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scrupuleux se tourmente sur les confessions précédentes, s'il craint de n'avoir pas suffisamment expliqué tous ses péchés, d'avoir omis certaines circonstances, ou de n'avoir pas eu la contrition nécessaire, on ne lui permettra pas de revenir sur le passé, à moins qu'il ne soit certain d'avoir omis en confession un péché certainement mortel, ou une circonstance qui en change l'espèce en matière grave. Dans le cas même où il aurait oublié par inadvertance quelque faute mortelle, s'il n'en est pas assuré comme d'une chose qu'il pourrait affirmer par serment, il serait dispensé de l'intégrité de la confession, dont un inconvénient moins grave peut nous exempter (1). « Sur ce point, soyez ferme, ajoute saint Alphonse, à vous « faire obéir; si le pénitent n'obéit pas, reprenez-le fortement, ôtez-lui la communion, et mortifiez-le le plus que vous pourrez. « Les scrupuleux doivent ordinairement être traités avec douceur; «< mais sur l'article de la soumission, il faut les mener rudement, « magnus rigor est adhibendus; car s'ils perdent l'ancre de l'o«béissance, ils feront naufrage: ou ils deviendront fous, ou ils se « précipiteront dans le désordre (2). » Cependant, pour prévenir ou pour ne pas hâter ce malheur, nous réclamons la patience, la bonté, la charité du confesseur, à l'égard de certains scrupuleux dont les organes sont si fatigués, l'esprit si faible, qu'ils n'ont plus la force d'obéir dans le cas dont il s'agit, de suivre un traitement aussi sévère que celui qui nous est indiqué par saint Alphonse. Nous pensons que, pour ne pas les briser ou les jeter dans le désespoir, on doit compatir à leur infirmité, et leur accorder quelque chose, en cédant à leurs scrupules pour un certain temps; c'est imiter le médecin qui, sur les instances de son malade, lui laisse prendre un remède inutile, et peut-être même plus ou moins nuisible, lorsqu'il craint avec fondement que le refus de ce remède ne lui occasionne une crise mortelle.

601. Pour ce qui regarde les scrupules qu'on éprouve à l'occasion des prières, le moyen de s'en défaire est de s'abstenir absolument de répéter celles qu'on a faites, de quelque obligation qu'elles soient. Le confesseur tiendra donc à ce que le pénitent ne répète jamais aucune prière; car après une répétition l'on n'est pas plus en repos. Cette répétition ne rend pas plus attentif : la mauvaise habitude de répéter nous porte à le faire sans cesse ; et on devient distrait à force de vouloir prier sans distraction. Si, à l'occasion du Bréviaire, le scrupuleux est fatigué de l'idée

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 431, etc.

(2) Praxis confessarii, no 97.

de l'obligation, le confesseur lui dira de le réciter, comme s'il n'y était pas obligé, et si cela ne suffit pas pour le tranquilliser, on aura recours à l'évèque pour faire lever l'obligation. Celui-ci répondra au confesseur qu'il dispense absolument le pénitent de la récitation de l'office divin pour tout le temps que dureront les scrupules.

602. Il est des personnes qui craignent de pécher dans toutes leurs actions. Il faut recommander aux scrupuleux de ce caractère d'agir librement et de passer hardiment par-dessus leurs scrupules; on doit même les y obliger, pour tous les cas où ils ne voient pas évidemment que leur action est mauvaise. Peu importe qu'ils agissent avec la crainte actuelle, c'est-à-dire, sans déposer leur scrupule, ce qu'on ne doit presque jamais attendre des scrupuleux; une semblable crainte n'est point un véritable dictamen de la conscience, ni un doute pratique. Non, ce n'est pas agir contre sa conscience que de vaincre ou de mépriser un scrupule, une crainte mal fondée. « Mille scrupules s'élèvent dans quelques per« sonnes, qui aboient comme des chiens, menaçant de déchirer « ceux qui marchent par la voie des commandements de Dieu : « nous ne pouvons mieux les réprimer et les étouffer qu'en les méprisant. C'est la pensée de Gerson (1).

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CHAPITRE XVI.

De la Manière d'administrer le sacrement de Pénitence.

