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par exemple, dans l'adultère, dans une injuste agression, ou dans un état d'ivresse. Cependant, il parait assez probable à saint Alphonse de Liguori qu'on pourrait l'absoudre s'il était catholique. « Hæc sententia satis probabilis mihi est; si enim licite absolvi po<< test et debet ægrotus sensibus destitutus, qui nullum dederit * pœnitentiæ signum, si christiane vixerit, eo quod de ipso pru- denter præsumi potest, quod in extremo vitæ, si aliquod lucidum > intervallum habet, velit absolutionem sacramentalem recipere; sic etiam potest et debet absolvi (intellige semper sub conditione) homo catholicus, etiamsi in actuali peccato destituatur : pro «< hoc enim etiam merito præsumi potest, quod ipse in proximo periculo suæ damnationis constitutus cupiat omnimodo suæ æter<< næ saluti consulere. Dixi, homo catholicus; nam secus dicendum « est de hæretico. Hæretici enim, etiam si in eo casu dent signa pœnitentiæ, non debent absolvi, nisi expresse absolutionem pe« tant; quia tales nunquam prudenter præsumi valent ca signa præ<< bere in ordine ad confessionem, quam summopere abhorrent (1). » Nous suivrions ce sentiment dans la pratique; car, pour absoudre un moribond, il suffit qu'on ne fasse aucune injure au sacrement, et qu'il ne soit pas tout à fait constant que le moribond est indigne d'absolution. Or, la condition qu'on met au sacrement empêche qu'on ne lui fasse injure, et il n'est pas tout à fait certain que cet homme soit indigne de l'absolution. C'est le raisonnement de Collet (2). D'ailleurs, nous lisons dans les Instructions pour les Pasteurs, imprimées en 1817, avec l'autorisation de Mgr l'évêque de Chambéry : « Si le pécheur recevait, in actu peccati, un coup a mortel après lequel il ne donnât point de marque de connaissance, « presque tous les théologiens disent qu'il ne faut pas l'absoudre. « Comme cependant les médecins pensent bien qu'un homme peut « réellement être en vie, et par conséquent user de sa raison encore « plusieurs heures sans en donner aucun indice, il en est qui doutent. Des malades revenus d'une extrémité où ils ne paraissaient avoir « aucun sentiment, ont dit ensuite que dans cet état ils désiraient beaucoup l'absolution, mais qu'ils n'avaient pu le témoigner « que par des signes qu'on n'apercevait pas. Qui sait si la même « chose ne peut pas arriver une seule fois au malheureux dont on parle? Mais si c'est le cas de dire, sacramenta propter homines,

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(1) Lib. vi. no 483.- (2) De Pœnitentia, part. I. cap. 5. art. 4. sect. 3. § 5.

conclus. 3.

« c'est aussi bien le cas de dire à haute voix : Sacramenta damus, « securitatem non damus (1). »

CHAPITRE XIV.

Des Devoirs du Confesseur à l'égard des personnes pieuses et des personnes consacrées à Dieu.

587. L'obligation pour un curé, pour un prêtre, de confesser et de diriger les personnes pieuses, lui rappelle l'obligation où il est lui-même d'étudier et de pratiquer la piété et la perfection chrétienne. Le confesseur des personnes pieuses doit, avant tout, discerner entre la vraie et la fausse piété, entre une piété superficielle et une piété solide. C'est une illusion de faire consister la piété et la perfection dans le nombre des pratiques extérieures, comme de faire beaucoup de prières, d'être longtemps à l'église, de prendre part à toutes les dévotions, d'entrer dans les confréries, de se confesser et de communier souvent. Ces pratiques sont certainement bonnes et utiles, plusieurs même sont nécessaires pour entretenir et augmenter en nous la piété; mais elles ne sont, pour ainsi dire, que l'écorce de la vraie dévotion. Les caractères de la piété sont une foi vive, la crainte et l'amour de Dieu, la vigilance sur soi-même, la mortification des sens, l'humilité, la douceur, la résignation, une patience qui supporte tout, la charité qui nous interdit la médisance, la calomnie, et tout sentiment de vengeance. En un mot, on ne peut être pieux sans être parfait chrétien; et le chrétien parfait est celui qui remplit régulièrement les obligations communes à tous et les devoirs de son état, en y ajoutant la ferveur, cette promptitude à se porter aux choses de Dieu, un désir plus vif et plus efficace de lui plaire en tout, une pratique plus ou moins étendue des conseils évangéliques, suivant la position de chacun.

