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il te faut compter les jours

victoire et sa vie. Outre cela, il te faut

de souffrances, si ces jours-là sont passés pour toi ? Ce ne fut qu'au troisième jour que Jésus ressuscita, et qu'il se montra vivant et victorieux à ses disciples. Pendant les trois jours de sa passion et de sa mort, il permit qu'ils fussent agités en bien des manières; mais quand le troisième jour fut venu, il se montra à eux vivant et triomphant ; il les consola. C'est ainsi que tu dois faire attention si l'heure de Jésus est venue, si le temps auquel il doit te délivrer est accompli. Ce fut le soir qu'il vint vers ses disciples; jusque-là ils n'avaient point été favorisés de la pleine manifestation de leur maître. Ils ne voient pas même que ce bonheur leur arriverait ce jour-là. Jésus fait souvent voir sa délivrance à ses enfans lorsqu'ils s'y attendent le moins; lorsqu'ils sont enveloppés des sombres ténèbres de la tristesse et du découragement. Ainsi, chers amis, continuez à prier et à veiller; et sans perdre patience, attendez l'heure du Fils de l'homme, et vous éprouverez à votre consolation, qu'il viendra selon ses promesses, pour vous mettre en liberté.

Quant aux deux autres obstacles, qui sont l'indifférence et l'incrédulité, le Sauveur les surmonte par sa eharité et sa condescendance. Thomas avait fait une double faute; d'abord il s'était absenté de la société de ses condisciples; ensuite il s'était roidi contre les témoignages qu'on lui avait donnés de la résurrection de Jésus, voulant que ses sens fussent juges de la vérité de cet événement. Cependant cet aimable Sauveur, loin de lui reprocher son absence, daigne compâtir à sa faiblesse. Il le fait approcher : il lui ordonne de mettre ses doigts où avaient été les clous, et d'enfoncer sa main dans son

côté encore ouvert ; et cela non pas tant pour insulter à sa faiblesse, que pour le guérir de son incrédulité. C'est pourquoi il ajoute cette exhortation charitable: Ne sois point incrédule, mais fidèle. Telle est l'indulgence admirable de ce bon Sauveur envers les pauvres âmes qui ont quelque sincérité dans leur amour pour lui. Il fait plus pour elles qu'on ne peut croire. Il sait que la plus dangereuse maladie des âmes, c'est l'incrédulité, qui leur fait chercher des secours extérieurs et des

moyens

sensibles, sans quoi elles ne sauraient croire que Jésus soit un Sauveur vivant et puissant. Par condescendance pour les siens, il leur manifeste la réalité de sa vie, en leur faisant goûter la tendresse qui est cachée dans son adorable humanité, et que Dieu a versé dans JésusChrist-homme, pour la répandre sur nous tous. Il leur fait voir ses mains et ses pieds percés pour eux, et son côté ouvert pour leur salut, en allumant dans leur cœur l'amour qui l'a porté à faire tout cela pour eux, et en l'y répandant par le Saint-Esprit. Enfin Jésus manifeste aux âmes la plénitude de grâce qui habite en lui corporellement. Par là l'incrédulité, le doute, la défiance la tristesse et la crainte sont dissipés, et on est puissamment convaincu de la vie et de la force de Jésus. Alors ces âmes faibles, reconnaissant et détestant le fond de leur incrédulité criminelle, s'écrient avec Thomas, dans les sentimens d'une ferme confiance accompagnée d'amour et de confusion: Mon Seigneur et mon Dieu! Alors leurs yeux ont vu son salut, parce qu'elles le reconnaissent et l'embrassent comme leur Seigneur et leur Dieu. Alors le cœur et toutes les puissances de l'âme s'élancent vers lui pour le recevoir et le posséder. C'est ainsi que Jésus se manifeste aux siens, pour établir en

eux un fonds de foi qui se soutienne dans les épreuves par lesquelles ils ont à passer; car il faut qu'une âme se prépare à croire sans voir; Bienheureux sont ceux qui n'ont point vu et ont cru. Il y a plus de bonheur et de solide contentement à s'abandonner simplement à Dieu, à se reposer sur la fidélité de Jésus et sur la vérité de ses promesses, que sur de certains mouvemens passagers. Il est plus heureux pour la foi de se reposer avec tranquillité et sûreté dans sa miséricorde, de croire même au-delà de l'espérance, que de ne se confier en lui que lorsqu'on goûte la douceur de ses consolations.

