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3o. Un troisième obstacle qui s'oppose à la manifestation de la vie de Jésus dans une âme, c'est l'incrédulité. Nous en trouvons un exemple dans Thomas. Il ne veut point croire aux témoignages que les disciples lui rendent de la résurrectiou de Jésus ; quand ils lui disent: Nous avons vu le Seigneur, il répond: Si je ne vois dans ses mains les marques des clous, etc., je ne le croirai point. Telles étaient les tristes chaînes d'incrédulité par lesquelles ce pauvre disciple se laissa captiver. Il semble qu'il aurait dû se souvenir de tant d'assurances qui leur avaient été données touchant la vérité de la résurrection de Jésus. Ce bon maître les avait avertis, déjà long-temps avant ses souffrances, qu'il devait ressusciter au troisième jour. Les femmes et beaucoup d'autres qui avaient été au sépulcre, qui ne l'y avaient point trouvé, et qui même y avaient vu des anges qui leur avaient annoncé que Jésus vivait ; enfin ceux d'entre eux qui l'avaient déjà vu; tout cela ne devait lui laisser aucun doute, et il devait croire ce que tant de témoins irréprochables lui disaient tous d'uue même voix : Nous avons vu le Seigneur. Cet événement lui paraît si incroyable, et il le regarde comme quelque chose de si grand, qu'il veut en être lui-même le témoin et en juger sur la déposition de ses propres sens : cette incrédulité n'aurait pas manqué de lui être funeste, si le Sauveur n'avait eu pitié de lui et ne s'était accommodé à sa faiblesse par une condescendance admirable.

La même faiblesse se trouve encore dans bien des âmes qui désirent et qui cherchent leur salut en Jésus. Elles se laissent quelquefois entraîner si puissamment par l'incrédulité, qu'elles ferment, pour ainsi dire, leurs cœurs à tous les témoignages de sa vie, et de l'effi

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cace de sa rédemption. Quand elles lisent dans la parole de Dieu ce qu'en disent ceux qui l'ont éprouvée, comment il est un Sauveur victorieux contre toutes les puissances ennemies; lorsqu'elles voient la description des incomparables priviléges de ceux qui l'ont connu, de quel bonheur ont joui ceux qui se sont consacrés entièrement à lui; cela leur paraît incroyable, parce qu'elles ne le sentent pas encore elles-mêmes. Il leur semble que ce sont des choses auxquelles elles ne pourront jamais parvenir, parce qu'elles ne les connaissent pas par sentiment. Au lieu de s'abandonner avec simplicité et confiance à la sage conduite de leur Sauveur et d'attendre avec patience que sa bonté vienne nous favoriser des mêmes grâces, on voudrait, comme Thomas, voir, toucher, sentir; et quand cela n'arrive pas d'abord, on s'inquiète, on doute de l'accomplissement des promesses de Dieu sur nous. Lorsqu'au lieu des productions de la vie de Jésus, on ne sent que ténèbres, péché, misère et faiblesse ; on a peine à croire que Jésus soit vivant et puissant. On dit comme Thomas. Tant que je ne verrai point, que je ne toucherai et ne goû¬ terai point la douceur, la force de mon Sauveur, je ne saurais croire qu'il soit ressuscité pour moi, et qu'il vive en moi. Telles sont les tristes pensées qui troublent une âme, qui la tourmentent souvent au point que, transportée hors d'elle-même, elle ne saurait se livrer avec résignation à la conduite de Jésus, ni croire sans voir

et sentir.

A

Il serait trop long de rechercher ici toutes les sources de cette incrédulité. Nous dirons seulement que la connaissance qu'une âme réveillée a de son indignité et de ses péchés, aussi-bien que de la grandeur de Jésus et de

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l'excellence de sa grâce, la font souvent douter qu'elle puisse jamais avoir part à un si grand bien. Tantôt elle croit son mal trop grand pour qu'elle en puisse être guérie : tantôt elle se regarde comme trop indigne des grâces de Dieu : tantôt elle envisage les priviléges dont il favorise ses enfans, comme quelque chose de trop élevé pour elle. Un conseil salutaire à des âmes ainsi agitées et inquiétées par ces attaques d'incrédulité, serait d'écouter ce que dit Jésus à Thomas: Bienheureux sont ceux qui n'ont point vu, et qui ont cru; de s'abandonner avec résignation à la conduite du Seigneur, afin qu'il fasse luire sa lumière au milieu de leurs ténèbres, et de ne point perdre courage à la vue de leur indignité. Si, en se tenant ainsi tranquilles, elles persévéraient à prier et à veiller, il est certain qu'elles éprouveraient plutôt la délivrance. Ainsi lorsque vous vous sentirez abattus par le doute et la défiance, commencez par vous jeter aux pieds de Jésus, avec tout ce que vous avez de corruption et de péchés : confessez-les lui, et en vous remettant à ses compassions, attendez patiemment qu'il vous en fasse ressentir les effets. Ne prêtez point l'oreille aux suggestions de votre incrédulité qui vous fait juger votre mal sans remède: c'est ce que le Seigneur condamne quand il dit, par la bouche de son prophète : Sion se déchire elle-même, et personne ne la console. Voulez-vous que le vent de l'Eternel dissipe le tourbillon de vos pensées tumultueuses; possédez vos âmes par la patience, et en attendant. tenez-vous en paix dans la compagnie des disciples de Jésus, persévérant avec eux dans la prière et la vigilance.

