I. Lorsque nous nous laissons ramener à lui par les reproches qu'il nous fait de notre incrédulité.

II. Lorsque nous entrons dans le seul et unique chemin du salut qui est la foi.

III. Lorsque nous suivons fidèlement notre vocation de chrétien.

I. Pendant que l'homme demeure dans son état naturel, il n'a aucune disposition à s'élever aux choses éternelles et invisibles. Attaché à la terre par les liens de la concupiscence, jamais il ne penserait à son origine, si Jésus, ce célèbre envoyé du père ne venait le rechercher, s'il ne venait ranimer son cœur engourdi et ne le convainquait de l'état de misère où il est plongé. Comme l'incrédulité constitue la principale partie de cette misère; c'est de ce damnable vice que la sagesse divine tâche particulièrement de convaincre et de guérir l'homme.

La première grâce que le Sauveur fait à ses disciples quand il se manifeste à eux; c'est de leur reprocher leur incrédulité, de ce qu'il n'avait point cru à ceux qui l'avaient vu ressuscité. L'ignorance et les faux préjugés des disciples, sur le fait de la rédemption et sur la manière dont elle devait s'accomplir, les avaient tellement aveuglés, que malgré tout ce qu'ils avaient vu en la personne de leur maître, ils étaient tombés dans une dangereuse incrédulité, et dans un funeste éloignement de se laisser convaincre de sa résurrection. Ne pouvant ajouter foi aux personnes véridiques qui l'avaient vu, ils les regardaient comme des visionnaires, et ne croyaient pas plus à leurs paroles qu'à des fables et à des rêveries. C'est ce que Jésus leur reproche au premier moment

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ils

qu'il se manifeste à eux. Le but de ses reproches est de les ramener de leur égarement, et de leur faire détester leur incrédulité et leur dureté de cœur. Ils s'étaient rendus d'autant plus coupables par cet endroit-là, que non-seulement ils n'avait point fait attention à tout ce que les écritures prédisaient de la mort et de la résurrection du Messie, ni à ce qu'il leur en avait dit pendant qu'il conversait encore avec eux, mais encore, n'avaient pas voulu croire à la déposition de ceux qui l'avaient vu ressuscité. Comme cette incrédulité n'aurait pas manqué de leur être funeste et damnable, s'ils y avaient persévéré, ce charitable Sauveur la leur découvre et leur fournit par ses reproches occasion de la connaître et de la détester il ne faut pas douter que les disciples, revenus de leur erreur, n'aient été confus de s'être roidis contre tous les témoignages convaincans qu'ils avaient de la résurrection de leur maître.

Tels sont les soins charitables que Jésus prend, nonseulement de ses disciples, mais encore de tous les hommes. Il leur met devant les yeux leurs péchés, leurs déréglemens, leur impénitence, leur incrédulité, et l'état de misère dans lequel ils sont. Ces reproches sont comme des rayons pénétrans de sa lumière, et des puissances de son esprit, qui vont jusqu'aux replis les plus cachés du cœur, qui lui découvrent ses maux, les lui font sentir avec honte et douleur par des convictions auxquelles il ne peut ni résister, ni contredire. Combien de fois l'homme est-il ainsi châtié dans sa conscience pour les péchés auxquels il s'abandonne ? Combien de fois se sent-il inquiété par ces convictions? Cependant, quelques mortifiantes qu'elles soient pour la nature, ce sont des visites gracieuses de Jésus qui tâche de tirer l'homme Kol. III.

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de ses égaremens et de le rappeler à lui. Pensez-y, vous qui êtes si enfoncés dans la vanité. Rappelez-vous combien de fois et en combien de manières ce fidèle Sauveur vous fait des reproches, cherche à vous convaincre de votre malheur, vous presse dans vos consciences, et vous met devant les yeux vos infidélités, vos injustices, votre attachement au monde, votre froideur pour lui et votre indifférence pour les biens éternels qu'ils vous présente. Oh! si vous vouliez une fois prêter l'oreille à ses reproches, si dans le temps que vous entendez ainsi sa voix dans vos cœurs, vous ne les endurcissiez pas pour préférer les ténèbres à la lumière vous vous sentiriez bientôt enlevés par un divin attrait, qui, vous dégageant de vousmêmes et du monde, vous porterait vers les choses divines et éternelles.

