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Jean

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II. En France : les Italiens chez nous et contre nous.

Froissart.

III. En Espagne les troubadours émigrés.

« Le comte Lucanor ».

L'archiprêtre de Hita. Le juif de Carion. « La danse des morts ». Le chancelier Pierre d'Ayala. IV. En Allemagne : fin des Minnesinger. Les dominicains. Les universités.

V. En Angleterre : les anciens docteurs. ques, Lollard, Wiclef. Les poètes.

VI. Geoffroy Chaucer.

Les premiers héréti

I.

Dante, Pétrarque, Boccace: trois hommes pareils, tous trois Toscans, presque contemporains, apparaissent rarement ensemble sur le même coin de terre. Cependant ils n'y furent pas seuls. Près de Dante, nous voyons son aîné, son ami, comme lui patriote, philosophe, amoureux, poète pensif et voilé, montant jusqu'aux nues, Guido Cavalcanti. Un peu plus loin, Cino de Pistoie et Cecco d'Ascoli le premier professeur de droit, maître de Barthole, commentateur des codes et chanteur passionné d'une Selvaggia que Dante eut le grand tort, selon lui,

de ne pas mettre au paradis à côté de Béatrice (1); le second, Cecco d'Ascoli, professeur aussi, adonné aux sciences occultes, brûlé vif à Florence à quatre-vingts ans pour cause d'irréligion, auteur d'une Acerba où il avait osé railler la Divine Comédie. « Ici, disait-il, on ne chante

(1) Outre les poésies amoureuses, touchant toujours la même note, on a de Cino de Pistoie des vers qui ne manquent pas de fierté. Voici son sonnet adressé à Rome :

A ROMA.

A che, Roma superba, tante leggi
Di senator, di plebe, e de gli scritti
Di prudenti, di placiti, e di editti,
Se'l mondo come pria più non correggi?

Leggi (misera te!) misera, leggi
Gli antichi fatti de tuoi figli invitti,
Che ti fer già mill' Affriche ed Egitti
Reggere; ed or sei retta e nulla reggi.

Che ti giova ora aver mille paesi
Domato e posto 'l freno a genti strane,
S'oggi con teco ogni tua gloria è morta ?

Mercè, Dio! che miei giorni ho male spesi
In trattar leggi tutte ingiuste e vane
Senza la tua che scritta in cor si porta.

(A quoi bon, Rome superbe, tant de lois de sénateurs, de peuple, et tant d'écrits savants, de plaidoyers et d'édits, puisque tu ne redresses plus, comme autrefois, le monde?-Lis, malheur à toi! lis, malheureuse, les antiques actions de tes fils invaincus qui te firent un jour gouverner mille Afriques et mille Égyptes, toi qui es à présent gouvernée et ne gouvernes plus rien. Que te sert maintenant d'avoir dompté mille pays, bridé des races étrangères, puisque aujourd'hui toute ta gloire est morte avec toi? - Merci de moi, ô Dieu ! qui ai mal dépensé mes journées à traiter de lois toutes injustes et vaines sans la tienne qu'on porte écrite au cœur!)

pas à la façon des grenouilles; ici on ne chante pas à la façon du poète qui feint en imagination des choses vaines, mais ici resplendit en sa clarté toute la nature qui rend, à qui sait l'entendre, l'esprit joyeux. Ici on ne rêve point par la forêt obscure; ici je ne vois ni Paul ni Françoise (de Rimini); je ne vois pas le comte (Ugolin) qui par haine et rancune tient fort l'archevêque Roger, tirant de son muffle (sic) une pâture féroce Je laisse les bavardages et je remonte à la vérité. Les fables me furent toujours ennemies (1). » Aussi a-t-on cru que ces impertinences avaient été pour quelque chose dans la fin tragique du pauvre homme; tel dantophile féroce a dit que c'était bien fait.

...

Un autre jurisconsulte, Jacopone de Todi, frappé de folie à la mort de sa femme, s'était jeté dans l'ordre de Saint-François on l'a nommé le poète de la démence. Dans ses heures lucides, il chantait familièrement la Vierge et l'enfant Jésus.

« Quand parfois il dormait un peu le jour, et que toi, tu voulais réveiller le paradis, tu allais tout doucement, si doucement qu'il ne t'entendait pas, et tu posais ta

(1)

Qui non si canta al modo de le rane,
Qui non si canta al modo del poeta,
Che finge imaginando cose vane;
Ma qui risplende e luce ogni natura
Che, a chi intende, fa la mente lieta.
Qui non si sognia per la selva scura...
Qui non vego Pauolo ne Francesca...
Non vego 'l conte che per ira ed asto
Ten forte l' arciuescouo Rugiero,
Prendendo del suo cieffo el fiero pasto...
Lascio le ciancie e torno su nel vero
Le favole mi son sempre nemiche.

bouche sur son visage, et puis, avec un rire maternel tu disais : Ne dors plus, cela te ferait du mal (1). »

Tous ceux-ci, lettres, savants, pédants quelquefois; d'autres, avec Cecco Angiolieri, « étaient du peuple ainsi que leurs amours », et ne se piquaient pas de mysticisme. Plus loin, un peu à l'écart, un Padouan, Albertino Mussato, écrivait en latin de l'histoire et deux tragédies estimables, Eccerinis et Achilleis. Deux autres enfin, au déclin du siècle, cherchant à marcher sur les pas de Dante, nous donnèrent un Dittamondo, et un Quadriregio qu'on ne lit plus.

Autour de Pétrarque, il y eut foule; on sait déjà qu'il se plaignait d'être inondé de vers. De son vivant et à son grand déplaisir, un Zanobi da Strada reçut comme lui le laurier poétique à Rome. Quand ce Zanobi mourut, les Florentins résolurent (mais ne firent que résoudre) d'élever de magnifiques monuments à Dante, à Accurse, à Pétrarque, à Boccace et à Zanobi. Un autre contemporain, Coluccio Salutato, ami de Pétrarque, poète et prosateur en latin, un des savants du siècle, intimidait les grands seigneurs: Jean Galeas Visconti, étant en guerre avec Florence, disait qu'une lettre de Coluccio lui faisait plus de mal que mille cavaliers florentins. Salutato reçut aussi la couronne poétique, mais après sa mort seulement : «le laurier tardif n'ombragea que sa tombe. »

Devant et derrière Boccace marchèrent de nombreux

(1)

Quando un poco talora il dì dormiva,
E tu, destar volendo il paradiso,
Pian piano andavi che non ti sentiva,

E la tua bocca ponevi al suo viso,

E poi dicevi con materno riso :
Non dormir più che ti sarebbe rio.

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