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Les registres du Conseil contiennent quelques particularités concernant cet hôpital. Ils nous apprennent qu'en 1429 on ordonna de le visiter, parce que, disait-on, il s'y commettait des profanations (1). Lorsqu'on craignait la peste dans la ville, on évacuait les hôpitaux, ce qui arriva en 1493 et en 1510 pour celui dont nous nous occupons (2).

Le Conseil établissait les hôpitaliers et les changeait assez souvent (3). La vie que l'on menait dans ces asiles était quelquefois fort irrégulière, et l'hôpitalier donnait lieu à des plaintes qui le faisaient remplacer, et qui forçaient le Conseil à en chercher un qui craignît Dieu et ses commandements (4).

Cet hôpital de Saint-Bernard était le plus pauvre de tous ces petits hôpitaux ; nous ne lui avons trouvé de rente ni en argent, ni en blé. Situé dans la rue actuelle des Chaudronniers, près de la porte de Saint-Antoine, il avait dans sa mouvance quelques-uns des édifices élevés sur le terrain qui l'entourait; il n'en tirait guère qu'une quarantaine de sous de redevances des propriétaires à qui il les avait abergés. Nous n'avons vu

(1) 1429... 5 Julii. Ordinatur visitari hosp. Sancti Bernardi quod dicitur profanari.

(2) 1493... 23 April. Quia in hosp. Sancti Bernardi est quedam filia percussa morbo epidemie, claudatur hosp. et vacuetur. 1510, 30 Aug. Hosp. Sancti Bernardi et alia per N. Syndicos visitentur et expellendi expellantur, ne malorum labe boni inficiantur.

(3) 1502, 15 Novemb. Robertus de Cureno de Fabricis relatione Joh. Paqueti, Lud. Peyrolerii, Stephani Reynaudi et Vauterii Charavelli admittitur in hospitaler. hosp. carrerie Sancti Anthonii, qui juravit in forma. 1504, 23 April. Johannes Experonerius parochie Contamine fuit creatus hospitaler. hosp. Sancti Bernardi. Juravit in forma. 1510, 18 Januar. Henricus Vacho admittitur in hospitalerium hosp. Saneti Bernardi et solitum prestitit juramentum.

(4) 1510, 3 Septemb. Expellantur ille due mulieres, vitam lubri cam in hosp. Sancti Bernardi ducentes et provideatur de hospitalerio Deum et ejus mandata timente. 1512, 30 Januar. Gabriel Tilliet admittitur in hospitalerium Sancti Bernardi, qui juravit in forma. TOM. III, PART. I.

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aucune reconnaissance des trois seyturées de pré de la plaine de Martigny, qu'un pauvre avait léguées, comme nous l'avons dit; peut-être, malgré la déclaration qui les attribuait positivement à l'hôpital genevois, le prevôt du Grand-Saint-Bernard, qui était plus à proximité, en avait-il disposé ?

Après la Réformation, la Seigneurie ne retirait des mouvances de l'hôpital que 6 deniers et une petite somme indéterminée pour deux cours d'une maison de la rue Saint-Antoine. La reconnaissance de ces 6 deniers nous apprend que Pierre Tissot avait fait bâtir une grande maison sur l'emplacement où était jadis l'hôpital Saint-Bernard (1). L'hôpital lui-même avait été vendu pour le prix de 385 florins d'entrée et d'un denier de cens payables à l'hôpital-général (2). Peutêtre n'avons-nous pas la totalité des reconnaissances de cet hôpital, car Claude Delestra resta possesseur de la maison

(1) Reconnoiss. de Françoise fille de feu N. Pierre Tissot citoien en son vivant de Geneve, conceue en N. Loyse fille de feu commendable Franc. Favre, vefve dudit feu Pierre Tissot, faicte par icelle Loyse Favre au nom et comme tutrice de ladicte Francoise Tissot sa fille... 1565, 11 Septemb. A savoir la moitié pour indivis avecque les enfans des N. Jaques Des Arts citoien et conseiller de Geneve et Catherine sa femme fille dudit feu Pierre Tissot,... d'une maison sise en la cité de Geneve en la rue dicte de Sainct Antoine, soit des Peyrolliers, jouxte la grande maison nove desdicts hoirs dudict feu P. Tissot, que soloit estre autresfois ledict hosp. Sainct Bernard... pour laquelle moitié de maison... il est deu aux Magnifiques Seigneurs de cense la moitié de six deniers, monnoye dudict Geneve payables tous les ans... (Reg. des reconn. no 9.)

(2) 1536, 8 Avril. En presence de Claude Bernard procureur de lhopital et de Louis Bernard hospitalier on crie a lextinction de la chandelle, dans la cour anterieure de la maison de ville, la maison et le jardin de lhopital Sainct Bernard dans la rue des Peyroliers et on les expedie a Pierre Tissot citoyen pour l'intrage de 385 florins payables comptant et le cens dun denier par an payable à lhopital. (Registres du Conseil.)

acquise par son père, qui avait payé 60 florins de laod au recteur de l'hôpital ; et s'il devait quelque chose, la Seigneurie devait être instante pour le faire rentrer; mais dans l'acte de ce laod il n'est point stipulé de redevances, et peut-être l'acquéreur ne paya-t-il une somme aussi forte que pour se libérer tout à fait, ce qui aurait été une aliénation illégale de la part du recteur, mais qui expliquerait assez bien pourquoi cette maison ne payait rien à la Seigneurie.

