nécessaires à ses despens, et que lon luy communique les replicques de M. Calvin, et sil rescript quelque chose y soit monstré à M. Calvin, mais dempuys ne soit plus monstré à Servet, mais renvoyé comment jà est résolu.

Du lundi 18 septembre 1553.

Icy est proposé comment Servet prisonnier a rendu les procés communiqués, avecques certainne response, après laquelle il demande que si M. Calvin escript encore quelque chose quil luy soit communiqué.. Arresté quil soit monstré audict M." Calvin et dela en soit faict jouxte le dernier

arrest.

Du mardi 19 septembre 1553.

Lon a receupt une lettre de Berne, response de la lettre que a porté Jaquemoz Jernoz touchant les affaires des marche, etc.

Icy est parlé de Michel Servet, et est monstrée ce quil escript sus les reponses de M. Calvin, et le tout veu est arresté que lon escripve aux Esglises de Berne, de Zurich, de de Chaffuze et de Basle, pour avoir sus cela leur advys et y soit envoyé un guedt de pied.

Du mardi 10 octobre 1553.

M. Servet, prisonnier

Sus la requeste de Michiel Servet de luy donner audience et de le vestir pour le changer, et contre le froid:- Arresté que le seigneur sindic Darlod et Roset y allent, et que le sindic Darlod face faire les vestemans nécessaires.

Du jeudi 19 octobre 1553.

Jaquemoz Jernoz gued, revenu dAllemagne devers les Esglises pour avoir conseil en laffaire de Servet, a apporté des lettres de Berne, de Zurich, de Chaffuse et de Basle. - Arresté quon les translate.

Du vendredi 20 octobre 1553.

Ayant receu des lettres des excellentz seigneurs de Zurick, de Basle, de Shaffuze et de Berne, aussi que les ministre en hont escript leurs advis contre Michiel Servetus, — et iceluy entendu :- Arresté de voir plus amplement sur ledict affaire.

Du lundi 23 octobre 1553.

De Servetus.

Sur ce que pour ladvis du Conseilz, avoit esté envoyé Jacquemoz Gernoz pour avoir advis et conseilz des ministres des Esglisses, dessus ses responses; lequel Gernoz a rapporté lesquels advis, et a refférez que Mess. de Zurich nont point vollut recepvoir dargent de luy, et luy laisser riens poyer. Arresté qui luy soit laissé ledict argent pour son vin et adventaige.

Du même jour.

Ayant faictes lecture des advis et conseilz des Esglisses de de Berne, de Churiz, de Basle et Saffuze, à cause des faulce erreur et articles mis en avant par Michiel Servetz contre la Trinité et saincte unité du père, filz et sainct es

pritz, et aultres erreurs; lesqueulx par leurses advis trouvent estre faulx et sematteurs de faulce doctrine, et bien dangereux de troubler lesglisse de nostre Seigneur et réformation de lEvangille. Sur quoy a esté arresté, Que lon le alle faire respondre (après) digné, et remectre à dire droyt, et luy soit baillié pour garde Jehanton Genod et Pierre Costel, et que à jeudi le Conseilz soit demandé sous le serment pour en faire jugement.

Du jeudi 26 octobre 1553.

Icy est esté parlé du procès de Michiel Servet prisonnier, et veu le sommaire dycelluy, le raport de ceux ́esquelz lon a consultez, et consideré les grands erreurs et blasfemes: Est esté arresté, Il soit condampné à estre mené en Champel et là bruslé tout vyfz, et soit exequuté à demain et ses livres bruslés.

Du vendredi 27 octobre 1553.

Sus ce que Maistre Jaques Bernard a esté aoys et dict que Servetus parleroit volontier à M. Calvin, ce quil a diet audict Calvin, mais il ny est allé sans le voloir du Conseil, par quoy y a requys y adviser. — Arresté quil y puysse aller avecques les seigneurs Corna et Bonna.

Du lundi 30 octobre 1553.

Icy le seigneur Pierre Tissot a rendu linventaire de largent de Michiel Servet, et jouxte icelluy a rendu nonante et sept escus soleil, ung florin trois deniers, desquelz en sont esté livrés au thésorier Du Pan, qui en doibt tenir compte, septante et neufz escus moing dix sols.

Item et a rendu ledict seigneur Tissot lieutenant, six an

neaux dor, et ascavoir une grande torquoisse, un saphyr blanche, une table de dyamant, un rubys, une grande emyraude du Perruz, ung anneaulx de corline à caicheter, une cheyne dor pesant environ dix et huict escus soleil, et deux lettres sur confesssion.

Ledict seigneur lieutenant en a demandé descharge ce qui luy est octtroyé. Et le reste que na le thésorier soit mys en

larche du sceaulx.

Sus ce que Maistre Guill. Farel faisant remontrance de laffaire de Servet et requérant adviser que ses faictz et condampnation soit mys en publicque en lumière et imprimé : Item de avoir advys sus celluy Guyrod quil fust correcteur du livre dudict Servet, aussy dhavoir advis sur les blasphêmes et jeus. - Arresté que de limprimé lon y advisera; à reste, que le lieutenant prenne les informations.

r

Sus ce que M. Calvin a proposé les livres que prist chez les libraires pour bailler à Servetus, lesquelz Servetus a gasté; item et les despens faictz contre luy, que lon remys à fin de cause, que tout il demande soit restitué. Item a requys quil plaise luy monstrer ladvys des ministres dAllemagne. -Arresté que ces lettres luy soyent monstrées. — Lesdictz despens et livres luy soient rendus et poyés.

Du jeudi 3 novembre 1553.

Item est esté veu le role des livres que lon a prys chez les libraires pour le proces de Servet montant à 17 florins 9 sols, inclus le florin fault poyer à Sollier pour quelque chose dudict affaire. Arresté que le tout soit poyé de largent dudict Servet.

Du lundi 11 décembre 1553.

Sus ce que M. Calvin a proposé que à la requeste des

villes dAllemagne, il vouldroit faire ung livre daulcunes choses des opinions de Michiel Servet, et faire imprimer, ce quil nose sans licence, prenant sus son honneur quil ny mestra chose qui ne soit selon Dieu et lhonneur de la cité. —Arresté quil le face et luy soit permys imprimer.

II. Extraits des Registres de la Compagnie des pasteurs de Genève, concernant Servet.

Servetus.

Lieut. P. Tissot.

1553.

Le 13 daoust an que dessus, Michel Servetus aiant esté recogneu par quelques frères, Il fut trouvé bon de le faire emprisonner affin quil ninfecta plus le monde de sez blasphemes et hérésies attendu quil estoit cogneu du tout incorrigible et désespéré. Sur cela il y eut quelcung qui se feit partie criminelle contre luy. Lequel proposa certains articles contenans ung recueil des erreurs les plus notables dudit Servet. Quelsques jours après il fut ordonné en Conseil que nous serions présens quant on lexamineroit. Ce questant faict son impudence avec son obstination fut descouverte et cogneue tant et plus. Car pour principe il maintenoit que le nom de Trinité navoit esté en usage que depuis le Concile de Nice et que tous les docteurs et martyrs auparavant navoient sceu que cestoit. Or quant on luy produict les tesmoignages tous évidens tant de Justin le Martyr que de Irénée, Tertulian, Origene et autres, tant sen fault quil en eut honte quil se desborda en toutes absurdités avec injures et outrages. Enfin Messeigneurs voians que la procédure seroit