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deux prélats que nous avons cités, et l'on espère que, grâce à leur courageuse persévérance, le Concile atteindra heureusement son but sans rencontrer ni produire les périls que l'on avait pu redouter.- H. Villa.

Jusqu'à ce jour, je n'avais rien entendu dire de tout cela. J'ignorais que « les deux personnalités les plus brillantes de l'épiscopat français » eussent enfin réussi à faire applaudir l'esprit de conciliation dont elles sont animées, et que l'on commençât à « subir leur influence morale » et tout ce qui est ensuite raconté.

Je le répète : C'est bien consolant! Mais il faut avouer que les correspondants orléanais ont leur manière particulière de tourner les choses.

A parler franchement, je ne crois pas que les choses elles-mêmes tournent comme ils les tournent. Mais l'esprit de conciliation est là, et s'il n'arrange pas tout d'un côté, il arrangera tout de l'autre. L'essentiel étant que tout soit arrangé, réjouissons

nous.

Pour le moment, voici où nous en sommes.

II

Il y a congrégation demain vendredi, pour reprendre et conclure sur le schema du catéchisme, et l'on s'attend à recevoir sous peu de jours le schema du Souverain Pontife, remanié par la Commission d'après les observations écrites des Pères. Ce travail a été considérable. On y a joint, comme appendice, toutes les observations dont le premier travail a été

l'objet. La collection forme presque un volume infolio.

J'ai ouï qu'un certain très-petit nombre de critiques ou de propositions ont cependant été exclues. Il ne m'appartient pas d'en révéler la cause. D'ailleurs, s'il y a des réclamations, il en sera certainement tenu compte.

Il est infiniment probable que, cette communication une fois faite, la discussion ne tardera pas. Je vous ai déjà exposé les raisons qui me font croire qu'elle sera relativement assez courte.

P.-S. Je crois pouvoir vous annoncer que le Saint-Père a daigné répondre à l'adresse des trois curés du diocèse d'Orléans, qui lui ont exprimé leur foi au sujet de l'infaillibilité, dont ils désirent la définition dogmatique.

LXXXIX

29 avril.

Le cardinal de Angelis a annoncé au Concile que le Saint-Père, prenant en considération les nombreuses et instantes demandes des évêques, avait ordonné

que le chapitre De primatu et celui De infallibilitate fussent mis en délibération avant tout le reste du schema de l'Église.

On a aussitôt distribué aux Pères le recueil des animadversiones déjà produites sur la première de ces deux questions. Celles qui regardent la seconde ne seront prêtes que demain. L'une et l'autre ont exigé un assez grand travail d'examen et d'impression. Les uns disent que le schema nouveau, De primatu romani Pontificis et ejus infallibilitate, y sera joint immédiatement; d'autres, qu'il faudra attendre encore quelques jours. Mais, enfin, c'est fait.

La sensation a été grande, car on avait des doutes. Ce matin encore, et pendant la séance, beaucoup de bruits défavorables couraient la ville. On parlait de nouvelles démarches de la diplomatie, de nouvelles sollicitations des évêques opposants, d'hésitations autour du Saint-Père. Tout est tombé, et je suis témoin de l'immense soulagement qu'on éprouve partout. Je crois toujours, comme je vous l'ai dit maintes fois, que bon nombre de Pères engagés jusqu'à ce moment dans l'illusion de l'inopportunité ne seront pas les moins satisfaits de pouvoir en finir.

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XC

30 avril.

Vous avez le détail de la congrégation d'hier, du moins ce que l'on peut savoir. Je n'y reviens pas et ne veux point empiéter sur la chronique. Mais tenez pour certain que l'effet n'a pas été médiocre et qu'il continue. On espère beaucoup et pour bientôt, parce que la question une fois posée semble résolue. L'argument de l'inopportunité étant écarté sans remède, il n'en reste guère d'autre qui puisse être écouté. L'auguste assemblée n'a pas à discuter sur une idée, mais à déclarer un fait l'Église croit-elle ou ne croit-elle pas que son chef est inspiré directement de Dieu, c'est-à-dire infaillible dans ses décisions qui regardent la foi et les mœurs? Si elle ne le croit pas, elle ne l'a jamais pu croire et ne le croira jamais. Si elle le croit, elle l'a cru toujours et ne cessera jamais de le croire, et cela est aussi certain que l'existence de Dieu et la divinité du Christ.

On ne devine pas quelle longue discussion pourrait s'établir là-dessus dans un Concile. La question

n'est plus que de trouver la formule. Il est extrêmement probable qu'elle existe déjà.

Un trait de Rome: c'est par l'Océanie que la

pre

mière nouvelle de la séance d'hier m'est arrivée. Je veux dire qu'un évêque de l'Océanie m'a appris ce grand événement.'

y

Le vénérable évêque demeure au pied du Palatir, non loin de l'are de Janus Quadrifrons. Si le figuier ruminal existait encore, il en aurait l'ombrage. Sa mission, où il a passé trente-cinq ans, le rappelle, et il voudrait retourner. Il y a trouvé la sauvagerie, il a laissé des églises, des écoles, une grammaire, une imprimerie, un journal; mais il a encore bien des choses à faire par là, quoique tous ses fidèles sachent lire, écrire et chanter. Ils chantent des cantiques que l'évêque a composés dans leur langue très-gracieuse. Je les ai composés deux fois, me disait-il en riant, comme auteur et comme imprimeur; et, en cette dernière partie, je ne suis pas mauvais ouvrier.

Le doux évêque m'ayant donné la bonne nouvelle, et la porte toujours ouverte de César se trouvant près de la sienne, je suis entré chez César, pour savourer ma joie un peu à loisir. Je suis allé m'asseoir là où j'ai vu le Pape mardi dernier, au-dessus d'un ravin dans le fond duquel M. le baron Visconti déterre tout doucement quelque chose qui semble avoir été je ne sais quoi. Je crois que l'on m'a dit un théàtre. Oh! certes, je ne m'y oppose pas. Ce qu'il y a de

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