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sion généralisée des phénomènes; enfin, la science expérimentale est encadrée par une théorie où les lois et les phénomènes sont déduits de quelques principes posés a priori. Les méthodes employées successivement sont donc l'expérience, l'induction, la déduction. Si les sciences se ressemblent par l'ordre général de leur évolution, chacune d'elles est caractérisée par son degré d'avancement, l'importance relative de chacune des trois phases: descriptive, inductive et déductive, et la nature des postulats que supposent les raisonnements inductifs ou déductifs ».

Les quatre premiers chapitres sont consacrés à la discussion de principes généraux origine de la connaissance scientifique, principe de causalité, causalité inverse, non-réversibilité des ¿phénomènes.

Ces questions philosophiques sont traitées avec bon sens, dans un langage clair et intelligible; ce qui n'est pas toujours le cas. Les solutions données par l'auteur au problème de l'origine des notions premières, de la valeur et du rôle de l'induction, du principe de causalité sont de bonne et saine philosophie. Discutant en particulier la théorie de M. Lachelier sur l'induction, M. Leclerc de Sablon montre, contrairement à l'opinion du philosophe et avec raison, nous semble-t-il que la causalité finale n'est pas un élément caractéristique de l'induction. Cependant, dans cette discussion qui touche au problème général de la connaissance, ou aurait voulu voir précisé, mieux qu'il ne l'est, le sens du mot « objectif ».

Dans les chapitres suivants l'auteur étudie les sciences particulières. Il fait connaître leur objet, leurs méthodes caractéristiques, l'état actuel de leur développement. Faut-il s'étonner que, dans le nombre, quelques-unes de ces sciences, la mécanique, par exemple, ne soient pas scrutées avec la profondeur voulue? Nous passons en revue, au cours de l'ouvrage, l'arithmétique, la géométrie, la cristallographie, la mécanique, l'astronomie, la physique, la chimie, la physiologie (bioénergétique et excitabilité), la morphologie, les sciences morales.

Nous ne connaissons pas de meilleur ouvrage à conseiller aux personnes désireuses de se faire une idée générale de la méthode des sciences. Les savants eux-mêmes qui ont réfléchi parfois aux principes qu'ils invoquent ou appliquent à chaque instant y trouveront exprimées avec clarté ces lois de la recherche scientifique qu'ils ne se sont peut-être jamais adéquatement formulées.

D. T.

XXVI

LA VIE MODE DE MOUVEMENT. Essai d'une théorie électronique des phénomènes vitaux. Nouvelle étude, par E. PRÉAUBERT, professeur honoraire au Lycée d'Angers, président de la Société d'études scientifiques d'Angers, membre de la Société française de Physique, etc. Un vol. in-8° de 214 pages.- Paris, Alcan, 1920.

La lecture de ce livre nous fait regretter d'avoir accepté d'en rendre compte. Comment en parler avec équité? Il ne serait pas difficile d'en présenter une amusante caricature, simplement par juxtaposition habile de passages... inattendus. D'autres extraits, bien choisis, donneraient, au contraire, l'impression d'une parfaite tenue scientifique. Franchement, nous craignons qu'en voulant trop prouver, l'auteur n'ait dépensé en vain beaucoup d'érudition et d'ingéniosité. Qui nimis probat, nihil probat. Moins ambitieux dans son but et sa conclusion, ce livre eût pu être utile et suggestif.

Laissons la parole à l'auteur lui-même : « Déjà en 1897, j'ai publié, dans le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES SCIENTIFIQUES D'ANGERS, un premier travail intitulé: La vie mode de mouvement. Essai d'une théorie physique des phénomènes vitaux. Ce travail résumait une série de recherches personnelles, poursuivies depuis 1878, tendant à démontrer que le dynamisme vital ne peut trouver d'explication satisfaisante que dans l'intervention de l'ultramatière (électricité, éther). Depuis cette première publication, les sciences physiques se sont enrichies de connaissances précieuses sur la constitution intime de la matière. Ces données nouvelles m'ont permis de préciser certains points restés jusqu'alors pour moi dans l'indécision, notamment le siège vraisemblable de la vie; elles m'ont facilité l'édification d'une théorie embrassant l'universalité des phénomènes biologiques, sans oublier la question d'origine. » (Avant-propos, pp. 1-2.)

