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transformation de l'acide urique ou des urates qu'on donne le nom d'uricolyse.

Dans l'urine de l'homme, on trouve, à côté d'urates et de bases xanthiques, appartenant les uns et les autres au groupe des purines, des traces d'allantoïne (15 milligr. par jour). Sur 100 gr. d'azote urinaire éliminé sous l'une des trois formes urates, bases xanthiques et allantoïne, il y a 90 gr. d'azote d'urates, 8 gr. d'azote de bases xanthiques et 2 gr. d'azote d'allantoïne. Chez les mammifères, et notamment chez le chien, la répartition est tout autre chez ce dernier, il y a 1,8 gr. d'azote d'urates, 1,2 gr. d'azote de bases xanthiques et 97 gr. d'azote d'allantoïne.

Dans les urines quotidiennes de l'homme, on trouve 15 milligr. d'allantoïne; on en trouve 25 à 30 gr. (25.000 à 30.000 milligr.) dans celles d'une vache.

Une très intéressante étude des rapports de l'acide urique et de l'allantoïne a été faite chez le chien. Nous notions ci-dessus que, sur 100 parties d'azote (de purines et allantoïne) contenues dans les urines du chien, 97 parties sont sous la forme d'allantoïne et 3 parties seulement sous l'une et l'autre des deux formes bases xanthiques et urates. D'autre part, si on fait ingérer au chien des aliments riches en purines (renfermant, par exemple, de l'acide thymonucléique ou du nucléate de soude), on en voit reparaître une importante partie dans les urines, dont 95% sous forme d'allantoïne et 5 % seulement sous forme d'urates ou de bases xanthiques. Il en est de même si les purines sont injectées sous la peau. Il en est encore de même si, au lieu de purines, on introduit dans l'organisme de l'acide urique ou des urates. Par contre, l'allantoïne introduite sous la peau du chien se retrouve à peu près intégralement dans l'urine sous la même forme allantoïne.

Tous ces faits semblent bien établir que, chez le chien, l'allantoïne est un produit terminal du métabolisme des

purines, tandis que l'acide urique n'en est qu'un produit intermédiaire.

On a d'ailleurs pu obtenir, en partant de divers organe`, et notamment en partant du foie du chien, convenablement traité, un extrait renfermant une diastase uricolytique, dite uricase, capable, en milieu alcalin ou neutre, et en présence d'air constamment renouvelé par une vigoureuse agitation, de transformer l'acide urique et les urates alcalins. On n'a pas eu de peine à pousser la transformation à fond, c'est-à-dire jusqu'à disparition totale de l'acide urique et des urates: à leur place, on trouve de l'allantoïne en quantité à peu près correspondante.

Des expériences in vivo appuient du reste ces essais chimiques et mettent en particulière évidence le rôle joué par le foie, chez le chien, dans cette uricolyse ou disparition de l'acide urique.

On a tout d'abord remarqué, comme nous le notions tout à l'heure, que l'urine du chien normal contient toujours une importante proportion d'allantoïne, et cela est vrai, que l'animal soit alimenté, ou maintenu au jeûne, que son alimentation soit carnée, ou végétale.

On a ensuite remarqué que, chez les chiens à fistule d'Eck normale, pour lesquels la circulation sanguine du foie est réduite environ au quart de sa valeur normale, l'acide urique ou les urates introduits dans l'organisme se retrouvent dans les urines sous forme d'allantoïne et d'acide urique, mais le rapport de l'azote d'allantoïne à l'azote (d'acide urique, bases xanthiques et allantoïne) n'est plus 95 %; il est seulement 80 %. La réduction de la transformation de l'acide urique en allantoïne va de pair avec la réduction de la circulation hépatique, comme si le foie jouait un rôle capital dans l'uricolyse.

D'ailleurs, en dehors de toute injection d'acide urique, les chiens à fistule d'Eck normale ont des urines plus riches en urates et plus pauvres en allantoïne que les chiens normaux, soumis à une même alimentation.

Si, chez un chien porteur d'une fistule d'Eck normale, on pratique l'ablation du foie, on constate que la composition des urines (au point de vue de l'acide urique) est modifiée : la quantité d'acide urique est augmentée. Avant l'hépatectomie, un chien éliminait environ 2 milligr. d'acide urique en une heure ; après l'hépatectomie, il en élimine, dans le même temps, 16 milligr.

Si, chez un chien porteur d'une fistule d'Eck inversée, et dont la vie est maintenue normale pendant vingtquatre heures par des injections répétées de glycose, on a pratiqué l'hépatectomie, on constate un enrichissement du sang en acide urique et une élimination d'acide urique considérable, si considérable que parfois, en se refroidissant, les urines laissent se déposer en abondance des urates. Si on pratique tout à la fois l'hépatectomie et la double néphrectomie, l'enrichissement du sang en acide urique se fait plus rapide et plus considérable. Si on pratique tout d'abord la néphrectomie double, puis, quelques heures plus tard, l'hépatectomie, l'enrichissement en acide urique du sang se fait modérément pendant la première phase, puis s'accélère énormément à la suite de l'hépatectomie.