603. Hors le cas de nécessité, le confesseur doit être en soutane et en surplis pour entendre les confessions. Il ne doit jamais confesser les personnes du sexe ailleurs que dans l'église, et dans un confessionnal auquel est adaptée une grille fixe, à moins qu'elles ne soient sourdes ou infirmes: on pourrait alors les recevoir à la sacristie, où il doit toujours y avoir une grille. Quand elles sont malades ou infirmes, au point de ne pouvoir venir à l'église, on peut les confesser chez elles; mais on doit laisser ouverte la porte de l'appartement où est la malade, de sorte que le prêtre puisse être vu de ceux qui sont dans la chambre voisine (2). Pour ce qui regarde les femmes qui, s'étant déjà confessées, n'ont qu'à

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(1) Tract. de præparatione ad Missam, consideratione vi. Voyez aussi S. Alphonse, lib. 1. no 19. — (2) Avvertimenti de S. Charles Borromée aux confes

seurs.

se réconcilier, les confesseurs s'en tiendront aux règlements du diocèse ou à l'usage des lieux.

604. « On ne doit point, dit saint Charles, entendre les confes«sions des personnes du sexe, ni avant le lever ni après le coucher « du soleil.» Cependant, lorsqu'il y a un grand nombre de pénitents, le confesseur peut entendre même les femmes le soir ou avant le jour; mais alors il doit tenir un cierge allumé auprès du confessionnal: encore retiendra-t-il une des pénitentes à l'église, non loin du confessionnal, jusqu'à ce qu'il ait entendu la personne qui doit se confesser la dernière. Un prêtre ne saurait prendre trop de précautions pour ne pas fournir l'occasion de parler à tant de personnes qui ont les yeux ouverts sur sa conduite, et qui cherchent à le trouver en défaut, afin de pouvoir justifier leurs désordres. Pour la même raison, le confesseur qui a sa réputation à cœur ne souffrira jamais que les personnes du sexe viennent chez lui, sous prétexte de direction; indépendamment de la perte de son temps, il donnerait lieu à des soupçons, et s'exposerait à un danger toujours plus grand qu'on ne croit. Il faut sans doute, comme nous l'avons dit plus haut, conduire dans les voies de la perfection les personnes que le Seigneur y appelle, mais il est essentiel de ne leur parler qu'au confessionnal, et de le faire aussi brièvement que possible.

605. « Il faut que les confessionnaux soient placés en un lieu « de l'église si découvert, qu'ils puissent être vus de toutes parts, « et il serait aussi très-bon qu'avec cela ils fussent en un lieu où ils « pussent avoir quelque défense qui empêchât que, durant que - quelqu'un se confesse, les autres ne s'en approchent de trop « près et si cela ne se peut rencontrer, le confesseur doit avoir « soin de remédier à cet abus, faisant écarter ceux qui seront trop « près du confessionnal avant qu'il se mette dedans, et s'il est né« cessaire, durant même qu'il entendra les confessions (1). » Dans tous les cas, il aura soin de s'observer pendant la confession, pour ne pas parler trop haut, et n'être entendu que du pénitent; il ne fera aucun mouvement qui indique la surprise ou l'indignation; il s'exposerait à fermer la bouche à celui qui se confesse, et à violer indirectement le sceau de la confession.

606. « Le confesseur doit, dans l'administration de ce sacre«ment, ordonner et régler de telle sorte son intention, qu'il n'y soit porté par aucun respect temporel, mais par la seule gloire de (1) Avvertimenti de S. Charles.

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« Dieu et par le désir du salut des âmes. C'est pourquoi il faut que « toutes les fois qu'on le demandera, ou qu'il se mettra de lui• même en devoir pour entendre les confessions, il élève son esprit « à Dieu, et adresse actuellement son intention à cette fin, considérant avec attention qu'il va laver ses pénitents dans le très« précieux sang de Jésus-Christ, notre Sauveur. Et parce qu'il y << a beaucoup de danger dans l'administration de ce sacrement, «< comme de manquer en la décision des cas et des obligations qui « se rencontrent, de donner la grâce de l'absolution à ceux qui en « sont indignes, ou de rester, en quelque façon, souillé soi-même « des impuretés et des ordures qu'on entend dire aux autres, le prê<< tre ne doit aussi jamais aller pour ouïr les confessions qu'il n'ait auparavant demandé à Dieu par quelque prière, selon la commodité qu'il en aura, les lumières et les grâces de n'y commettre point d'erreur, et de laver de telle sorte les taches des âmes de « ses pénitents, que la sienne n'en demeure point souillée. Il doit aussi prier pour la véritable conversion de ceux desquels il va « entendre la confession (1). » Le confesseur entretiendra ces sentiments pendant la confession, élevant de temps en temps son cœur à Dieu, surtout dans les moments où il éprouvera plus d'ennui, de dégoût, de difficulté, de danger. C'est alors qu'il faut se rappeler quelques-unes des prières courtes, mais ferventes, dont l'Écriture sainte est remplie Deus, in adjutorium meum intende. Cor mundum crea in me, Deus. — Eripe me, Domine, de luto, ut non infigar. Adjuva me, et salvus ero. -Domine, salva nos, perimus (2).

