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I. Quels sont ces obstacles.

II. Comment ils sont levés.

I. Si les hommes n'aimaient pas à se faire illusion à eux-mêmes, et qu'ils connussent mieux le triste éloignement dans lequel ils sont de Jésus: s'ils connaissaient le fond de leur misère et de leur indigence, ils chercheraient plus soigneusement qu'ils ne font les causes de leur pauvreté, et quels sont les obstacles qui les empêchent de posséder Jésus. Mais par une confiance idéale et fausse, chacun se flatte d'avoir part à ses biens, et refuse de se laisser détromper là-dessus; delà vient qu'on se met si peù en peine d'examiner ce qui peut empêcher d'aller à Jésus, et qu'on ignore même ce que c'est que de lui appartenir. Les âmes un peu éclairées, qui commencent à sentir leur vide à cet égard, le bonheur d'avoir un Sauveur, et les ennemis qui leur disputent ce trésor, voient toujours avec plaisir qu'on leur découvre ce qui les éloignent de la possession de ce bien inestimable. Nous découvrons dans notre texte trois obstacles qui se rencontrent ordinairement dans le chemin de ceux qui vont à Jésus pour avoir part à sa vie.

1o. Le premier obstacle c'est la crainte des hommes, et des mauvais traitemens que nous pourrions avoir à souffrir de leur part si nous nous déclarions ouvertement. C'est dans cette triste disposition que se trouvaient les faibles disciples de notre texte. Leurs portes étaient fermées par la crainte qu'ils avaient des juifs. Ils n'avaient pas encore reçu cet esprit de liberté et de force, qui les fit sortir de Jérusalem, pour aller annoncer dans tout l'univers l'évangile de Jésus ressuscité. Ils

étaient encore retenus par un esprit de crainte qui les obligeait à se tenir enfermés et cachés : ils craignaient qu'on ne vint à tout moment les saisir et les traîner au supplice auquel ils avaient vu leur maître exposé. Ils ne faisaient pas assez de fond sur les promesses de ce puis-" sant libérateur qui leur avaient promis que personne ne les ravirait de sa main, qui les avait recommandé à son père, qui l'avait prié ardemment de les garder du mal. Jean XVII, 15. C'est cette crainte qui leur fait tenir leur portes fermées, et qui les empêche de se montrer de sorte que si Jésus veut entrer et se manifester à eux, il faut qu'il le fasse par un effet de la toutepuissance, et qu'il perce à travers des portes fermées.

Il faut qu'il en use encore à peu près de même à l'égard de plusieurs de ceux qui désirent de le connaître et de l'aimer. Il leur arrive souvent de fermer leurs portes et d'empêcher l'approche de Jésus, par cette malheureuse crainte des hommes qui les captive, et par l'appréhension des souffrances qu'ils auraient à essuyer de leur part. Ils craignent les mauvais traitemens du monde, ses mépris, ses railleries, ses injures et ses persécutions. Il ne se reposent pas avec assez de confiance sur les promesses de leur Sauveur, sur sa puissance, sur ses soins et sur la sagesse avec laquelle il veut les conduire, en ne les exposant pas à être tentés au-delà de leurs forces, et en leur donnant les secours nécessaires pour endurer tout ce à quoi ils seront exposés; en un mot, ils ne sont pas encore assurés de la résurrection de Jésus, de sa vie et de la force puissante de sa rédemption. Leur incrédulité le leur représente encore comme faible et mort pour eux; delà vient qu'ils ont peur de se montrer en public, qu'ils

eraignent de le confesser, et qu'ils lui ferment tellement l'entrée qu'il ne peut pas manifester en eux la vertu de sa vie glorieuse. C'est pourquoi Dieu a tâché de tout temps de fortifier ses enfans contre cet ennemi intérieur, qui bannit la crainte de Dieu pour y substituer celle du monde. Delà vient qu'il dit si souvent à ses serviteurs: Ne craignez point: Ecoutez-moi, vous qui connaissez la justice, vous mon peuple dans le cœur duquel est ma loi ma loi, ne craignez point l'opprobre des hommes, et ne soyez point effrayés de leurs injures; car la tigne les rongera comme un vétement, et la gerce les dévorera comme la laine; mais ma justice subsistera toujours, et mon salut sera dans tous les áges. Es. LI, 7, 8.

