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aucune modification de la répartition de ce revenu en ce qui concerne les revenus professionnels, on constate un accroissement considérable des salaires au détriment de la fortune acquise. Comparant les charges fiscales de la Belgique, de la France et de la Grande-Bretagne, M. Baudhuin les estime respectivement à 20 %, 34 % et 20 % du revenu national en 1927. Nous nous rallions bien volontiers au premier et au troisième de ces chiffres, mais non au deuxième, car l'estimation du revenu de la France à 150 milliards nous paraît trop basse et non admise en France même : nous croyons qu'il faut au moins aller jusqu'à 180 milliards, ce qui n'accorderait d'ailleurs qu'un coefficient 5 à la dépréciation des valeurs. Signalons enfin les considérations diverses, mais d'un intérêt d'actualité tout particulier, du dernier chapitre, Questions budgétaires et fiscales: l'auteur y discute le poids de notre dette, les remboursements à la Banque nationale (il y montre le peu d'intérét réel que nous aurions à ne pas amortir la dette de l'État à l'égard de la Banque), il analyse la remarquable étude de M. Genin sur la charge fiscale des différents budgets familiaux, etc...

Nous en avons assez dit pour montrer tout l'intérêt, à la fois doctrinal et pratique, de l'œuvre du professeur Baudhuin. Il a refuté pas mal d'erreurs courantes chez nous sur notre balance commerciale et les statistiques douanières, sur le taux de 107 francs la livre sterling de notre premier essai de stabilisation, sur la technique même du plan Janssen. Il se demande, dans sa préface, si ces préjugés seront bientôt bannis de notre histoire financière et en doute fortement.

Nous croyons au contraire que, portée par un livre tel que le sien, aussi aisé à lire que profitable à méditer, la vérité ne saurait manquer de triompher bientôt.

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PAUL HARSIN.

LE RÉGIME ÉCONOMIQUE DES INCAS, par V. A. BONTHOUX. - Un vol. de 114 pages (22 × 15) plus une brochure annexée de 13 pages. Paris, Giard, 1927. Prix :

7,50 plus 2,00 francs.

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Ce livre curieux, fruit des méditations d'un vétéran

socialiste, en marge de son parti, nous présente, avec une naïveté incroyable et une assurance superbe, les « principes inattaquables, immortels, parfaits » (p. 10) d'une transformation totale de la société. L'auteur imagine un état de bonheur parfait réalisé par l'égalitarisme qu'il attribue aux anciens Incas et, cette fiction, il la transpose dans la réalité présente comme un plan idéal de rénovation.

L'idée maîtresse de son projet est une certaine théorie de la monnaie d'après laquelle l'inflation serait due non à l'accroissement des moyens de paiement comme tels, mais à celui de l'ensemble des valeurs fiduciaires (rentes, obligations, lettres de change, billets, or, argent), dans la mesure, bien entendu, où cet accroissement ne s'accompagne point d'une augmentation parallèle des richesses réelles. Dès lors, l'État pourrait, sans aucune crainte, mettre en circulation, en les confiant aux services chargés de l'exécution des travaux et autres projets, les unités monétaires nécessaires, et, ces sommes, il les récupérerait par l'impôt (pp. 21, 107-108). On ne nous dit pas comment ces avances, en anticipation nécessaire sur la création des biens nouveaux qui en seraient le fruit, pourraient n'être d'aucun effet sur les prix, mais on voit déjà toute la portée de la doctrine. L'État, juge et seul juge de l'« utilité sociale » de tout travail à entreprendre, accorde ou refuse les moyens de payement (il possède d'ailleurs le monopole d'émission); ceux-ci, il se les procure par une création ex nihilo et non plus par des emprunts; cela présente l'avantage de supprimer l'intérêt et aussi, par conséquent, les rentiers; demeurant créancier des sommes avancées, il a le droit de s'immiscer dans toutes les entreprises pour en contrôler la gestion (p. 23); il se rembourse au moyen d'un prélèvement annuel d'amortissement. S'il n'y a aucune différence entre un titre de rente et un billet de banque, dans leur action sur les prix, l'État pourra, du jour au lendemain, rembourser en billets les quelque 300 milliards de dette intérieure française; il y gagnera la somme affectée au payement des intérêts et aucune inflation n'en résultera, puisque le montant total des valeurs fiduciaires n'aura pas varié (p. 28). Aussi, rien n'empêchera l'État de se substituer aux particuliers, créanciers d'autres particuliers, et de rembourser les premiers aussi facilement.

On pourrait objecter que les mouvements généraux des prix sont commandés par l'ensemble du pouvoir d'achat dont disposent les consommateurs,et que ce pouvoir d'achat se compose essentiellement d'or, d'argent, de billets, de crédits en banque, et, exceptionnellement seulement, de titres de rente ou d'actions, mais ce serait peine perdue...

L'auteur achève sa construction idéale sur le modèle de l'Empire inca, où l'État était seul commerçant, c'est-à-dire vendeur, ce qui supprimait tout bénéfice mercantile ou industriel et où un service d'assurances multiples enveloppait la vie sociale. Il confère un rôle important à la coopérative de consommation, mais combat celles de production et de crédit.

Pour assurer à l'ouvrier le seul salaire équitable qui lui revienne, c'est-à-dire l'équivalent en valeur de son travail presté, l'auteur ne voit qu'une solution: la consommation de toutes choses au prix de revient. Nous aurions voulu la discuter, mais M. Bonthoux ajoutant : « la démonstration que je viens d'en faire est irréfutable, elle ne laisse pas place à la contradiction; seuls les imbéciles ou les gens de mauvaise foi peuvent se le permettre », nous croyons prudent de ne pas insister.

