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contre tous les témoignages de la parole de Dieu et de son Esprit.

Hélas! qui pourrait découvrir le fond d'incrédulité dans lequel le monde gît sans le savoir! Cependant il ne faut pas s'étonner qu'une âme charnelle ne le voie pas, parce que ce vice est comme une racine profonde, cachée bien avant dans le fond du coeur. Tous les autres vices forment comme un buisson épais qui la couvrent; de sorte qu'on ne peut la voir et la connaître que lorsque le cœur commence à se débarrasser de ses impuretés. C'est alors qu'on voit l'incrédulité comme le fondement de tous les autres péchés. Cela étant, il n'est pas étonnant que les âmes impénitentes, qui vivent dans la sécurité et dans leurs dissolutions, ne sachent ce que c'est que l'incrédulité, ne la sentent point, et ne s'en croient pas entachées.

Après ce que nous venons de dire touchant l'incrédulité dominante et non connue qui est dans les méchans, il est bon d'observer aussi que l'incrédulité de tentation et d'infirmité, qui se trouve dans les em ans de Dieu, ne laisse pas que d'être un obstacle à la manifestation de Jésus cn eux, de retarder leur délivran ce et de refroidir leur zèle. Elle abat le courage, et cause mille désordres, sur-tout quand on lui laisse le temps de s'enraciner de nouveau. Ainsi vous qui cherchez Jésus, et qui sentez en vous les tristes mouvemens de l'incrédulité, combattez-les, croyez ce que les témoins de Jésus yous disent de sa vie, de son amour et de sa fidélité. Laissez-vous appliquer tous ces biens par le St.-Esprit, et attendez-en avec patience et résignation l'heureux accomplissement. Du reste, regardez la découverte que vous avez faite de l'incrédulité de votre cœur comme

une grâce de Dieu et comme un gage de celles qu'il vous destine encore; car la voir et la sentir, c'est assurément une production de la lumière de Dieu. L'incrédulité est dans tous les hommes, mais tous ne la sentent pas. Cela n'est donné qu'à ceux à qui Dieu découvre le fond de leur corruption. Quand l'esprit de Christ nous a convaincu du péché d'incrédulité, parce que nous ne croyons point en lui, le seul parti que nous avons à prendre est de recourir à lui pour en obtenir le pardon et la délivrance. Il ne faut pas se laisser détourner de la prière, de la recherche sincère de Jésus et de la compagnie de ses disciples, mais s'abandonner entièrement à sa sagesse, et l'on se verra bientôt délivré de cet ennemi, aussi-bien que de tous les autres obstacles qui veulent empêcher Jésus de nous manifester sa vie. Car s'il voit de la sincérité dans le cœur des siens, rien ne l'empêchera de venir à eux ; il surmontera tout ce qui veut s'opposer à leur réunion, comme nous le voyons dans notre seconde partie.

II. Comment ces obstacles sont-ils levés ?

Le premier obstacle, qui était la crainte des hommes, qui obligeait les disciples à tenir leurs portes fermées, Jésus le surmonte par sa puissance; car il entra, les portes de la maison étant fermées. Il perce à travers tout ce qui voulait l'arrêter. Il savait que ces disciples affligés soupiraient après lui, qu'ils l'aimaient, et qu'ils ne souhaitaient rien tant que de l'embrasser. Ce bon maître compâtissait à leurs misères, il voyait qu'ils avaient besoin d'être consolés et fortifiés, par la joie et la paix de son esprit, contre les craintes et ler angoisses qui les tourmentaient; c'est pourquoi il entre et se présente à eux,

malgré tous les obstacles qui semblaient devoir l'en empêcher.

C'est ce que ce charitable et fidèle Sauveur fait encore à l'égard des âmes qui désirent sincèrement d'être réunies à lui. Il est vrai qu'il y trouve encore plusieurs portes fermées. Plusieurs pensées de doute, différens mouvemens de crainte et de découragement retiennent souvent des pauvres âmes comme dans de sombres cachots. Mais Jésus le voit; il sait que c'est avec douleur, et contre leur gré, qu'elles sont dans cet état : il n'ignore pas qu'elles voudraient en être délivrées, qu'elles l'aiment, qu'elles souhaiteraient de l'embrasser, de le glorifier qu'elles désirent de pouvoir se dépouiller de toute crainte des hommes, et de toutes vues mondaines et charnelles. Mais, hélas ! il n'est pas en leur pouvoir de le faire par elles-mêmes. Elles se sentent entraînées où elles ne voudraient pas aller ; et ce sout ces pauvres âmes gémissantes sous le joug de la loi qui ont sujet de dire: Je voudrais faire ce qui est bien, mais je trouve dans mes membres une loi qui s'y oppose, parce que le mal est attaché à moi. Hélas! misérable que je suis qui me délivrera du corps de cette mort! Jésus qui les connaît, qui entend leurs gémissemens, vient, par la force de sa rédemption, les tirer de leurs misères. Il surmonte les obstacles qui s'opposent à leur délivrance ; il entre quoique les portes soient fermées, et il apporte avec lui la consolation de ces âmes affligées. Ce n'est pas que Jésus sauve personne par force, ou qu'il attire les hommes par une puissance irrésistible: non, mais quand il voit des âmes qui, donnant accès à la lumière de son esprit, commencent à se lasser de leur captivité ; il exerce alors envers elles son office de rédempteur puis

