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deux manières, et il faut bien se convaincre que l'étude des colloïdes ne commencera réellement à porter des fruits que le jour où elle sera faite comme elle doit l'être, et non pas comme il est le plus facile de le faire. >>

F. S.

XVI

BIBLIOGRAFIA GENERAL DE TREMBLORES Y TERREMOTOS, par F. DE MONTESSUS DE BALLORE, publié par la Société chilienne d'histoire et de géographie; 8 vol. de 1515 pages. Santiago-de-Chili, Imprimerie de l'Université, 1915-1919.

L'étude des tremblements de terre a progressé d'une manière si rapide depuis vingt ans, qu'elle s'est constituée en une science indépendante. La sismologie demeure apparentée sans doute par ses méthodes à la mécanique et à la physique, comme à la géologie et à la géographie physique, mais, par sa documentation, ses résultats, qui s'expriment en théories générales et qui apportent déjà une contribution à d'autres sciences, par ses applications pratiques, elle forme de plus en plus un domaine spécial, qui tend à se préciser et à se compléter.

M. de Montessus est l'un des savants qui ont le plus efficacement coopéré à ces progrès. Ses ouvrages antérieurs: Les Tremblements de Terre, géographie sismologique, paru en 1906, et La Science sismologique, en 1907, ont marqué une date importante, en montrant la dépendance des tremblements de terre vis-à-vis de la formation du relief terrestre, et en substituant à la notion d'épicentre la conception de surfaces en mouvement, plus générale et plus conforme à la nature du tremblement de terre. Devenu depuis cette époque directeur du Service sismologique du Chili, M. de Montessus s'est trouvé dans une situation exceptionnellement favorable pour compléter son information, suivre sur place les phénomènes sismiques dans un des pays les plus secoués du globe, en observer les conséquences et formuler les règles pratiques à observer pour réduire au minimum les conséquences de ces phénomènes trop souvent désastreux pour les établissements humains.

Aussi la Bibliographie générale des Tremblements de Terre qu'il publie est-elle le dossier le plus complet qui ait jamais été réuni sur le sujet. Elle comprend 8 volumes qui ont paru successivement de 1915 à 1919. Les ouvrages descriptifs, articles

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de revues, théories, mentions offrant un intérêt historique, répartition géographique, sont inscrits, analysés succinctement ou appréciés d'un mot, et groupés sous les titres suivants : Vol. I (1915) Théories sismologiques; effets géologiques des tremblements de terre; catalogues des séismes généraux; Vol. II (1915: Europe septentrionale et centrale ; - Vol. III (1915) Pays circumméditerranéens; - Vol. IV (1916) Asie, Afrique, Océanie; - Vol. V (1916): Amérique, Terres antarctiques, Océans; - Vol. VI (1917) Phénomènes accessoires; relations avec les autres phénomènes naturels ; les séismes et l'architecture; littérature sismique; histoire de la sismologie; varia; Vol. VII et VIII (1917 et 1919) Suppléments.

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Les 8 volumes parus ne comprennent pas moins de 9140 numéros. C'est déjà, et ce sera plus encore un instrument de travail précieux quand auront paru, avec les derniers volumes, les tables des noms d'auteurs cités, qui en rendront l'usage encore plus aisé et plus pratique.

Lille.

XVII

CAUSERIES SUR DES QUESTIONS D'HNGIÈNE MORALE, par le Dr XAVIER FRANCOTTE, professeur de médecine mentale à l'Université de Liége. Un vol. de 163 pages. - Liége, Wykmans, 1920.

En publiant ces causeries, le savant auteur entend surtout faire une bonne action. II soin de nous avertir lui-même de ne point chercher en ces pages, sans prétention scientifique, un exposé doctrinal systématique, complet, nuancé, classant et distinguant les maladies « morales », afin de proportionner aux divers cas les conseils et les traitements. Toutefois, sous cette forme modeste et vulgarisée, on reconnaît une science authentique, riche d'expérience, qui apprend à maîtriser les émotions, à corriger les illusions et les écarts de l'imagination, à surmonter la tristesse et la peur.

Au centre de cet opuscule, et comme à la place d'honneur, un entretien sur le sentiment religieux proclame assez haut que, pour le médecin chrétien, il n'y a pas d'hygiène morale sans religion. Du reste cette conviction sincère, communicative, s'affirme, sans crainte et sans ostentation, d'un bout à l'autre de ces bienfaisantes causeries.

Des exemples, des traits historiques éveillent ou soutiennent,

un peu longuement parfois, l'attention du lecteur. On pourrait çà et là en discuter l'interprétation, mais ce serait une chicane sans importance. Les observations personnelles de l'éminent professeur sont autrement persuasives. Souhaitons que ses sages conseils soient docilement suivis.

L. P.

XVIII

LE DOTTRINE MODERNE DELLA DELINQUENZA, par FR. AG. GEmelli, O. F. M., critiche delle dottrine criminali positive, 3o éd. Un vol. de xvI-212 pages. -Milan, 1920.

Le progrès incessant des théories scientifiques rend de plus en plus nécessaires au public cultivé de bons travaux de vulgarisation. En deux cents pages, écrites d'une plume alerte, le P. Gemelli nous donne un exposé critique, très substantiel, des thèses les plus en vogue sur la criminalité.

