg; un en Hollande, à Middelbourg; deux en France, à la Bibliothèque Nationale de Paris et à Nantes; un en Amérique, à Washington. La Belgique ne possède malheureusement plus rien de la grande œuvre cartographique anversoise!

La seconde édition de l'Atlas parut, en 1593, sous le titre légèrement modifié de Speculum Orbis Terrae. L'ouvrage existe

cette fois au Musée Plantin à Anvers et à la Bibliothèque Royale de Belgique, à Bruxelles. On en connaît en tout treize exemplaires. Les onze qui sont à l'étranger se trouvent à Nantes et à la Bibliothèque Nationale de Paris; à Leiden, à Genève, au British Museum de Londres et à Washington, enfin, à Berlin, Göttingen, Weimar, Prague et Vienne. Les titres des quatre volumes sont reproduits, par M. Van Ortroy, en photogravures hors texte, et il en est de même du verso du titre du tome I de la première édition, qui contient une dédicace richement encadrée.

Les cartes des deux volumes sont décrites une à une avec le même soin, le mème déploiement d'érudition que les cartes volantes. Je ne saurais entrer dans l'énumération de leurs particularités; mais, j'appelle l'attention sur l'analyse des liminaires (1) des tomes premiers des deux éditions. Elle nous fournit des renseignements importants sur les habitudes de travail des deux de Jode. C'étaient des éditeurs et des graveurs sur cuivre, qui pour le fond de leurs ouvrages savaient se faire aider par les savants en renom. J'aurai, dans un instant, à montrer Corneille de Jode sous ce jour spécial à propos de ses relations avec Liévin Hulsius.

Dans son introduction, M. Van Ortroy nous donne un relevé sommaire et provisoire des planches et livres sortis de l'officine de G. de Jode et sur lesquels se lit une des formules habituelles (2) Impressa per G. de Jode, vaeneunt a G. Judaeo, exstant apud G. de lode, prostant apud G. de lode, Antverpiae apud G. Judaeum, excudebat G. Judaeus, by G. de lode, caelabat et excudebat G. de lode, uutghegheven door Geraert de Jeude, in hanc formam redacta (il s'agit d'une carte) per G. de Jode opera G. I. tabula ad unguem depicta. La liste des ouvrages et planches sortis de l'officine de Gérard de Jode, déjà riche, nous l'avons dit, n'est cependant pas aussi longue que la multiplicité de ces devises pourrait le faire croire. M. Van Ortroy fait mieux que de nous en donner, pour employer ses expressions, un simple relevé sommaire », il entre, sur chacune de ces pièces, dans quelques détails.

Le relevé des impressions dues à Corneille de Jode est plus court encore, car il ne comprend qu'un seul volume; mais, il est bien intéressant. En voici d'abord le titre complet :

(1) Pp. 45-48 et 86-88.

(2) P. XII.

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