Toutefois, la piété chrétienne a des degrés : elle commence, se développe, et arrive à la perfection. Encore, étant devenue parfaite, elle n'est pas la même pour tous: alius sic, alius vero sic, dit l'Apôtre. De là pour le confesseur la nécessité de suivre pas à pas les pénitents qui pratiquent la piété, d'observer leurs progrès et

(1) Instructions pour les Pasteurs, ou manière d'administrer le sacrement de Pénitence et de gouverner une paroisse; première partie, ch. 7.

d'étudier les desseins que le Seigneur a sur eux. Dieu ne conduit pas toutes les âmes par la mème voie : autre est la voie d'une personne mariée, autre celle d'une personne libre. Celui qui est obligé à un travail continuel pour subsister ne peut faire tout ce que fera celui qui est dans l'aisance. Les obligations d'un séculier ne sont pas les mêmes que celles d'un prêtre, d'un curé, d'un religieux; ils ne sont pas tous par conséquent appelés au même genre de perfection. Et parmi les religieux, les uns sont appelés à la vie contemplative, les autres à la vie active. Outre cette diversité qui naît de la différence des états et des conditions, il en est une autre qui vient de l'attrait de Dieu, qui n'inspire pas à tous les mêmes dispositions, les mêmes goûts : il appelle les uns à une vie austère, les autres à une vie plus douce et plus proportionnée à la faiblesse humaine. Celui-ci est attiré à la pratique de la pénitence et de la mortification; celui-là à la pratique des œuvres de charité. Enfin, Dieu, qui est le maître de ses actes comme il l'est de ses dons, en appelant certaines âmes au même genre et au même degré de perfection, peut, dans sa sagesse, diversifier les moyens, les occasions, les épreuves, les obstacles à surmonter, et il est toujours admirable dans ses œuvres et dans ses saints: mirabilis Deus in sanctis.

588. Il est important que tout confesseur connaisse plus ou moins, suivant qu'il a plus ou moins de personnes pieuses à diriger, les principaux moyens d'avancer dans la piété et la perfection chrétienne. Ces moyens, tant intérieurs qu'extérieurs, sont : 1° De mettre toute sa confiance en Dieu, et de se défier absolument de soi-même; de ne pas s'inquiéter après ses fautes, de s'en humilier sur-le-champ, en recourant à Dieu par un acte de contrition et de ferme propos: puis il faut se tranquilliser, quand même on tomberait cent fois le jour, dit saint Alphonse de Liguori (1). 2o D'éviter tout péché de propos délibéré, quelque léger qu'il soit : Qui spernit modica, paulatim decidet. 3° De travailler à se détacher de plus en plus des biens du monde, des plaisirs même permis, des amusements les plus innocents. Vanité des vanités! tout est vanité : « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas, præter amare Deum, et illi soli servire. Ista est summa sapientia, per contemp« tum mundi, tendere ad cœlestia regna (2). » 4° De fuir les inutilités et les familiarités des personnes de différent sexe, fussent-elles vraiment pieuses. Sous le voile d'affections spirituelles, l'ennemi du salut glisse souvent certaines affections ou petites attaches qui

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(1) Praxis confessarii, no 163. - (2) De Imitatione Christi, lib. 1. cap. 1.

