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Témoignage de saint Vitalien.

Le pape saint Vitalien, mort en 669, dit, dans une lettre à Paul, archevêque de Crète : « Ce que nous < vous commandons, à vous et à votre Synode, selon « Dieu et pour le Seigneur, ayez soin de le faire aussitôt, de peur que nous ne soyons obligé d'oublier la < miséricorde pour agir selon le pouvoir des sacrés canons; car il est écrit que le Seigneur a dit: Pierre, j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas, et toi, une fois converti, confirme tes frères. Et ailleurs : « Pierre, tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié « dans le ciel, et tout ce que tu auras délié sur la terre « sera délié dans le ciel1. »

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Nous pouvons maintenant tirer les conséquences de ces citations jointes à celles que j'ai produites dans la Lettre pastorale de l'année dernière. Que la promesse Ego rogavi pro te s'applique à la foi infaillible de Pierre et de ses successeurs, c'est ce que disent d'un commun accord saint Ambroise, saint Augustin, saint Léon, saint Gélase, Pélage II, saint Grégoire le Grand, Étienne, évêque de Dore, dans le Concile de Latran, saint Vitalien, les évêques du quatrième Concile œcu

1 Quæ præcipimus tibi secundum Deum et propter Dominum tuæque synodo, stude illico peragere, ne cogamur non misericorditer sed secundum virtutem sacratissimorum canonum conversari. Scriptum namque est, Dominus inquit, Petre, rogavi pro te ut non deficeret fides tua; et tu aliquando conversus Confirma fratres tuos. Et rursum, Quodcumque ligaveris, etc. S. Vitalien, epist. I. in Labbe, Concil., tom. VII. p. 460.

ménique (en 451), saint Agathon au sixième (en 680), saint Bernard, mort en 1153, saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure, morts en 1274; c'est-à-dire que cette interprétation est donnée par trois des quatre grands docteurs de l'Église et par six Pontifes jusqu'au septième siècle. Elle a été reconnue vraie par deux Conciles œcuméniques; elle a été explicitement enseignée par le Docteur angélique, en qui se résume toute l'école dominicaine, et par le Docteur séraphique, qui représente l'école franciscaine; enfin, par un grand nombre de saints. Et cette chaîne pourrait se prolonger indéfiniment, comme on le sait, si nous voulions la continuer jusqu'en ces derniers temps.

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Les Pères donnent quatre interprétations des paroles Sur cette pierre, etc., mais ces quatre interprétations ne sont pas autre chose que les quatre aspects divers d'une seule et même vérité, et toutes quatre sont nécessaires pour en compléter l'entière signification. Toutes contiennent, implicitement ou explicitement, la perpétuelle stabilité de la foi de Pierre. Ce n'est pas le lieu d'entrer ici dans cette question; il suffit de renvoyer au traité de Ballerini, De vi et ratione Primatus, où le sujet est épuisé.

Les deux promesses contiennent le gage d'une assistance divine pour Pierre et pour ses successeurs, et cette divine assistance est promise afin d'assurer la stabilité et l'indéfectibilité de la Foi dans le Docteur suprême et le Chef de l'Église, pour le bien général de l'Église elle-même.

Il y a donc un charisma ou grâce de l'ordre surnaturel attaché à la Primauté de l'ierre, primauté qui se perpétue dans ses successeurs.

Ai-je besoin de dire qu'il n'y a aucune idée de connexion entre le charisma ou gratia gratis data de l'infaillibilité et l'impeccabilité. Je ne ferais pas même cette remarque si quelques-uns n'avaient étrangement obscurci la question par cette confusion. Le souvenir du don de prophétie accordé à Balaam et à Caïphe, pour ne rien dire des pouvoirs du sacerdoce, qui sont les mêmes dans les mauvais que dans les bons prêtres, n'aurait-il pas dû suffire pour rendre une telle confusion impossible?