sant et victorieux. Il ouvre lui-même les portes et brise toutes les barres d'airain pour mettre l'âme en liberté, pour lui manifester sa vie. Alors il fait les fonctions de la charge qu'il a reçue de son père céleste, qui l'a oint pour évangéliser aux débonnaires, pour publier aux captifs la liberté, et aux prisonniers l'ouverture de la prison, pour guérir ceux qui ont le cœur froissé et pour consoler ceux qui sont affligés. Es. LXI. 1. Quand le temps de cette délivrance est venu, rien n'est capable de résister à ce victorieux Rédempteur. Tout s'enfuit de devant sa face dès qu'il se montre, ses ennemis sont dissipés comme la graisse des agneaux est consumée par un brasier, comme de la cire se fond au feu consumant. Ps. LXVII. 1 2.

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Le moyen par lequel Jésus calme la crainte de ses disciples, c'est sa paix: La paix soit avec vous, leur dit-il. C'est ce qu'il fallait à ses disciples épouvantés, et c'est ce qui est nécessaire aux cœurs affligés qui attendent sa venué et leur délivrance. Dans cette attente, une pauvre âme s'inquiète et se trouble à la moindre menace de souffrances. Tout la fait trembler ; elle n'ose paraître avec la livrée de Jésus, dans la crainte des outrages des hommes. Mais ce libérateur, en venant à elle, lui apporte la paix, une paix divine et solide, une paix in. térieuré, qui la calme, qui la rend contente dans la possession de la grâce de son Dieu. Cette paix lui fait regarder les hommes et toutes les choses du monde comme incapables de la rendre malheureuse. La parole douce et puissante de Jésus, la paix soit avec vous, est une parole de commandement et d'autorité par laquelle il tance la mer et les vents pour rétablir le calme. A cette parole les craintes se dissipent, les ténèbres s'en

fuient, la tranquillité succède aux troubles qui agitaient l'âme. Tout cela est produit par le Saint-Esprit que Jésus-Christ envoie : Recevez le Saint-Esprit, dit-il à ses disciples, comme mon père m'a envoyé, ainsi je vous envoie. Animés de cet esprit et de la parole de Jésus, ces faibles disciples, qui n'osaient se montrer, courent se présenter, non-seulement au milieu des Juifs à la vue de tout Jérusalem, mais encore ils vont partout l'univers attaquer de front le diable et son règne, le détruire où il était le mieux établi, et braver tous les ennemis, sans craindre la mort. Jésus fait la même chose à l'égard de tous les siens, à chacun selon la mesure qui lui convient. Par la paix qu'il verse dans leurs cœurs, il chasse la crainte et la frayeur qui les troublaient, il les fortifie, les rassure, et les fait asseoir sur un rocher inébranlable, d'où ils regardent avec un œil serein les tempêtes qui s'élèvent sur la mer de ce monde.

Une pauvre âme agitée me dira peut-être ici : « Pourquoi cela ne se fait-il pas ainsi en moi? Pourquoi Jésus ne vient-il pas briser mes chaînes, et surmonter, par la force de sa rédemption, les barrières qui lui ferment la porte de mon cœur? » Cher ami qui te plains ainsi, tu devrais premièrement examiner si c'est sincèrement que tu parles: si c'est de tout ton cœur que tu cherches et que tu aimes Jésus: si comme ses disciples tu soupires après lui; si tu persévères comme eux en prières et en oraisons; si tu n'es pas encore associé avec les juifs ennemis de la croix de Christ, avec les faux chrétiens qui le méprisent et qui persécutent les siens, n'aimant que le monde et sa vanité? Car si tu n'es point sincère dans la recherche de Jésus, il n'est pas étonnant que tu ne le trouves pas, et que tu n'éprouves point sa

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