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rentes. On voit alors alléguer comme preuves de l'authenticité de Glozel, des inscriptions tifinar sur les rochers du Sahara, puis la trouvaille d'objets glozéliens dans un champ ou dans un souterrain, à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres du fameux champ des Morts, mais dans des conditions n'offrant aucune garantie de plus que là où la fraude a été dûment et plusieurs fois constatée.

Enfin, à l'instigation du journal Le Matin, dont le désir, paraît-il, est de défricher le chemin de la science, les Fradin intentent un procès en diffamation à M. Dussaud qui les a désignés comme faussaires. On pense que cette affaire extra-scientifique se plaidera après Pâques.

CONCLUSIONS

L'amour-propre et le prestige personnel de certains glozéliens arriveront-ils à faire rebondir indéfiniment la question de Glozel dans la presse et le grand public, seuls endroits où elle se pose encore ? Certainement non, mais comment finira l'affaire ? Gardons-nous des pronostics, mais les exemples passés nous disent ce qui est possible. On a vu des mystifications de ce genre tomber doucement dans l'oubli, sans que jamais les dupes aient avoué leur erreur. Ainsi les fausses inscriptions de La Chapelle-Saint-Eloi, dans l'Eure, publiées jadis par Ch. Lenormant, ou les faux de Breonio, en Italie... On en voit parfois finir en coup de théâtre, comme celle de la tiare de Saïtaphanés ou des faux fabriqués par Lequeux, en Belgique (à Spiennes), ou au Maroc.

Au point de vue scientifique, cela n'a pas grande importance, puisque le résultat essentiel est le même les spécialistes ne tiennent pas compte dans leurs travaux de ce qu'ils savent erroné.

Pour le public, l'affaire de Glozel aura été un feuilleton vécu du monde des savants; malheureusement,

ceux-ci et leur science y auront perdu de leur prestige. En revanche, l'intérêt pour les questions de la Préhistoire se sera accru quelques notions auront pénétré dans la

masse.

Les préhistoriens, eux, pourront tirer beaucoup d'enseignements utiles de Glozel; leçons de méthode, leçons de prudence, leçons de psychologie. Pour certains, les leçons auront été cruelles ; pour d'autres, profitables.

Comme tant de choses ici-bas, l'Affaire de Glozel aura donc eu son bon et son mauvais côté.

A. VAYSON DE PRADENNE.

VARIÉTÉS

I

TROIS ÉPIGRAMMES DE MARTIAL

A PROPOS DES FOSSILES DE L'AMBRE

On sait que, si l'existence matérielle des fossiles semble avoir été connue dès la plus haute antiquité, la plupart des anciens philosophes en ont complètement ignoré la véritable nature.

Dans les ouvrages consacrés à l'histoire des sciences géologiques, on mentionne cependant quelques auteurs anciens, Hérodote, par exemple, Ovide, ou Strabon, qui ont affirmé que certains endroits, où l'on rencontrait des coquillages marins dans l'intérieur des terres, représentaient d'anciens golfes de la mer.

Parmi ces précurseurs, on ne cite pas Martial, sorte de bohême volage et licencieux, né en Espagne, qui vivait au premier siècle de notre ère.

En fenilletant une édition ancienne, ad usum delphini, de ce poète (1), j'ai eu la surprise d'y rencontrer trois pièces brèves consacrées à des restes fossiles trouvés dans l'ambre. Ce sont de petits tableaux délicatement travaillés, qui rappellent de façon frappante les poèmes de trois vers (Haï kaï) qui sont en honneur au Japon.

Je les transcris ci-après, en les accompagnant d'une traduction.

(1) M. VAL. MARTIALIS, « Epigrammata ab obscoenitate expurgata ». Antverpiae, typis Ioannis Cnobbaeri, M.DC.XXX.

1. De abe, electro inclusa.

Et latet et lucet Phaetontide condita guttâ.
Ut videatur apis nectare clausa suo.
Dignum tantorum pretium tulit illa laborum.
Credibile est ipsam sic voluisse mori.

D'une abeille enfermée dans l'ambre.

XXXII Lib. IV.

Elle est enveloppée et luit dans une goutte lumineuse, cette abeille, de manière à paraître enfermée dans son propre nectar.

Elle a reçu le digne prix de si grands travaux. On peut croire qu'elle-même a voulu mourir ainsi.

2. De vipera, electro inclusa.

Flentibus Heliadum ramis dum vipera repit (1),
Fluxit in obstantem succina gemma feram;
Quae dum miratur pingui se rore teneri,
Concreto riguit vincta repente gelu.
Ne tibi regali placeas, Cleopatra, sepulcro,
Vipera si tumulo nobiliore jacet.

D'une vipère enfermée dans l'ambre.

LIX Lib. IV.

Pendant qu'une vipère rampe sous les pleurs des rameaux des Héliades, une perle de succin coule sur la bête qui résiste (et) qui, étonnée de se sentir empêtrée dans une rosée épaisse, se raidit, soudain vaincue par cette gelée solide.

Ne te targue plus, Cléopâtre, de ton royal sépulcre, si une vipère gît dans un plus noble tombeau.

3. De formicâ, electro (2) inclusa.

Dum Phaetonteâ formica vagatur in umbrâ,
Implicuit tenuem succina gutta feram.
Sic modo quae fuerat vitâ contempta manente,
Funeribus facta est nunc pretiosa suis.

(1) D'autres éditions portent «< serpit ».
(2) Une autre édition porte « Succino ».

XV Lib. VI.

D'une fourmi enfermée dans l'ambre.

Pendant qu'une fourmi errait dans l'ombre phaétonienne, une goutte de succin enveloppa la menue bête sauvage.

Ainsi celle qui, l'instant d'avant, étant encore en vie, avait été méprisée, devint précieuse par ses funérailles.

Il faut, évidemment, faire des réserves au sujet des déterminations de Martial, qui n'avait rien d'un naturaliste, au sens scientifique du mot. Il a probablement pris pour les restes d'une vipère, un fragment de végétal - peut-être un rameau de conifère ou bien quelque débris d'un autre petit reptile. On connaît, parmi les fossiles de l'ambre, des lézards, mais pas de vipère.

Mais il ne s'est pas trompé sur la présence d'insectes, et il est vraisemblable que l'abeille et la fourmi qui l'ont inspiré appartiennent bien aux Apidae et aux Formicidae dont nous connaissons de nombreux représentants, conservés dans l'ambre par le mode d'enrobement que le poète nous décrit (1).

Il convient de retenir que, devant ces restes fossiles, Martial s'est résolument écarté de l'opinion des philosophes, pour y reconnaître la trace d'êtres ayant vécu, et non le produit d'obscures influences astrales. C'est à l'état de vie qu'il nous présente la vipère et la fourmi, l'une vagabondant, l'autre rampant à l'ombre des arbres, au moment où tombe la goutte fatale, qui les ennoblira en les tuant.

En quatre vers, il exprime des idées très justes à la fois sur la véritable nature des fossiles de l'ambre et sur l'origine de l'ambre lui-même.

Il se peut, qu'il n'y ait, dans ces pièces, autre chose qu'une imagination poétique. Je ne sache pas que l'œuvre de Martial contienne quoi que ce soit qui puisse éclaircir la question. Cette œuvre est assez nauséabonde, par ailleurs, pour que la lecture en soit très pénible.

Mais la rencontre de ces trois épigrammes est assez curieuse pour être mentionnée. F. KAISIN.

(1) A vrai dire, les Héliades, sœurs de Phaéton, ont été changées en peupliers et non pas en arbres résineux. Mais n'oublions pas que nous lisons des poèmes.

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