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D'autres novateurs ont prétendu que les questions agitées n'appartenaient pas à la foi. Précaution pour que leur erreur ne leur fût pas imputée à crime! Ce fut la ruse des Pélagiens. « Ils s'en vont, dit saint Augustin, soutenant que les points qui les séparent des orthodoxes ne sont pas fondamentaux, mais qu'ils se tiennent dans le juste milieu où la foi catholique ne reçoit aucun dommage. » Mais saint Augustin leur fit voir la différence entre les questions de foi et celles où les orthodoxes peuvent disputer.

Il y en a qui ont cherché à éloigner les définitions, en disant que l'Église ne doit pas s'embarrasser dans les questions subtiles et inextricables où les passions semblent avoir plus de part que la vérité. Les Ariens avaient trouvé cela; ils en obscurcirent la raison de Constantin.

Une quatrième espèce s'employait à empêcher la promulgation des définitions. « Ces décrets, disaientils, répandent le trouble parmi les peuples. » Les Eutychiens suivirent cette politique après Chalcédoine. En même temps, ils obtenaient des empereurs Basilique et Marc des édits favorables à leur hérésie. Et les Monothélites! Sergius, patriarche de Constantinople, écrivait au pape Honorius de manière à l'empêcher de porter une définition. Il alléguait faussement le témoignage de plusieurs Pères en faveur de son opinion; mais, dans son amour pour la paix, il penchait à laisser tomber la controverse. Ainsi ce

perfide cherchait à répandre plus librement son venin. Après ces préliminaires, qui ruinent bien des ouvrages nouveaux, Gravina serre de plus près les objections des diverses sectes. Il rapporte la sage réponse de Basilisque aux Entychiens, qui l'avaient d'abord empêché de se rendre aux décisions du concile de Chalcédoine, sous prétexte qu'elles troublaient la paix : Ce n'est pas la définition de l'Eglise qui est une cause de trouble, c'est plutôt l'hérésie.

L'évêque iconoclaste d'Ephèse, Théodose, disait au moine Etienne : « Homme de Dieu, comment avezvous pu concevoir la pensée de nous mettre au nombre des hérétiques? Êtes-vous plus sage que tout le monde ? Croyez-vous que nous voulions perdre nos âmes? Ne craignez-vous pas plutôt de jeter le trouble dans l'Église par votre résistance? »

Ce saint moine, plus tard martyr, lui répondit par la parole d'Élie au roi Achab :- Ce n'est pas moi qui jette le trouble dans Israël; c'est vous et la maison de votre père.

Réponse de tous les temps, qu'il fallut toujours faire et qui eut toujours raison. L'Église est faite pour connaître et pour suivre la vérité, l'erreur lui voile la vérité il faut, quoi qu'il en coùte, dissiper l'erreur et délivrer la vérité. Les définitions de l'Église sont nécessaires pour le maintien de l'unité dans la foi, pour l'extinction des divisions, pour ceux mêmes qui ne veulent pas de définitions.

Les actes de conciliation mal entendue, les transactions sur des principes qui veulent être affirmés, ont toujours été funestes. On le voit par cent exemples, entre autres, celui du conciliabule de Syrmium et celui de l'arrangement de Charles-Quint. Afin d'éviter de tels inconvénients, l'Église ne veut ni dissimuler ni se taire. Elle approuve ce qui mérite de l'être, elle condamne ce qui doit être condamné.

Saint Bernard pressait le Saint-Siége de juger les erreurs d'Abailard. Cette définition, disait-il, sera avantageuse pour le juge qui remplira la fonction, avantageuse pour l'Église de Jésus-Christ, avantageuse pour cet homme, car il a besoin que le silence lui soit imposé.

aussi

On le voit, il n'y a rien de nouveau dans l'Eglise, et la nouveauté non plus n'est pas nouvelle. Toute nouveauté n'est qu'une vieille erreur dont le dossier est bientôt connu. Quelque nom qu'elle sache prendre, elle a été déjà condamnée sous un autre nom. Quelquefois, il y a si longtemps, que la plupart des hommes l'ont oubliée. C'est l'excuse de ceux qui lui ouvrent leur esprit. L'excuse cesse lorsque, l'erreur étant reconnue, la confiance dans l'erreur ne cesse pas.

CXXIII

11 juin.

presse

J'ai reçu votre précis des commentaires de la sur le bref à l'Univers. C'est à peu près ce que j'attendais. Les journaux sont composés de sages qui cherchent midi à quatorze heures, et de doctes qui ne savent pas compter jusqu'à midi. Me voilà donc proclamé chef du clergé secondaire, surveillant des évêques, légat du Pape, etc. J'ai monté en grade. Autrefois l'on me croyait simplement évêque in partibus et cardinal in petto.

J'ignore jusqu'à quel point nos confrères sont dupes de leur ignorance, d'ailleurs très-sauvage. Elle les dispose à la crédulité, et cette crédulité est soigneusement entretenue par de moins ignorants qu'eux. Des hommes qui tenaient une place considérable dans l'Église, mais qui se sont ruinés pour vou. loir devenir plus qu'ils ne devaient, nous ont imputé leur désastre. Nous ayant trouvés rebelles, ils ont crié que des laïques, des journalistes, usurpaient l'autorité dans le sanctuaire. L'ignorance et l'esprit de parti ont répété ces divagations d'une rancune

imprudente, et voilà les fidèles de la France, du Journal des Débats, de la Liberté, de l'Opinion Nationale, qui manifestent leur horreur. Quoi, des lạïques si puissants dans l'Église! et non-seulement des laïques, mais des journalistes!! Ils crient que c'est l'abomination et la désolation. J'enregistre en passant ce témoignage rendu aux journalistes par les journaux. Si je voulais contredire leur impression, j'aurais soin de distinguer; mais je me propose aujourd'hui un autre but, et je passe sans demander et sans dire à ces journalistes pourquoi le journaliste en général leur inspire de si beaux dédains. A leur place, je ne me scandaliserais point si d'honnêtes gens, prenant la parole dans les journaux, venaient à être écoutés de l'Église, quoique sans tonsure, plus volontiers que M. l'abbé Loyson ou M. l'abbé Gratry. Puisque je nomme M. l'abbé Gratry, je voudrais l'entendre là-dessus. Je regrette qu'il soit tant occupé autre part. Je craindrais néanmoins que sa fine et brillante tête de ballon captif qui ballotte au vent, tirant sur la ficelle, ne vint à tirer trop, et que pour le coup la ficelle ne rompît. Alors où irait la

tête?

Mais je vais moi-même où je ne veux pas aller, et je rattrape mon sujet, qui est de tranquilliser les journaux sur ma situation dans l'Église.

Les rédacteurs de l'Univers sont dans l'Eglise uniquement ce qu'y peuvent être les rédacteurs des

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