Les recteurs de l'hôpital Saint-Bernard furent: Nicod Morselli, prêtre, 1427. Guillaume Morard, 1446. Martin Morel, clerc, 1478. Pierre Oddinet, 1502, qualifié de chanoine de l'église de Saint-Pierre de Tarentaise en 1509. Charles de Chatillon, chapel., 1525-1528.

HOPITAL DE L'EUCHARISTIE OU DES PAUVRES HONTEUX.

S'il est un homme qui ait fait un usage pieux d'une fortune honorablement acquise, s'il est un citoyen qui se soit montré généreux envers sa patrie, c'est sans contredit François de Versonay. Comme fondateur d'une école publique, en 1429 (1), il est bien connu de tous ceux qui portent quelque intérêt à l'histoire des temps anciens de Genève; il l'est moins comme créateur de deux hôpitaux, dont il consacra l'un à recueillir les malheureux qui d'une condition aisée étaient tombés dans l'indigence, l'autre à recevoir les pauvres mendiants. Les détails dans lesquels nous allons entrer

(1) Voir l'acte de fondation de cette école dans Galiffe, Matėriaux, etc., tome I, p. 138.

aucune reconnaissance des trois seyturées de pré de la plaine de Martigny, qu'un pauvre avait léguées, comme nous l'avons dit; peut-être, malgré la déclaration qui les attribuait positivement à l'hôpital genevois, le prevôt du Grand-Saint-Bernard, qui était plus à proximité, en avait-il disposé?

Après la Réformation, la Seigneurie ne retirait des mouvances de l'hôpital que 6 deniers et une petite somme indéterminée pour deux cours d'une maison de la rue Saint-Antoine. La reconnaissance de ces 6 deniers nous apprend que Pierre Tissot avait fait bâtir une grande maison sur l'empla cement où était jadis l'hôpital Saint-Bernard (1). L'hôpital lui-même avait été vendu pour le prix de 385 florins d'entrée et d'un denier de cens payables à l'hôpital-général (2). Peutêtre n'avons-nous pas la totalité des reconnaissances de cet hôpital, car Claude Delestra resta possesseur de la maison

(1) Reconnoiss. de Françoise fille de feu N. Pierre Tissot citoien en son vivant de Geneve, conceue en N. Loyse fille de feu commendable Franc. Favre, vefve dudit feu Pierre Tissot, faicte par icelle Loyse Favre au nom et comme tutrice de ladicte Francoise Tissot sa fille... 1565, 11 Septemb. A savoir la moitié pour indivis avecque les enfans des N. Jaques Des Arts citoien et conseiller de Geneve et Catherine sa femme fille dudit feu Pierre Tissot,... d'une maison sise en la cité de Geneve en la rue dicte de Sainct Antoine, soit des Peyrolliers, jouxte la grande maison nove desdicts hoirs dudict feu P. Tissot, que soloit estre autresfois ledict hosp. Sainct Bernard... pour laquelle moitié de maison... il est deu aux Magnifiques Seigneurs de cense la moitié de six deniers, monnoye dudict Geneve payables tous les ans... (Reg. des reconn. no 9.)

(2) 1536, 8 Avril. En presence de Claude Bernard procureur de lhopital et de Louis Bernard hospitalier on crie a lextinction de la chandelle, dans la cour anterieure de la maison de ville, la maison et le jardin de lhopital Sainct Bernard dans la rue des Peyroliers et on les expedie a Pierre Tissot citoyen pour l'intrage de 385 florins payables comptant et le cens dun denier par an payable à Ihopital. (Registres du Conseil.)

acquise par son père, qui avait payé 60 florins de laod au recteur de l'hôpital ; et s'il devait quelque chose, la Seigneurie devait être instante pour le faire rentrer; mais dans l'acte de ce laod il n'est point stipulé de redevances, et peut-être l'acquéreur ne paya-t-il une somme aussi forte que pour se libérer tout à fait, ce qui aurait été une aliénation illégale de la part du recteur, mais qui expliquerait assez bien pourquoi cette maison ne payait rien à la Seigneurie.

Les recteurs de l'hôpital Saint-Bernard furent: Nicod Morselli, prêtre, 1427. Guillaume Morard, 1446. Martin Morel, clerc, 1478. Pierre Oddinet, 1502, qualifié de chanoine de l'église de Saint-Pierre de Tarentaise en 1509. Charles de Chatillon, chapel., 1525-1528.

HOPITAL DE L'EUCHARISTIE OU DES PAUVRES HONTEUX.

S'il est un homme qui ait fait un usage pieux d'une fortune honorablement acquise, s'il est un citoyen qui se soit montré généreux envers sa patrie, c'est sans contredit François de Versonay. Comme fondateur d'une école publique, en 1429 (1), il est bien connu de tous ceux qui portent quelque intérêt à l'histoire des temps anciens de Genève; il l'est moins comme créateur de deux hôpitaux, dont il consacra l'un à recueillir les malheureux qui d'une condition aisée étaient tombés dans l'indigence, l'autre à recevoir les pauvres mendiants. Les détails dans lesquels nous allons entrer

(1) Voir l'acte de fondation de cette école dans Galiffe, Maté riaux, etc., tome I, p. 138.

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