et il sera toujours le méme. Les témoins de Jésus n'ont qu'à se résoudre d'avance à éprouver tout cela. S'ils sont fidèles à Dieu, ils ne manqueront pas de porter leur part des mauvais traitemens. Mais pour rafermir leur courage le Sauveur leur fournit de puissans motifs de consolation dans notre texte.

Le premier motif c'est que Dieu a déjà prévu tout ce qui doit leur arriver: Je vous ai dit ces choses, afin que quand l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Si Jésus leur avait promis de la prospé rité dans le monde, s'il leur avait fait espérer l'amour et l'estime des hommes, et qu'ensuite il eussent éprouvé le contraire, ils auraient pu s'en scandaliser; s'il ne les eût point avertis du sort qu'ils auraient à subir quand la chose serait arrivée, cela aurait pu leur paraître étrange. Mais dès qu'il leur avait prédit que tout cela leur arriverait, l'événement n'avait rien de surprenant pour eux; au contraire cela servait à les soutenir et à les fortifier. C'est aussi une douce et puissante consolation pour les témoins de Jésus, au milieu des opprobres et des persécutions du monde, lorsqu'ils se souviennent que leur maître les a avertis de tout cela, qu'il a déjà tout su et prévu, avant que la chose arrivât, qu'il a déjà mis ordre à tout, et qu'il sait jusques où doivent monter les flots de la mer de ce monde et le moment où il doit dire: Ici s'arrêtera l'élévation de tes ondes.

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Un second motif que le Sauveur leur propose pour porter à la patience, c'est que le monde fait cela dans l'aveuglement et par ignorance: Ils ne connaissent ni le père, ni moi. Cette considération doit porter les témoins de Jésus à avoir pitié de ces pauvres âmes aveugles qui croient servir Dieu en persécutant ses enfans..

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Si le monde savait qu'en faisant cela il crucifie le Seide gloire; qu'il fait la guerres à Dieu, sans doute qu'il ne le ferait pas. Les enfans de Dieu sachant cela supportent les méchans avec patience, et regardent leurs persécuteurs avec des yeux de compassion et de charité; malgré tous leurs mauvar traitemens, ils ne cessent pas de les aimer et de prier per eux. Quoique le monde se moque de cette simplicité des disciples, et que delà il prenne occasion de les outrager davantage : cela ne les rebutent pas; l'amour que Dieu porte en Christ aux hommes méchans est un motif suffisant pour exciter dans une âme éclairée un mouvement de tendresse et de charité, qui fait qu'elle plaint leur sort et qu'elle supporte avec douceur toutes leurs méchancetés, en attendant que Dieu donne la repentance à quelquesuns d'entre eux, pour sortir des piéges du diable qui les tient captifs pour faire sa volonté. 2. Tim. 11, 25.

Cela étant, vous, chers amis, qui avez le témoignage de Jésus dans vos cœurs et qui le portez devant le monde, fortifiez-vous en notre Seigneur et par sa force toute puissante, pour pouvoir vaincre par la parole de votre témoignage, et pour percer à travers toutes les contradictions du monde. Donnez gloire à Jésus en confessant son nom et les vérités de son évangile ; en attendant que vous soyez manifesté avec lui en gloire, quand il viendra pour être rendu admirable dans ses saints. Seigneur Jésus! sauve-nous, pardonne à ceux qui pèchent par ignorance, réprime ceux qui par fierté s'élèvent contre toi et contre ton peuple combats contre ceux qui combattent contre nous, et nous donne la victoire! Amen.

XXXVII". SERMON.

L'HABITATION DE DIEU

DANS LES AMES.

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Celui qui a mes commandemens et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon père, et je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui. Jude, non pas l'Iscariot, lui dit : Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non pas au monde.

Jésus lui répondit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole; et mon père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.

Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles; et

la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais elle est du père qui m'a envoyé, etc. St.-Jean, xiv, 21, 31.

Mes chers et bien-aimés auditeurs!

Le bonheur des enfans de Dieu, quoiqu'inconnu au monde, n'en est pas moins grand, ni moins capable de

remplir tous les désirs d'une âme immortelle. St.-Jean, voulant nous peindre l'amour infini du père, et les glorieux priviléges de ceux qui lui appartiennent, nous représente tout cela par un seul trait, qui est le titre d'enfant, que Dieu accorde en Jésus-Christ aux croyans. Considérez, dit-il, combien est grand l'amour que le père nous a témoigné, de vouloir que nous soyons appelés les enfans de Dieu. 1. Jean II, 1. Par-là il insinue que le bien souverain de l'homme, et l'effet le plus sensible de la charité de Dieu est, qu'il daigne adopter une pauvre âme pour son enfant. Les hommes regardent comme le plus grand bonheur d'être fils d'un monarque ou de quelque grand du monde; mais la foi apprend à une âme fidèle, qu'être enfant de Dieu, c'est un bonheur plus glorieux que de posséder toutes les dignités du siècle. Il n'est pas nécessaire d'entrer ici dans les détails des avantages des enfans de Dieu. Heureux ceux qui les connaisssent par expérience : ils ne changeraient pas leur état contre les royaumes les plus florissans de la terre. Le plus grand avantage, dont les enfans de Dieu jouissent déjà dans ce monde, consiste en ce que Dieu habitent en eux et qu'ils sont les temples de ce Dieu vivant. Ce privilége est la source de tous les autres, c'est le principe et le fondement de tout ce qui peut rendre parfaitement heureuse une âme immortelle. C'est ce privilége des enfans de Dieu, que le Sauveur nous représente aujourd'hui dans les paroles pleines de tendresse, par lesquelles il console ses chers disciples. Entre autres motifs de consolations qu'il leur propose, il appuie particulièrement sur celui-ci ; c'est que son père et lui, avec le Saint-Esprit, viendront habiter en eux, et qu'ils s'y manifesteront. Cette matière conso

lante fera aujourd'hui le sujet de notre méditation, où nous avons dessein de vous représenter,

L'habitation de Dieu dans les âmes.

I. Quelles sont les âmes dans lesquelles Dieu habite? II. En quoi consiste cette habitation?

III. Quels sont les avantages qui en découlent?

I. Dieu étant un Dieu saint, il faut que les âmes dans lesquelles il doit habiter possèdent des qualités relatives et convenables à la sainteté de son essence. Il faut que le palais de ce grand roi soit orné d'une manière digne de sa majesté. Mais quels doivent être les ornemens d'une âme en qui la divinité veut habiter? Jésus-Christ nous les dépeint, et nous indique les dispositions dans `lesquelles nous devons être pour que Dieu se manifeste

à nous.

La première disposition qu'il demande, c'est d'aimer Jésus: Celui qui m'aime, mon père l'aimera, etc. On pourrait s'étonuer ici qu'il soit plutôt question d'aimer Jésus que d'aimer Dieu, que d'aimer le Père ou le SaintEsprit. Pourquoi, dira-t-on, l'écriture sainte, dans la description qu'elle fait de l'amour des enfans de Dieu, fait-elle particulièrement mention de Jésus comme de l'objet principal de leur amour; ainsi qu'on peut le voir. Jean xvi, 27; XXI, 15. 1. Cor. xvi, 22. Eph, vi, 24. 1. 1. Pier. 1, 8. La raison de cela est que, quand il est parlé de Jésus-Christ, en tant qu'il est revêtu du caractère de médiateur, il est considéré dans une espèce d'opposition à l'égard de la divinité: il est considéré comme un objet inconnu au monde, méprisé, re-' jeté, qui a paru dans la forme la plus humiliante de serviteur, couvert du voile de la pauvreté et chargé de Vol. III.

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