Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Nous profitons de cette occasion, pour annoncer un autre ouvrage qui rappelle aussi d'honorables souvenirs. Ce sont les Mémoires pour servir à l'Histoire de la campagne de 1815, dans la Vendée, par M. le comte Charles d'Autichamp (1). L'auteur fait le récit de ses opérations dans cette courte campagne, et relève quelques erreurs commises dans d'autres relations. Ses Mémoires, écrits avec précision, sont accompagnés de pièces justificatives, qui leur donnent encore plus d'autorité.

V.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. S. M. a communié, le 28 mai, à la messe de huit heures.

Le Ror a rendu, le 20 mai, l'ordonnance suivante: Le traitement des desservans qui ont soixante-dix ans et plus, tel qu'il a été fixé par notre ordonnance du 9 avril 1817, est augmenté de 100 fr.; celui des desservans au-dessous de cet âge est augmenté de 50 fr. Le traitement de l'un des vicaires-généraux de chaque archevêché, à la désignation de l'archevêque, est porté de 2000 fr. à 3000 fr. Le traitement des deux autres vicaires-généraux de chaque archevêché, et celui des deux vicaires-généraux de chaque évêché, est porté de 1500 fr, à 2000 fr. Celui des chanoines, de 1100 fr. à 1500 fr. Une somme de 300,000 fr. est spécialement affectée à secourir les religieuses âgées et infirmes.

-

- L'installation de la petite Communauté des jeunes Clercs de la paroisse de Saint-Germain des Prés, qui devoit avoir lieu luudi 1er. juin, est présentement fixée au mercredi 3. A midi précis, Mgr. l'évêque de Samo

(1) Vol. in-8°.; prix, 3 fr. et 3 fr. 60 cent. franc de port. A Paris, chez Egron; et chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

sate célébrera la sainte messe; ensuite M. l'abbé LegrisDuval prononcera un discours analogue à la cérémonie. Après le sermon, salut et bénédiction du Saint-Sacrement. Deux dames désignées par S. A. R. MADAME, feront la quête en faveur de ce précieux établissement. Le 26 mai, à huit heures du matin, toutes les troupes devant former le cortége funèbre de feu M. le prince de Condé, se sont réunies au palais Bourbon et sur les quais. A neuf heures, le cortège s'est mis en marche. Un grand nombre de voitures de deuil aux armes de France précédoient le catafalque de l'illustre défunt, orné de lauriers, de drapeaux et de trophées militaires. Six cents pauvres, couverts d'une pièce d'étoffe grise, portoient des cierges. Immédiatement après venoit une voiture de denil, à huit chevaux, dans laquelle étoit M. le duc de Bourbon. Une foule immense étoit répandue sur les quais et dans les rues. La façade et l'intérieur de l'église de Saint-Denis étoient tendus de noir. Partout des inscriptions rappeloient les exploits glorieux du digne descendant des Condé. Un catafalque, richement décoré, s'élevoit au milieu du chœur, couvert du manteau du prince et des insignes de S. A. L'enceinte étoit éclairée d'une multitude de lustres et de cierges. LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME, Mgr. le duc d'Angoulême et Mgr. le duc de Berry, occupoient une tribune à la droite du choeur: LL. AA. SS. Mme, la du chesse de Bourbon, Mme, la duchesse douairière d'Orléans, Mme, la duchesse et Mile, d'Orléans, occupoient une tribune à gauche; MM. les grands diguitaires de T'Etat, MM. les maréchaux de France, plusieurs pairs et députés, et MM. les officiers supérieurs de la garde royale et des différens corps, occupoient, dans le choeur, les places qui leur avoient été réservées.

A une heure, une salve d'artillerie a annoncé l'entrée du convoi dans Saint-Denis. Le chapitre est allé, processionnellement, recevoir le corps. M. Duchillau nommé archevêque de Tours, officiant, étoit assisté de

quatre chanoines du chapitre. Après l'Evangile, M. l'abbé Frayssinous a prononcé l'Oraison funèbre du prince défunt. Son texte étoit tiré d'une Epitre de saint Pierre: Fraternitatem diligite, Deum timete, Regem honorificate. «Aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le Roi».

« Pourquoi faut-il, a dit l'orateur, que, Dous trouvant commandé par le temps, nous avons pu consacrer à peine quelques jours de réflexions à l'éloge funèbre d'un prince qui a soutenu avec tant de gloire un nom si difficile à porter, et dont la mémoire doit vivre à jamais dans les anuales de la bravoure, de l'honneur et de la piété?

