CENTRAL BANKS, by G. H. KISCH, C. B., and W. A. ELKIN. Un vol. de 384 pages (22 × 14). Londres, Macmillan, 1928. Prix: 18 shillings. Cet ouvrage, préfacé par M. Montagu C. Norman, gouverneur de la Banque d'Angleterre, est une étude à la fois théorique et pratique du régime des banques d'émission. Une première partie examine successivement les principes à appliquer en ce qui concerne l'influence de l'État sur la banque distribution du capital et des profits, l'émission proprement dite, les relations entre la banque d'émission et les autres banques, les opérations en métaux précieux et la coopération entre les banques d'émission. La deuxième partie, qualifiée d'appendice, mais qui comprend plus de la moitié de l'ouvrage, décrit le régime en vigueur dans les principaux pays. Ce livre, excellemment présenté, vient à son heure. Le désordre de la guerre et de l'après-guerre disparaît peu à peu, et presque toutes les nations ont réorganisé leur système d'émission. Il convenait de remplacer les anciennes descriptions auxquelles rien ne correspondait plus. L'ouvrage, classique pourtant, de M. Raphaël-Georges Lévy est depuis longtemps tout à fait périmé. Ajoutons que l'intérêt que l'on porte aux problèmes de l'émission des billets est loin de s'affaiblir. En Angleterre, l'incorporation des Currency notes (billets d'État) à la circulation de la Banque d'Angleterre est sur le point d'être chose accomplie. Dans tous les pays, on parle des relations entre la banque d'émission et les banques privées. Quant à la coopération entre les banques centrales, jamais elle n'a été davantage à l'ordre du jour, des réunions tenues récemment à Paris en attestent. L'ouvrage que nous commentons ne contient pas de théorie nouvelle, capable de révolutionner la technique monétaire. Il expose simplement, mais avec toute la sûreté voulue, les règles à suivre en matière d'émission; ces règles sont connues depuis longtemps, mais leur champ d'application a changé parfois. Les auteurs ont décrit ces aspects nouveaux ; à cet égard non plus ils n'ont pas fait œuvre vaine. FERNAND BAUDHUIN. L'ŒUVRE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE DU GOUVERNEMENT, par RAYMOND POINCARÉ. Discours prononcé à la Chambre des Députés, les 2 et 3 février 1928. Un vol. de 218 pages (19 x 14). Paris, Berger-Levrault, 1928. Prix 6,00 francs. M. Poincaré (ou l'un de ses amis) a donc eu l'idée de faire paraître en volume le discours fameux où il résuma l'œuvre accomplie depuis juillet 1926. Il retrace la situation telle qu'il la trouva en reprenant le pouvoir, et les résultats obtenus en dix-huit mois. Redressement du franc, équilibre budgétaire, assainissement du marché monétaire, hausse des ventes, consolidation volontaire de la dette flottante autant de victoires que M. Poincaré peut inscrire à son actif. Le résultat des élections législatives lui-même donne un démenti formel aux prévisions pessimistes de ceux qui suivaient avec scepticisme l'expérience de M. Poincaré ». Une fois de plus, ce dernier aura bien mérité de la patrie. Les sceptiques paraissaient cependant bien fondés dans leurs critiques. Ils ont eu raison de soutenir que M. Poincaré n'avait pas de plan, que ses efforts avaient été stériles en ce qui concerne les dépenses budgétaires, que nulle part on n'apercevait dans sa politique financière le fait qui justifiât le revirement survenu. A s'en tenir à ces constatations, on pouvait soutenir que le relèvement devait être précaire. La seule chose qu'a faite M. Poincaré, c'est de ramener la confiance mais cela suffit à changer complètement la face des choses. Ce sera la grande leçon qui ressortira des événements financiers des dernières années il faut, en économie politique, faire une place plus large au facteur psychologique. Le coup est rude, à notre avis, pour l'école dite mathématique, qui essayait de mettre tout en formule. Mais la confiance et la méfiance n'entrent pas dans les équations; elles suffisent cependant à changer de signe le résultat. FERNAND BAUDHUIN. XV. ÉLÉMENTS DE DROIT INDUSTRIEL BELGE, par Henri Velge, professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Louvain. Deux vol. de 368 et 415 pages. - Bruxelles, A. Dewit, 1928. Prix les deux volumes 120 francs. Dans le vaste domaine du droit industriel il n'existait jusqu'à présent aucun ouvrage permettant de s'initier avec sûreté aux éléments de la législation en vigueur et aux doctrines les plus récentes en cours dans notre pays. Cette initiation est d'autant plus difficile qu'on se trouve en présence de nombreux textes non coordonnés et de lois faites avec hâte, sans qu'on ait, pendant les travaux préparatoires, prévu la plupart de leurs applications. Toutes les lois touchant l'industrie sont ici méthodiquement groupées par l'auteur et commentées. Le premier volume est consacré à l'étude des contrats relatifs au travail industriel et aux lois de police industrielle. Le second volume étudie les lois relatives à l'assurance et à la prévoyance sociales, aux groupements industriels, aux organismes administratifs et judiciaires qui participent à l'application du droit industriel et au régime