Vous venez de voir, chers auditeurs, la description de quelques attaques d'incrédulité, auxquelles se trou

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vent quelquefois exposés ceux qui sont déjà déclarés disciples de Jésus. Mais cet état est bien inconnu au monde aveugle, qui gît dans le mal et dans la sécurité. L'état de Thomas leur paraît bien au-dessous du leur. A les entendre, ils ne sont pas comme lui des incrédules. Ils reçoivent, ils croient en Jésus de tout leur cœur. Que pouvons-nous dire à ces hommes aveugles? Nous ne saurions les forcer à reconnaître le fond d'incrédulité dans lequel ils sont plongés ; cependant on ne saurait s'empêcher de leur déclarer, et nous osons leur dire avec assurance, qu'ils sont dans une plus grande et plus dangereuse erreur que Thomas; et s'ils se connaissaient, ils cesseraient de le mépriser, et déploreraient leur propre folie. Je ne prétends pas au reste, qu'on doive excuser la dureté de Thomas. L'intention de l'esprit de Dieu n'est jamais de flatter ses enfans dans leurs faiblesses, ou de les y autoriser. Il demeure vrai, que Thomas et les autres disciples sont condamnables par leur lenteur à croire ce qui leur avait été annoncé. Ce sont des faiblesses dans lesquelles il ne faut pas les imiter, et qui ne nous sont marquées que pour nous servir d'avertissement et de préservatif. Mais en même temps il faut faire sentir au monde que pendant qu'il méprise les disciples à cause de leurs faiblesses, il s'aveugle soi-même sur ses propres défauts et sur des fautes beaucoup plus graves, dans lesquelles il croupit sans le savoir. L'incrédulité de ces prétendus croyans qui condamnent ceux qui sont faibles dans la foi, est bien plus dangereuse que celle de Thomas: celle de Thomas venait de l'idée qu'il avait de la grandeur de la chose qu'on lui annonçait et qui lui paraissait incroyable. Il nous arrive souvent de ne pas oser croire

des choses qui nous sont extrêmement avantageuses, par le désir que nous avons qu'elles soient réelles. Mais l'incrédulité des mondains vient de la répugnance qu'ils ont pour la chose qu'on leur annonce. Ils n'aiment point Jésus, ils n'ont que du dégoût pour tout ce qui le con. cerne. Ses maximes, ses lois, ses disciples sont pour eux des objets insupportables; et quand on leur rend quelques témoignages de ce que Jésus est à ceux qui l'aiment, et des effets de sa grâce dans les coeurs, ils ne veulent point le croire, parce que cela est contraire à leurs inclinations. L'incrédulité de Thomas ne l'empêcha point de denieurer dans une communion d'esprit et de cœur avec les disciples de Jésus, quoiqu'il ne fût pas présent de corps au moment où le Sauveur leur apparut. Il ne cessa pas d'aimer cet aimable maître qu'il avait suivi pendant qu'il avait joui de sa présence. Mais l'incrédulité des mondains les éloigne de Jésus et de ses disciples; ils n'aiment que la société du monde impie, c'est-à-dire de leurs semblables. Là ils s'abandonnent à mille sortes de crimes qui sont les preuves de l'empire que l'esprit d'incrédulité exerce sur leurs cœurs. Enfin dans Thomas l'incrédulité n'était qu'une tentation passagère, dont il désirait ardemment d'être délivré, et dont il le fut bientôt, parce que le Sauveur connaissait la sincérité de son cœur. Mais l'incrédulité des mondains est un état constant dans lequel ils demeurent, et dont ils ne souhaitent point de sortir, parce qu'ils ne veulent point se laisser convaincre par le Saint-Esprit, de leur infidélité. Chez eux ce n'est pas un état d'infirmité, mais un état de sécurité, d'aveuglement et d'opi❤ niâtreté, dans lequel ils se fortifient toujours davantage Vol. III.

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