C'est particulièrement à ses disciples que le Sauveur adresse ses salutaires reprimandes. Il leur fait sentir que leur crainte ét leur défiance viennent de leur incrédulité, de ce qu'ils ne croient pas fermement que Jésus ressuscité, est fidèle et puissant pour vaincre au-dehors et au-dedans d'eux-mêmes les ennemis qui paraissent invincibles. La conviction de leur indignité, la vue de la grande corruption de leur cœur, et le sentiment douloureux qu'ils ont de leurs maux; tout cela joint aux restes d'incrédulité qui se trouvent en eux, ne leur permet pas de croire que la rédemption de Jésus soit. assez efficace pour les délivrer. Cela les jette souvent dans un découragement qui ne manquerait pas de leur être funeste si Jésus n'y remédiait; mais ce bon et fidèle maître vient se montrer à eux, et leur dire : Avez-vous oublié l'Eternel qui vous a formés, qui a étendu les cieux et fondé la terre: Vous vous étes continuellement

effrayés à cause de la fureur de ceux qui vous pressent! Où est maintenant la fureur de ceux qui étaient préts à vous perdre? Voici celui qui vous délivrera: il ne laissera pas exterminer ses serviteurs, et le pain qu'il donne ne manquera jamais. Esaïe, LI, 13. Une âme qui vient à entendre ces reproches, entre dans une salutaire confusion sur sa faiblesse, elle est étonnée qu'elle ait été assez incrédule pour douter de la vie et de la vertų, de la résurrection de Jésus, après tant de témoignages éclatans qu'elle en avait. Mais il faut remarquer que ces reproches de Jésus ne sont pas des insultes, ce sont des réprimandes d'amour et de tendresse, qui sont accompagnés de lumière, de grâce, de conviction et d'une manifestation plus particulière des choses dont l'âme doutait; comme nous le voyons par l'exemple des disciples, et particulièrement de Thomas.

Il nous importe donc infiniment de faire attention et de nous soumettre aux salutaires reproches que Jésus nous fait par sa parole et par son esprit. Nous sommes tous naturellement tardifs à croire, faciles à nous laisser entraîner par les choses sensibles, remplis de ténèbres, d'incrédulité et de répugnance pour les choses spirituelles. A moins d'avoir un oeil toujours ouvert à la lumière divine, et une oreille attentive aux instructions de la sagesse céleste qui veut nous guider à moins d'écouter les différentes réprimandes qu'elle nous fait ; nous faisons autant de chutes que de pas, nous allons d'égaremens en égaremens, et enfin nous tombons dans les ténèbres de dehors. Vous pouvez juger delà, chers amis, combien il serait utile et nécessaire que vous évitassiez la dissipation, et qu'à l'exemple des apôtres. vous vous tinssiez rassemblés et recueillis en vous-mêmes,

pour y entendre les reproches de l'esprit de Jésus, pour écouter ses instructions, pour recevoir ses ordres. Combien de faux détours cette sagesse éternelle ne vous ferait-elle pas découvrir dans votre cœur corrompu, que de dureté, d'incrédulité, et de différens obstacles qui vous arrêtent encore dans la recherche des choses divines? Cette lumière de grâce, en vous découvrant et en vous reprochant ces obstacles, vous communiquerait en même temps un désir sincère et la force de les surmonter; de sorte que par-là vous seriez disposés à vous élever avec Jésus vers le glorieux séjour de la félicité, à le suivre par une ascension spirituelle à faire votre demeure dans les cieux, comme concitoyens des saints et serviteurs de Dieu. Pensez-y, et vous reconnaîtrez avec David: Que bienheureux est celui que l'Eternel châtie et instruit par sa loi! Ps. XCIV, 12. Vous souhaiterez de tout votre cœur que le juste vous corrige, et vous avouerez que ce sera pour vous un baume qui servira à la santé de votre âme, et qui vous remplira de force et de courage pour vous élever avec Jésus vers votre patrie céleste.

II. Le second moyen qui nous est présenté dans notre texte, pour pouvoir faire une ascension spirituelle avec Jésus-Christ, c'est de nous laisser conduire dans le seul et unique chemin qui mène à la possession des biens éternels.

Ce chemin, c'est la foi, que Jésus fait annoncer par ses disciples dans tout l'univers, leur commandant d'aller publier, par la prédicatien de l'évangile, la grâce de Dieu en son Fils Jésus, laquelle étant reçue par la foi, est l'unique fondement du salut, et le seul chemin de