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l'Amérique, les espèces qui ont fini par prédominer dans nos forêts, tandis que les éléments tropicaux de celles-ci reculent vers le Sud, par suite du refroidissement progressif des climats.

Le plaisancien présente encore chez nous un grand nombre de plantes exotiques. Elles disparaissent rapidement dès l'astien. Avec les crises glaciaires qui sévissent sur l'hémisphère nord, la flore d'Europe est décimée : les flores quaternaires ne contiennent plus guère que des espèces indigènes. Les espèces disparues, plus exigeantes au point de vue des conditions climatiques, se sont heurtées soit à la chaîne transversale des Alpes, soit à la Méditerranée, tandis qu'en Extrême-Orient et en Amérique les chances de survie ont été plus grandes les plantes plus délicates y ont trouvé des refuges dans des régions méridionales, d'où plus tard elles ont pu remonter vers le Nord.

Le climat de l'Europe occidentale est actuellement assez doux pour qu'on ait pu songer à réintroduire quelques-unes des espèces disparues. On a rendu ainsi, à certains coins du moins de nos parcs, quelques aspects de la végétation pliocène.

Grâce à ces reconstitutions qui pourraient sans doute être réalisées d'une manière plus complète, nous pouvons nous représenter l'aspect de nos pays d'Europe, au moment où l'homme y a fait son apparition. Au pliocène, nulle trace humaine n'a été rencontrée ; mais nos ancêtres furent certainement les témoins des phénomènes glaciaires. Ils eurent à lutter, comme les plantes, contre les conditions atmosphériques qui rendirent l'âge de pierre singulièrement pénible et condamnèrent l'homme à disputer ses abris aux animaux sauvages, eux aussi menacés par les éléments hostiles.

Devant les résultats auxquels aboutissent les études concernant les flores fossiles, recouvrir d'un vêtement de verdure les continents dont les géologues expliquent IVe SÉRIE. T. XIII.

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l'architecture et la constitution minérale, - n'oublions pas que bien des problèmes restent à résoudre.

Et d'abord, un problème d'ordre général : quelle est la cause du refroidissement progressif, admis par tous ceux qui, à des points de vue divers, s'occupent de l'histoire de la terre; refroidissement tantôt lent et continu, tantôt avec des crises plus ou moins violentes et des alternances de périodes dures comme la période glaciaire et adoucies comme la période actuelle ?... Nous pouvons répéter encore ce qu'écrivait M. Laurent en 1907: « Le mystère le plus profond plane sur les changements de température et sur la véritable cause qui a provoqué la distribution de la végétation forestière ».

Ensuite notre science est muette sur la question des origines. Nous ne savons pas et nous ne saurons probablement jamais quels sont les premiers êtres vivants qui ont peuplé la terre ; quelles sont les premières plantes qui ont couvert les plaines et les montagnes. A partir du primaire, nous voyons apparaître successivement de nouvelles séries de plantes sans reconnaître d'une manière précise les souches sur lesquelles elles ont poussé... Au crétacé, les Angiospermes s'épanouissent avec une grande vigueur, en grand nombre, types bien définis répandus en même temps sur de vastes étendues, comme si un mystérieux semeur en avait répandu partout en même temps les semences fécondes. Cependant le problème de l'origine des Angiospermes reste entouré de ténèbres, qu'il s'agisse du groupe en général ou de chaque espèce en particulier. Pour quelques espèces, nous suivons la série des ancêtres à travers les périodes tertiaires ou même crétacées, puis, brusquement, tout renseignement fait défaut. Nous avons suivi les allées d'un jardin enchanté toutes conduisent à un abîme insondable devant lequel s'arrêtent nos sciences de la nature. Le problème de l'origine des espèces végétales n'est pas résolu... Affirmer qu'elles ont apparu par évolution n'éclaircit pas la question; si cette évolu

tion progressive s'est réellement accomplie, nous n'en voyons pas les modalités ni les causes.

