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ceux que l'ingéniosité humaine a rendus tels en leur appliquant des forces naturelles appropriées. Mais ne croyons pas cependant que nous tenons la pierre philosophale et que le jour est proche où nous ébranlerons ou construirons à notre gré des édifices atomiques; car les énergies mises en œuvre dans la désagrégation du radium sont en disproportion si formidable avec toutes celles que nous pouvons produire artificiellement, et, malgré cela, les mutations sont si désespéramment lentes que jamais autant peut-être qu'aujourd'hui les savants n'ont eu la conscience raisonnée de l'utopie dans laquelle ont vécu les alchimistes (1).

Mais je ne puis abuser plus longtemps de votre patience. Je veux seulement poser une toute dernière question.

IX. NATURE INTIME DES ÉLECTRONS

L'électron lui-même, est-il divisible? J'entends parler de l'électron négatif, car, je l'ai dit, notre ignorance est presque complète sur l'électron positif, qui se retranche au centre de l'atome dans une forteresse peut-être à jamais inexpugnable.

Malgré l'énormité des forces mises en jeu en des points déterminés par les rayons cathodiques et surtout par les projections radioactives, on n'a jamais pu déceler des fragments d'électron ; et comme il est infiniment peu probable que nous puissions développer un jour des chocs plus violents, on ne doit guère envisager la possibilité de ce fractionnement.

En fait, soit, me direz-vous. Mais ne peut-on au

(1) Les conditions les plus favorables à la désagrégation atomique se présentent chez les atomes les plus lourds, qui ont un grand nombre de couronnes : l'instabilité de celles-ci croît avec leur nombre. Tel est bien le cas de tous les corps radioactifs connus, qui se rangent, sans exception, tout à la fin de la série de Mendelejeff.

moins le concevoir ? Je ne le pense pas, et voici pourquoi. Le caractère le plus essentiel de l'électron, comme de tout corps matériel, paraît être sa masse. Or, chose extrêmement curieuse, parce qu'elle contredit les lois fondamentales de la mécanique ordinaire, la masse de l'électron n'est pas invariable: elle augmente avec sa vitesse de translation; comme il ressort des expériences de Kaufmann (1). Nous ne pouvons donc définir la plus importante propriété de l'électron sans faire intervenir sa vitesse.

Il y a plus : l'électron, même immobile, est énergique, puisqu'il repousse ses pareils et attire les électrons positifs; or, un très grand nombre de physiciens n'admettent d'autre énergie que l'énergie de mouvement, l'énergie cinétique. Nous devrions donc, pour expliquer l'énergie de l'électron, attribuer à cet élément, même lorsqu'il est au repos, un certain mouvement, c'est-à-dire que nous sommes encore une fois amenés à introduire, dans sa définition même, le facteur vitesse.

Mais, en fait de mouvement n'entraînant aucun mouvement local, nous ne connaissons que le tourbillon, dont la toupie qui tourne sur place nous offre un modèle concret.

On est donc amené à considérer l'électron comine une espèce de trombe d'un substratum, qui doit être

(1) Toutefois ces variations sont infiniment faibles pour les vitesses ordinairement réalisées; elles ne commencent à être perceptibles que pour des vitesses de 100 000 kilomètres par seconde. Mais à partir de 290 000 km. la masse croit très vite et tend vers l'infini à mesure que la vitesse s'approche de 300 000 kilomètres.

Ces expériences de Kaufmann ne sont, en définitive, qu'une mesure de masse et de vitesse et ne diffèrent donc pas essentiellement de celles que nous avons décrites plus haut.

Notons encore que la masse des électrons paraît être entièrement électromagnétique, c'est-à-dire due à leur charge électrique : elle est non seulement analogue, mais identique à cette espèce de masse du courant électrique qu'on appelle self-induction, ou, plus exactement, cette self-induction elle-même n'est que la manifestation de l'inertie ou masse des électrons.

impondérable, puisque précisément c'est la rotation qui lui confère la pondérabilité, et qui semble bien être l'éther, vu la facilité avec laquelle l'électron s'agrippe sur ce milieu pour y produire des « vents magnétiques » et des « vagues » calorifiques ou lumineuses. De même que dans les trombes une partie d'air s'individualise dans son propre milieu et acquiert de ce chef une espèce de masse particulière et une apparente variation de poids; de même, en tourbillonnant, une petite partie d'éther s'isole et prend masse et poids : c'est l'électron, qui est donc absolument indivisible, car un demi-tourbillon est un non-sens, mais qui n'est donc plus strictement indestructible, puisqu'il peut s'évanouir en vagues d'éther qui se propagent jusqu'aux confins de l'Univers.

FIG. 11.

Je m'arrête, car j'atteins des régions tout à fait inexplorées et je me résume en deux mots. Voici un

fragment infiniment petit d'un corps simple, observé avec un grossissement fantastique (fig. 11). Ces molécules que vous voyez s'agitent cahotiquement à la vitesse moyenne de un kilomètre par seconde, elles rebondissent et souvent se brisent sous les chocs, car chacune, comme les étoiles doubles, est formée de deux atomes qui tournoient dans ses limites. Mais non, ces atomes ne sont pas des étoiles, mais de vrais systèmes solaires, car j'y vois un soleil central, et, autour de lui, par dizaines, des planètes qui suivent avec des vitesses étourdissantes leurs trajectoires harmonieuses, auxquelles on a pu appliquer les lois astronomiques de Newton et de Kepler. Et dans chacun de ces petits corps j'aperçois du mouvement encore mieux que cela, ils ne sont que le mouvement du milieu universel qui contient la Création.

Et que dire de l'Artiste qui, en conférant le mouvement à ce milieu unique, sorti de ses mains, a pu faire germer cette admirable floraison d'électrons, d'atomes, de molécules, de planètes, de soleils et d'étoiles !

C'est trop pour notre faible esprit qui s'arrête ébloui. Il ne lui reste qu'un recours : l'adoration.

J. TILLIEUX.

L'ÉLECTRICITÉ

Substance ou Accident?

L'électricité, cette chose si multiple dans ses aspects et si puissante dans ses effets, est-elle vraiment aussi mystérieuse qu'on avait pris autrefois l'habitude de le dire?

Nos enfants, dont le berceau a été éclairé par la blanche lumière d'une lampe à filament métallique, qui ont entendu, dès leurs premiers ans, des voix connues sortir du téléphone et vu les rayons X peindre sur un écran et fixer sur une plaque les contours du squelette de leur main potelée, qui ont appris qu'on télégraphiait à travers les océans, même sans fil, ne comprennent déjà plus que l'on ait pu s'étonner de ce que des voitures sans cheval roulaient sur des rails dans les rues des grandes villes et sur les routes du pays, et ils donnent raison au mot de Montaigne, disant que « l'habitude des choses nous en ôte l'estrangeté » ; familiarisés avec les actions électriques dès leur apprentissage de la vie, ils les trouvent fort naturelles et ne les estiment pas plus incompréhensibles que la puissance motrice du feu et l'effet photographique de la lumière. Nous-mêmes, façonnés par l'accoutumance à ce qui avait si fort intrigué nos pères, nous pressons le bouton d'une sonnerie électrique d'appel avec la même spontanéité que nous tirons le cordon d'une sonnette.

De fait, l'électricité ne soulève pas plus d'énigmes

IIIe SÉRIE. T. XXVIII.

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