P. HARSIN.

XVI. ECONOMIA E FINANZA DI GUERRA, par MARIO MARSILI LIBELLI, professeur à la Faculté des Sciences économiques et commerciales de Florence. Un vol. de 240 pages (25 × 18). — Florence, Ricci, 1927.

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L'auteur a été chargé de donner des cours ou des conférences économiques à l'Institut de Guerre Maritime, fondé en 1922, à Livourne. Il publie aujourd'hui une partie des leçons qu'il y a professées. Son premier volume passe en revue les influences de la guerre sur la vie économique, en suivant les divisions traditionnellement admises : production, circulation, répartition; la partie financière fera l'objet d'un autre volume.

L'analyse qu'il fait des conséquences économiques de la guerre est des plus pénétrantes. Il situe tout d'abord les perturbations constatées parmi les crises économiques. De toute évidence, il ne s'agit pas d'une crise qui rentre dans

les mouvements cycliques, ni parmi les crises de surproduction. C'est plutôt une crise de « surconsommation »; elle est compliquée par la crise monétaire que l'on rencontre inévitablement, grave ou bénigne, chez tous les belligérants.

L'auteur présente et résume de façon excellente ce que l'on sait des conséquences de la guerre et de l'inflation sur les prix. Il discute l'équation d'Irving Fisher, à laquelle on ne doit pas, dit-il, donner une rigueur mathématique qu'elle ne peut avoir.

Il n'aime guère la méthode qui détermine le salaire au moyen de l'index-number. Il n'appartient pas à la fraction avancée des sociologues: cela revient, dit-il, à satisfaire les uns en prenant le bien des autres. L'index, base des salaires, est une injustice à l'égard de tous ceux et ils sont nombreux dont les rémunérations ne peuvent suivre les prix.

Le procédé est, à notre avis, un expédient qui peut rendre des services dans certains cas, quoique, au point de vue économique pur, il soit indéfendable. C'est un peu comme la notion du « droit au salaire vital », que l'on ne peut accepter que moyennant interprétation. Le professeur Mario Marsili Libelli aurait peut-être pu tempérer quelque peu sa réprobation.

Prenons par exemple le cas d'instabilité monétaire très marquée : comment adapter les salaires, sinon en suivant l'index? On ne peut songer à les baser sur l'or, car fréquemment la dépréciation intérieure est moindre que la dépréciation extérieure ; d'autre part, renouveler à chaque étape les discussions entre employeurs et employés amène des conflits répétés et ruineux. L'index est alors un moindre mal.

Le professeur Mario Marsili Libelli a apporté, en toute hypothèse, une contribution précieuse à l'étude des phénomènes économiques dus à la guerre. Il a fait œuvre utile, car si l'on avait mieux connu les conséquences probables du conflit mondial, on eût pu en atténuer la gravité.

FERNAND BAUDHUIN.

ÉCONOMIQUE RATIONNELLE, par F. DIVISIA. Collection Encyclopédie scientifique. -Un vol. de 444 pages (18 x 12). Paris, Doin, 1928. — Prix: 30,00 francs.

M. Divisia est ingénieur des Ponts et Chaussées, et professeur d'économie politique à l'École Nationale des Ponts et Chaussées à Paris. Son volume paraît dans la Bibliothèque des Mathématiques appliquées. Voilà deux indications sur la tendance et la méthode de l'ouvrage.

Il ne suit pas le plan classique auquel nous ont habitués les manuels d'économie politique, et il néglige délibérément une série de questions qui pourtant ne manquent pas d'intérêt. Ce n'est donc pas un manuel pour débutants. Nous le considérons plutôt comme une initiation à la méthode mathématique en économie politique; le mot de << rationnel » qui se trouve dans le titre de l'ouvrage serait peut-être avantageusement remplacé par celui de « mathématique ».

La méthode mathématique a ses mérites, mais il ne faut pas s'illusionner sur ce qu'elle peut donner. M. Divisia nous dit du reste, en ce qui concerne la loi de l'offre et de la demande notamment, que cette méthode ne peut aboutir qu'à des résultats fragmentaires. Elle part d'un postulat qui n'est pas acquis : à savoir que les hommes sont toujours guidés par leur intérêt, et qu'ils savent où il se trouve.

Les événements monétaires de 1926, tant en France qu'en Belgique, sont inexplicables par la méthode mathématique. La confiance, la méfiance et la panique n'entrent dans aucune équation; elles suffisent cependant à mener à deux doigts de la catastrophe, puis à provoquer un relèvement qui dépasse ce que les plus optimistes pouvaient espérer...

Prenons donc à l'école mathématique ce qu'elle peut fournir; au surplus, le livre que nous commentons ici présente un intérêt tout spécial pour ceux qui sont habitués au maniement des courbes et des équations. Pour peu qu'ils s'intéressent à l'économie politique, ils y trouveront un pur plaisir.

FERNAND BAUDHUIN.

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LA HONGRIE ÉCONOMIQUE, par CHARLES LORTSCH. Un vol. de 178 pages (19 × 12). — Paris, Giard, 1927. — Prix 10,00 francs.

La guerre et les traités qui y mirent fin ont morcelé des

IV. SÉRIE. T. XIII.

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