Mais il faut remarquer ici que cette expression, ne point voir, n'exclut point la vue spirituelle de la foi; ear la foi est une lumière qui découvre les choses invisibles. C'est la substance des choses qu'on espère, et la démonstration de celles qu'on ne voit point. Ne point voir n'exclut pas non plus l'assurance divine que les enfans de Dieu doivent avoir des choses spirituelles et intérieures, laquelle assurance n'est autre chose que le témoignage que le Saint-Esprit leur donne des vérités révélées dans sa parole: enfin ne point voir n'exclut pas non plus l'expérience que les enfans de Dieu font des choses divines, les puissantes convictions qu'ils en ont par le Saint-Esprit, et les profondes impressions que cela doit faire sur leurs coeurs. L'écriture sainte témoigne que la foi procure tous ces avantages à ceux dans lesquels elle est victorieuse: elle nous enseigne qué cette foi est une assurance inébranlable, une lumière céleste, une expérience heureuse, et une possession actuelle des grâces de Dieu; que c'est une appropriation et une jouissance réelle de la justice de Jésus, de sa sainteté, de sa sagesse et de sa rédemption; une parti

cipation complète aux mérites de ses souffrances, de sa mort, et de tout ce qu'il nous a acquis par-là; en un mot, une étroite union de cœur et par conséquent une parfaite communion de biens avec lui. Loin que la foi soit incompatible avec cette lumière et cette certitude divine, elle est proprement cette faculté surnaturelle de l'âme qui conçoit et qui goûte les choses spirituelles d'une manière inconnue à ceux qui n'en ont pas la jouissance. Ainsi, quand Jésus dit: Bienheureux sont ceux qui n'ont point vu. Il veut parler de la vue grossière des sens, et de la conviction que la nature tenterait en vain de se procurer par des moyens proportionnés à sa portée. Ce n'est pas par ces organes-là que nous devons connaître les choses spirituelles, car nous ne marchons point par la vue, mais par la foi et dans l'espérance. En un mot, il veut par-là nous munir contre la trop grande délicatesse de ces âmes molles qui voudraient toujours éprouver ces douceurs spirituelles qu'il accorde quelquefois par complaisance à ses faibles disciples, mais dont il sèvre ceux qui sont appelés à être des hommes en Christ.

Chers auditeurs, désirez sur toutes choses d'obtenir le don de la foi; et si vous ne pouvez pas encore croire, priez le Seigneur Jésus qu'il se manifeste à vous comme un Sauveur ressuscité, vivant et victorieux. Si avec cela il veut vous donner quelques sentimens extraordinaires de son amour, que ce soient pour vous de nouveaux engagemens à l'aimer; mais ne croyez pas que ce soit en cela que consiste votre principal bonheur. Votre félicité consiste à être continuellement assurés dans vos cœurs par le Saint-Esprit que Jésus est le Fils de Dieu et un Sauveur des hommes pêcheurs, toujours

vivant, miséricordieux, puissant et fidèle. Enfin chers amis, laissez-vous conduire par ce Sauveur, attachez-vous toujours plus étroitement à lui, obtenez qu'il s'unisse à vous en vous accordant une foi simple et enfantine, et vous verrez qu'il surmontera par la puissance de sa grâce tous les obstacles qui pourraient vous éloigner ou vous séparer de lui. Par-là vous serez mis en état d'éprouver la force de sa rédemption et de sa vie divine! Amen.

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