ainsi de l'opération du Saint-Esprit dans les fidèles, ce serait injustement qu'on me soupçonnerait de vouloir établir des révélations particulières et extraordinaires. Je me contente de dire avec la parole de Dieu, que l'esprit témoigne que l'esprit est la vérité. 1. Jean v, 6. Le Saint-Esprit habitant dans le cœur témoigne que l'esprit qui parle dans les écritures est la vérité. C'est un seul et même esprit qui ne se dément jamais, qui a toujours été le même, et qui le sera jusqu'à la fin, conduisant, animant et enseignant ses enfans, de manière que ses opérations intérieures s'accordent toujours parfaitement avec la parole révélée dans l'écriture. Un des principaux avantages que les fidèles tirent de l'habitation de Dieu en eux est d'en étre enseignés. Glorieux et incomparable privilége sans contredit, que d'avoir dans son cœur un docteur auquel on peut sanscesse aller demander conseil, et auquel on peut découvrir son état et faire confidence de ses sentimens les plus secrets. Quelle grâce que d'oser s'approcher de lui! devenir épancher son âme en sa présence, de recevoir de lui les consolations et les instructions nécessaires. Vous qui avez quelque témoignage de l'habitation de Dieu dans vos cœurs, prévalez-vous de ce glorieux avantage, approchez-vous souvent de cette source de lumière et de sagesse, parlez-lui dans vos prières, allez-vous plaindre à lui, exposez-lui toutes vos nécessités, vos difficultés, vos doutes et vos afflictions: écoutez les réponses qu'il vous donnera; il vous fera connaître et sentir ce qui vous est nécessaire, il vous parlera selon votre état et vos besoins, il vous éclairera, il vous conduira et vous enseignera le chemin que vous devez tenir. Je n'en excepte pas même les choses de cette vie ; Vol. III. 13 il ne vous refusera pas non plus à cet égard sa conduite et ses enseignemens. Ah! qu'une âme serait heureuse en possédant ce doux privilége, si elle savait s'en servir, si elle savait écouter la voix de Dieu, pour se conduire en toutes choses selon ses volontés, elle éprouverait efficacement l'accomplissement de cette précieuse proDieu fait à ses enfans: Je te donnerai l'intelligence, et je t'enseignerai la voie par laquelle on doit marcher. J'arréterai mes yeux sur toi, je te garderai de mon œil. Ps. xxxII, 8. messe que Un second avantage que les enfans de Dieu retirent de leur communion avec Dieu et de l'habitation de Jésus en eux, c'est la paix. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Il ne peut y avoir aucune union entre deux partis qui sont en guerre. Dieu ne peut pas habiter dans une âme, à moins qu'il ne lui donne sa paix et qu'il ne l'assure de sa grâce et de sa réconciliation avec lui. L'approche grâcieuse de Jésus est même déjà un gage de cette paix. Par-là il témoigne qu'il n'a plus ni haine, ni colère, que tous les sujets de dissension et tous les obstacles à la réunion sont levés, puisqu'il s'approche de si près d'une âme qu'il veut habiter dans elle. En venant ainsi à elle, il lui apporte la paix, il lui donne le baiser de sa paix, en lui disant Que la paix soit avec toi, je te donne ma paix. Cette paix, le Sauveur l'appelle sa paix, parce que c'est lui qui en est l'auteur. Il est le médiateur entre Dieu et l'homme, il les rapproche, les réconcilie et cimente l'union entre eux: C'est lui qui détruit la paroi mitoyenne qui est le péché, qui satisfait à la justice de Dieu; qui ôte le péché, qui l'expie, qui en délivre l'homme, qui l'en purifie dans son sang, et qui par-là le rend digne de se rap procher de Dieu et de rentrer dans son alliance. Aussitôt que Jésus est reconnu et reçu comme le maître du cœur, dans une âme, c'est alors qu'elle est puissamment assurée de sa réconciliation avec Dieu, et qu'elle a la paix. C'est-là ce qui calme les agitations de la conscience, qui rend inutiles les accusations du diable, du péché et de la loi, et qui met l'âme dans une heureuse assurance de la grâce de Dieu. Cette paix est assurément bien diffé rente de celle du monde. C'est pourquoi le Sauveur dit : Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. La paix de Jésus entraîne nécessairement avec soi une guerre avec le diable, le péché et le monde. C'est une paix dans laquelle un enfant de Dieu n'a pas à se promettre beaucoup de repos selon la chair. La paix du monde, au contraire, ne subsiste que par un accord criminel avec le diable et le péché c'est une sécurité charnelle dans laquelle une pauvre âme se laisse bercer par les ennemis qui la perdent, et dans laquelle elle fait sans-cesse la guerre à Dieu. Elle ne subsiste qu'aussi long-temps qu'on aime les vanités de la terre, qu'on recherche l'amitié des hommes, leur estimé, leur approbation, et qu'on paie tout cela par le sacrifice de ce qu'on doit à Dieu et à son propre salut. Voilà la paix le monde donne à ses partisans. Malheureuse paix qui ne s'entretient que par l'inimitié contre Dieu, et qui est suivie d'une destruction éternelle ! La paix de Jésus est d'une nature toute opposée à celle-là ; c'est une paix du cœur par laquelle l'âme se repose en Dieu et en sà volonté, malgré toutes les agitations extérieures, quand même elle ne voit que misère au-dedans et contradiction au-dehors. que Chers auditeurs, qui aspirez à une douce et heu reuse union avec votre Dieu, le seul parti que vous ayez à prendre, c'est d'aller à Jésus, de vous abandonner à lui, de vous laisser conduire par son esprit et de le laisser maître de vos cœurs, en lui soumettant toutes vos affections, et en désirant sur toutes choses d'être des vaisseaux de sa grâce et des instrumens en sa main pour servir à l'exécution de ses adorables volontés. En vous abandonnant ainsi à lui, vous trouverez en lui un Emmanuel, un Dieu avec vous, un Dieu de charité, d'amour et de tendresse, qui fera de vos cœurs son temple, sa demeure éternelle, et qui se manifestera à vous d'une manière qui vous comblera d'une félicité qu'on ne saurait exprimer. Le seigneur Jésus, qui désire ardemment de ramener tous les hommes à ce centre de paix et de bonheur, veuille vous y attirer puissamment. Qu'il vous fortifie dans ce que vous pouvez avoir déjà de la plénitude de sa grâce! Qu'ils vous établisse et vous fonde inébranlablement dans une heureuse union avec lui, qui dure éternellement ! Amen. Il y avait un homme d'entre les Pharisiens nommé • Nicodéme, l'un des principaux des Juifs. de Cet homme vint de nuit trouver Jésus, et lui dit: Maître, nous savons que tu es un docteur venu de la part Dieu; car personne ne saurait faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Jésus lui répondit: En vérité, en vérité je te dis que si un homme ne natt de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu, etc. Saint Jean, 11, 15. Mes chers et bien-aimés auditeurs. L'HOMME, dans sa création, avait reçu de la bonne et puissante main de son Créateur toutes les qualités qui pouvaient le rendre digne de converser avec Dieu comme avec son père. Rien ne lui empêchait l'accès à son trône. Il avait toujours la liberté d'approcher de lui, comme d'un ami, et de goûter en lui, comme dans son souverain bien, une parfaite et éternelle félicité. Mais aussitôt l'homme a eu le malheur de se dépouiller de l'image de que |