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définirait précisément par la production des différenciations mendéliennes particulières.

Nous terminerons notre examen par cette conclusion. L'exposé que nous venons de faire n'est qu'un début et une ébauche. A vrai dire, il ne prétend qu'à rouvrir une question. Nous avons voulu montrer qu'il y a lieu de reviser certaines conceptions qui, aux yeux de plusieurs, pourraient passer pour définitivement acquises. Et nous sommes persuadé que la façon proposée ici de concevoir l'activité des chromosomes permet de rendre compte de tous les phénomènes mendéliens, sans encourir e veto des observations cytologiques.

VICTOR GRÉgoire,

Professeur à l'Université de Louvain.

Sur quelques fonctions du foie

Je relisais récemment un ouvrage publié, il y a un quart de siècle, par MM. A. Gilbert et P. Carnot, sur Les Fonctions hépatiques, dans lequel étaient sommairement exposées les notions qu'on possédait alors sur les propriétés physiologiques du foie. Ces propriétés étaient multiples.

Le foie, on le savait depuis fort longtemps, est un organe double d'une part, il préside à la formation de la bile, liquide tout à la fois digestif et excrémentitiel ; d'autre part, il fabrique, transforme ou détruit maintes substances, qui doivent passer dans le sang, ou qui en sortent. Le foie est ainsi une glande à sécrétion externe et une glande à sécrétion interne.

Claude Bernard nous a révélé, par ses mémorables recherches, la fonction glycogénique du foie, et nos connaissances sur la genèse du sucre hépatique sont des plus étendues et des plus précises qui soient en physiologie. Nous connaissons la fonction uréopoïétique du foie, c'est-à-dire le pouvoir qu'il a d'engendrer de l'urée aux dépens de matières assez diverses, que lui apporte le sang. On imaginait enfin, beaucoup plus qu'on ne démontrait, que le foie joue peut-être un rôle dans la destruction des globules rouges usés et dans les remaniements que subissent à cette occasion les pigments sanguins; on parlait à ce propos d'une fonction martiale. du foie, notion beaucoup plus verbale que positive. On prêtait au foie un rôle important dans le métabolisme des graisses et dans celui des protéines, ou de leurs

dérivés digestifs, sans en préciser la nature et les manifestations. On le croyait générateur d'acide urique et capable d'assurer la sulfo-conjugaison des phénols, etc.

Cette multiplication impressionnante des fonctions chimiques du foie avait conduit certains auteurs à voir en lui le laboratoire de chimie de l'organisme. Parfois même, des personnes insuffisamment renseignées imaginaient que toute transformation chimique intraorganique devait se passer en son tissu, ce qui était sans doute trop exclusif; mais il est vrai que le foie est un important centre de transmutations chimiques, et tous les physiologistes sont d'accord sur ce point.

Les années se sont succédé depuis lors, et nos connaissances sur la physiologie du foie se sont singulièrement étendues, précisées et purifiées. Il ne convient certes pas, en cet article, de présenter l'inventaire complet de nos connaissances actuelles sur toutes les activités hépatiques. Je ne songe pas à ne rien omettre ; je préfère me limiter et ne retenir, pour les étudier avec quelque précision, que les principales fonctions chimiques du foie. Il s'agit en particulier de la fonction glycogénique, de la fonction uréopoïétique, depuis longtemps connues, mais dont maints travaux contemporains ont rénové la doctrine; de la fonction uricolytique, qui est d'invention plus récente, et enfin de la fonction- biliaire, en n'étudiant que l'origine des pigments biliaires.

Généralement, dans les recherches physiologiques, quand on veut découvrir la ou les fonctions d'un organe, on en pratique l'extirpation le déficit fonctionnel, qu'on peut alors constater, permet bien souvent, sinon toujours, de mettre en évidence le rôle que joue normalement dans l'économie l'organe dont on fait l'étude. Ainsi, par exemple, quand nous extirpons les reins, des accidents se développent, qui sont manifestement des accidents d'intoxication. Nous sommes ainsi conduits à

penser que les reins sont des organes d'élimination de produits engendrés dans l'organisme, et qui troubleraient gravement le fonctionnement de celui-ci, s'ils s'accumulaient en lui en importante quantité.

