QUATRE-VINGT-QUINZIÈME ENTRETIEN. La Résurrection. Evénements qui doivent précéder le Jugement général. 420 Il y aura une Résurrection générale ; c'est un dogme reconnu des Juifs et des chrétiens. 424 429 Qualités des corps ressuscités. Comment des corps dans le ciel, qui est le monde des esprits. 433 11, 15 Qu'on doit, lisez doive. 25 Lisez l'anniversaire de la naissance. 446 450 452 455 458 463 467 EXPOSITION RAISONNÉE DES DOGMES ET DE LA MORALE DU CHRISTIANISME. SOIXANTE-QUATRIÈME ENTRETIEN. LES SEPT SACREMENTS, ET LA SANCTION LE BAPTÊME. LE D. L'exposition générale des sacrements, tout intéressante qu'elle est, ne précise pas assez la nature, les effets de chacun de ces signes sacrés, non plus que les dispositions exigées pour les recevoir dignement. Vous pouvez apprécier mieux que moi combien ces connaissances pratiques sont nécessaires aux chrétiens pour l'accomplissement de leurs devoirs religieux; je dois donc espérer que vous entrerez dans toutes les explications essentielles qui concernent cette partie importante de l'enseignement catholique. LE TH. Ce sera un long, et parfois difficile travail. Je l'accepte néanmoins avec plaisir, pour répondre aux zèle si louable que vous mettez à connaître les diverses questions du christianisme. Commençons ces recherches par le baptême, qui est le premier de nos sept sacre ments. Baptiser, vient du grec banite, qui signifie enfoncer dans l'eau, baigner, laver. On voit le mot baptême employé dans l'épître aux Hébreux, pour exprimer les purifications imposées par la loi. On offrait des dons et des sacrifices........... qui ne consistaient qu'en des viandes et des breuvages, et en diverses abullions, et variis baptismatibus, dragopors Cantiopais (9); il est aussi un symbole de pénitence qui conduit à la purification de l'âme, comme le montre ce texte de saint Marc Jean était dans le désert, baptisant et prêchant un baptême de pénitence pour la rémission des péchés (1). Dans le christianisme, le baptême exprime la renaissance spirituelle qui se fait dans l'eau et l'esprit, suivant ces paroles du Sauveur: « En vérité, je vous le : dis, personne ne peut avoir part au royaume » de Dieu, s'il ne naît de nouveau. Nicodême lui » dit; comment peut naître un homme qui est » déjà vieux? Jésus lui répondit : En vérité, en » vérité, je vous le dis, si un homme ne renait » par l'eau et par le Saint-Esprit, il ne peut en» trer dans le royaume de Dieu (4). Prêchez, l'E (1) Joan. 3. » vangile à toute créature; celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé (4). LE D. Trouvez-vous dans cette ablution, dont parle Jésus-Christ, toutes les conditions d'un véritable sacrement? LE TH. Il est bien facile de les y découvrir. Vous savez que pour constituer un sacrement de la nouvelle loi, il faut un signe sensible, propre à faire connaître l'effet spirituel qui s'opère dans l'âme; l'institution de Jésus-Christ, et enfin la vertu de produire la grâce. Le signe sensible est ici admirablement choisi, puisque l'eau servant à laver, à purifier, fera comprendre aux plus simples la purification de l'âme opérée par la grâce du baptême, qui efface tous les péchés. Ce signe déterminé aux apòtres par le divin Sauveur, a toujours été employé dans l'Eglise, aucun autre élément ne pourrait le remplacer. Ainsi saint Paul appelle ce rit sacré le baptême d'eau. Les actes rapportent concernant le baptême de l'Eunuque, qu'après vous avoir marché quelque temps ils rencontrerent de l'eau, et l'Eunuque dit : Voilà de l'eau; qui empêche que je ne sois baptisé (8) ? Et saint Pierre disait dans la maison de Corneille : Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit comme nous (10)? Aussi saint Augustin, que nous nous contenterons de citer parmi tous les Pères de l'Eglise, faisait-il connaître en ces termes la nécessité de l'eau pour ce sacrement : « Qu'est le baptême ? l'ablution de l'eau dans la parole. Otez l'eau, il n'y a point de baptême (1). » Ce que le concile de Trente confirme par cette définition : « Si quelqu'un dit » que l'eau véritable et naturelle n'est pås indispensable pour le baptême..., qu'il soit ana» thême (S. 7)! » Pour déterminer ce signe, et le rendre encore plus significatif, on doit, en l'appliquant, prononcer ces paroles: Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Otez cette parole, disait encore saint Augustin, et il n'y a point de baptême. L'Eglise n'a jamais varié sur ces conditions essentielles, qu'elle respecte comme étȧblies par Jésus-Christ, et attachées à la nature même du sacrement. Les textes sacrés, que nous venons de citer, démontrent que le divin Sauveur a réellement institué ce baptême d'eau, qui doit se faire au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Nous n'avons pas à insister sur ces faits admis dans l'Eglise catholique, et presque toutes les sectes de l'hérésie. Nous voyons enfin dans le baptême la vertu de sanctifier l'âme par la grâce. Il est assimilé à une régénération spirituelle, c'est-à-dire, qu'il fait passer notre âme à une vie nouvelle, en détruisant le péché et en nous conférant la sainteté de la grâce (2). Il nous a sauvés par l'eau de (1) In Joan. (2) Joan. 3. |