Cette théorie, en voici, en deux mots, le principe. Il y a antagonisme entre le dynamisme physique et le dynamisme vital. Comment les concilier ? Car « il faut que la constitution de l'Univers soit telle qu'elle rende compatibles simultanément d'une part l'ordre physique et d'autre part ce qu'on pourrait appeler le contraire de cet ordre, c'est-à-dire, la vie » (p. 7). « En bonne logique, il est impossible d'expliquer la biologie à l'aide d'un principe immatériel. Mais il est peut-être loisible de rajeunir la

théorie spiritualiste en substituant au concept du principe immatériel le concept d'un principe infiniment peu matériel, d'un principe qui soit sur la limite entre la matérialité et la nonmatérialité » (p. 8). Nous y voilà: « Qu'est-ce qu'un principe pouvant agir, malgré une masse infiniment petite, mais grâce à une très grande vitesse, si ce n'est un électron? On pourrait même dire que c'est la définition même de l'électron. Le substratum du dynamisme vital serait donc la matière électrique >> (p. 8).

Posons que la vie soit une activité propre de l' « ultramatière ». «Toutefois, nous nous heurtons dès l'abord à une difficulté grave; c'est que, dans toutes ses manifestations physiques (électricité, magnétisme, optique) l'ultramatière obéit, elle aussi, rigoureusement au déterminisme physique. Il faudrait donc imaginer un ilot d'ultramatière qui fut soustrait à ce déterminisme ... » Or, « nous savons ... que le groupe d'électrons, constituant la masse interne de l'atome, jouit d'une indépendance absolue vis-à-vis du monde extérieur. Il suffirait donc que ce groupe d'électrons, qui, en temps ordinaire, fait bande à part, fût amené par des circonstances particulières à s'ingérer dans l'administration du monde extérieur; et de cette ingérence même résulterait la vie » (p. 11). La vie serait, identiquement, l'énergie intra-atomique modifiant le déterminisme extra-atomique.

<< La question qui se pose maintenant est donc la suivante : Oui ou non, l'intra-atomique intervient-il en biologie ? » (p. 12.) L'auteur s'attache à montrer que toute une série de manifestations vitales y compris les phénomènes psychiques, qui, assure-t-il, sont l'apanage de tout vivant — restent inexplicables par les lois de l'extra-atomique et reposent donc, en dernière analyse, sur l'irruption de l'intra-atomique. Du train dont il y va, nous nous étonnons que le hardi théoricien ne fasse point intervenir l'intra-atomique vital selon une (3+ n)ėme dimension de quelque hyperespace, ce qui serait assez conforme aux théories physiques actuelles et permettrait d'esquiver les difficultés que soulèvent les phénomènes morphogénétiques, rebelles souvent aux lois spatiales euclidiennes de l'extra-atomique. Pour ce que coûtent les hypothèses ...

En définitive, qu'est-ce alors qu'un être vivant? C'est un édifice d'atomes vivants (qui) établissent entre eux des isthmes dynamiques, faisant pont de l'un à l'autre. Ces isthmes (expansions de l'énergie intra-atomique) sont exposés aux chocs du IIIe SÉRIE. T. XXVIII.

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monde extérieur et ces chocs peuvent retentir jusque dans l'intérieur de l'atome» (p. 56).

<< La plupart des systèmes philosophiques font la distinction entre l'âme et le corps; nous sommes dès lors portés à dire que l'âme, c'est l'intra-atomique, et que le corps, c'est l'extra-atomique » (p. 56). « Étant donné que l'intra-atomique est indissolublement lié à l'extra-atomique, il en résulte que l'âme ne saurait en aucune façon être séparée du corps. Par conséquent, sont illusoires et chimériques toutes les théories d'extériorisation de l'âme ou de survie indépendante» (p. 57, note).