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607. Le prêtre étant assis au confessionnal dans un grand recueillement, le pénitent se prosterne à ses pieds, à moins qu'il ne puisse le faire pour cause d'infirmité, fait le signe de croix et demande la bénédiction, en disant: Benedic mihi, pater, quia peccavi; ou en langue vulgaire : Bénissez-moi, mon père, parce que j'ai péché. Au mot pater, le confesseur se souviendra qu'il est le père de ses pénitents, qu'il doit les aimer tendrement et se dévouer pour leur salut. « Ayez donc pour eux un cœur de père, dit saint François de Sales; recevez-les avec affection; écoutez-les avec bonté ; que la grossièreté de leurs manières, que « leur ignorance, que leur faiblesse, qu'aucune autre imperfec« tion ne vous dégoûte; et ne leur retranchez jamais vos soins

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(1) S. Charles, Instructions, etc. — (2) Mgr Devie, évêque de Belley, dans le Rituel qu'il a publié pour son diocèse, tom. 1. part. m. tit. 5.

« pendant qu'il y aura quelque espérance d'amendement (1). » Le prêtre, ayant la tête découverte, bénit le pénitent, en faisant le signe de la croix sur lui, en même temps qu'il dit : Deus sit in corde tuo et in labiis tuis, ut rite confitearis peccata tua; in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. Amen. Après quoi, il se couvre de sa barrette. Puis le pénitent dit le Confiteor en latin ou en langue vulgaire, jusqu'à ces mots, verbo et opere inclusivement. Il dit ensuite le temps qu'il y a depuis sa dernière confession; s'il a fait ou omis la pénitence qui lui a été imposée; et s'accuse de tous ses péchés en les déclarant le plus exactement possible. Sa confession étant achevée, il y ajoutera : Je m'accuse généralement de tous les péchés que je puis avoir commis, et dont je ne me souviens pas; j'en demande pardon à Dieu; et à vous', mon père, pénitence et absolution, si vous me jugez digne de la recevoir. Cela fait, il achève aussitôt le Confiteor en latin ou en langue vulgaire, comme il l'aura commencé, se frappant trois fois la poitrine à ces mots: Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.

608. La récitation du Confiteor n'est point d'obligation, comme on le voit par le Rituel romain : « Pœnitens confessionem gene« ralem latina vel vulgari lingua dicat, scilicet, Confiteor, etc.; « vel saltem utatur his verbis: Confiteor Deo omnipotenti, et

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tibi, pater. » Néanmoins il faut, autant que possible, faire apprendre le Confiteor en langue vulgaire à tous les fidèles, et conserver l'usage de le faire réciter à ceux qui se confessent. Seulement, comme le dit saint François de Sales, « Quand il y a presse de pénitents qui se confessent souvent, on peut les avertir qu'ils disent le Confiteor à part eux, avant que de se présenter « au confesseur, afin qu'immédiatement étant arrivés devant lui, « et ayant fait le signe de la croix, ils commencent à s'accuser; • car ainsi il ne se fait nulle omission, et l'on gagne beaucoup de temps (2). »

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609. Pendant que le pénitent s'accusera de ses péchés, le confesseur l'écoutera avec la plus grande attention, évitant de regarder dans l'église ou autour du confessionnal. Il ne doit point non plus fixer le pénitent, surtout si c'est une personne de différent sexe. Il le laissera parler sans l'interrompre : pour l'ordinaire, il vaut mieux ne pas l'interroger, jusqu'à ce qu'il ait dit tout ce qu'il a préparé, à moins qu'il ne témoigne le désir d'être in(2) Ibidem.

(1) Avis aux Confesseurs.

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