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Chers amis, qui soupirez après votre délivrance, et qui gémissez encore sous l'esclavage, parce que vous n'éprouvez pas encore la vertu de la résurrection de Jésus; examinez si ce n'est pas ce méchant ennemi, je veux dire, la crainte des hommes, qui lui ferme la porte de votre coeur? Si ce n'est pas cet obstacle qui vous barre le chemin, et qui vous empêche d'aller à lui et d'avoir part à sa vie? Peut-être faites-vous beaucoup contre vos consciences dans la crainte de passer pour bigots, et pour ne pas vous exposer aux railleries et aux mépris des mondains. Peut-être négligez-vous beaucoup de choses que vous devriez faire par la crainte des autres, afin de ne pas vous attirer leurs injures et leurs mauvais traitemens, pour vous conserver leur estime et leur amitié : c'est-là ce qui blesse la conscience et ce qui décourage; c'est ce qui vous ôte toute confiance et vous retient dans cet état de perplexité. Vous sentez que Dieu demanderait de vous plus de renonce

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ment à certaines clioses et plus de fidélité dans ce qu'il exige de vous; mais vous ne voulez point l'écouter, vous ne pouvez vous résoudre à vous laisser conduire par son esprit dans une carrière qui vous paraît épineuse. C'est ce qui ferme à Jésus la porte de vos cœurs, et qui l'empêche de vous faire goûter sa vie, comme il le voudrait, pour votre consolation. Que vous dirons-nous, à vous qui êtes encore captivés par ce tyran, et à qui cette servitude rend la vie si amère ? Vous êtes comme entre deux feux. Dieu et le monde vous paraissent également redoutables. D'un côté, la parole de Dieu et les mouvemens de son esprit agitent vos cœurs; d'un autre côté le monde vous ébranle à cause de la faiblesse de votre foi. Mais que faites-vous en hésitant ainsi? Ecoutez, chers amis, tournez-vous avec plus de confiance vers votre puissant et charitable Sauveur, ou du moins, reconnaissez, confessez et déplorez à ses pieds votre misère, ne l'excusez point, ne la cachez point, montrezvous à lui tels que vous êtes : il est l'ami et le confident des pauvres pécheurs exposez-lui les plaies de votre conscience nâvrée par les pêchés que vous a fait commettre la crainte des hommes. Ecoutez la voix de celui qui vous assure, que celui qui craint ou qui aime, père, mère, fils, fille, frère, sœur, ou aucune autre créature plus que lui, n'est pas digne de lui. Que celui qui le reniera devant les hommes par la crainte de leur déplaire et d'être maltraité d'eux, il le reniera un jour devant son père céleste et devant ses saints anges.. Matt. x, 37. Quoique de pareils témoignages soient à votre âme comme un sel piquant répandu sur une plaie récente; aimez-les, écoutez-les, recevez-les et priez le Seigneur Jésus de détruire lui-même par sa grâce tout

ce qui retarde votre parfaite réunion avec lui, et de produire par son esprit tout ce qu'il a droit d'exiger de

vous.

Quant aux âmes mondaines et charnelles, cet esprit de crainte est aussi un des principaux obstacles qui les empêche de donner accès à Jésus dans leurs cœurs. elles ont peur de s'attirer la disgrâce des hommes, elles craignent de perdre leur estime et leur approbation. Leur vie n'est dirigée que d'après les maximes corrompues du siècle. Toute leur conduite n'est réglée que par ce fond de crainte des hommes et par l'éloignement de la croix. Les portes de leurs cœurs étant ainsi fermées à Jésus, à sa parole et à son esprit, elles ne sont ouvertes qu'au monde et à tout ce qui peut satisfaire l'orgueil et l'amour-propre. Delà vient que la crainte humaine, cet ennemi déclaré de Jésus et de son règne les conduit où il lui plait et leur fait ce qu'il veut, et cela sans qu'elles y prennent garde. Cela étant, il ne faut point s'étonner que ces âmes-là soient si éloignées de recevoir Jésus et de goûter les biens de son royaume, et qu'au contraire ce Jésus et ses disciples soient pour elles des objets désagréables, qu'elles rejettent et qu'elles détruisent. Il reste donc vrai que cette crainte des hommes est un grand obstacle à la victoire de Jésus et à la manifestation de sa vie dans les âmes.

2o. Un second obstacle qui empêche l'âme d'être rendue participante de sa vie, c'est l'indifférence avec laquelle on s'éloigne de l'union où l'on doit vivre avec les membres de Jésus. Thomas n'était point avec eux quand Jésus vint. Son absence de la compagnie des disciples lui fut fatale. Il était peut-être occupé à des affaires temporelles, dans un temps où tous devaient se

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