Quoi de plus simple et de plus lumineux ? L'auteur repart, plein d'optimisme : «Comme ces pionniers qui ont découvert une piste heureuse, nous nous aventurerons dans cette voie nouvelle pour en rechercher les aboutissements » (p. 58). Et il assiste au défilé triomphal des «grands problèmes de la biologie » désormais résolus : « le mécanisme psychique », «le libre arbitre », « l'impératif catégorique », s'il vous plaît, «la conscience», « l'évolution », « l'être vivant universel ». Partout l'intra-atomique est le « Sésame, ouvre-toi ».

Oui, sans doute; mais encore faut-il que l'énergie intraatomique, pour devenir « la vie », soit déchaînée hors de l'étroite prison où elle est confinée, et pour cela, nous assure M. Préaubert, il ne faut rien moins qu'une « révolution ». Quelle sera donc l'énergie formidable, capable de briser les parois du cachot atomique? Évidemment, l'électricité, rien que l'électricité; et cela, moyennant une variation de potentiel si énorme, qu'elle << soit sur la limite des choses possibles » (p. 106).

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Or, poursuit-il, « nous ne voyons comme pouvant répondre à ce programme que, seules, les fulminations atmosphériques >> (p. 106), la foudre. Et voici donc la genèse de la vie au sein des grands orages de la période précambrienne, parmi les pluies torrentielles, l'énergie vitale intra-atomique se manifesta d'abord sous la forme de « globes électriques », dont nous avons encore aujourd'hui des exemples assez rares dans la foudre en boule ». La dynamique propre du « globe électrique » présente, en effet, tous le caractères de l'activité vitale, physique et psychique non seulement il se divise par scissiparité et se conjugue avec son semblable, mais il perçoit, se souvient et se meut librement ! << En définitive, le globe électrique apparaîtrait avec tous les attributs fondamentaux de la vie ; ce serait le représentant primordial de l'être vivant universel» (p. 111). Bien sûr, il s'agirait là d'une « phase préprotoplasmique » de la vie.

Dans le « globe électrique » s'effectuent les synthèses organiques primordiales d'où sortiront les albumines du protoplasme. Mais cette seconde étape de la vie phase marine est moins intéressante, certes, que la libération première de l'énergie vitale sous la forme d'éclairs en boule. Là triomphe, incontestée, l'originalité de M. Préaubert.

Mais, dira-t-on, il n'y a pas d'apparence que la foudre en boule, malgré son allure « de jeune chat », propage aujourd'hui de la vie sur notre globe. « Pourquoi la vie du globe électrique est-elle si courte, et sans postérité? Il est vraisemblable que les conditions atmosphériques actuelles ne sont plus assez favorables pour que le globe électrique puisse évoluer jusqu'à la forme protoplasmique, en condensant et combinant les éléments constitutionnels de l'air... » (p. 109). On aurait mauvaise grâce d'insister. Nous ferions tort à M. Préaubert en terminant sur ces dernières citations. Il y a, dans son livre, l'exposé de quelques recherches personnelles qui ne manquent pas d'intérêt, encore qu'elles ne comportent point les conclusions démesurées qu'en tire leur auteur. Celui-ci abuse vraiment un peu du raisonnement extensif et de l'analogie. Que ne s'est-il borné à appeler l'attention des biologistes sur la part possible, ou même probable, de l'énergie intra-atomique et de la dynamique des électrons dans le mécanisme des phénomènes vitaux !

J. MARECHAL.

XXVII

LE PROBLÈME DE L'ESPACE, par L. ALVAREZ DE TOLEDO. Un vol. (23×15) de 304 pages. Paris, Alcan, 1920.

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<< Un enchaînement de pensées et de recherches dirigées vers une idée unique... Qu'est-ce qui nous empêche d'atteindre la quatrième dimension de l'Espace? », a conduit l'auteur à « sept années de réflexion et de concentration », et de lectures, dont ce livre veut faire part.

On y trouve des choses de toutes sortes. Quoi d'étonnant? « L'Espace est constitué de tout ce que Dieu a créé »... « Nous. devons admettre que l'échelle si vaste du tout se compose d'un très grand nombre de degrés, et que chaque degré correspond à un état. De chacun de ces degrés, l'être qui correspond à cet état aura une vue propre de l'espace qui l'entoure, et, en com

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