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XXXIX. SERMON.

ÉTATS DES IMPIES ET DES FIDÈLES,

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Jy. avait un homme riche, qui se vétait de pourpre et de fin lin, et qui se traitait bien et magnifiquement tous les jours:

Il y avait aussi un pauvre, nommé Lazare, qui était couché à la porte de ce riche et qui était couvert d'ulcères, etc., etc. St.-Luc. 16. 19. 31.

Mes chers et bien-aimés Auditeurs.

C'EST de tout temps qu'il y a eu deux familles différentes dans le monde, celle des impies et celle des enfans de Dieu; et ce mélange durera jusques à la fin. Cette différence d'états, où l'homme se trouve dans ce monde, décide aussi de son sort après cette vie ; et ce sort doit être, ou éternellement heureux, ou éternellement malheureux. Voilà les deux branches qui font le tage de tout le genre humain. L'Ecriture-Sainte, aussi

par

aper

bien que l'expérience, prouvent que le nombre des bienheureux a toujours été le plus petit, et qu'il l'est encore; tandis que le grand nombre a toujours été celui qui a suivi la voie large qui conduit à la perdition. Mais malgré l'évidence de cette vérité, chacun prétend appartenir à la famille de ceux qui doivent avoir part au bonheur personne ne veut se croire du nombre des impies, des malheureux, des damnés. D'où vient cette tromperie et cet aveuglement? Cela ne peut venir que du peu de soin qu'on a de s'examiner et d'appliquer à son cœur la sonde de la vérité, qui est la parole de Dieu, Sans examen, sans fondement, par une simple opinion qu'on a conçue de soi-même, on se met au rang des élus, dans le temps qu'on porte les caractères d'un réprouvé. On se flatte, on se fait grâce à soi-même, on n'entrevoit qu'à demi ou point du tout ses défauts. Si on s'en çoit, on les exténue, pendant qu'on grossit, et qu'on relève ses prétendues bonnes qualités, et les raisons qu'on croit avoir de juger favorablement de son état, Voilà la principale cause du malheur de tant d'àmes, et qui fait que, parmi ceux qui se promettent le salut, le plus grand nombre tombe dans l'abîme de la perdition. Il se peut , et je ne doute pas, mes chers auditeurs, qu'il ne se trouve parmi vous des gens séduits tromperie. Il paraît que personne de vous ne se croit impie, méchant, hypocrite : personne ne remarque qu'il tient le chemin de l'enfer, et qu'il sera un jour du nombre des malheureux. Mais venez, je vous prie, examiner avec moi ce que c'est qu'un méchant, et ce que c'est qu'un enfant de Dieu; afin que vous puissiez vous ranger dans la classe qui vous convient, et prévoir davance le sort heureux ou malheureux que vous ayer

par cette

à attendre après cette vie. Le Sauveur nous en fournit l'occasion dans l'exemple qu'il nous propose du mauvais riche et du pauvre Lazare. Nous allons en profiter pour vous mettre devant les yeux.

Les différens états des impies et des fidèles, tant dans cette vie, que dans celle qui est à venir. En considérant :

I. L'état des impies.

II. L'état des enfans de Dieu.

La sagesse de Dieu, qui est inépuisable en moyens, ne se contente pas d'instruire les hommes par des préceptes; mais elle tâche en même temps de leur rendre les vérités du salut sensibles par des exemples. Elle leur met devant les yeux des personnes revêtues des caractères qu'il faut posséder pour être enfant de Dieu; pendant qu'elle leur représente dans d'autres le tableau des méchans peint au naturel. Le Seigneur Jésus, ce grand docteur des âmes, après avoir instruit ses disciples sur l'article de l'avarice, de l'attachement aux biens terrestres, leur expose dans notre texte, sous une image sensible, le malhenreux sort de ceux qui s'attachent aux biens du siècle et le sort heureux de ceux qui en sont détachés et cela afin de les porter au renoncement auquel il appelle ceux qui veulent lui appartenir et le suivre. C'est pour nous en instruire salutairement que nous voulons entrer dans l'examen de cette parabole et y considérer le sort des méchans, tant dans cette vie que dans l'autre.

