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Ce monologue suffit pour bien marquer tout ce qu'il y a de convenu, d'artificiel dans ce théâtre. Suit une scène entre Corbulon, le valet, et Hilaire, le père qui revient de voyage; c'est à peu près une des fourberies de Scapin que Molière ne dédaignera pas de renouveler. Corbulon parcourt le théâtre en tous sens (un des effets de Plaute) en faisant semblant de ne pas voir Hilaire et en se lamentant sur l'affreux malheur qui vient d'arriver à son jeune maître. Hilaire, déjà effrayé, demande ce que c'est ; Corbulon raconte alors un assaut nocturne. Votre fils, dit-il au vieillard, rentrait chez lui, hier au soir (1) :

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Ducati coi puntal d' oro che v' erano.

Lodato Dio che peggio non li fecero.

La roba fra le gambe avviluppandosi,

Che gli cadea da un lato, fu per metterlo

Tre volte e quattro in terra; alfin, gettandola
Con ambedue le mani, sviluppossene.

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Jusqu'ici tout est renouvelé de l'ancienne comédie; c'est à peine si, un peu plus loin, on trouve un ou deux traits de satire moderne et locale.

«Que faire ? »

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demande le vieillard; Corbulon répond « Avertir les juges, le podestat, le prince au besoin. Hélas! s'écrie Hilaire (1),

Hélas! le profit serait mince

Si je contais l'affaire au prince :
Car le prince me renverrait

Au juge qui, plein d'intérêt,

Jetant d'abord ses yeux avides

Sur mes mains et les trouvant vides,
Dirait que je n'ai ni témoins

Ni preuves, qu'il a d'autres soins
Et d'autres affaires en tête,

Enfin que je suis une bête.

Puis se mange-t-on entre loups?
Sais-tu qui sont les vrais filous?
Ceux qui sont payés pour les prendre.
Le juge qui devrait les pendre
Partage avec eux, j'en réponds...

Ce sont tous des tas de fripons.

Sur quoi Hilaire donne l'argent qu'il faut et la farce est jouée. Un vice contemporain n'est guère attaqué que dans une pièce de l'Arioste, le « Nécromant; » mais ici encore les figures manquent de relief, ce sont des fourbes

(1)

Or sia ancor ch' io vada al Duca, e contigli
Il caso, che farà, se non rimettermi

Al potestade? E il podestade subito

M' avrà gli occhi alle mani; e non vedendoci
L'offerta, mostrerà che da far abbia
Maggior faccende : e se non avrò indizii

O testimoni, mi terrà una bestia.
Appresso, chi vuoi tu pensar che sieno
I' malfattori, se non i medesimi,
Che per pigliar il malfattor, si pagano?
Col cavalier dei quali, o contestabile
Il podestà fa a parte, e tutti rubano.

ou des nigauds comme tous les autres, et le bon sens, la malice populaire est toujours représentée par l'esclave ou le valet Temolo. On lui demande s'il croit aux esprits; il répond (c'est le mot le plus vif de la pièce) (1):

Les esprits, je n'y croirais pas,

Mais tant de gens dont on fait cas,
Capitaines couverts de gloire,
Princes, prélats daignent y croire,
Que moi, manant sans feu ni lieu,

Il faut bien que j'y croie un peu...

C'est dans ces traits, qu'on voudrait plus fréquents, que se montre la physionomie, le signe particulier de l'auteur, le sourire de la Renaissance.

III.

Telles furent les études, tels les essais qui préparèrent le talent de l'Arioste. Quant à la vie, elle ne paraît pas lui avoir donné de fortes émotions. On veut aujourd'hui (2) lui attribuer une valeur morale égale à celle de Dante, c'est une question difficile à discuter un oranger peut valoir un chêne, cela dépend de ce qu'on en veut faire; le seul point qui nous intéresse, c'est de savoir en quoi le chêne diffère de l'oranger. Étudions, ne jugeons pas,

(1)

Di questi spirti, a dirvi il ver, pochissimo
Per me ne crederei ; ma li grandi uomini,

E principi, e prelati, che vi credono,
Fanno con loro esempio ch' io, vilissimo
Fante, vi credo ancora.

(Il Negromante, acte I, scène III.)

(2) U. A. CANELLO, Storia della letteratura italiana nel secolo XVI.

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