De là, on peut conclure que, chez le chien, le foie est un organe uricolytique.

Le problème n'est pourtant pas résolu encore dans sa totalité les faits aujourd'hui connus ne nous permettent pas de dire si le foie est l'organe exclusif de l'uricolyse chez le chien, et si la tranformation de l'acide urique en allantoïne est la seule transformation uricolytique. On peut seulement affirmer, en raison des résultats numé-riques qu'on peut relever dans les travaux originaux, que l'uricolyse hépatique est au moins prépondérante (peutêtre exclusive de toute autre) et que la transformation de l'acide urique en allantoïne est la transformation. essentielle (peut-être exclusive) de l'uricolyse.

Mais de ce que le foie remplit maintes fonctions chimiques, il n'en faudrait pourtant pas conclure qu'il préside nécessairement à toutes les tranformations chimiques qui se produisent dans l'organisme vivant. Pendant longtemps on a admis que les pigments biliaires, la bilirubine et la biliverdine, sont fabriqués par le foie et tout aussitôt excrétés dans la bile. Ici encore, la fistule d'Eck inversée, en modifiant nos conceptions, nous permet de résoudre un important problème biologique de définitive façon.

Voici d'abord, sommairement résumés, les faits sur lesquels on se basait pour considérer que les pigments sont formés dans le foie, et non pas en dehors de lui.

Le sérum de chien normal ne contient jamais de bilirubine, manifestable par la réaction de Gmelin, ou même par quelque autre réaction chimique plus sensible. Le sérum du sang humain contient par contre, sinon beaucoup, tout au moins une trace de bilirubine.

Si, chez le pigeon, on lie le canal cholédoque, on peut reconnaître la présence de pigments biliaires dans l'urine au bout d'une heure et demie, dans le sang au bout de cinq heures, en quantité suffisante pour que la réaction de Gmelin soit positive. Mais si, chez le pigeon, on lie simultanément le canal cholédoque et les vaisseaux hépatiques, on ne peut manifester les pigments biliaires ni dans le sérum sanguin, ni dans l'urine au bout de vingt-quatre heures, et même pendant toute la durée de la survie, qui peut atteindre huit jours. Ces faits ne prouvent-ils pas que, chez les pigeons, les pigments biliaires sont fabriqués par le foie et que les autres tissus n'en fabriquent pas, au moins en quantité reconnaissable ?

Si on fait respirer à des oies ou à des canards de l'air contenant une petite proportion d'hydrogène arsénié, il se produit (après une abondante hématolyse) un ictère intense et une importante élimination de bilirubine par les reins, donc une augmentation considérable des pig

ments biliaires. Mais si les oies et les canards ont au préalable subi l'ablation du foie, ou la ligature des vaisseaux sanguins du foie, on ne note ni ictère, ni élimination urinaire de bilirubine. Ces faits ne prouvent-ils pas que, chez les oies et les canards, les pigments biliaires sont fabriqués par le foie et que les autres tissus n'en fabriquent pas, au moins en quantité notable?

Voici maintenant les résultats récents chez les chiens à fistule d'Eck inversée.

On a, chez des chiens, pratiqué l'hépatectomie suivant la technique de Mann, en trois temps (fistule d'Eck inversée, ligature de la veine porte, extirpation du foie) et, afin de maintenir l'animal le plus longtemps possible et le mieux possible en état normal, on a pratiqué de multiples injections de glycose. Dans ces conditions, un pigment jaune, correspondant par sa couleur, par ses caractères spectrophotométriques, par ses solubilités, par l'ensemble de ses réactions, à la bilirubine, s'accumule dans le sang (nous avons dit ci-dessus que le sang du chien normal n'en renferme pas en quantité reconnaissable), s'élimine par les urines et se dépose dans les tissus, surtout dans le tissu graisseux, réalisant ainsi au bout de quelques heures (trois à six heures) les éléments de l'ictère ; la sclérotique devient elle-même jaune un peu plus tard. Cet ictère n'est pas la conséquence d'une résorption de bile au niveau de l'intestin, car les faits demeurent les mêmes, si, en même temps que le foie, on extirpe la masse intestinale. Ne doit-on pas conclure de là que des pigments biliaires peuvent être engendrés, chez le chien, en dehors du foie ? Et sans doute cette conclusion, qui s'applique au chien, est-elle différente de celle à laquelle nous arrivions à la suite des expériences faites sur les oiseaux, que nous rappelions ci-dessus.

Mais ces expériences faites sur le chien ne prouvent pas que le foie ne concourt pas de son côté à la production

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