» Comment, dans le court espace de temps qui s'est écoulé depuis les derniers momens du prince de Condé jusqu'au jour de ses funérailles, recueillir tout ce qui a pu illustrer une vie si longue et si pleine? présenter, dans un même tableau, tant de hautes qualités et de faits mémorables, tant de traits d'héroïsme et d'humanité, tant de modération dans la victoire et de magnanimité dans l'infortune? peindre, en un mot, avec fidélité ce prince, qui, suivant l'heureuse expression d'un de nos guerriers, ( M. le lieutenant général Maison, pair de France) a donné de grands exemples et de belles leçons; et qui, du fond du cercueil, semble nous dire encore, à tous: Aimez votre pays craignez Dieu, honorez le Roi! car c'est-là tout l'homme, tout le chrétien, tout le François.

» Sans doute, Messieurs, dans tous les temps, nous aurions dû craindre que notre foiblesse ne pût s'élever jusqu'à la hauteur d'un tel sujet; mais dans la circonstance présente, après un travail si court et si rapide, comment ne pas sentir combien nous sommes exposés au malheur de n'offrir, au lieu d'une peinture fidèle, qu'une ébauche imparfaite, trop peu digne, et du héros que nous avons à célébrer, et de son auguste maison, dont il a si bien continué la gloire, et de sa patrie, qui s'honore de lui avoir donné le jour?

>> Essayons toutefois, puisqu'il le faut, de payer un foible tribut d'éloges à un prince que son Roi loue déjà si bien par ses regrets et par les honneurs qu'il fait rendre à sa mémoire, qu'ont déjà loué d'une manière si touchante, et les larmes amères de tous ceux qui étoient at tachés à sa personne, et ce concours immense de François de tous les rangs, de tous les états, qui se sont pressés avec une vive douleur autour de ses dépouilles mortelles.

» Quelle vie, Messieurs, que celle du prince de Condé! Sa carrière politique et guerrière a toujours été sans tache. Plus heureux aussi que le plus grand de ses ancêtres, aucune page de son histoire n'aura mérité d'être déchirée..... Faisons donc voir que le prince de Condé, dans la bonne et dans la mauvaise fortune, à été le modèle des guerriers par ses hautes qualités, comme par ses religieux sentimens.

» Messieurs, devaut une vie de quatre-vingts ans, si glorieuse, si bien soutenue, si bien couronnée, il faut que les passions, les préju¬~ gés, les opinions se taisent pour laisser tous les cœurs se confondre dans une impression commune d'attendrissement, de respect et d'ad

miration. Tel est l'hommage qu'a le droit d'attendre de nous trèsgrand et très-puissant prince, Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, prince du sang,

>> Il existe chez tous les peuples des races particulièrement honorées pour les services qu'elles ont rendus à la chose publique, et pour les grands hommes qu'elles ont produits; races en quelque sorte nationales, que la patrie regarde comme sa gloire et son appui, qu'elle revendique comme son patrimoine, qu'elle oppose avec fierté à toutes les nations rivales. On en trouve de semblables chez les anciens comme chez les modernes, dans les républiques comme dans les monarchies. Leur nom a pour les contemporains je ne sais quoi d'héroïque, et placé bien au-dessus de toutes les prétentions et de toutes les jalousies jamais on ne l'entend prononcer qu'avec un sentiment secret d'amour et de respect. A ce trait, où chacun peut faire diverses applications particulières, néanmoins vous reconnoissez la branche royale de Condé, la race de celui-là même dont nous allons en ce moment vous rappeler les hautes qualités.

» Nourri dans les maximes de l'antique honneur, digne du sang qui l'a fait naître, et brûlant de marcher sur les traces de ses aïeux, le jeune prince de Condé fit ses premières armes dans cette guerre de sept ans, qui fut pour la France un mélange de revers accablans et de succès honorables.

» A dix-neuf ans, il paroît pour la première fois sur un champ de bataille, et déjà fait voir toute l'intrépidité des guerriers...... La jou: néc de Minden fait éclater ses talens, sa réputation militaire s'accroit; là, il est aux prises avec un capitaine renommé, le prince héréditaire de Brunswich, et remporte sur lui un avantage signalé, qui expose à tous les yeux, dans la magnifique demeure de Chantilly, les dépouilles glorieuses de l'ennemi vaincu.