1. Le premier objet qui s'offre ici, c'est le sort des impies et des méchans dans cette vie, ce qu'ils sont

dans ce monde, et à quels caractères on peut les reconnaître. Dans l'exemple du riche mondain, nous remarquons trois différens traits qui caractérisent les méchans et tous ceux qui auront un jour le même sort que lui dans l'éternité.

1o. C'est l'attachement aux biens terrestres et sensibles. Ily avait un homme riche, qui se vétait de pourpre et de fin lin, et qui se traitait tous les jours bien et magnifiquement. Jésus-Christ fait entendre par-là que le cœur de cet homme riche était attaché à ses richesses, puisqu'il ne s'en servait que pour contenter ses convoitises charnelles et pour assouvir les désirs de la sensualité. Il s'était rendu le vil esclave de ces trois idoles ́ que le monde adore, et que St.-Jean appelle la convoitise de la chair, qui est la volupté, la convoitise des yeux, ou l'amour des richesses et l'orgueil de la vie, c'est-à-dire, le faste et la pompe. 1. Jean II, 16. Cet homme n'était pas criminel parce qu'il possédait des richesses, mais parce que son cœur y était attaché, et qu'il s'en servait pour l'assouvissement de ses passions. Les biens de ce monde, étant des créatures de Dieu, n'ont point de mauvaise qualité, intrinsèque et inhérente, qui puisse souiller l'âme par leur attouchement; il n'y a de mal que dans la mauvaise disposition du cœur qui abuse de ces créatures. Si l'homme n'en faisait pas un mauvais usage, il n'y trouverait rien d'impur; car toutes choses sont pures à ceux qui sont purs. Ainsi la chose à laquelle Dieu regarde, et ce qui souille l'homme devant lui, c'est la mauvaise disposition du cœur, c'est la passion et l'attachement. Les objets extérieures ne sont que comme les occasions qui font éclater au-dehors le déréglement des passions. C'est ce principe vicieux que nous condamnons

dans ce riche et dans tous ceux qui donnent leurs cœurs et leur amour aux objets de la terre.

Telle est la disposition de tous ceux qui ne sont pas encore dépouillés des affections de la chair par le renouvellement du cœur, qu'ils soient riches ou pauvres ; car, à cet égard, le riche et le pauvre sont naturellement aussi vicieux l'un que l'autre. Ils sont également attachés aux choses de la terre. Il n'y a point d'homme, quelque pauvre qu'il soit, qui n'ait quelque objet, plus ou moins grand, auquel son cœur est attaché. Chez le riche, c'est l'opulence; chez le pauvre, c'est quelquefois un chétif morceau de pain. Ainsi l'un et l'autre sont également vicieux. Vous riches, examinez un peu le motif qui vous fait rechercher les biens de la terre et l'usage que vous en faites. De quelle nature sont vos richesses? Ne sont-elles pas acquises par des moyens obliques, n'y en a-t-il point de mal acquises? N'y en a-t-il point que vous vous soyez procurées par violences, par tromperies et par subtilité, contre la volonté de celui qui dit : Que nul de vous ne fasse son profit au dommage de son frère en aucune chose que ce soit, car Dieu est le vengeur de toutes ces choses. 1. Thess. Iv, 6. Si votre cœur vous convainc que vous possédez des richesses injustes, c'est déjà un témoignage que Mammon est votre Dieu; il faut que vous les regardiez comme votre plus précieux bien, puisque vous foulez aux pieds la crainte de Dieu pour vous procurer ces vanités passagères. D'ailleurs, ne retenez-vous pas ces biens contre votre conscience, contre le témoignage qu'elle vous rend, qu'une partie, ou peut-être le tout ne vous appartient pas à juste titre, et que vous en devriez faire la restitution à ceux à qui ils appartiennent? Si cela est,

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