Nos sciences d'observation s'arrêtent actuellement impuissantes devant un certain nombre de problèmes. Cela ne veut point dire que sur ces points l'intelligence humaine soit condamnée à l'ignorance absolue. D'autres méthodes de travail s'offrent à elle. Si dans la chaîne des causes secondes il lui manque bien des anneaux, il lui est quand même possible de s'élever à la cause première qui a établi toute la liaison des faits et leurs lois et en même temps elle conserve l'espoir de retrouver par un labeur obstiné quelques nouveaux chaînons de l'histoire de l'univers et de la vie (1).

G. DEPAPE,

Professeur à la Faculté libre des Sciences de Lille.

(1) Le sujet de cet article est développé par l'auteur dans un mémoire qui paraîtra dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, tome XLVIII, 1928, série B, fasc. I.

Le dénombrement des particules

α

Compter les atomes, les observer un à un !... Si on avait prédit la chose aux fondateurs mêmes de l'atomistique moderne, sans doute se fussent-ils contentés de hausser les épaules et seraient-ils retournés à leurs cornues et à leurs calculs. Beaucoup d'entre eux, en effet, considéraient la théorie atomique comme un simple instrument commode de travail, pour l'étude des phénomènes et des lois physico-chimiques. Ceux qui avaient la hardiesse de croire à la réalité des atomes posaient en principe que nul appareil jamais ne pourrait les isoler.

Pourtant, la nature a permis aux chercheurs de voir de plus près sa constitution intime et de toucher, pour ainsi dire, du doigt ce que la génération passée n'avait fait qu'entrevoir. La découverte du radium et des rayonnements corpusculaires révolutionna de fond en comble la physique moléculaire; elle rendit possible une recherche qu'on eût taxée naguère, à juste titre, de « folie des grandeurs ».

Au début de la conférence, qu'il fit à la Société scientifique, sur le Radium (1), le Dr D'Halluin souhaitait que le public acquière une connaissance plus complète de ce merveilleux élément, afin de « rendre un juste hommage à la sagacité de ceux qui l'ont découvert et de pouvoir

(1) Le 26 avril 1922. Voir cette Revue, 4o série, t. II (juillet 1922), p. 7. Le lecteur trouvera dans cet exposé les notions qui ne seraient pas expliquées ici.

apprécier les remarquables conceptions qu'a permises son étude ». Il a semblé que d'exposer avec un peu plus de détails un coin du tableau si attrayant que traça le distingué professeur de la Faculté libre de Lille, serait un modeste apport à la réalisation de ce vœu.

Comme chacun sait, les éléments des trois séries radioactives se caractérisent par ce qu'ils se transforment spontanément en émettant des particules a ou ẞ. Le produit résultant de l'émission d'une particule a est un nouvel élément à poids atomique plus petit de quatre unités et à nombre atomique plus petit de deux unités que l'élément dont il provient, c'est-à-dire que l'élément est descendu de deux rangs dans la suite périodique. Le produit résultant de l'émission d'une particule ß conserve son poids, mais ajoute une unité à son nombre atomique.

Voici, pour faciliter la lecture de ce qui va suivre, le tableau de la série ou famille du radium. (Voir p. 54.)

La troisième colonne indique la «< constante radioactive » A, c'est-à-dire la fraction de substance qui se transforme par seconde.

La quatrième colonne donne la « vie moyenne » τ; c'est l'inverse de A, soit la durée moyenne des atomes considérés. On ne doit pas la confondre avec la «< période de demi-désintégration » T (cinquième colonne), qui est la durée de transformation par moitié d'une quantité initiale. On démontre que ces deux dernières constantes sont toujours entre elles comme 1,45 est à 1.

La sixième colonne indique les rayonnements émis; la septième, la « portée » des particules a, c'est-à-dire la distance en cm. qu'elles parcourent dans l'air sec à 0° et sous 760 m. /m. de pression; la huitième, leur vitesse initiale dans ces mêmes conditions.

Rappelons encore une notion utile pour la suite, celle de l'« équilibre radioactif ». On dit que deux corps

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