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Génétique et Cytologie"

Une sorte de conflit s'est déclaré, à l'heure actuelle, entre certaines théories de la Génétique, disciplice biologique qui a pour objet l'étude expérimentale de l'hérédité, et les observations des cytologistes, principalement de ceux qui s'adonnent à l'étude des éléments cellulaires qu'on appelle les chromosomes. Il va de soi que les phénomènes qui président à la formation des cellules reproductrices sexuelles ou gamètes, et qui ressortissent à l'observation cytologique, sont appelés à intervenir dans l'explication des lois d'hérédité que la Génétique s'efforce de découvrir. La Génétique et la Cytologie se doivent donc une aide réciproque ; la Génétique, par les hypothèses que lui inspirent ses expériences, est à même de suggérer à la Cytologie des voies nouvelles d'investigation; la Cytologie soumet au contrôle de ses observations les interprétations généticistes. C'est principalement sur le terrain de l'hérédité dite mendélienne que la Génétique et la Cytologie se rencontrent. En réalité, l'accord est établi, du moins pour la plupart des généticistes et la plupart des cytologistes, sur ce qu'on pourrait appeler les points fondamentaux de l'interprétation cytologique des lois mendéliennes. Mais la découverte de certains cas particuliers a conduit des généticistes éminents à supposer, pour y rattacher leurs interprétations, des phénomènes chromosomiques pour lesquels bon nombre de cytolo

(1) Lecture faite dans la séance publique de l'Académie Royale de Belgique, le 15 décembre 1927. Texte reproduit du Bulletin de l'Académie.

gistes ne trouvent pas, dans leurs observations, de fondements suffisants. Comme les recherches des cytologistes, inspirées du désir de réaliser l'accord, se sont multipliées en vain dans des voies fort diverses, il pourrait paraître que l'accord est impossible.

Une pareille situation signale que le moment est venu de reprendre la question de plus haut et qu'il y a lieu de soumettre à une nouvelle confrontation avec les faits certaines conceptions qui sont à la base des interprétations généticistes elles-mêmes et sur lesquelles se fondent les desiderata cytologiques impliqués dans ces interprétations.

En réalité, une étude plus attentive des faits conduit, nous semble-t-il, à introduire, dans les conceptions généticistes, d'importantes modifications.

C'est le résultat d'une pareille étude que nous voudrions, en partie du moins, exposer ici dans un aperçu succinct, auquel les limites étroites de cette lecture nous interdiront d'associer l'appareil de preuves qui conviendrait.

Nous croyons nécessaire, avant tout, en nous bornant à l'exemple le plus simple, de rappeler brièvement. l'essentiel des lois de l'hérédité mendélienne et de l'hypothèse que Mendel lui-même a conçue pour en rendre compte.

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Une plante de pois - le pois de nos jardins, tenant à la race normale, munie, par conséquent, d'un allongement régulier de la tige, est croisée avec une plante de la même espèce, mais d'une variété naine, caractérisée par un allongement très réduit. La première génération ou première filiation, issue de ce croisement, et, par conséquent, de nature hybride, se compose exclusivement d'individus à tige longue. Mais, dans la seconde génération ou seconde filiation, issue de ces hybrides, on voit reparaître, à côté des plantes normales,

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des plantes naines; c'est ce qui a fait dire à Mendel que la capacité de produire une tige longue, présente, dans l'hybride, en même temps que la tendance antagoniste à réduire l'allongement, a pris en quelque sorte le dessus sur celle-ci; le caractère « tige longue » a été appelé dominant, en opposition au caractère « tige naine », dénommé récessif. La seconde filiation manifeste donc une dissociation, entre les descendants de l'hybride, des caractères parentaux que le croisement avait pour ainsi dire associés, avec prépondérance de l'un d'eux, dans l'hybride lui-même. Or, cette dissociation obéit à une loi numérique. Au total, 75 % des individus de la seconde filiation possèdent une tige longue, 25 % sont nains. La formule de dissociation semble donc être de trois plantes normales pour une plainte naine. Mais, ainsi énoncée, la formule demeure encore incomplète. L'étude de la génération suivante, ou troisième filiation, établit ce qui suit les individus nains de la seconde filiation fournissent une descendance exclusivement naine et sont donc eux-mêmes de race pure pour le caractère récessif; un tiers des individus longs de la seconde filiation donnent origine à une descendance exclusivement normale et sont de race pure pour le caractère dominant ; les deux autres tiers du groupe normal de la seconde filiation, au contraire, se comportent comme les individus hybrides de la première filiation: ils fournissent une descendance dissociée et ils sont donc hybrides.

La formule vraie de la dissociation qui se manifeste dans la progéniture d'un hybride est donc, pour le cas que nous considérons: 25 % d'individus dominants de race pure; 25 % d'individus récessifs de race pure; 50 % d'individus hybrides, manifestant le caractère dominant. Telle est la loi de dissociation, loi fondamentale de l'hérédité mendélienne.

Les cas analogues à celui que nous avons envisagé sont, nous l'avons dit, les plus simples; ils ne mettent en jeu

qu'une paire de caractères antagonistes on désigne ce type de croisement mendélien sous le nom de monohybridisme.

C'est pour rendre compte de la dissociation que Mendel a conçu l'hypothèse qui porte, elle aussi, son nom. Elle fait reposer la dissociation des caractères sur la manière dont l'hybride répartit, entre les éléments reproducteurs qu'il forme, les deux capacités antagonistes qui se trouvent réunies en lui. Dans notre exemple, l'hybride forme des grains de pollen et des ovules. A vrai dire, ces éléments ne sont pas les gamètes, mais nous pouvons ici les considérer comme tels. La dissociation, dit Mendel, s'explique tout naturellement si on admet trois points premièrement, que les grains de pollen formés par l'hybride ne reçoivent que l'une des deux capacités héréditaires, tige longue ou tige naine, à l'exclusion de l'autre, et qu'il en va de même pour les ovules; en second lieu, que, dans l'ensemble des grains de pollen produits par l'hybride, 50 % reçoivent l'une des deux capacités, 50 % la capacité antagoniste, et que la même répartition se produit entre les ovules; enfin, que les grains de pollen de chacun des deux types peuvent s'unir également bien aux deux catégories d'ovules. Si tout cela est vrai, la fécondation produit donc les quatre combinaisons suivantes pollen dominant et ovule dominant; pollen dominant et ovule récessif; pollen récessif et ovule dominant ; pollen récessif et ovule récessif. Ces quatre combinaisons ont des chances égales de se réaliser; elles se produisent donc en nombre égal et ainsi se vérifie tout juste la formule de dissociation.

Après Mendel, on a appelé du nom de facteur le quelque chose qui confère à un gamète une capacité mendélisante. Puis on a créé, pour désigner ces facteurs, le nom de gènes.

Jusqu'ici, nous sommes restés sur le terrain de la

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