La préface de la Définition expose avec soin que l'infaillibilité n'est pas l'inspiration. L'assistance divine, en vertu de laquelle les Pontifes sont préservés de l'erreur, lorsqu'ils enseignent en leur qualité de Pontifes en matière de foi et de mœurs, n'emporte avec elle aucune révélation nouvelle. L'inspiration, au contraire, implique non-seulement l'assistance divine pour l'écrivain, mais quelquefois encore la suggestion de vérités autrement inconnues. Les Pontifes sont témoins, docteurs et juges de la révélation déjà faite à l'Eglise, et, quand ils remplissent l'office de garder, d'exposer et de défendre cette révélation, leur témoignage, leur enseignement, leur jugement sont préservés de l'erreur, ea vertu d'une assistance divine. Comme la révélation qu'elle a pour objet de garder, cette assistance est de l'ordre surnaturel. Par conséquent, ceux qui contes

tent l'infaillibilité du Pontife parce qu'il n'est qu'un individu, et qui professent leur croyance à l'infaillibilité des évêques dans les Conciles généraux, et aussi celle des évêques dispersés dans le monde, montrent ainsi qu'ils n'ont point encore saisi que l'idée de l'infaillibilité n'est pas de l'ordre de la nature, mais de l'ordre de la grâce. Dans l'ordre de la nature, en effet, la vérité peut être plus facilement trouvée par les efforts communs de plusieurs que par ceux d'une seule personne, quoique, d'ailleurs, l'histoire fournisse bien des exemples contraires. Mais un tel argument ne peut trouver place, lorsqu'il s'agit de l'ordre surnaturel. Dans cet ordre tout dépend de la volonté de Dieu, et certainement on ne pourrait trouver ni dans l'Ancien ni dans le Nouveau Testament des exemples de l'infaillibilité dépendant du nombre. Au contraire, nous trouvons dans les deux Testaments l'exemple de l'infaillibilité attachée aux personnes comme individus; ainsi en est-il pour les prophètes de l'ancienne Loi et pour les apôtres de la nouvelle. Ce ne serait pas répondre que de dire que les Apôtres étaient réunis en un seul corps. Chacun d'eux possédait en particulier ce qu'ils possédaient tous ensemble. Pour les écrivains inspirés, on sait qu'ils étaient préservés d'erreur individuellement et personnellement, et non comme un corps collectif. Tous les exemples de l'Écriture sont donc en faveur de la communication individuelle des dons de Dieu. L'objection ne s'appuie ni sur l'Écriture ni sur la tradition catholique; elle ne s'appuie point sur l'ordre surnatu

rel, mais sur l'ordre naturel; c'est, en dernière analyse, une objection rationaliste.

4. Actes auxquels l'assistance divine est attachée.

En quatrième lieu, la Définition détermine avec précision à quels actes du Pontife l'assistance divine est attachée, savoir in doctrina de fide vel moribus definienda, les actes par lesquels il définit en matière de foi et de mœurs.

La définition exclut donc avec soin tous les actes ordinaires et communs du Pontife agissant comme personne privée, tous les actes du Pontife comme théologien privé, tous les actes qui ne sont pas relatifs à des matières de foi et de mœurs, et enfin tous ceux par lesquels il ne prétend pas définir, c'est-à-dire agir en qualité de suprême Docteur de l'Église définissant les doctrines qui doivent être reçues par l'Église tout en

tière.

Ainsi la définition renferme, et renferme seulement les actes solennels du Pontife définissant, en sa qualité de Docteur suprême de tous les chrétiens, les doctrines de foi et de mœurs qui doivent être tenues par l'Église

tout entière.

Or, ici, le mot doctrine signifie une vérité révélée, traditionnellement transmise par l'autorité enseignante ou magistère infaillible de l'Église, y compris toute vérité qui, bien que non révélée, est cependant unie à une vérité révélée au point de ne pouvoir en être sépa

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