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forte que la mort; on peut le tuer; le vaincre, jamais : Sacerdos occidi potest, non vinci, dit saint Cyprien.

736. Nous l'avons dit: un curé doit aimer ses paroissiens pour

Dieu; et c'est parce qu'il doit les aimer pour Dieu et non pour luimême, qu'il n'hésitera pas, amovible ou non, à s'en séparer, et à faire le sacrifice de son affection, si son évêque l'appelle dans une autre paroisse pour le plus grand bien. Au reste, un évêque ne fait rien arbitrairement, il connait l'esprit de l'Église et de ses règlements; et un succursaliste, un desservant, qui est tout à la fois. vertueux, instruit et prudent, probus, doctus et prudens, devient inamovible de fait l'évêque ne le retire point malgré lui d'une paroisse où il fait le bien. Non, il ne suffit pas d'être accusé, pour être jugé coupable par un évêque; et ce n'est point par la calomnie qu'on obtiendra de lui le changement d'un prêtre. D'ailleurs, un évêque sait compatir aux infirmités et aux besoins de ses diocésains, de ses coopérateurs par conséquent : Non habemus pontificem qui non possit compati infirmitatibus nostris ; il n'a recours à son autorité que lorsqu'il y est obligé pour le salut des âmes, ou pour prévenir le scandale, ou pour sauver le prêtre et le sacerdoce.

Quand un curé ou un desservant ne peut plus, au jugement de l'évêque, remplir ses fonctions, il est obligé, en conscience, ou de donner sa démission, ou d'accepter un vicaire, ou, au moins, de se faire aider, si l'Ordinaire le juge convenable, par ceux de ses confrères qui pourront s'occuper de sa paroisse (1).

(1) Concil. Trident. sess. vi, de Reformatione, cap. 2; sess. xxi, de Reformatione, cap. 6.

TRAITÉ DU SACREMENT DE MARIAGE.

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737. Les pasteurs doivent se proposer de diriger les fidèles dans « la voie de la perfection et du bonheur, et désirer pour eux ce que l'Apôtre désirait aux Corinthiens, lorsqu'il leur écrivait ces mots :

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« Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi, c'est-à-dire, qu'ils vécussent dans la continence; car il n'y a pas de bonheur a plus grand en ce monde que d'avoir l'esprit tranquille, dégagé des soins de la terre, en paix du côté de la concupiscence et des passions, uniquement occupé de la piété et de la méditation des «< choses saintes. Mais, dit le même Apôtre, chacun a reçu de « Dieu un don particulier; l'un d'une manière, et l'autre d'une • autre; et le ciel a attaché de grands biens au Mariage, qui est « devenu l'un des sept sacrements de l'Église catholique. Notre« Seigneur lui-même a voulu honorer de sa présence la solennité « des noces. Tout cela prouve assez qu'on doit instruire les fidèles « sur cette matière, vu surtout que saint Paul et le prince des Apô« tres nous parlent, dans plusieurs endroits de leurs épîtres, de la « dignité et des devoirs particuliers du Mariage. Inspirés par l'Esprit-Saint, ils sentaient parfaitement combien il était utile à la so« ciété chrétienne que les fidèles connussent la sainteté du Mariage, « et n'y portassent aucune atteinte. Ils savaient combien l'ignorance, « à cet égard, et les fautes qui en sont la suite, devaient attirer de ⚫ calamités sur l'Église (1). »

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CHAPITRE PREMIER.

Notions générales sur le Mariage comme contrat et comme sacrement.

738. Le Mariage, matrimonium, est ainsi appelé du mot mater, parce que la femme se marie pour devenir mère, et que la première

(1) Catechismus concil. Trident. de Matrimonii sacramento, § 1

éducation de l'enfant dépend naturellement de la mère. On l'appelle aussi union conjugale, conjugium, parce qu'il unit l'homme et la femme, et les met, pour ainsi dire, sous le même joug. Enfin, on donne au Mariage le nom de noces, du mot latin nuptiæ, parce que la fiancée se couvre d'un voile par pudeur, et pour marquer, ce semble, l'obéissance et la soumission que la femme doit au mari. On considère le Mariage comme contrat et comme sacrement.

ARTICLE I.

De la Notion et de l'Institution du Mariage comme contrat.

739. Abstraction faite du sacrement, le Mariage est l'union conjugale, maritalis, de l'homme et de la femme, entre personnes habiles à se marier ensemble, laquelle les oblige à vivre perpétuellement dans une seule et même société : « Matrimonium est viri et «< mulieris maritalis conjunctio, inter legitimas personas, indivi<< duam vitæ consuetudinem retinens. » Cette union conjugale naît de l'acte, du contrat, du pacte, par lequel l'homme et la femme se prennent pour époux, et forment un lien qui ne peut être dissous (à part deux exceptions dont nous parlerons plus bas) que par la mort naturelle de l'un ou de l'autre des conjoints. C'est dans l'obligation que contractent ceux qui se marient, dans le lien qui les unit, que consiste l'essence du mariage; il peut exister et réunir toutes les conditions requises à sa validité, sans être consommé : «Non defloratio virginis facit conjugium, sed pactio conjugalis. » Le Mariage ne peut avoir lieu qu'entre les personnes capables de le contracter, inter legitimas personas; il doit être par conséquent conforme aux lois divines, naturelles et positives, aux lois de l'Église, à qui le législateur suprême a confié la sainteté du Mariage et le salut des hommes, et aux lois du pays, pour ce qui regarde les effets temporels et civils, l'exécution des conventions matrimoniales, la communauté des biens : « Matrimonium, dit saint Tho« mas, in quantum est officium naturæ, statuitur jure naturali; in quantum est officium communitatis, statuitur jure civili; in « quantum est sacramentum, statuitur jure divino (1).

