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CHAPITRE V.

CONCLUSION.

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TRADITION DE L'ANGLETERRE.

UNE PLUS GRANDE UNITÉ DE FOI RÉSULTERA DE LA DÉFINITION.

Les évêques sont les témoins de la foi objective de l'Église.

Dans un concile œcuménique, les évêques sont les témoins de la foi de leurs Églises respectives; non pas, toutefois, qu'ils soient les représentants ou les délégués de leurs troupeaux, théorie étrangement mise en avant par quelques écrivains qui dénombraient la population de ce qu'il leur plaisait d'appeler les grandes villes, dans l'intention de donner du poids au témoignage des évêques de ces villes contre celui des autres. C'était, du reste, montrer qu'ils s'appuyaient sur l'ordre naturel et qu'ils raisonnaient, non pas d'après les principes de foi, mais d'après les principes d'une politique mondaine.

Les évêques sont les témoins, surtout et principale

ment, non de la foi subjective de leurs troupeaux, qui peut varier ou s'obscurcir, mais de la foi objective de l'Église confiée à leur sollicitude et dont ils deviennent par leur consécration témoins, docteurs et juges. Par leur consécration, ils entrent dans l'Ecclesia docens, et la divine tradition de la foi se trouve confiée à leur garde. Or, sous ce rapport, il n'y a pas la moindre différence entre le plus humble des vicaires apostoliques et l'évêque des plus populeuses et des plus importantes villes de la chrétienté.

Dans le cours des discussions, témoignage a été rendu à la tradition non interrompue de la doctrine de l'infaillibilité pontificale en Italie, en Espagne, en Irlande et dans un grand nombre d'autres contrées. Il ne sera par conséquent point sans utilité et sans intérêt d'ajouter ici rapidement quelques preuves de la constante tradition de l'Angleterre en ce qui concerne cette doctrine. Il serait déplacé dans cette Lettre pastorale de faire autre chose que de me borner à un petit nombre de citations; mais je voudrais exciter quelque écrivain qui aurait le temps de se livrer à une pareille recherche, à recueillir et à publier une catena (chaîne) complète des preuves tirées des auteurs antérieurs et postérieurs à la Réforme. On verrait ainsi que le gallicanisme des coteries cisalpines ou des émancipateurs politiques n'a pas été autre chose qu'une aberration momentanée d'un petit nombre d'esprits placés sous la pression des lois pénales. Ce ne furent que des cas exceptionnels dans la noble fidélité des catholiques d'Angleterre.

Tradition de l'Angleterre.

En ce qui concerne les évêques et les docteurs de l'Église d'Angleterrre avant la Réforme, je puis vous rappeler d'abord les paroles de saint Auselme, de saint Thomas de Cantorbéry et de Bradwardine, tous trois primats d'Angleterre, paroles que j'ai rapportées dans ma Lettre pastorale de l'année dernière. A ces noms peuvent s'ajouter ceux de saint Elred de Rivaulx 2. de Jean de Salisbury 3, de Robert Pullen, de Thomas d'Evesham 5, de Robert Grostête", de Roger Bacon, de Scot, de Bachon 9, d'Holcot

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de Richard Ralph et de R. Waldensis 12. Tous ces écrivains parlent de la primauté du Pontife et de l'obligation où l'on est, sous peine de péché, d'obéir à ses jugements et de suivre ses doctrines, hommes qui ne se doutent pas même qu'un catholique puisse discuter la divine certitude de son enseignement. La définition du Vatican a déterminé la raison

en

1 The œcumenical Council (le Concile œcuménique et l'infaillibilité du Pontife romain). Londres, 1869; Paris, 1870, chez V. Palmé (traduction française). N. du trad.

2 Bibl. Max. Patrum, tom. xxi. p. 57, 58. Ed. Lugd. 1677.

Polycrates, lib. VI. c. 24, p. 61. Ed. Giles.

In Sentent., b. VIII. c. III.

In Vita Sancti Egwini, sect. VI.

Epp. 72 et 127.

7 Opus, c. XIV.

8 In Sent. IV. dist. VI. 9, 8.

9 Proleg. in lib. IV. Sentent.

10 in lib. IV. Sentent.

