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VII

LA QUESTION D'HONORIUS.

C'est à dessein que j'ai évité de traiter les preuves historiques relatives à la question d'Honorius dans le texte du quatrième chapitre: Voici mes raisons:

1. Il suffit pour l'objet de ce chapitre d'affirmer que la question d'Honorius est douteuse. C'est en vain que les adversaires de l'Infaillibilité du Pape citent ce cas comme s'il était certain. Des siècles de controverse, ont établi sans contradiction possible que l'accusation contre Honorius ne peut pas être portée par ses plus ardents adversaires, à un degré plus élevé que celui d'une probabilité. Et cette probabilité, élevée à son plus haut degré, est moindre que celle de la défense. J'affirme en conséquence que la question est douteuse, ce qui suffit abondamment contre le jugement privé de ses accusateurs. La masse de preuves de l'Infaillibilité des Pontifes romaius l'emporte évidemment sur de pareils doutes.

2. La thèse du quatrième chapitre exclut nécessairement toute discussion sur des faits de détails. Sils avaient été introduits dans le texte, nos adversaires auraient glissé sur le point capital et auraient embrouillé la question en entrant dans la discussion des détails. Je n'en affirmerai pas moins ici que les points sui

vants de la question d'Honorius peuvent être abondamment démontrés d'après les documents:

1° Honorius n'a défini de doctrine d'aucune sorte.

2o Il a défendu de faire une définition nouvelle.

3o Sa faute a précisément consisté dans cette omission d'exercer son autorité apostolique, faute pour laquelle il a été justement censuré.

4o Les deux lettres sont entièrement orthodoxes, quoique, d'après le langage usuel, il ait écrit comme il était habituel de le faire avant la condamnation du monotélisme, et non comme il devint nécessaire de le faire après cette condamnation. C'est commettre un anachronisme et une injustice de censurer son langage, qui était le langage usité avant cette condamnation, comme il eût été juste de le censurer après que la condamnation eût été portée.

J'ajoute à cela les excellents passages qui suivent de la récente Lettre pastorale de l'Archevêque de Baltimore:

«La question d'Honorius ne forme pas une exception; car: 1o Honorius dit expressément dans sa lettre à Sergius, qu'il n'a l'intention de rien définir, et il a été condamné précisément parce qu'il a temporisé et n'a pas voulu définir; 2° il enseigne clairement dans sa lettre, la saine doctrine catholique, se contentant d'enjoindre le silence sur certaines expressions, alors nouvelles dans l'Eglise; et, 3o ses lettres n'ont pas été adressées à un concile général de toute l'Église; elles étaient plutôt privées que publiques et officielles; au moins ne furent-elles publiées, même en Orient, que plusieurs années plus tard. La première lettre fut écrite à Sergius en 633, et huit ans après, en 641, l'empereur Héraclius, en se disculpant auprès du Pape Jean II, successeur d'Honorius d'avoir publié son édit, l'Ecthèse qui enjoignait aux parties contendantes un silence semblable à celui qu'Honorius avait imposé, fait retomber toute la responsabilité de sa conduite sur Sergius, qu'il déclare être le rédacteur de l'édit. Evidemment Sergius n'avait pas communiqué

la lettre d'Honorius à l'empereur, probablement parce que le texte de cette lettre, s'il avait été publié, n'aurait pas été favorable à son coupable dessein d'introduire secrètement, sous une autre forme, l'hérésie d'Eutichès. Ainsi tombe à terre le seul cas sur lequel les adversaires de l'Infaillibilité ont coutume d'insister. Le sujet tout entier a été épuisé par un grand nombre de récents et de savants écrivains. >>

Sur la question de Vigile, voyez le cardinal Orsi, De irreformabili Rom. Pont. in definiendis fidei controversiis judicio, t. 1, p. 1, capp. xix, XX; - Jeremias a Benetti, Privil. S. Petri vindic., p. I, t. v, art. 12, p. 397, éd. rom. 1759; - Ballerini, De vi et ratione primatus, cap. XV; -L. Thomassin, disp. XIX, xv; in Concilio; Pierre de Marca, Diss. de Vigilio;- Vincenzi, in S. Gregorii Nyss. et Origenis scripta cum App. de actis Synodi V, t. iv et v.