légal de certaines industries. On y trouve le commentaire mis à jour des lois sur les maladies professionnelles, sur les pensions des ouvriers et des employés, des arrêtés sur le chômage et la conciliation des conflits collectifs, des lois sur les accidents du travail et sur les mines, etc... Pour permettre au lecteur d'apprécier l'importance de l'ouvrage, voici en résumé l'objet du travail : Livre I Les contrats relatifs au travail industriel : contrat d'apprentissage; contrat de travail; contrat d'emploi (régime des différentes catégories d'employés); contrat de louage de services. Livre II: Les lois de police industrielle: travail des femmes et des enfants; règlements d'atelier; repos dominical; durée du travail; sécurité et salubrité, régime des établissements dangereux, insalubres et incommodes. Livre III: L'assurance sociale : réparation des accidents du travail, réparation des dommages causés par des maladies professionnelles; assurance en vue de la vieillesse et du décès prématuré (régime des ouvriers en général, régime des ouvriers mineurs, régime des employés); assurance contre le chômage involontaire. Livre IV: La prévoyance sociale: les sociétés mutualistes; les habitations à bon marché ; les bourses de travail. Livre V Les groupements industriels garantie de la liberté d'association; régime des groupements patronaux ou ouvriers; unions professionnelles. Livre VI: Les organismes administratifs et judiciaires qui participent à l'application du droit industriel : organismes administratifs; conseil supérieur du travail; conseil supérieur de l'industrie et du commerce; conseils de l'industrie et du travail, commissions paritaires, comités de conciliation et d'arbitrage, inspection des mines, inspection du travail et des établissements dangereux, insalubres ou incommodes, organismes judiciaires, conseils de prud'hommes. Livre VII: Le régime légal de certaines industries : les mines, les minières et les carrières; l'industrie des transports (chemins de fer, tramways, autobus, etc.); les distributions d'énergie électrique. Un troisième volume comprendra les livres VIII à X, relatifs à la propriété industrielle, aux conventions internationales du Droit industriel et aux questions de droit international privé, soulevées par l'application de la législation industrielle. L'ouvrage de M. H. Velge a le grand mérite de venir à son heure et de combler une lacune de nos traités juridiques belges. Il peut d'ailleurs rivaliser avantageusement avec les meilleurs ouvrages sur la matière dont s'honoraient depuis longtemps les pays voisins. La grande compétence de M. Velge en matière de droit industriel était connue depuis longtemps tant des juristes que des hommes d'affaires. Son œuvre est non seulement indispensable aux hommes de loi et aux fonctionnaires pour l'exercice de leurs fonctions, mais encore elle intéresse surtout le commerçant, le financier, l'industriel qui depuis longtemps réclamaient un guide leur permettant de résoudre les nombreux cas qui se présentent tous les jours devant eux. XVI. U. VAES. ALLGEMEINE WIRTSCHAFTSGESCHICHTE DES MITTELALTERS UND DER NEUZEIT, von Dr. JOSEF KULI SCHER, Professor an der Universität Leningrad. Erste Band Das Mittelalter. Un vol. relié, de 351 pages (24 X 16). - München und Berlin, R. Oldenbourg, 1928. 14 Mk. - Professeur d'Histoire économique, depuis vingt-deux ans, à l'Université de Saint-Pétersbourg, aujourd'hui Leningrad, le Dr Joseph Kulischer a publié son cours en russe, en 1926. Il en donne aujourd'hui une traduction allemande, faite en grande partie par sa femme, revue et mise au point par lui-même. L'ouvrage rentre dans la série publiée par G. von Below et F. Meinecke, sous le titre de Handbuch der Mittelalterlichen und Neueren Geschichte. Il comprendra deux volumes. Le premier, dont nous rendons compte, a paru en janvier 1928; le second est déjà prêt pour l'impression. Le premier comprend l'époque qui va de la conquête romaine au xve siècle. Il se divise en deux livics: De Jules César au XIe siècle, et du XIIe au XVe siècle. Chacun de ces livres traite successivement de l'agriculture, puis des autres aspects de la vie économique: industrie, commerce, transports. Notons parmi les principaux chapitres l'agriculture chez les Germains; l'appropriation du sol et l'organisation de la propriété foncière; l'agriculture au moyen âge; les corporations; la monnaie, le commerce et le crédit au moyen âge. L'auteur décrit la vie économique plutôt que les systèmes ou les régimes. Toutefois il ne se tient pas étroitement à ce point de vue ; l'histoire agraire, notamment, est trop intimement conditionnée par l'armature juridique et politique des différents milieux pour qu'elle puisse en être dégagée. Il dégage les traits caractéristiques et communs aux principaux pays de l'Europe occidentale. Mais il ne pousse pas l'esprit de synthèse jusqu'à négliger les particularités qui différencient les époques et les pays; notamment, dans la section consacrée à la vie agraire au moyen âge, il range dans des chapitres séparés, les Républiques italiennes, l'Espagne, la France, l'Angleterre, l'Allemagne. |