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formidable (le mot est de M. Roland Dalbiez) ne se résout pas en un volume de quelques centaines de pages. Ce problème comporte tant de facteurs, tant d'inconnues, et jusqu'ici si peu d'équations nettement posées, que le chercheur le plus consciencieux peut en déduire des solutions contradictoires. Ce serait un tort que de le sous-estimer, et M. Maurice Thomas, qui est un homme loyal, prend une attitude peut-être nuisible à la cause qu'il défend quand il use de virulence verbale vis-à-vis non seulement de Transformistes malintentionnés ce qui est son droit mais du Transformisme lui-même.

Le Transformisme est en effet une théorie qui se tient, et séduisante par sa logique et sa simplicité grandiose, qui expliquerait bien des choses si de simple hypothèse elle était élevée définitivement à la dignité de thèse. Il le sera peut-être un jour, d'aucuns l'espèrent qui sont bien informés. Il ne l'est pas encore, c'est certain, le Lamarckisme et le Darwinisme n'ayant pas donné les résultats qu'on attendait d'eux. Ceux qui défendent mordicus ces sous-théories explicatives risquent gros, et M. Maurice Thomas l'a bien fait voir. Mais il se peut que demain le Mutationnisme en marche, ou quelque autre formule encore insoupçonnée, s'avère plus probant. Du Mutationnisme, M. Maurice Thomas n'a à peu près pas parlé, ce en quoi il s'est montré prudent.

Il est d'ailleurs hors de doute que ses critiques souvent serrées, appuyées sur des faits solides et étayées de bon sens, conduites avec une logique qui pour être un peu passionnée n'en est pas moins vigoureuse, sont de celles qui comptent. Elles rendent aux naturalistes un service indubitable en les incitant à la prudence dans leurs conclusions, à une revision constante des résultats fournis par les expériences, en les prémunissant contre un dogmatisme hâtif et en les ramenant, lorsqu'ils seraient tentés de divaguer dans le domaine de la Philosophie, au champ propre de leurs investigations qui est celui de la Science expérimentale.

M. Maurice Thomas eut quelque courage à entreprendre et à publier ce travail. Il risque de se faire des ennemis parmi les Transformistes qui forment actuellement la grande majorité des naturalistes. On ne rame pas sans péril

contre un pareil courant d'opinion. Il n'a pourtant pas hésité à le faire et avec une extrême loyauté, marquant sans détours la tendance anticiéricale des origines d'un mouvement d'idées qui, somme toute, ne peut faire aucun tort à l'enseignement dogmatique de l'Église, montrant bien la faiblesse de certains arguments professés comme d'incontestables vérités par quelques maîtres en Sorbonne ou autres qui prennent volontiers leurs espoirs pour des réalités. A ces causes, M. Maurice Thomas mérite l'estime des naturalistes honnêtes quels qu'ils soient, qu'ils partagent ou non sa manière de voir.

M. MANQUAT,

Professeur à l'Univ. cath. d'Angers,

REVUE

DES RECUEILS PERIODIQUES

QUELQUES RÉCENTS TRAVAUX DE PHOTOCHIMIE

Les recherches expérimentales si nombreuses consacrées depuis un demi-siècle à l'étude des effets chimiques des radiations de toutes longueurs d'onde, semblaient, il y a quelques années à peine, n'avoir abouti qu'à l'accumulation de matériaux disparates, parfois incompatibles. En ce moment les idées théoriques se sont unifiées au point que la comparaison des travaux sortis de laboratoires différents est devenue fructueuse. Notre but est de passer en revue un certain nombre de publications choisies parmi les plus récentes et les plus caractéristiques. Toutefois il ne sera pas inutile de rappeler ou éventuellement de faire connaître au lecteur quelques notions plus générales dont l'usage en photochimie est aujourd'hui courant.

L'expérimentation photochimique choisit de préférence comme objet des mélanges gazeux ou des solutions homogènes. Le système étudié enfermé dans un récipient convenable est exposé au rayonnement actif dont l'intensité, maintenue constante, est connue, autant que possible, pour chaque longueur d'onde. Par application d'une méthode d'analyse appropriée à chaque cas particulier, la composition chimique du système est déterminée à des instants successifs arbitraires. Soit C la concentration (1) d'un des corps

(1) Nombre de molécules-gramme par unité de volume.

IV SÉRIE. T. XIII

29

réagissant à l'instant t et soit n le coefficient entier dont ce corps est affecté dans l'équation

nA + nA2+... = n'A' ̧ + n'A' ̧

I I

2 2

qui représente la réaction photochimique. Cette réaction s'accomplit à l'instant t avec une vitesse v définie par

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La valeur de v est le plus souvent déterminée avec une approximation suffisante en mesurant la variation de concentration AC correspondant à un intervalle de temps At petit mais fini. En faisant varier séparément dans des expériences successives les concentrations initiales de tous les corps que contient le système, ainsi que l'intensité I, de la radiation (supposée monochromatique) reçue par la surface constante exposée, on peut en principe établir une relation empirique

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En fait, cette relation est assez souvent du type

V= k 1° f (C,, C, C,...)

(2)

où ƒ représente une fonction des concentrations. Une réaction peut être considérée comme photochimique du moment que pour une certaine composition du système la vitesse v de cette réaction dépend de quelque manière que ce soit de l'intensité I, d'une radiation incidente de longueur d'onde appropriée. Il existe, bien entendu, des cas où cette dépendance ne s'exprime pas d'une manière aussi simple que dans l'équation (2). Il y a lieu alors de considérer le processus comme mixte, c'est-à-dire comme comportant une réaction photochimique se superposant à une réaction thermique concomitante.

Nous pouvons maintenant énoncer une condition générale qui est toujours remplie lorsqu'un système est le siège d'une transformation photochimique. Les radiations auxquelles un système est sensible, c'est-à-dire celles dont l'intensité incidente affecte la vitesse de transformation

d'un système, sont toujours absorbées par ce dernier. Soit I, l'intensité incidente, c'est-à-dire l'énergie reçue par seconde et par centimètre carré de surface exposée. Après avoir parcouru dans le milieu absorbant une distance x normalement à la surface d'incidence, le rayonnement sera. affaibli. L'énergie traversant l'unité de section par unité de temps ne sera plus que de I f(Io, x). Conformément à la loi de Lambert, une même épaisseur x produit toujours la même diminution relative (I,I) /I, de l'intensité lumineuse, quelle que soit I,. C'est ce qu'exprime la relation

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=

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(3)

où u'est une constante dont la valeur dépend de la longueur d'onde des rayons et de la composition du milieu absorbant. Lorsque ce dernier est un mélange gazeux ou liquide, la constante μ' est ordinairement une somme d'un petit nombre de termes dont chacun est proportionnel à la concentration d'un des constituants du mélange

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et, dans le cas très fréquent où le mélange ne renferme qu'un seul corps absorbant,

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Cette formule exprime la loi de Beer. La constante μ est appelée le coefficient d'absorption du constituant absorbant. D'après ce qui précède, nous pouvons affirmer d'une manière absolue qu'un système ne peut être photosensible qu'aux longueurs d'onde pour lesquelles les coefficients d'absorption de ses divers constituants ne sont pas nuls. Cette règle purement qualitative fut formulée dès 1818 par Grotthus.

Évidemment la réciproque n'est pas vraie. Un système peut être chimiquement insensible aux rayons que cependant i absorbe. S'il faut donc distinguer l'absorption photochimique de l'absorption thermique, il n'en reste pas

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