11 Summa in quæstionibus Armenorum, lib. vII. c. 5.

12 Doctrina Fidei, lib. 11. capp. 47, 48.

de cette foi implicite, en déclarant qu'il y a dans cette primauté un Charisma qui préserve d'erreur en matière de foi et de mœurs la suprême autorité doctrinale du Pontife.

Mais je laisse à d'autres de compléter cette partie du sujet, et j'arrive à la période de la Réforme.

La controverse contre l'autorité de Rome fournit des déclarations explicites de Thomas Morus et du cardinal Fisher.

Morus, écrivant contre Luther, dit : « Juge, je t'en « prie, cher Lecteur, avec quelle sincérité le père Bu« veur traite ce passage de saint Jérôme, où celui-ci « dit que le Pape de Rome approuve sa foi, déclarant ◄ ainsi ouvertement qu'on ne peut douter que celui qui « est d'accord avec ce Siége, a une foi solide et pure;' <car comment aurait-il pu le dire plus magnifiquement? Cependant le père Buveur, Luther, dissimule cela si « bien qu'il enveloppe le lecteur de nuages et de ténèabres, et il détourne tellement les esprits qu'ils ne peu« vent plus se souvenir de rien de semblable '. »

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Le cardinal Fisher, écrivant contre Luther, dit à son tour: « Je ne sais qu'une chose, c'est qu'Augustin « parle partout de Pierre comme du premier et du « Prince des Apôtres et du Docteur et du Chef des au

1 Quæso, lector, judica quam sincere pater Potator hunc locum Hieronymi tractet: cum ille dicat, satis esse sibi si suam fidem comprobaret papa romanus nimirum aperte significans, non dubitandum esse illum recte sentire de fide, qui cum illa Sede consentiat: quo quid potuisset dicere magnificentius ? istud adeo dissimulat pater l'otator Lutherus ut etiam tenebras lectori conetur offundere et animos hominum verbis alio, ne quid recordentur, abducere. Morus, in Lutherum, lib. 11. cap. IV. p. 87. Louvain, 1566.

« tres, en qui il dit que les autres sont contenus, de même «que dans le chef d'une famille on comprend le reste de <«< la multitude (des membres dont se compose la famille)'. » Il ajoute plus loin: « Où croyez-vous que la foi demeure << ailleurs que dans l'Église du Christ? J'ai prié pour a toi, dit le Christ à Pierre, afin que ta foi ne défaille « pas. La foi de Pierre, n'en doutez pas, restera tou

jours dans la succession de Pierre, qui est l'Église 2. » Et c'est là précisément la définition du Concile du Vatican: Romanum Pontificem ea infallibilitate pollere, qua divinus Redemptor Ecclesiam suam instructam esse voluit.

Le cardinal Pole, après avoir raconté la conduite de Pierre dans le Cencile de Jérusalem, poursuit ainsi : « C'est la même chose que les successeurs de Pierre,

suivant sa foi, ont faite dans tous les autres Conciles, <dans lesquels on a vu bien plus clairement que durant << la vie de Pierre, de quelle nature sont les efforts de «Satan qui cherche à cribler l'Église de Dieu, et com« bien est grande la force de ce remède spécial que le « Christ a indiqué par ces paroles en s'adressant à

Pierre: Et toi, une fois converti, confirme tes frères. «En effet, qu'on cherche tous les remèdes au moyen desquels l'Église a lutté contre la malice de Satan,

1 Unum scio, quod Augustinus ubique Petrum facit Primum et Principem Apostolorum ac Magistrum et caput cæterorum, in quo et cæteros contineri dicit, sicut in capite cujusvis familiæ reliqua comprehenditur multitudo. Joannis Roffensis Confutatio Errorum Lutheri, art. xxv. ad finem, in Rocabertì Biblioth. Pontif. tom. xiv. p. 582.

2 Ubi credis alibi manere fidem quam in Ecclesia Christi? Ego, inquit Christus ad Petrum, rogavi pro te ut non deficiat fides tua. Petri fides ne dubita semper in successione Petri manebit, quæ est Ecclesia. Id. art. XXVII, ad fin. in Rocaberto, tom. XIV. p. 587.

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