Pour reconnaître les fonctions du foie, on a songé à pratiquer son ablation totale, ou, ce qui revient au même, quand on est en présence d'une glande vasculaire sanguine, à lier ses vaisseaux, pour supprimer son irrigation sanguine. Mais ici une difficulté se présente, qui résulte des dispositions spéciales de l'appareil circulatoire du foie. On sait que le foie reçoit deux vaisseaux afférents, l'artère hépatique et la veine porte. L'artère hépatique, branche du trépied cœliaque, lui-même issu de l'aorte abdominale, au voisinage immédiat du diaphragme, lui fournit son sang artériel. La veine porte, formée par l'union des veines mésentériques et splénique, lui fournit du sang veineux, ayant déjà traversé les capillaires de l'intestin, de la rate et du pancréas. On sait que le sang, provenant de ces deux sources, après avoir circulé dans les capillaires hépatiques, s'engage dans la veine sushépatique, qui se jette dans la veine cave inférieure.

Pour extirper le foie, ou pour l'isoler de la circulation générale, il faut donc lier l'artère hépatique, la veine porte et la veine sus-hépatique. Lier l'artère hépatique est une opération simple, et qui n'a pas de graves conséquences pour l'opéré. Il n'en est pas de même de la ligature de la veine porte. Supposons que cette veine soit liée au voisinage du foie : il se produira une stagnation du sang dans tous les territoires vasculaires, dont la veine porte recueille le sang veineux, donc dans l'intestin, dans la rate, etc... Du fait de l'arrêt de la circulation dans ces organes, le sang qui s'y accumule est soumis à une pression, qui ne tarde pas à être égale à la pression du sang dans l'aorte abdominale, aux points d'origine des artères splénique et mésentériques, puisque le système formé par ces artères, les capillaires qui leur font suite

et les veines, branches d'origine de la veine porte, contient du sang immobilisé, et que, dès lors, la pression est nécessairement la même en tous les points de ce système. Sous l'influence de cette augmentation de pression, les capillaires et les veines se laissent fortement distendre; et le sang s'y accumule en quantité considérable, si considérable même que la majeure partie du sang s'y trouve emprisonnée, une minime fraction seulement restant à la disposition de l'organisme pour satisfaire à tous ses besoins. Cette minime fraction d'ailleurs est absolument insuffisante et l'animal meurt rapidement (moins d'une demi-heure), comme il mourrait, s'il avait subi une hémorrhagie le privant de la majeure partie de son sang. La ligature de la veine porte est ainsi équivalente à une très abondante saignée : le sang ne s'est pas épanché au dehors, certes; mais il est relégué dans la veine porte et ses branches d'origine, et inutilisé.

C'est pour cela que, pendant longtemps, on a renoncé à pratiquer l'ablation du foie, ou la ligature de tous ses vaisseaux, pour en connaître les fonctions. En effet, sitôt l'opération achevée, on avait en face de soi un sujet profondément différent d'un sujet normal, et chez lequel des accidents multiples se présentaient, dont l'évolution était rapide, et qu'il n'était pas possible d'interpréter avec certitude, car ils eussent pu dériver de l'anémie générale, tout aussi bien que de la suppression du foie. Et puis,quelque jour, un expérimentateur a imaginé d'établir une communication entre la veine porte et la veine cave inférieure, afin que le sang du système porte ne soit plus emprisonné dans la masse viscérale, mais puisse aisément s'écouler, pour gagner le cœur droit, mais en ne passant plus par le foie. C'est ainsi qu'on a réalisé la fistule d'Eck. On rapproche l'une de l'autre (c'est chose remarquablement facile, en raison des dispositions. anatomiques) la veine porte et la veine cave inférieure ; puis, en usant d'une technique, aujourd'hui fort bien

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