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740. Le Mariage est saint, car il a Dieu pour auteur. Nous lisons dans la Genèse que Dieu créa l'homme et la femme, qu'il les

(1) In 4 Sententiarum, distinct. 34. quæst. 1. art. 1.

bénit et leur dit : Croissez et multiplież: Crescite et multiplicamini (1). Et encore : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul; fai<«< sons-lui un aide qui lui ressemble. » Plus bas, l'histoire sainte ajoute qu'Adam n'ayant point d'aide qui lui fût semblable, << le Seigneur lui envoya un doux sommeil ; et que pendant qu'il était « endormi il lui tira une côte, et qu'il forma de cette côte une « femme qu'il présenta à Adam, et qu'Adam la voyant, dit : C'est « l'os de mes os et la chair de ma chair. Elle sera appelée du nom pris de l'homme, parce qu'elle a été tirée de l'homme. C'est pourquoi l'homme abandonnera son père et sa mère, et il s'atta«< chera à sa femme, et ils seront les deux dans une seule chair: « Quamobrem relinquet homo patrem suum, et matrem, et ad« hærebit uxori suæ ; et erunt duo in carne una (2).

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Cependant ces paroles, Croissez et multipliez, n'ont point pour objet d'imposer à tous l'obligation du Mariage; elles indiquent simplement quel est le but de son institution. Et non-seulement, dans l'état actuel de la race humaine, déjà suffisamment multipliée, personne n'est tenu de se marier, mais encore les saintes lettres nous représentent la virginité comme un état plus saint et plus parfait que l'état du Mariage: ce qui est d'ailleurs conforme à la tradition de tous les temps et aux décisions de l'Église : « Si quis « dixerit, statum conjugalem anteponendum esse statui virginitatis << vel cœlibatus, et non esse melius ac beatius manere in virginitate « vel cœlibatu, quam jungi matrimonio; anathema sit (3). ›

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741. Voici les motifs qui doivent déterminer au Mariage l'homme et la femme qui sont appelés à cet état : le premier, c'est l'instinct naturel qui porte les deux sexes à se réunir dans l'espérance de se secourir et de s'aider mutuellement à supporter les incommodités de la vie, les infirmités et les peines de la vieillesse. Le second motif est d'avoir des enfants, moins pour laisser des héritiers de ses biens et de ses richesses que pour donner à Dieu des serviteurs fidèles; et c'est là la fin véritable pour laquelle Dieu institua le Mariage dès le commencement. Aussi ceux-là commettent un crime qui empêchent, par quelque moyen que ce soit, la conception ou la naissance des enfants; ils sont homicides, dit le Catéchisme du concile de Trente: Hæc homicidarum impia conspira tio existimanda est (4). Le troisième motif, qui a lieu depuis la chute du premier homme, est d'user du Mariage comme d'un re

(1) Genes. c. 1. v. 28. (2) Ibidem. c. 2. v. 21, 22, 23, 24. - (3) Concil. Trident. sess. XXIV. can. 10. — (4) De Matrimonii sacramento, § 15

mède contre la concupiscence; ce qui a fait dire à l'Apôtre que chaque homme doit vivre avec sa femme, et chaque femme avec son mari, pour éviter la fornication: « Propter fornicationem au«tem unusquisque suam uxorem habeat, et unaquæque suum << virum habeat,... nolite fraudare invicem, nisi forte ex consensu « ad tempus, ut vacetis orationi : et iterum revertimini in idipsum, << ne tentet vos satanas propter incontinentiam (1). » Tels sont les motifs qui doivent diriger ceux qui veulent contracter Mariage d'une manière sainte et pieuse, comme il convient aux enfants des saints de le faire. Que les fidèdes cherchent donc dans le Mariage la vertu et la conformité des mœurs, plutôt que les richesses, la naissance et la beauté : il n'y a que la vertu qui puisse rendre des époux heureux. Cependant, ceux qui, en se mariant, auraient principalement en vue les richesses, la beauté, ou l'éclat de la naissance, ne seraient point pour cela blâmables, puisque de telles fins ne sont pas contraires à la sainteté du Mariage. Aussi, nous ne voyons pas dans l'Écriture que Jacob ait été coupable pour avoir préféré Rachel à Lia, à cause de sa beauté (2).

ARTICLE II.

De la Notion et de l'Institution du sacrement de Mariage.

742. Le sacrement de Mariage est un sacrement qui sanctifie l'union de l'homme et de la femme, et leur confère la grâce nécessaire pour se sanctifier dans leur état. Le but du Mariage, en tant qu'union naturelle, est la propagation du genre humain; mais il a été élevé à la dignité du sacrement, afin que les enfants qui en proviendraient fussent élevés dans la vraie religion, pour servir Dieu et Jésus-Christ, notre Sauveur. Aussi, cette union sainte de l'homme et de la femme est-elle donnée par Jésus-Christ lui-même comme symbole de l'union étroite et mystérieuse qui existe entre lui et son Église, et comme un signe sensible de l'amour infini qu'il a pour nous. En effet, de tous les liens qui unissent les hommes entre eux et qui les rapprochent les uns des autres, il n'en est point de plus étroit que le Mariage. L'homme et la femme ont l'un pour l'autre l'amour le plus vif et le plus fort. Voilà pourquoi l'Écriture nous représente si souvent l'union de Jésus-Christ avec son

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