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d'impudence qui leur est particulier et qui est particulièrement agaçant. Si tu es modeste comme tu prends soin de le dire, ô courge! que fais-tu là?

Mais Marc-Aurèle a dépassé de loin toutes ces fortunes, et le diable, qui a quelquefois de terribles permissions, a eu la permission de le faire empereur. Le diable avait besoin des vertus de Marc-Aurèle pour prouver à quantité de sots que le monde n'avait pas besoin de Jésus-Christ. Il est venu à ses fins. L'argument lui réussit encore. Le sage Marc-Aurèle, ennemi jaloux et tranquille de la folie de la croix, a travaillé de son mieux pour en guérir le monde, et il est resté l'un des hommes les plus honorés du monde. Un jour, quelqu'un, un ennemi de «certaine presse » que je retrouve ici, rèva de me foudroyer, moi qui vous parle, parce que j'avais manqué à Marc Aurèle. Mais le canon ne put être chargé qu'à poudre. C'était le cas de dire: Que de bruit pour une méchante omelette au lard!

Enfin, il faut avouer que le sage Marc-Aurèle n'est aucunement du nombre de mes saints, et pas même de mes grands hommes. Dieu sait pourtant si je mets a couronne de grand homme hors de portée! Mais je le trouve en réalité trop misérable, ce Trissotin impérial qui livrait le christianisme à son bourreau et qui confiait à l'autre main de l'empire, à la prostitution, l'éducation du prince Commode, futur maître du genre hmain. Devant la modestie de Marc-Au

rèle, j'incline à préférer l'impudence de Caligula. Caligula du moins ne trompe pas la conscience publique. La brute littéraire et philosophique ellemême, la plus dangereuse qui soit, n'est pas exposée à vénérer ce hideux petit gredin.

J'aurais d'ailleurs voulu tenir en tête à tête l'aimable jeune empereur, pendant que je lisais mon journal parisien. Je me serais fait un plaisir de lui montrer qu'il n'avait pas tant sujet de se rengorger sur sa vertu d'impudence. Elle s'est, en effet, terriblement vulgarisée, et quoi que l'empereur Caligula ait su accomplir en ce genre, il me semble que nous faisons maintenant, proportion gardée, tout aussi bien. Qu'est-ce que c'est, par exemple aujourd'hui, l'histoire du cheval consul? Le tour que Caligula que s'est contenté de rêver, nos moindres journalistes l'ont vingt fois exécuté. M. de La Bédollière fait cela en cassant la croûte, et cinquante autres le font. C'est même une chose qui leur est indifférente de soutenir que leur cheval est un homme, ou d'avouer que leur homme est un cheval, et ils vous le bombardent consul dans l'une et dans l'autre condition.

Quelques-uns cependant mesurent mal leurs forces, choisissent mal leur terrain, et finalement attirent sur eux et sur leur cheval plus de sifflets que n'en doit affronter un homme qui veut rester debout. Témoin le célèbre disquisiteur qui s'est avisé de poser le fameux cas de conscience aux évêques

sur l'infaillibilité. L'infortuné a été sifflé, puis conspué, puis berné. Une troisième réponse latine lui tombe dessus, qui le roue. Vous direz que c'est bien de l'honneur qu'on lui fait ? Sans doute, mais le voilà en compote. Je sais que l'on vous donnera quelque chose de cette brochure, aujourd'hui ou demain. Pour votre agrément, je vous l'envoie. En son fond, et en dehors de cette forme gaillarde qui sent son seizième siècle, elle est magistrale. Vous y verrez un portrait du gallicanisme, tout nu, photographié sur nature, qui vous fera plaisir en ce moment où le monstre va enfin être justicié. S'il n'était pas devant les juges, bien tenu et garrotté comme il faut, on aurait peur. Je me persuade que le bon disquisiteur lui-même ne savait pas de quelle source et de quelle nature intime est la doctrine qu'il promène sous sa houppelande. Il le sait maintenant, et cette connaissance nécessaire ne saurait lui paraître à trop haut prix. Néanmoins, il la paie cher. Mais aussi pourquoi cette impudence de faire l'herboriste sur les rives du Tibre, lorsqu'on n'est, dans les Gaules,

Tout au plus que boucher?

Un autre impudent, réservé à une fin triste, c'est «<le malheureux, quel qu'il soit (1), » qui fournit des correspondances sur le Concile au journal que je li

(1) Expression de Mgr l'évêque d'Angoulême.

sais hier, entre le Capitole et le Palatin. Certes, l'impudence est de premier ordre et munie encore de grosse et venimeuse sottise, mais il paraît bien que ces qualités ne suffisent pas toujours; et celui-ci aussi a mal mesuré ses forces, mal choisi son terrain, et n'exécutera pas le tour qu'il a en vue.

Il veut persuader qu'il assiste au Concile, qu'il entend les discours, qu'il en rend bon compte; bien plus, qu'il appartient au Concile; bien plus, qu'il est le Concile et la conscience du Concile, que le Concile sent, juge, se passionne comme lui. Mais, mon ami, alors vous êtes certainement un parjure ou l'instrument d'un parjure, et quelle raison avons-nous de penser qu'un parjure n'a pas d'autres légers défauts, et notamment celui d'être un menteur? Or, quel effet favorable à vos desseins pensez-vous produire sur le public en vous présentant à lui comme manifestement parjure et menteur? Et avec cela, comment arriverez-vous à fabriquer le consul? Il y a des cas où l'impudence ne suffit pas; il faut être empereur, et

encore!...

CXXX

20 juin.

Autre brochure latine Seraphici Doctoris Divini Bonaventura doctrina de Romani Pontificis primatu et infallibilitate. C'est la réponse de l'ordre séraphique à ceux qui ont prétendu que les écrits authentiques de saint Bonaventure ne fournissent rien en faveur de la doctrine de l'infaillibilité. Ce travail, analogue à celui qui a été publié récemment par le P. Bianchi pour l'école de saint Thomas, est dû à un membre éminent de la famille franciscaine, le R. P. Fidèle, professeur de théologie, ancien provincial. La réponse est concluante, comme toutes celles que l'indigent et imprévoyant groupe des adversaires s'est attirées. Il sera dit qu'aucune de leurs assertions n'a pu passer, et qu'ils auront été vaincus et battus sur tous les terrains, sous tous les masques. Si vous trouvez l'occasion de citer la conclusion de cet écrit, où tous les textes du Docteur Séraphique sont puissamment résumés, réjouissez-en la foi de nos lecteurs.

Je laisse la brochure franciscaine pour prendre une brochure jésuite qui arrive à l'instant: Adversus

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