» Voici que le jeune prince va s'éloigner de cette carrière brillante qui attaque les grands cœurs par les périls dont elle est semée, et par l'éclat qui l'environne.

il est

» Heureux les peuples, s'ils étoient assez sages pour se passer de cette gloire; mais la paix perpétuelle n'étant pas faite pour la terre, dans l'ordre de la Providence que la profession des armes, consacrée à la défense de tous, soit au premier rang dans l'opinion des hommes; et il nous est permis de célébrer les qualités guerrières devant les autels de Dieu, qui n'est pas moins le Dieu de la société que de la religion, et qui, dans la religion, s'appelle également et le Dieu des batailles et le Dieu de la paix ».

Après avoir rapporté les exploits du jeune héros, M. Frayssinous Je représente dans sa magnifique demeure de Chantilly, ornée des trophées conquis sur l'ennemi vaincu. Là, il est visité par tout ce qu'il y avoit alors en Europe de plus illustre et de plus grand, les rois de Suède et de Danemarck, le prince Henri de Prusse, et surtout cet auguste voyageur qui, destiné à gouverner un grand empire, se cachoit sous le titre de comte du Nord.

[ocr errors]

«Je rappelle ce faste de la grandeur, pour en déplorer avec vous tout le néant. O incertitude des pensées de l'hommie! au milieu de

tant de prestiges et de tant de plaisirs, auroit-on pu croire qu'un jour, poussé, par des malheurs, à six cents lieues de son palais, le prince de Conde se retireroit auprès de ce même comte du Nord, devenu Paul Ier., et chercheroit un refuge sur les rives de la Newa? Que le prophète a raison de s'écrier : Seigneur, vos jugemens sont un abîme profond!

» En effet, la révolution se préparoit rapidement; le goût des théâtres et des lectures frivoles éveilloit dans les dernières classes de la société toutes les prétentions de la vanité. En même temps, des doctrines hardies relâchoient tous les liens de la subordination et des lois; un bruit sourd, inquiet et séditieux se fait entendre; il pouvoit tôt ou tard renverser les fondemens mêmes de la société..... Ainsi une génération a semé le mal, et la génération suivante a recueilli les tempêtes, pour parler comme le prophète Osée.....

» Je ne viens pas fatiguer vos ames par de lamentables récits; je me contente de dire que je n'aperçois ici ma patrie qu'à travers les orages sanglans d'une démocratie turbulente et cruelle; tout, même les tombeaux, a disparu au milieu des tempêtes.

>> C'en étoit fait de la gloire du nom françois, si elle n'eût été réfugiée dans les camps; et à ce sujet, je puis parler avec une franchise qui ne déplaira pas à aucun des hommes généreux qui m'entendent.

D'un côté, dans quelques-unes de nos provinces, les guerriers, combattant sous les bannières de la croix et des lis contre de nouveaux ennemis du nom chrétien et de l'ordre social, sembloient renouveler les exploits héroïques des Godefroi et des Tancrède de l'autre, l'éclat de nos triomphes rapides et de nos conquêtes faisoit l'étonnement de l'Europe entière; tandis qu'en même temps d'autres légions de François, dévoués à la cause royale, fixoient les regards et l'admiration, par une Vaillance digne de leurs aïeux. Ainsi, pour notre commune patrie, le bonheur n'étoit nulle part; la gloire étoit partout.

» Où se trouvoit alors le prince de Conde? Là où il se croyoit appelé par son nom, par sa naissance, par son attachement au trône d'Henri IV et aux antiques lois de la patrie. Et ne pensons pas que quelques passions indignes de lui dictèrent sa conduite. Il écrivoit à l'un des plus cé lèbres défenseurs qu'eût alors la monarchie, ces paroles dictées par son cœur : « J'abandonne ma fortune; je verserois avec joie tout mon sang pour rendre au bonheur mon Roi, ma patrie, que dis-je ? le dernier des François; j'éprouve une bien douce consolation en voyant que tous nos enfans sont dans les mêmes sentimens; c'est le sang de Condé qu'on ruine, mais qu'on n'avilira jamais.

» Chef d'une armée peu nombreuse, il brave intrépidement tous les périls; on le voit admettre à sa table le pain même des soldats, et cela, non par nécessité, mais pour faire cesser les murmures.

» Quels soins tendres et touchans pour les prisonniers françois! Comme il aimoit à panser leurs blessures! a pourvoir abondamment à leurs besoins, à les sauver du pillage des étrangers. Quel contraste entre cette conduite et cette législation qui, pendant quelque temps, vouoit à la mort les guerriers vaillans, mais malheureux, que le sort des armes faisoit prisonniers! Heureusement il y eut un terme à cette barbarie; et

« ÖncekiDevam »