Quelques philosophes, dans leur explication du délit, isolaient trop, sans doute, la volonté des conditions physiologiques et des influences sociales dont elle dépend. Passant à l'extrême opposé, la principale école moderne d'anthropologie criminelle a voulu tout expliquer par le développement ou la dégénérescence du système osseux ou nerveux. Son chef, Lombroso, s'est acquis une célébrité en faisant de tout criminel un dégénéré, un hystérique ou un fou. Déjà ses élèves ont compris que, dans l'explication de ce problème compliqué, les sciences psychologiques n'avaient pas un moindre rôle que les sciences biologiques. La plupart cependant persistent à rejeter le libre arbitre comme un facteur rebelle ou insondable à l'étude scientifique. Sur ce nouveau terrain, la psychologie spiritualiste a pourtant trouvé d'éminents défenseurs et les théories lombrosiennes sont partout en recul, grâce aux travaux des Janet, des Joly et des Grasset. L'équivalence de la folie, de l'hystérie, du tempérament dégénéré avec le crime est une formule simpliste qui disparaît des livres vraiment scientifiques. Heureusement! Car, de nos jours, ces thèses ne restent plus confinées dans les livres des anthropologistes et des philosophes. Proposées à la barre de nos tribunaux, elles expliquent certaines sentences qui scandalisent et inquiètent à bon droit l'opinion. Exposées dans les parlements européens, elles cherchent à s'infiltrer dans les textes des Codes criminels. C'est dire l'intérêt du sujet exposé par le P. Gemelli

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et cela explique son succès. Il y a tout profit à suivre, sur un terrain qu'il a longtemps exploré, ce guide sûr et averti. J. C.

XIX

LE PROBLÈME DE L'ÉVOLUTION, par ADOLF SPALDAK. Essai d'un système explicatif des formes naturelles. Un volume in-16 de 154 pages. Paris, Beauchesne, 1919.

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Ce petit livre, fort érudit, est riche de vues originales et parfois profondes. A considérer la précision des faits qu'il apporte, on le croirait écrit par un naturaliste ; à en envisager l'inspiration théorique et la tendance générale, on l'attribuerait plutôt à un philosophe de tempérament leibnizien. Et ceci doit être noté.

Tout l'effort de l'auteur tend à combattre l'évolutionnisme biologique, en ressuscitant, contre cette théorie à la mode, l'explication un peu délaissée de l'unité et de la diversité des formes organiques par l'unité d'un plan idéal.

Il serait impossible de discuter en quatre lignes cette tentative. Bornons-nous à dire qu'elle mérite l'attention, car elle soulève de gros problèmes de méthodologie scientifique. Si l'on nous permettait, cependant, d'exprimer notre modeste avis, nous formulerions deux réserves principales:

1° L'idéal de la théorie scientifique n'est pas, ou n'est pas seulement, une interprétation rationnelle des faits, mais une interprétation empirique de ceux-ci, poussée aussi loin que possible. Si l'hypothèse évolutionniste, malgré ses difficultés internes, garde la faveur des hommes de science, c'est avant tout parce qu'elle écarte le danger d'un recours prématuré aux causalités transcendantes. Étant donnée la structure des sciences modernes, ce principe méthodologique (à condition de ne point revêtir de signification exclusive) peut sembler parfaitement raisonnable.

2° L'unité d'un plan idéal, si elle contredit un mécanicisme étroit, ne s'oppose point, de soi, à toute théorie évolutionniste. Au lieu de voir, à chaque instant, dans la nature, la réalisation statique et fragmentée des unités partielles d'un plan idéal, pourquoi n'y verrait-on pas (si les faits s'y prêtent) le développement actif et continu de ce plan par le jeu organique des causes secondes ? N'y a-t-il point une manière - très scolas

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tique d'entendre la « finalité interne », qui s'accommoderait à merveille des conceptions évolutionnistes? A vrai dire, la réponse à ces questions appellerait une solution orthodoxe à la sempiternelle antinomie du « mécanisme » et de la « finalité ». On voit que le travail de M. Spaldak n'est point dénué d'intérêt pour le philosophe.

J. M.

XX

LA RESPONSABILITÉ. Étude de Sociologie, par PAUL FAUCONNET, chargé d'un cours de Philosophie sociale à la Faculté des Lettres de Toulouse. Un vol. in-8, de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine. - Paris, Félix Alcan, 1920.

L'ouvrage que nous analysons ici avait été entrepris et presque terminé, avant la guerre, sous l'inspiration de feu E. Durkheim. C'est une étude compacte et méthodiquement conduite, qui mériterait d'être examinée, et au besoin discutée, dans le détail. Nous en indiquerons seulement les très grandes lignes.

L'étude de la responsabilité semblerait, à première vue, le domaine réservé du philosophe, et subsidiairement, du juriste. Pourtant, l'idée abstraite de responsabilité s'incorpore toujours à des faits concrets, à des « faits de responsabilité », qui sont des « faits sociaux»: la « conscience collective » prononce la responsabilité de tels et tels sujets, dans telles et telles circonstances. Or l'analyse de l'origine, du développement, des variations de ces jugements de responsabilité » constitue, à proprement parler, une recherche positive. « Ainsi, dit l'auteur, c'est à un problème ordinairement abandonné à la philosophie que nous prétendons appliquer la méthode de l'histoire ». (Introduction, p. 21).

On serait tenté d'objecter dès maintenant, à M. Fauconnet, que l'objet formel de son investigation historique, parfaitement légitime et intéressante, diffère totalement de l'objet formel envisagé par le métaphysicien lorsque celui-ci déduit la responsabilité morale au moyen de « jugements de valeur » absolus. Mais développer cette objection-qui n'est point une chicanereviendrait à faire le procès de l'école sociologique de M. Durkheim. Quoi qu'il en soit, la méthode de M. Fauconnet permet au moins d'atteindre le résultat suivant: déterminer ce qu'est essentiellement la responsabilité comme exigence vivante de la collectivité humaine.

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