Sur la question d'Honorius, parmi les anciens auteurs : Jos. Biner, S. J. in Apparatu eruditionis, p. III, IV et XI; — Orsi, op. cit. cap. xx1, XXVIII; Bellarmin, De Rom. Pontif., lib. IV; Thomassin, op. cit, diss. 20; -Noël Alexandre, Hist. eccles. sæcul. VII, diss. 2; Zaccaria, Antifebron, p. 11, lib. IV. Parmi les auteurs plus récents, V. Civiltà cattolica, ann. 1864, sér. v, vol. 11 et 12; Schneeman, Studia in quæst. de Honorio; Jos. Pennachi, de Honorii 1, Romani Pontificis causa in Concilio VI.

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1 V. encore la Cause d'Honorius, documents originaux, avec traduction, notes et conclusion. Paris, 1870, chez V. Palmé. (N. du Trad.)

VIII

LETTRE PASTORALE DES ÉVÊQUES ALLEMANDS ASSEMBLÉS A FULDA.

Les évêques soussignés, au clergé et aux fidèles de leurs diocèses, salut et paix dans le Seigneur.

Revenus du Concile général du Vatican dans nos diocèses, et réunis avec d'autres évêques empêchés d'assister à l'assemblée de l'Église, nous estimons, nos bien-aimés dans le Seigneur, qu'il est de notre devoir de vous adresser quelques paroles d'enseignement et d'avertissement. Si nous le faisons collectivement et avec solennité, c'est que la chose est actuellement opportune et nécessaire à raison des interprétations contradictoires qui, depuis quelques mois, se sont multipliées au sujet du Concile et qui, en ce moment même, cherchent à se faire valoir en divers lieux.

Pour conserver dans leur pureté et dans leur intégrité les vérités divines que Jésus-Christ a enseignées aux hommes et pour les abriter contre toute altération et toute atténuation, le Seigneur a institué dans son Église un magistère infaillible auquel il a promis et donné son incessante protection et l'assistance du Saint-Esprit. Sur ce magistère infaillible repose l'entière certitude et la pleine confiance de notre foi.

Chaque fois que, dans le cours des âges, la mésintelligence ou l'hostilité vinrent attaquer des points de doctrine, ce magistère infaillible sut, de diverses manières, tantôt par des Conciles généraux, tantôt sans recourir à ces assemblées, découvrir et signaler l'erreur, définir et confirmer la vérité. Les Conciles généraux étaient la manifestation la plus solennelle de cette autorité. C'étaient d'augusles réunions dans lesquelles le Chef et les membres de l'Église coopéraient à dissiper les doutes et les différends en matière de foi, qui leur étaient soumis.

Ces décisions, d'après l'unanime et indubitable tradition de l'Église, ont toujours été considérées comme rendues de telle sorte qu'une assistance surnaturelle les préservait de toute erreur. Aussi les fidèles se sont-ils de tout temps soumis à ces jugements comme aux oracles de l'Esprit-Saint et en ont-ils, avec une foi entière, admis la vérité. Ils ne l'ont pas fait seulement parce que les évêques étaient à leurs yeux des pontifes de grande et profonde expérience, parce que plusieurs d'entre eux étaient des hommes d'un vaste savoir, parce que, venus des diverses parties du monde, ils représentaient ainsi d'une certaine manière l'humanité tout entière, parce qu'ils avaient consacré une longue existence à l'étude et à la prédication de la parole sacrée, et étaient par conséquent autorisés à l'interpréter. Sans doute, tous ces titres donnaient à leurs décisions un trèsgrand et même le plus grand caractère de crédibilité humaine, mais ils ne suffisaient pas pour asseoir la foi sur une base surnaturelle. Cette foi ne repose pas, en dernière analyse, sur le témoignage des témoins les plus croyables, et lors même qu'elle émanerait des meilleurs et des plus nobles représentants de l'humanité, elle s'appuie toujours et tout entière sur Dieu qui est la vérité même.

Alors donc que les enfants de l'Église acceptent avec foi les décisions des conciles généraux, ils le font dans la conviction que Dieu, la vérité éternelle et essentiellement infaillible, intervient dans ces jugements et les abrite contre toute erreur.

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