ne sont pas pures. 5° De se réjouir intérieurement, ou du moins être parfaitement résigné, quand on se voit méprisé. Oh! la belle action que fait une âme qui embrasse les mépris! cette vertu est une des plus précieuses, surtout dans les communautés. Il faut, avec cela, nourrir dans son cœur une affection particulière pour nos ennemis, chercher à leur rendre service, leur faire du bien, les honorer ou du moins en dire le bien qu'on en sait, et les recommander spécialement à Dieu : telle fut la pratique de tous les saints. 6o De désirer ardemment d'aimer Dieu de tout son cœur; de se conformer à sa sainte volonté en tout, principalement en ce qui contrarie nos désirs ; d'obéir exactement à la règle, à ses supé rieurs, à son directeur spirituel. « L'obéissance, dit le père Vincent Caraffe, est la reine de toutes les vertus; car toutes les vertus obéissent à l'obéissance. » La parfaite obéissance consiste à faire promptement, ponctuellement, de bonne grâce, les choses qui nous sont commandées, toutes les fois qu'il n'est pas constant qu'elles soient contraires à un ordre supérieur. On ne doit pas faire difficulté de mettre de côté les mortifications, l'oraison, la communion, ou autres exercices de piété, quand l'obéissance nous les interdit, soit directement, soit indirectement. 7o D'avoir constamment la pensée de la présence de Dieu tout le mal vient, disait sainte Thérèse, de ce que nous ne pensons pas à la présence de Dieu. 8° De rapporter toutes ses pensées, ses affections, ses désirs, ses paroles, ses actions, ses démarches à Dieu, in Gloriam Dei, en pensant, en désirant, en parlant et en agissant toujours dans l'union avec Jésus, in nomine Jesu, comme le dit l'Apôtre, de manière à vivre constamment avec Jésus et de la vie de Jésus : Vivo autem, jam non ego; vivit vero in me Christus (1). 9o D'avoir une dévotion particulière à saint Joseph, à son ange gardien, à son saint patron, mais surtout à la sainte Vierge, que l'Église appelle notre vie, notre espérance. « Il est moralement impossible, « dit saint Alphonse, qu'une âme fasse de grands progrès dans la perfection, sans une dévotion tendre et toute spéciale envers la « Mère de Dieu (2). » 10° De faire, autant que possible, un jour de retraite chaque mois, et une retraite de plusieurs jours chaque

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année.

589. A ces moyens, qui nous donnent une juste idée de la piété et de la perfection chrétienne, il faut ajouter l'oraison mentale, la mortification et la fréquentation des sacrements. Sans ces trois

(1) Galat. c. 2. v. 20.- (2) Praxis confessarii, n° 171.

derniers moyens, les premiers sont impuissants et ne se soutiennent pas longtemps. Ainsi donc, lorsque le confesseur voit une âme qui a horreur du péché mortel, et annonce des dispositions particulières pour la piété, il doit l'engager à mettre en pratique l'oraison mentale, l'esprit de mortification et la fréquente communion.

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Premièrement, il doit l'engager à faire l'oraison mentale, c'està-dire, à consacrer chaque jour quelques moments à la méditation des vérités éternelles et des obligations du chrétien. Quoique la méditation ne soit pas nécessaire au salut comme la prière, elle l'est cependant, jusqu'à un certain point, pour se conserver dans la grâce de Dieu, ou du moins pour avancer dans la piété et la perfection. C'est l'oubli des vérités de la religion qui souille la terre de crimes et peuple l'enfer : « Desolatione desolata est omnis terra, quia nullus est qui recogitet corde (1). » Au contraire, celui qui pense souvent et sérieusement à la mort, au jugement de Dieu, à l'éternité, ne tombera pas dans le péché : « Memorare novissima tua, et in æternum non peccabis (2). » Si on demandait aux réprouvés : Pourquoi êtes-vous dans l'enfer? Nous sommes en enfer, répondraient-ils, parce que, étant sur la terre, nous n'avons pas pensé à l'enfer. L'âme qui abandonne l'oraison, dit sainte Thérèse, n'a pas besoin du démon pour se damner, elle se place de ses propres mains dans l'enfer. « O Dieu! s'écrie saint Alphonse, que de bien « pourraient faire les confesseurs, s'ils étaient un peu soigneux à « cet égard? Mais quel compte n'ont-ils pas à rendre à Dieu s'ils ne « le font pas, puisqu'ils sont obligés de faire tous leurs efforts pour procurer l'avancement spirituel de leurs pénitents! Combien « d'âmes ils pourraient mettre dans le chemin de la perfection, et «< préserver des rechutes dans le péché mortel, s'ils avaient l'atten« tion de les initier à l'oraison, et de leur demander, au moins au « commencement de leur vie spirituelle, si elles l'ont faite ou non! Lorsqu'une âme est affermie dans l'oraison, il est rare qu'elle s'éloigne de Dieu : c'est pourquoi vous ne devez pas conseiller l'orai« son seulement aux personnes craignant Dieu, mais encore aux « pécheurs. Pourquoi retournent-ils à leurs vomissements? C'est ordi« nairement parce qu'ils ne réfléchissent pas (3). » Le pénitent vous dira peut-être qu'il n'a ni le temps ni le lieu convenable. Ne vous arrêtez point à cette difficulté; dites-lui de faire oraison tous les jours, ou dans la matinée, ou dans l'après-midi, lorsqu'il est plus

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(1) Jerem. c. 12. v. 11. n° 124.

(2) Eccli. c. 7. v. 40.

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(3) Praxis confessarii,

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